En ce qui concerne la vie courante, le vingtième siècle a rattrapé les rêves des hommes et les a transformés en habitudes. Si globalement ce fut une réussite il y eut une idée, une ambition, qui fut abandonnée à force de ne pouvoir trouver de solution pratique : même si cela paraît difficile à croire tellement la vraie réponse était simple, les autos et motos de ce temps là étaient clouées au sol et ne pouvaient voler. C'est de cet échec que sont issues les machines de course que nous connaissons bien.
En ce temps là, on suivait des sortes de rubans plus ou moins larges , déposés à même le sol ou sur des pilotis appelés « ponts ». Les autos se suivaient et la circulation restait purement séquentielle, c'était, complexe à organiser, et fastidieux à vivre car les attentes étaient souvent longues. La notion d' « alvéole » n'existait pas. Les autos étaient garées au sol ou dans des lieux souterrains appelés « parking ». Ensuite, des ascenseurs ou des escaliers servaient à monter dans les étages. Difficile à imaginer pour nous qui accédons directement à notre niveau et garons notre auto le long de notre cuisine-salon. Les appartements de cette époque étaient donc ouverts sur des « parties communes » et les gens en accédant à leur lieu de vie se croisaient, se rencontraient, il leur arrivait même de se parler... Pour être juste, les gens de cette époque imaginaient que l'on pourrait vivre un jour confortablement : un cinéaste de ce temps avait même fait un film prophétique : « Le cinquième élément ». Il s'appelait Luc Besson et c'est pour cela que nos lieux de vie s'appellent désormais des bessonades.
Heureusement toutes ces routes habituellement recouvertes d'un produit appelé « goudron » ont été détruites, et leur revêtement stocké sur une plaine nommée « Beauce ». Les champs y étaient devenus stériles à force de sur-exploitation. Eh oui ! C'est cela l'origine de ces fabuleuses montagnes noires dont nous tirons tant d'éléments utiles à notre vie. De ces temps reculés, il nous reste le métro qui était utilisé alors pour transporter des humains. De nos jours il reste très utile, mais a trouvé un usage beaucoup plus conforme à sa position : il sert à distribuer dans notre cité tous les marchandises qu'elle consomme, il a avantageusement remplacé les antiques camions. Peut être avez vous remarqué que les rames sont équipées de fenêtres qui paraissent superfétatoires, cela vient de ce temps ou des hommes s'entassaient à l'intérieur.
Mais de cette période, il nous reste aussi ce monument au plaisir qu'est le « Périf ». Son usage actuel remonte aux heures noires ou le virus « West Nile » et ses semblables ont complètement détruit la race équine. Il ne reste plus beaucoup de chevaux, et il est impensable de les sortir de leur bulle pour les faire courir. Les champs de course purent enfin être recouverts d'une multitude de bessonades très agréables vu leur environnement arboré.
Le PMU faillit disparaître. On attaquait alors la démolition des toutes dernières routes ouvertes. Le boulevard périphérique était une de ces chaussées, la plus centrale, la plus critique. C'est dommage, mais l'histoire n'a pas retenu le nom de celui qui , employé par l'organisation de paris mutuels, proposa d'en transférer l'objet à des courses de motos qui pourraient se disputer sur la dernière route : le Périf. D'emblée, ce fut un succès phénoménal. Il y eut bien quelques ratées, les spectateurs se massaient sur les ponts enjambant la piste (tout comme aujourd'hui) mais, il n'y avait pas encore les bulles qui les enveloppent dorénavant. Des pilotes et non des moindres furent atteints par des objets jetés de ces passerelles. Au début la zone de la porte de la Chapelle était neutralisée car elle avait déjà été démolie, il fallut la reconstruire. De la même façon il fallut un certain temps pour trouver le cheminement le meilleur au travers des embrouillaminis de la porte de Bagnolet. Le passage actuel si équilibré et spectaculaire ne s'est établi que depuis un peu moins d'un siècle. Au début la piste brute mesurait 35km, mais au gré des modifications, des chicanes qu'il fallut installer, la piste finit par compter 42,195 km. On en resta là ce qui permet d'y courir des marathons sans gêner personne.
En ce qui concerne les machines, on ressortit au départ les anciennes motos ne volant pas encore. Il y avait alors quatre marques engagées, KTM le géant de la discipline et trois enseignes de moindre envergure : Yamaha dont les diapasons étaient alors entrecroisés, Honda qui survivait malgré une distribution confidentielle et BMW la scop bavaroise. Petit à petit, une entreprise filiale du PMU reprit toutes les fabrications et il semble qu'aujourd'hui toutes les machines aient la même base et que seules les carrosseries différent, essentiellement par leurs couleurs d'ailleurs. Peu importe.
Les pilotes sont tous des jeunes hommes ayant entre 16 et 20 ans. Ils ont tous les gènes d'un champion du XXIeme siècle resté une légende : Marc Marquès. Certains essaient d'en produire à partir d'une autre source dite « Rossi » mais ils ont du mal et pour l'instant n'arrivent pas à finir mieux classés que quatrième.
Dés le début, les courses furent quotidiennes ou multi-quotidiennes. Diverses formules ont cours : sprints sur 5 tours ou endurances sur 30 tours par exemple.
Économiquement le secteur des jeux est crucial pour notre économie. Son chiffre d'affaire en fait le plus grand acteur de notre économie. Le succès du Périf est aussi celui du PMU et lui a permis de racheter la française des jeux et de détenir un quasi monopole. C'est un secret de polichinelle : depuis belle lurette tous les hommes politiques français sont des thuriféraires de la multinationale des paris de Paris.
Nous voici revenus au problème qui remplit notre actualité : la grève des pilotes. Les positions se radicalisant et les pertes d'exploitation devenant monstrueuses une seule option demeure : le Taser. Une utilisation judicieuse de cet accessoire (application sous la plante des pieds qui ne démolit pas les sportifs et leur permet de se remettre au boulot rapidement) devrait avoir vite raison de la volonté de ces jeunes trop gâtés et pourris par une célébrité trop précoce. Il est vraiment urgent que nous retrouvions notre distraction favorite avant que notre pays ne sombre tout entier dans la dépression.
A bon entendeur salut !