DANIEL ROUGE Pilote/Reporter son histoire

Le départ en photo est celui des 1000 Km de Mettet 1977.
De visu et de mémoire, donc sous toutes réserves, et de gauche à droite : n° 8 Thierry Tchernine (Yamaha 750), n° 18 Roger Ruiz (National Moto), n° 9 Daniel Rouge (Yamaha 750), n° 4 semble être la RCB 76 engagée par Jean d'Hollander (Dolda), le pilote pouvant être alors Marc Stinglamber ou Jack Buytaert, n° 2 Penti Korhonen (Honda), n° 87 je penche pour le pilote belge Orban (Yamaha 350) qui cache partiellement la Honda officielle de Stan Woods, n° 51 aux mains d'un pilote belge dont j'ai - qu'il me pardonne - oublié le nom. C'était il y a 46 ans...
Mais si quelqu'un possède dans ses trésors la liste de engagés de cette épreuve, lesz doutes pourraient être levés.
Quant à la 500 Norton Manx n° 89, il s'agit de la machine que Pierre Blosser, alias Moustique, avait racheté à André Luc Appietto, et qu'il m'avait prêtée pour le circuit de Reims 1970 (?). Distancé derrière les quelques Kawa H1R qui figuraient déjà en tête du plateau, je m'étais tiré une belle bourre avec le Suisse Jean Pierre Naudon qui pilotait l'ancienne Matchless G50 de Guyula Marsowski ; au dernier tour, je lui avais largement ouvert la porte au freinage du dernier virage avant la ligne droite des tribunes. Et ayant bien pris l'aspiration, je l'avais débordé au dernier moment pour couper la ligne d'arrivée avec une petite longueur d'avance !

JP Naudon a une sacrée stature ça à du aussi t'aider. Car la tienne est plutôt jockey de course de chevaux.

Le même départ des 1000 km de Mettet 1977, vu sous un autre angle.
On reconnait en plus Jean Claude Chemarin (n°1) et Jacques Luc (n° 3)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Et paf!

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Une TD1C si je ne me trompe

En compagnie de rgdavid, je connais que son pseudo.

rackhamzeraid a écrit:

Le départ en photo est celui des 1000 Km de Mettet 1977.
(...) Mais si quelqu'un possède dans ses trésors la liste de engagés de cette épreuve, les doutes pourraient être levés.

... Elle n'est pas sur son excellent site mais Guy Thonus, GéTé, l'a peut-être dans un carton.

Les deux Yamaha devraient être la TD2 et la TZ 700 que Daniel a restaurées et vendues il y a quelques années.
Mais laissons le commenter, ce qu'il fait très bien d'ailleurs !

Plus exactement la TD2 ex Van Dongen rachetée à Jean Paul Passet.
Et la TZ 750 ex Jean Claude Chemarin avec laquelle j'ai fait ma dernière course de vitesse fin 1980 à Montlhéry.
Ces deux machines ont ensuite été restaurées "état collection" grâce à l'aide de Jacky Germain qui a mis son atelier de Wissous, ses documentations et ses réserves de pièces d'époque à ma disposition afin que je puisse effectuer less travaux dans les meilleures conditions possible. Encore merci Jacky.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La TD 2, circuit de Chaumont 1972.
Moto Journal 200 1979 la 750 avec encore le carénage couleur "Rigal", puis sa dernière sortie en 1980, virage des "Deux Pont" avec un carénage couvert de sponsors...

Mille excuses, j'ai omis de créditer les images : la TD 2 à Chaumont, photo Alain Rouge, la TZ 750 au Castellet photo Gerard Delio - Photo Presse.

tripotemascagne a écrit:

En compagnie de rgdavid, je connais que son pseudo.

Aka David Lowen

Merci, j'avais un doute j'ai pas voulu l'écrire.

Sujet très intéressant, Merci.

