[Fiction] Dorna 2036

Pour passer  sa colère Marc pris l'ascenseur et descendit dans le parking de la maison de retraite. Il se mit à astiquer fébrilement sa machine. En d'autre temps il aurait mis son casque et serait parti « bouffer » des kilomètres, mais son état physique ne lui permettait plus de rouler alors il se mit en devoir de faire briller son ChevMax, le fin du fin de la technique de 2036, un espèce de gros scooter équipé d'un V8 Chevrolet de dernière génération, un 2,3 litres sans soupapes à chemises oscillantes.
Sa colère était justifiée par la certitude maintenant quasi absolue que le contrat de la DORNA avec la FIM allait être reconduit pour 40 années supplémentaires, cet organisme tant décrié allait continuer à gérer les grand prix moto : un vrai désastre ! Et tout ça, c'était la faute d'Yves.

Pendant des années Yves avait fait croire qu'il travaillait sur des motos électriques, mais en fait ce n'était qu'un écran de fumée (!). Il n'avait jamais abandonné l'idée de construire LE simulateur  qui permettrait de véritablement recréer les sensations d'une moto de course. A force d'efforts et de vérins hydrauliques, il était parvenu à un excellent résultat. Il s'était basé sur les simulateurs de vol construits pour les avions ou les hélicoptères.
Sur la plate forme mobile dans toutes les directions, il avait fixé un faux châssis de moto, l'ensemble recréant les accélérations et les positions d'une moto de grand prix.  Un tapis roulant simulait le défilement du sol et un ventilateur recréait le vent de la vitesse, ce courant d'air était asservi à la vitesse présumée de la machine. Mais la vraie idée de génie d' Yves avait été d'employer une technique créée pour les pilotes de chasse : l'utilisateur devait enfiler un casque comme pour conduire une vraie machine et les images de synthèse générées par l'ordinateur étaient projetées sur la visière de ce casque, ce qui finalement rendait l'illusion parfaite.
Tout cela était fantastique mais coûtait très cher. Yves désespérait d'en vendre jusqu'à ce que la Dorna lui en commande 40 moyennant un avenant qui lui imposait de travailler avec Honda.

Car, dans le même temps la firme japonaise avait continué à travailler sur son robot anthropomorphe Asimo. Le contrat prévoyait donc d'unir les deux créations. Le pilote conduisait la fausse moto sur le simulateur. La vraie moto, car il y avait une vraie moto dans cette histoire, roulait sur un vrai circuit mais elle était pilotée par un robot Honda qui se contentait de reproduire les gestes du pilote dans le simulateur, les images projetées dans la visière du casque étant celles envoyées par les caméras servant d'yeux à Asimo. Le simulateur reproduisant fidèlement le comportement de la moto réelle.

Les grands prix changèrent complètement de physionomie et retrouvèrent l'engouement du public. Les usines continuèrent à produire des prototypes extrêmement sophistiqués. Tous les robots chargés de les conduire pesaient le même poids et faisaient la même taille ce qui limitait fortement les disparités entre pilotes. Dans les stands l'on continua à préparer les machines, à les régler. Sur une plate forme au dessus des stands, surplombant la pit-lane  on plaça bien en évidence les simulateurs d' Yves . Un pour chaque pilote.

Le spectacle s'était considérablement enrichi : Aux motos en mouvement s'étaient ajouté le spectacle des pilotes conduisant les machines par contumace. Les gestes de ces pilotes pouvaient être enfin observés, contemplés, analysés. Le prix des places dans les tribunes grimpa vertigineusement mais elles étaient toujours combles. La sécurité fit véritablement un bond en avant. On ne déplora quasiment plus de décès de pilote en course. Seulement une fois, l'huile du groupe hydraulique de l'un des simulateurs prit feu et le pilote périt carbonisé.

Voila, depuis 5 ans tous les grand prix se couraient avec cette technique et le cérémonial associé ne cessait de s'améliorer. Le public appréciait tellement que la moto remplaça la formule 1 sur les écrans de télé. La Dorna devenait encore plus incontournable et cela mettait Marc en colère car Yves avait tellement de boulot qu'il ne terminait jamais la restauration de la 500 RDLC que Marc lui avait confié. Il était donc obligé, encore et encore, de faire briller cette saloperie de ChevMax.

