Pas question de reprendre ici la biographie de Vale mais, à l'heure de son retour au premier-plan, il me paraît intéressant de mieux connaître son état d'esprit actuel et de creuser un peu sous la surface de l'homme hyper-médiatique...

Et pour ceci, MCN nous gratifie d'une très intéressante interview en trois parties.

ACTE 1

ACTE 2

ACTE 3

Super très intéressant...

Quelle sympathie il dégage ! C'est vraiment un personnage incroyable, joyeux, intelligent, sans aucune suffisance ni prétention...

Et quelle passion pour le sport moto ! C'est quand même extraordinaire que quand on lui demande à quelle période et où il voudrait aller s'il avait la possibilité de voyager dans le temps, il réponde qu'il voudrait remonter aux grandes années de la 500 et se battre contre Schwantz, Rainey, Lawson and co...

Il aurait pu vouloir être Marco Polo, parler à Léonard de Vinci, ou n'importe quelle autre période ou endroit de la planète, mais il est tellement passionné qu'il ne pense qu'à aller vers ce qu'il considère (et moi aussi) comme l'âge d'or de la course moto. Chapeau !

Merci pour ce lien Marc

vely glayyte

Increyibol

Merci beaucoup! quel charisme.... un gamin qui s'exprime comme un adulte

J'aurais pensé qu'il aurait préféré se battre avec Agostini

Passionnant l'interview, il est très "nature", joyeux un brin désinvolte, il se dégage une franchise dans ses réponses qui le rend sympathique et c'est sa force.
Par certain coté il me fait penser à Sheene, une grande décontraction et derrière ça un travailleur acharné pour arriver à ses fins.
Il a quand même plus de relief que Lorenzo ou Pedrosa (je parle des hommes publics, ils sont peut être plus spontanés et enjoués dans l'intimité, je l'espère du moins).

Voila le nouveau chef mécano de Rossi :

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Texte à paraître demain...
Commentaires bienvenus.

  

Le divorce Rossi/Burgess : les explications.

Manuel Pecino publie dans la revue Solomoto (malheureusement introuvable hors d'Espagne) une très intéressante analyse de la saison de Valentino Rossi basée, entre autre, sur plusieurs discussion avec Jeremy Burgess; absolument indispensable pour comprendre le divorce entre les deux hommes!
L'article part d'un constat d'échec évident de Valentino Rossi en 2013, surtout par rapport aux ambitions du champion italien, et analyse tout d'abord les deux supputations généralement fournies:
- Rossi est trop vieux.
- Rossi a trouvé chez Yamaha une moto conçue pour Lorenzo.

Concernant la première hypothèse, il est indéniable que Rossi, qui aura 35 ans en début de saison prochaine, atteint un âge supérieur aux champions titrés des 15 dernières années (Mick Doohan a été tiré à 33 ans en 1998).
La parole est alors donnée à Aspar Martinez: "quand tu es jeune, tu peux gagner avec n'importe quoi, Quand tu es plus mûr, il te faut une bonne moto. Et quand tu es en fin de carrière, tu dois être entouré par les meilleurs, et que tout aille à la perfection, pour avoir des opportunités."
Les partisans de la théorie de l'âge considèrent donc que 2009, malgré son titre, marque le début du déclin de Valentino Rossi en considérant qu'il n'était alors déjà plus le plus rapide en piste. Exemple concret, Barcelone, où Rossi gagne plus par ruse que par vitesse.
Mais si en 2009, Valentino Rossi parvient encore à "sauver les meubles", en 2010 il ne peut plus masquer la réalité, face à un Jorge Lorenzo en pleine spirale ascendante. Le Majorquin gagne deux des trois premières courses, puis Rossi se casse la jambe au Mugello, le mettant à pieds pour la première fois de sa carrière.
2011 et 2012 furent deux années en enfer, et 2013 vit Rossi réintégrer Yamaha dans une position psychologiquement acceptée de second pilote, du moins en apparence puisque Valentino était convaincu de rapidement reprendre la main sur son coéquipier. On a vu que ce fut loin d'être le cas...

