[Techniques] Ça m’intéresse, composites et polymères

Ok TIC Tac pour les adresses, mais attention les brexiteurs sont très réactifs pour les livraisons aucune surprise.

MANETON a écrit:

Je ne sais pas comment vous régulez votre niveau de dépression suivant vos applications et vos besoins (je vois que pour Gilles, c’est à fond).
Nous utilisons deux solutions en excluant la troisième qui consiste à créer une « fuite » dans le circuit pour limiter la dépression.
La première consiste en un vacuostat connecté à l’endroit où l’on souhaite mesurer la valeur de dépression qui va piloter une électrovanne sur le circuit de vide alimentant le moule. C’est assez simple, pas très onéreux mais avec un niveau de vide qui vas osciller dans la « fourchette » comprise entre les deux seuils du vacuostat.
La seconde consiste en un véritable régulateur de vide comparable à un régulateur pneumatique (détendeur) fonctionnant au moyen du différentiel de pression qui existe entre primaire et secondaire. Solution plus onéreuse mais très simple à mettre en œuvre (connexion entrée/sortie) qui permet d’avoir une régulation « lissée », sans oscillation et modulable en cours de process. Cela peut être intéressant pour les petites pièces pour éviter les variations mais aussi pour les grandes pièces pour obtenir un débit de résine constant et réglable entre le(s) point(s) d’entrée et les parties éloignées. A noter qu’il existe différentes matières de membranes pour la compatibilité avec les résines (nous utilisons du Viton).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

OUI, Maneton, bravo pour le matos et les méthodes conformes que vous utilisez...
Mais qui sont plus du domaine industriel, encore une fois pour des outillages plutôt sophistiqués.
Nous, dans la moto, on est plutôt des bricolos, voire des amateurs éclairés parfois inspirés, et souvent fauchés.
C'est pourquoi on pratique plus souvent ...ben...ta troisième solution, que tu exclues, à savoir la"fuite" (je devrais plutôt dire "l'entrée") en bord de moule.
Perso, je glisse sous la bâche un bout de tuyau avec un petit robinet d'essence de tondeuse, çà marche super précis !
Faut parfois se moderniser , avant c'était un vulgaire serre-joint sur la durite !
Mais tu sais, au résultat, à la lecture du vacuomètre, on est pareils.
Sinon, je me suis bricolé depuis fort longtemps un petit "tableau de commande" double, bien pratique dans le cas de l'infusion pour différencier mon vide de dépression sur la pièce et mon vide d'aspiration de la résine, à partir d'une seule sortie de pompe. (oui, je sais, il est crado...il a beaucoup servi ! )[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Concernant les dépressions pratiquées :
Gilles, en effet, est à fond "le nez dans son tableau de bord" (en attendant la bulle), mais on joue pas dans la même cour, c'est normal... il fait une moto-2, lui, tandis que je bricole souvent sur des 125 !

Les valeurs moyennes que je pratique, de très longue date :
Sauf erreur, le "vide absolu" possible, compte-tenu des pertes de charges et autres, est de -0981 bar
Mais, même pour des stratifiés monolythiques épais, je ne presse jamais à fond : Trop de draînage = taux de renforts trop élevé = moins bon en fatigue = trop cassant, pour gain de poids insignifiant !
En général, c'est pour moi :
- 0,6 à -0,7 sur un monolythique
- 0,3 à - 0,5 sur un sandwich
Mais çà dépend...car dans certains cas je "règle" aussi le taux de résine par l'addition de une à "X" couches de polyane perforé, ce qui me permet de garder un taux de résine suffisant malgré une dépression forte pour le compactage.
@+

 peut être plus une M2 .

EDOUARD Jean a écrit:

 peut être plus une M2 .

?? Gilles nous ferait des cachotteries ??
Une Moto-E ?
Une draisienne pour ses fils ?
            [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Tu n' est pas dans le vrai , Gilles est un gars très sérieux .

