Il s’est écoulé 9 mois depuis cette vente aux enchères, ce qui n’est pas de trop pour accoucher de la suite !
Au mois de mai 2021 la vente de la collection Toncou, près de Béziers, a permis de voir ressortir deux
But. Ce qui, pour bon nombre d’entre nous, a fait découvrir que trois coques mécano soudées « dernière génération » avaient construites entre fin 78 et fin 79, la première, a depuis quelques années, été restaurée par Gérald Armand dans sa version « présentation de presse » du dé
but 78.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les deux motos vendues en 2021 étaient en assez mauvais état, elles sont en restaurations, l’une d’elle dans mon atelier, la seconde dans l’atelier d’Emmanuel Laurentz.
Mais on va y revenir plus loin, aux restaurations.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je connaissais un peu l’existence des
But pour avoir fabriqué quelques morceaux
au siècle dernier, en 1980, mais très vaguement. Avant de m’attaquer cet automne aux travaux de restauration j’ai cherché à comprendre, qui, quoi, quand, comment, où, et j’ai fouillé, rencontré, questionné, archivé.
Après avoir fait défiler et relu les sujets ouverts il y a 10 ans sur Pit Lane, copieusement alimentés, j'ai essayé de regarder ça avec un peu plus de recul et après avoir recueilli des informations à la source, auprès des acteurs du sujet.
Avant toute chose c’est quoi une
But, car il y a pour le moins des variantes vu les errements de
Pépé autour du sujet.
Il ne faut pas confondre ce qu’on appelle les
But avec les premières fabrications d’Eric Offenstadt, les Smac avec des coques en tôle alu soudées de 71 à 73 utilisant des moteurs Kawasaki 3 puis 2 cylindres. Ensuite il y a eu les Smac avec des poutres de fonderie de 74 à 78 et leurs différentes versions. Les énumérer ici serait une aventure surtout que ça a déjà été fait dans les autres sujets. Mais ça va des 125 aux 1000cc, des fourches télescopiques Smac inversées aux trains avant à balanciers en tubes, jusqu’à la dernière, la HO présentée fin 77.
Cette page de pub dans Moto Journal a probablement été publiée avant que
But ne mette la main à la poche...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cette 500 HO avait la particularité de ne pas avoir de levier de frein avant mais tout
au pied droit...! Les premiers essais devaient se faire avec une certaine "prudence".
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour le sujet qui est développé ici
pépé était, près de 10 ans plus tard, revenu à son idée de départ et il fait fabriquer une coque en tôle alu soudée pour La
But, présentée en grandes pompes dé
but 78
au Salon de la Bastille, mais ça a déjà été raconté ici, disséqué et un peu exagérément encensé !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Par contre le concret est un peu plus subtil.
La fabrication et la diffusion des motos Smac avec poutres de fonderie n’a pas vraiment atteint les objectifs espérés, en quatre années seulement 20 poutres ont été assemblées par Alain Le Pallec et Alain Cueille, essentiellement destinées à la compétition. Alors que l’objectif consistait plutôt à fabriquer en petites séries des motos sportives un peu comme le faisaient Egli ou Martin.
Parmi cette vingtaine de coques de fonderie, un ensemble coque, bras arrière, roues magnésium avait été commandé par Yamaha et parti directement
au Japon sans avoir été assemblé.
Alain Le Pallec et Alain Cueille se souviennent très bien du colis qui avait été soigneusement préparé pour le japonais venu chercher l’ensemble de pièces à Thiais. Un carton assez long, copieusement scotché avec sur le dessus une poignée, comme une valise. Taxi, puis avion en bagage accompagné !
Quelques tensions avec son associé Mr Admira,
au sein de la Société, obligent Eric en septembre 77, à quitter les locaux de la Smac afin d’aller ailleurs construire cette nouvelle moto.
N’ayant pas d’endroit où aller c’est dans l’atelier du père d’Alain Cueille dans les bois qui entourent le circuit de Montlhéry, que les motos vont pouvoir continuer à exister et la nouvelle se construire. Alain, rescapé de l’aventure Smac, connait bien Eric et ses motos puisqu’il travaille avec lui depuis (déjà) 3 ans. Comme il est ici, il se fera (peut être) un plaisir de raconter lui-même cette partie de l’histoire.
La nouvelle coque soudée arrive à Montlhéry fin 77 pour être assemblée mais, boulette du concepteur, dans un premier temps ce n’est pas possible car elle n’est pas assez large dans sa partie arrière. Il faut la découper pour arriver à installer les amortisseurs.
On voit bien sur cette première version que la selle, prolongation en tôle d’aluminium fait partie intégrante de la coque et ne se démonte pas. Il valait mieux ne pas tomber trop fort pour pouvoir réparer entre deux séances d'essais.
La pièce mécano soudée est magnifique mais pour quelqu'un qui est "censé" connaître la compétition moto, la démarche de conception reste assez déconcertante ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il y a quand même pas mal de travail et Joël Riverain rejoint l’équipe à Montlhéry, puis Carl Hire (très discret pitlaneur qui nous lit souvent)
Sans rentrer dans les détails, arriver à être présent pour la présentation officielle
BUT a été musclé et bien que « présentable » la moto est très loin d’être opérationnelle.
Dommage que les « Iuwa » n’aient pas encore été découverts, (il faudra attendre le siècle suivant) car avec des slicks dans la neige, c’eut été utile !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Séance d’essais dans la petite rue devant chez Alain Cueille, alors que le principe de précaution n’avait pas encore été inventé.
A noter la présence de Pierre Lacorre avec eux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Médiatiquement il faut bien reconnaître que la saison commence bien, voire très bien, trop peut-être ?
De gauche à droite, le Cobaye, le Concepteur, et le Travailleur !
Le gang des moustachus...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il va quand même falloir attaquer la saison pour répondre un minimum aux attentes du nouveau partenaire,
But, et c’est Jean-Claude Hogrel qui s’y colle.
En 350 avec la « grand-mère », la moto à poutre fonderie, en attendant que la coque devienne opérationnelle, Joël Riverain qui attend son pilote est ici sur la ligne de départ du GP du Vénézuela.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ça aurait pu ou du, être Olivier Chevallier qui avait roulé à plusieurs reprises en 1977 sur l’ancienne version « fonderie-tubes », mais devant les soucis rencontrés et le retard pris pour la nouvelle coque il s’est rapidement retourné vers les motos préparées par son frère Alain.
Comme il le dit dans une interview mi 78.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La saison 1978 sera calamiteuse, aussi bien avant qu’une fois la 350
But terminée. Hogrel passe d’une moto à l’autre, en 350 avec la coque et en 500 avec la poutre, enchaînant les déconvenues, les casses et les non qualifications.
On connait le mauvais esprit des journalistes, ça les inspire.
Après l'avoir encensé sans se poser de questions quelques mois plus tôt, ils lui tapent sur la tête...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un grand merci à Alain Cueille, Alain Le Pallec et Joël Riverain de m'avoir ouvert leurs boites à souvenirs et leurs archives.
Mais ce n'est pas terminé, la suite à venir, 1979, 1980, Cheval, Guilleux, etc...
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