Tu as des talents cachés ailleurs que dans ta ferronnerie. Visionnaire, belle plume, humour ...

Nous attendons les réactions du Chartrain et du Villiérain!!

Encore!!Encore!!

Bravo Jmdonnat!

You perfected an idea that Jan Thiel confidentially told me in 1987. Afer a debate with a rider Jan concluded that motorcycle racing would be much more fun if it could be done without riders. His ideal was a row of test benches in the paddock that would be inspected by an FIM-delegation (no Dorna then - those were the days). This delegation would then hand a trophy to the tuner with the most horsepower, after which we could all go home. It would have een great way to keep the cost of racing down: no marshalls, no straw bales, no medicare, no qualification tires - in fact no tires at all.
But the FIM insisted on races with riders, so Jan's next clever idea was to hire riders that did not see any danger: blind people. All team captains would come together on the roof of the pits operating radio control units. And if you saw that your rider could not win, you could switch the bike to full throttle and go to the bar for a cup of coffee.

Sympa et distrayant en plus!

Délire hallucinatoire fantasmagorique, voire psychédélique ! Ton cas est grave, jmdonnat !

Tout simplement GÉNIAL!

J'admire autant l'écriture que l'imagination.

Et, finalement, je me demande si je ne vais pas transmettre ce texte à la FIM.
Chiche?

Mais... "Mon Général, j'ai un doute".

Les pilotes seront quand même obligés à manier ses simulateurs physiquement. Alors cela impose que la forme physique du pilote joue un rôle, peut-être décisif. Et admettons qu'en 2036, non seulement les tendances globales en obésité et sédentarité seront arrivés à un point où peu de monde soit au niveau requis, mais l'arrivée des pilotes génétiquement modifiés (PGM) aurait suscité tout genre de rumeur sur la tricherie de certains coaches.

Je prévois alors des demandes aux simulateurs lesté, ou modifiées en taille, afin que le sport soit équitable...

Et si ce n'était pas de la fiction??
Et si, il n'hallucinait pas
2036 c'est dans 24 ans!!!
Et si.....IL AVAIT RAISON

Ou alors, ils fument quoi dans le Gard juste avant l'apéro???

Alors là je dis simplement

Fantastique ! Exceptionnel ! Une incursion de Philip K. Dick dans le monde de la moto...

Chapeau bas, jmdonnat.

Pour info, drahthaar, il n'en est pas à son coup d'essais...



http://www.pit-lane.biz/t3228-humour-grippe-genoux

http://www.pit-lane.biz/t2232-humour-valentino-presiozi-et-les-motos

et surtout

http://www.pit-lane.biz/t2075-humour-johann-1er-prince-du-sachsenring

JM a encore frappé

1 chose n'est cependant vraiment pas crédible......


.........Marc qui astique sa machine

Que dire après ce genre de récit que je viens de découvrir, pas grand chose, juste le besoin de me remettre de l'éclat de rire.

Un des tous premiers pilotes de développement du simulateur retenu désormais par la Dorna jusqu'en 2076, est le Président de l'ICGP, qui lui aussi utilise les PlayBike, mais dans leur ancienne version sans assistance, ou le pilote est libre, le châssis aussi, et lors d'épreuves sans spectateurs, sans enjeu financiers, sans coupures publicitaires...



Mais tous les pilotes de cette époque lointaine n'ont réussi à s'adapter à ce nouveau Championnat, malgré de nombreuses tentatives






Plus sérieux, si j'ai tout bien suivi me voilà riche, non?
Le plus inquiétant c'est Hubert qui tourne la nuit autour de mon atelier, il veut récupérer tous les anciens modèles pour ses riches clients au Qatar...

L'ancienne version du Playbike, sans assistance électronique sera disponible pour les Pit Laneurs la semaine prochaine à Vincennes...

Très fort
Mais après tout, on est en bonne voie de "dronisation"

Superbe imagination

J-MD a encore frappé (les esprits)
Et c'est très bon.

Excellent JMDonnat !

And thx Frits for this very appropriate story

Tiens, ça me rappelle ce communiqué d'accident d'un porte-parole de la SABENA: 2 simulateurs de vol sont entrés en collision...