J'ai déjà commandé chez Easy Composite ce qui va bien pour réparer un hauban cassé de cadre de vtt carbone. Pour un particulier, les prix sont très compétitifs, même avec le port, l'emballage et les délais sont top.
Pour la mise en oeuvre de la réparation, je n'avais pas de pompe à vide, j'ai "bobiné/compressé" mon stratifié carbone/epoxy à la MacGyver avec une bande de caoutchouc taillée dans une chambre à air      pour évacuer l'air et densifier le composite, pas très académique mais efficace puisque la réparation tient depuis plus d'1 an

Philip a écrit:

J'ai déjà commandé chez Easy Composite ce qui va bien pour réparer un hauban cassé de cadre de vtt carbone. Pour un particulier, les prix sont très compétitifs, même avec le port, l'emballage et les délais sont top.
Pour la mise en oeuvre de la réparation, je n'avais pas de pompe à vide, j'ai "bobiné/compressé" mon stratifié carbone/epoxy à la MacGyver avec une bande de caoutchouc taillée dans une chambre à air      pour évacuer l'air et densifier le composite, pas très académique mais efficace puisque la réparation tient depuis plus d'1 an

Mais, Philip, ta méthode fut la bonne ! Il est de toutes façons pas aisé et peu efficace de faire le vide sur des haubans de vélo !    Les photos ci-après (Madame avait claqué un coup de coffre un peu trop fort sur le Yéti de Monsieur ) montrent le procédé que j'ai moi-même utilisé, il y a déjà 5 ou 6 ans (et ce vélo se porte tjrs bien lui aussi) pour sauver le vélo fort coûteux d'un ami.
1) J'ai agrandi en ovales et "nettoyé" les parties abîmées
2) J'ai injecté de la résine époxy moussante (une spécialité Sicomin) d'une densité de 400 kg/m3 et de forte résistance, qui s'est répartie dans presque tout les "bras"
3) Mise à niveau par ponçage
4) Stratification d'un joli sergé carbone, bobiné/serré - comme toi - mais au tissu d'arrachage, 
5) Ponçage et vernis

Si çà peut servir à certains ici pour se dépanner... [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Suite...[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Avec un peu de réflexion on arrive à des procédés similaires!
La casse du hauban était plus sévère, périphérique, juste au niveau de l'ancrage de l'étrier de frein arrière
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
J'ai réaligné, nettoyé, agrandi et moussé idem. Il a fallu que je recréais une gaine composite en relief, épaisseur +- 0.8mm.
Les produits de stratification. Après essais, je n'ai pas utilisé le ruban thermorétractable, j'ai préféré la chambre à air!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Après ponçage, peinture ... sans fignolage
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Merci a tous pour combler l'ignorance, plus didactique que Tic Tac, il n'y a pas, pointes d'humour en prime. Çà permet au minimum de comprendre un peu ce que voient nos yeux.
On devine l'épaisseur d'expérience derrière tout çà. Un métier qui s'acquière, comme tous, dans la durée

J' ai un copain qui était commercial dans la branche peinture auto et tout qui s' y en approchait , il y avait une partie carbone , et il avait le plaisir de la moto et la compet , il s' est mis a s' essayer à faire des protection carbone de réservoirs et autres et il a vite fait de les réussir avec un très beau résultat , pour moi il faut avant tout aimer faire ça en premier et le reste suit , maintenant il a un peut dériver il est carrossier et il a toujours des copains qui en ont besoin qui le contactent pour les amis des amis .
Voila le résultat de son travail , soit cette couleur ou noir carbone .
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Tic Tac a écrit:

Sinon, je me suis bricolé depuis fort longtemps un petit "tableau de commande" double, bien pratique dans le cas de l'infusion pour différencier mon vide de dépression sur la pièce et mon vide d'aspiration de la résine, à partir d'une seule sortie de pompe.