Je ne me souviens pas avoir vu une photo aux "deux-ponts" de Montlhéry, prise sous cet angle

Photo prise de la guérite installée sur le muret séparant les deux virages des "Deux Ponts", celui du 3,3 km et celui du "routier" de 9,8 km.

Perspective très inhabituelle en tout cas, j'aime beaucoup

Aux "Deux Ponts" du "routier", avec la 125 Bultaco liquide rachetée à Jean Auréal. Séance d'entraînement du MCF avant l'ouverture de la saison 1968. Le muret séparateur est bien visible sur l'extérieur, mais je sais pas s'il a été conservé par la suite.
(Photo Alain Rouge)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

DidierF a écrit:

rackhamzeraid a écrit:

Le départ en photo est celui des 1000 Km de Mettet 1977.
(...) Mais si quelqu'un possède dans ses trésors la liste de engagés de cette épreuve, les doutes pourraient être levés.

... Elle n'est pas sur son excellent site mais Guy Thonus, GéTé, l'a peut-être dans un carton.

Désolé, ce week-end-là, j'étais à Assen pour les courses de Formule 750  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

GéTé a écrit:

DidierF a écrit:

rackhamzeraid a écrit:

Le départ en photo est celui des 1000 Km de Mettet 1977.
(...) Mais si quelqu'un possède dans ses trésors la liste de engagés de cette épreuve, les doutes pourraient être levés.

... Elle n'est pas sur son excellent site mais Guy Thonus, GéTé, l'a peut-être dans un carton.

Désolé, ce week-end-là, j'étais à Assen pour les courses de Formule 750  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Ainsi va la vie, Guy.

rackhamzeraid a écrit:

(...) Séance d'entraînement du MCF avant l'ouverture de la saison 1968.

Daniel, ces séances d'essais de pré-saison pour les gars du MCF, le club les payait ? Cher ?

Je n'étais pas dans les petits secrets de la comptabilité du club, mais je me souviens que, si la participation à cette séance d'essais était gratuite pour les membres du club, elle était payante pour les pilotes des autres clubs. Peut-être moins cher qu'une location individuelle de la piste (en 1965, le jour où j'avais été repéré par Beltoise, ça coûtait 50 francs pour la demi-journée), mais cela devait permettre au MCF de rentrer un peu dans ses frais, car je suppose qu'en plus de la location du circuit, une assurance devrait vraisemblablement être souscrite.

Puisque je viens d'évoquer 1965, restons-y.
C'est cette année-là que j'ai fait mes dernières courses avec la Rallye ; et la catégorie 175 cmc autrefois florissante commençait à voir ses effectifs s'étioler. Comme il en était de même de la catégorie 350 cmc, je ne sais plus quel organisateur, l'AMCF ou le MCF, avait une fois regroupé les deux catégories, ce qui me valu le privilège de participer à la même course que le célèbre Georges Monneret dont je ne me souviens plus s'il pilotait ce jour-là son Aermacchi ou son AJS 7R. Et ça me vaut depuis, à chaque fois que je croise Philippe Monneret sur un circuit, de me faire gentiment vanner "c'est vrai que tu courrais à l'époque de mon père" ; mais "Jojo" avait alors 65 ans, et moi 17 ou 18...
Le suite de la saison fut d'abord consacrée à contrer les très rapides Morini de Daniel Lhéraud et Jean François Matignon, les deux pilotes de l'écurie Claude Weiss, bons copains dans le parc, mais redoutables à la bagarre en piste.
Puis lors des Coupes du Salon, les titres étant joués, libéré de toute contrainte, j'allais signer ma première victoire en 175 cmc Sport, excellente journée pour l'écurie Beltoise puisque c'était Patrick Depailler qui s'attribuait la catégorie "Course".
Il y a plusieurs années, j'ai un jour aperçu une photo nous représentant, Patrick et moi, tournant le dos à la tour de contrôle, entourant Mme Launay, la secrétaire de l'AMCF,  qui venait de nous remettre les bouquets de vainqueurs avec lesquels nous allions partir faire le tour d'honneur. Je voudrais bien retrouver ce document qui manque à ma collection, et qui doit être dû soit à Christian Rey, soit à Bruno Nardini, tous deux de Moto Revue qui était alors l'unique publication spécialisée.
Et de ce qui était pour moi un grand jour, je n'ai que ces deux photos, l'une prise à la sortie des "Deux Ponts" par mon frère Alain, et l'autre qui me valu les honneurs de la presse internationale (!), mon copain André s'étant vu gratifié d'un prix d'une guinée dans le concours photo de Motor Cycle News...[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Au fait, les derniers mots de M-R sur un Daniel qui « doit logiquement endosser un maillot tricolore en fin de saison » alors que nous sommes déjà en octobre 1965 doivent se comprendre « en fin de saison 1966 » car, vous le savez, depuis quelques saisons déjà, et selon une logique accessible à elle seule, la FFM a fait des Coupes du Salon la première manche des championnats de France de l’année suivante.