Figure-toi que contrairement à l'adage qui veut que qui peut le plus peut le moins, c'est justement notre capacité à générer beaucoup de vide (j'en connait d'autres qui ont cette capacité   ) qui nous empêche d'utiliser cette solution simple et éprouvée.
Comme nos besoins sont conséquents, nous avons réalisé un réseau de vide avec une production centralisée pour alimenter nos différents postes qui produisent en même temps. Pour chaque poste, nous avons besoin de deux valeurs différentes, une réglable pour l'assistance de la résine (+/- -0,5bar) et une fixe, la plus basse possible qui nous sert à maintenir les moules fermés (on se passe ainsi de fastidieux systèmes de bridage). Dans ces conditions, on comprend assez bien ce qu'il va se passer sur les valeurs atteintes et leur régulation sur les postes les plus éloignés, sans même parler du gouffre énergétique que ça peut représenter. Par analogie, cela reviendrai a créer des fuites sur un réseau d'air comprimé d'un atelier pour réguler des besoins différents.
Tout ça pour dire que si les moyens disponibles sont différents, les problématiques sont souvent les mêmes et mon expérience personnelle m'a appris que dans le domaine des composites à matrice liquide, les méthodes empiriques ont encore de beaux jours devant elles. En effet, s'il existe des outils de calcul ou de simulation pour définir les caractéristiques attendues d'un produit, sa fabrication nécessite toujours plus d'expérience et de pratique que de calculs. Et puis à coté de l'outil industriel, on pratique encore bien souvent le strat tout ce qu'il y a de plus basique pour nos propres besoins ou réparations.
C'est donc avec plaisir et curiosité que je lis vos propres expériences d'autant plus intéressantes qu'elles sont différentes de ce que je connais.

Intéressant ces techniques de moulage sous vide L'autre jour un pote passe me voir avec une Austin Cooper fraîchement restaurée par ses soins, je mate les extensions d'ailes Gr2 en fibre, laissées brutes sans barbouille, mazette, super fines ( environ 1mm d'épaisseur) très robustes et rigides, on pourrait pratiquement soulever l'auto par ces pièces, rien à voir avec les ancien modèles classiques. Sur le coup je les avais prises pour des pièces en acier embouti. J'en déduis qu'elles ont été moulées sous vide, en tous cas bien faites.
Dan

Parlez nous des mousses PU pouvant servir à la confection de pièces sandwich; j'ai eu dans le passé une petite expérience: étude d'installations industrielles pour la confection d'isolants pour tubes pétrole et gaz ( Russe) en mousse Pu et revêtement PU ( ou assimilé local) semi rigide.
Unités de fabrication de manchons, coudes, tés,...etc et revêtement au défilé de grandes longueurs de tuyaux ( jusqu'à 750 de dia). A l'époque le fréon était utilisé comme agent d'expansion, interdit ( normalement) de nos jours. J'imagine que la plupart emploient des mousses pré-fabriquées pour réaliser leurs pièces en plaques, feuilles, blocs; qui fabrique ses mousses à l'atelier de nos jours? et comment?
Dan

Fügner a écrit:

Merci a tous pour combler l'ignorance, plus didactique que Tic Tac, il n'y a pas, pointes d'humour en prime. Çà permet au minimum de comprendre un peu ce que voient nos yeux.
On devine l'épaisseur d'expérience derrière tout çà. Un métier qui s'acquière, comme tous, dans la durée  

En effet, Fügner, pour TOUS les métiers, seuls l'expérience, une longue pratique, les essais, les déboires et les réussites sont aptes à compléter la théorie pour acquérir une certaine compétence.
En ce qui me concerne, après avoir découvert les premières applications timides des composites il y a près de 50 ans,  46 années se sont écoulées depuis mes premières stratifications de carénages ( à 4 pattes dans "l'usine-garage" des motos Gauthier, à Villefranche, voir polaroïd... ) puis 41 ans de réalisations diverses et variées en temps que professionnel.

J'ai donc commencé à tartouiller du "poly" dans un environnement de découverte et des conditions "que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître"  à une époque où il n'y avait pas la moindre formation, ni scolaire, ni pro...
...que la b..e et le couteau ! (et encore, pas toujours le couteau..suisse ! )

C'est sans doute pourquoi j'ai une admiration toute particulière pour les autodidactes de ce métier, comme Gilles Nard ou quelques autres, qui n'hésitent pas à se lancer, et à apprendre sur le tas avec les moyens du (tableau de ?) bord
Je pense aussi à un certain Yves Kerlo, qui a essayé bien des choses, et, je crois posté une ou deux fois ici...

Quant à l'humour...ben, c'est un carburant comme un autre, écologique celui-ci ! 

Ouppss...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Début des années 80 fabrication d’une barque de pêche, en stratification et sans vide (à l’époque où j’avais des cheveux)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Comme beaucoup d'autres, autour de 1970, fabrications de quelques carénages et selles (copies de Rickman Métisse et Yamaha TD3) avec de la foi et rien d'autre*. Coups de sonnette de la voisine pas contente :
Il y a une fuite de gaz
Elle n'avait pas tout à fait tort. Fin d'une vocation.

* Car sans technique, un don n'est rien qu'une sale manie" chantait Brassens pour une autre pratique

Tic Tac a écrit:

C'est sans doute pourquoi j'ai une admiration toute particulière pour les autodidactes de ce métier, comme Gilles Nard ou quelques autres, qui n'hésitent pas à se lancer, et à apprendre sur le tas avec les moyens du (tableau de ?) bord
Je pense aussi à un certain Yves Kerlo, qui a essayé bien des choses, et, je crois posté une ou deux fois ici...

Merci Joël,
Nous avons effectivement fait pas mal de poussière, çasésur!

Quelques fait d'armes en images, en bonne partie grâce à Sacha Lakic, le designer serbe, qui venant souvent nous solliciter quand il décrochait un travail "concret", mais pas que lui!

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

J'aime bien le demi-moule de coque bleu !! 
Il avait le crayon un peu torturé, sur ce coup-là, le Sacha, quand-même !

En tous cas, il fallait être agile avec l'argile 

Et...pffiuu...çà pue le polyester d'ici, j'ai plus l'habitude 

On est peut-être partis un peu trop sur les chapeaux de roues avec les techniques de l'infusion et du vide.?! Certains attendent sans doute ici plus de "vulgarisation", de conseils, et d'exemples de trucs basiques auxquels ils pourraient s'essayer eux-mêmes sans trop de difficultés. Aussi, quand je reviendrai, je me propose de vous composer quelques petits "tutos" illustrés, un peu comme précédemment la réparation de vélo, genre "comment on fait ?"
A bientôt
Ps à Gilles : J'ai pigé...le dashboard, c'est pour ta barque de pêche !  

C'est sûr que quand on veut réparer les dégâts causés par une chute (elles sont nombreuses en circuit ) c'est bien de pouvoir le faire soi-même sans aller faire chier voir un expert du côté de Châtillon...

A l'époque j'avais une méthode de réparation : remplacement d'une zone de poly massacrée, par un morceau de panneau neuf, pour Renault Espace, décrite dans la revue technique de l'engin: on chanfreine large les bords de chaque partie accolée par l'intérieur et l'on résine + mat de verre jusqu'à l'épaisseur de l'existant, puis ponçage et mastiquage fin du pourtour externe et barbouille de finition classique, j'ai testé, c'est nickel si bien réalisé avec l'esprit carrossier.
Dan

Quelques autres travaux polyester chez les bricoleurs autodidactes
Même les roues, mais ce n'était pas fait pour rouler...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Pas des bricolos, des artistes.

Arrête Yves. STOOOOOOP ! Marc va avoir une érection.