Ca y est, nous sommes en 1966.
Et de même que j'avais été parmi les premiers Français à participer en 1963 aux Elefantreffen qui se tenaient alors sur le circuit du Nürburgring le premier week end de janvier (je crois que Robert Sexé et Jean Marie Debonneville nous avaient précédés en 61 ou 62), je fus le premier tricolore à participer au Dragon Rally, premier week end de février au nord du pays de Galles. Créé en 1962, ce rassemblement regroupait principalement des participants britanniques, mais aussi quelques Allemands et Hollandais. Pour ne pas faire la route tout seul, je m'étais entendu pour retrouver deux copains luxembourgeois que je connaissais des Eléphants. Et mon trajet Paris-Luxembourg fut la seule partie sèche de cette aventure. Hans et Georg étaient tous deux en sidecar, attelages simplifiés, juste une planche pour arrimer le matériel sur une BSA B 31 pour le premier, une BMW  R 27 pour le second. Pour l'occasion, j'avais remis la Terrot Rallye en configuration plus routière : guidon plat, repose pieds d'origine, un gros bloc de mousse sanglé sur le garde-boue arrière d'origine en place de la selle à dosseret... Georg qui n'en était pas à sa première participation avait pris la direction de notre petit groupe.
Pluie, pluie, pluie ! Première escale avant Ostende, tentes plantées dans la boue au coin de'un chemin de terre ; ferry, pluie encore jusqu'à une grange providentielle au milieu de l'Angleterre, pluie toujours jusqu'à Llandudno, terme de la première partie du périple. L'organisation se réduisait à une table abritée sous un parasol (!) où était enregistré le nom du participant, la marque de sa moto, le kilométrage parcouru, et où moyennant quelques shillings, on recevait une petite médaille, un bon pour un sandwich et une boisson... Quant au terrain de camping, c'était un gigantesque champs de cailloux et il fallait se transformer en terrassier pour dégager un espace un peu moins agressif, puis à l'aide d'un couteau de poche, aller moissonner de la fougère mouillée pour combler les trous entre les pierres restantes avant de poser la tente dont les piquets avaient du mal à trouver un bout de terre où se planter. Loin de tout, cet emplacement faisait bien regretter le Sporthotel, sous les tribunes du Nürburgring, où l'on pouvoir s'asseoir au sec et au chaud, et consommer une saucisse et un café chaud...
Et toujours sous la pluie, le retour ne manqua pas de pittoresque. Avant de reprendre le ferry pour le continent, Georg connaissait un coin où passer la nuit "mais il faudra se lever de bonne heure" indiqua-t-il sans donner le précision ; c'était un hameau abandonné de maisons plus ou moins en ruines, mais dont certaines offraient encore un vestige de toiture. Enfin au sec...
Mais au petit jour, ce hameau offrait un aspect bizarre, les maisons ne semblant pas s'être ruinées de vieillesse, mais présentaient de gros trous dans les murs : "c'est un champ de tir de l'armée anglaise", rigola Georg. On ne mit pas longtemps à décamper !
Le retour par le Luxembourg fut pire que tout : la neige avait remplacé la pluie, encroûtant le phare qui n'éclairait déjà pas trop avec le volant magnétique 6 volts. Lunettes embuées, ébloui par un véhicule arrivant en face , je finis par atterrir dans un fossé. Le parcours se termina avec la fourche tordue, le guidon de travers, et d'autres circonstances défavorables survenant par la suite, ce fut la triste fin de ma Terrot Rallye qui ne devait plus jamais reprendre la route ...[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

          Double record à Lapize

Avec la fin de l'hiver, le vitesse reprenait ses droits, l'incontournable Côte Lapize sonnant l'ouverture des hostilités.
Cette épreuve ne comptant pour aucun championnat, nous avions décidé avec Marcel Morel de nous partager les catégories : dans la foulée de son titre, les 125cmc pour Marcel, et suite à ma victoire  au Salon, les 175cmc pour moi. Erreur... Compte tenu de la taille et du poids plus élevés de Marcel, il aurait fallu inverser nos objectifs ; et quoique ayant fait une montée tranquille avec la 125 - à mon sens juste suffisante pour distancer les pilotes des autres marques - j'avais signé un temps qui constituait le nouveau record de la catégorie. Et en dépit de toute son application, Morel ne put grappiller les quelques dixièmes qui lui auraient permis de reprendre la première place. Et avec une 175cmc fraîchement arrivée de San Adrian de Besos, le siège de l'usine Bultaco, pas loin de Barcelone, je décrochai sans difficulté ma deuxième victoire et mon deuxième record de la journée.
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Je m'étais de nouveau engagé pour le côte d'Hébécrevon, avec la 175 Bultaco cette fois. Faute d'un autre moyen de transport, la moto avait fait le voyage dans le coffre d'une Panhard PL 17 ; carénage démonté, ça passait tout juste en retirant un repose-pieds ! Avec mon copain Marc au volant, je m'étais remis le tracé en tête en effectuant plusieurs montées comme co-pilote.
Le dimanche, sous la pluie, le moteur pointu, la boîte 4 vitesses et les Dunlop triangulaires n'étaient pas des atouts majeurs face à une toute nouvelle Suzuki T 20, bicylindre, boîte 6 vitesses, et surtout Claude Vigreux au guidon ! J'ai dû me contenter d'une deuxième place...[url=https://servimg.com/view/20109940/32]
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La suite de la saison ne fut guère brillante : avec trois machines à gérer - un toute nouvelle 250cmc avait été envoyée par l'usine - et personne pour m'assister, plusieurs erreurs de préparation firent obstacle aux résultats espérés.
Et le coup de grâce arriva sous la forme d'une feuille de route : en pleine guerre froide, la Patrie avait impérativement besoin de ma présence pour aller la défendre en jouant de la clarinette le long du mur de Berlin !
Et tant JPB que René Renaud eurent beau faire jouer leurs connaissances pour me faire affecter au bataillon de Joinville où l'on regroupait ordinairement les sportifs, ou au 1er Train qui était basé à Montlhéry, juste au pied de la Côte Lapize, rien n'y fit. Et pour avoir fait le Conservatoire où j'avais acquis de bonne notions de clarinette et de saxophone, j'allais me retrouver éloigné des circuits pendant deux saisons... Je ne me souviens même plus du résultat de ma dernière course pour le compte de l'écurie Beltoise : déjà à moitié déserteur - je devais être incorporé le 3 mai - je n'avais pas voulu manquer la course du 8 mai à Montlhéry, mais le moral n'y était pas.

Au moment de fermer l'ordinateur, je retrouve ce document : dernier départ avant Berlin (où va s'initier une autre aventure...) n° 1 Daniel Lhéraud (Morini) n° 9 Jacques Roca (Bultaco) n° 55 Daniel Rouge (Bultaco)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Lâche pas la souris Daniel