Autre argumentation, le côté technique.
Quand Rossi est remonté sur la Yamaha 2013, il a trouvé une moto très éloignée de ce qu'il avait laissé deux années plus tôt.
Son énorme erreur a été de croire que la raison en était parce qu'elle avait été développée par et pour Lorenzo. Comme le reporte Jeremy Burgess, Rossi a alors immédiatement pris la décision de "remettre les choses en ordre" et de modifier la moto pour qu'elle devienne SA moto. Contre l'avis de Burgess, il a entrepris de transformer la M1 2013 en M1 2009... et s'est heurté à un mur.
Tout d'abord parce que, effectivement, l'équilibre de la moto correspondait au pilotage de Lorenzo, le plus fluide du plateau, mais surtout parce que le pilotage de Rossi, et donc ses réglages ,ne fonctionnent plus avec le nouveau pneu Bridgestone introduit en 2012.
Jusqu'à San Marino, selon Jeremy Burgess, Rossi s'est entêté à régler sa moto comme en 2009, contre l'avis de l'Australien, et ce n'est que 5 Grand Prix avant la fin de saison, soit  "à partir d'Aragon, qu'il s'est décidé à piloter la moto qu'il devait piloter, et non la moto qu'il aimerait piloter.
Beaucoup de choses avaient changé durant la période où il n'était plus chez Yamaha et en particulier à la façon de piloter le nouveau Bridgestone avant. La mise au point que nous utilisions en 2008, 2009 et 2010 ne fonctionnait pas ces pneus. Probablement, il nous a fallu trop de temps pour arriver à une réponse satisfaisante.
L'introduction du nouveau pneu est survenu quand nous étions chez Ducati. En fait, le pneu proposé par Bridgestone ne lui convenait pas bien, mais comme nous étions chez Ducati, cela importait peu car les problèmes que nous rencontrions là-bas étaient supérieurs à celui du pneu. En définitive, Valentino a voté en faveur du pneu, comme la majorité des autres pilotes."
Pour rappel, seuls Pedrosa et Stoner se sont opposés, en vain, à ce nouveau pneu.
"C'est sûr, mais eux furent capables d'adapter leur moto à ce pneu. Mais dans notre cas, quand nous tentions de régler la moto comme nous le faisions avant d'aller chez Ducati, nous n'étions simplement pas capables d'être rapidement compétitifs. Ok, si, nous étions bons dans la partie finale des courses, mais pas aux entraînements ni durant les premiers tours."
Ces propos éclairent la majorité des performances de Valentino Rossi durant cette saison 2013; qualifications un ton en-dessous des meilleurs puis rythme de course, après les premiers tours, très proches des leaders.
Et cela renvoie également à la confidence de Rossi à Alexandre Barros à Barcelone, qualifiant Pedrosa, Lorenzo et Marquez de "fous".
Mais cela est du passé.
Depuis, le déclic d'Aragon a commencé  à porter ses fruits mais a également engendré de nouveaux problèmes, comme on l'a vu à Sepang. Sur un de ses circuits favoris, Valentino Rossi réussit à se qualifier en seconde position, mais ne peut tenir le rythme en course, à cause de freins défaillants.
Jeremy Burgess commente: "après quatre tours, la température des freins s'est évanouie. Dans cette situation, il s'est vu contraint de relâcher un peu et, à partir de là, il a perdu le contact avec le groupe de tête.
La solution a cette situation est qu'il n'aurait pas dû passer quatrième au premier tour: si tu te qualifies second, tu dois rester second. Quand tu es dans une situation de compétition extrême, en attaquant au maximum dès le début, une grande partie de la moto fonctionne très près de la limite. Tu ne peux pas gaspiller de l'énergie en récupérant des positions que tu as perdues. Ceci est quelque chose que la nouvelle génération fait apparemment très bien, ils sont très rapides lors des premiers tours."

Comme on le constate, le regard de Jeremy Burgess est sans animosité mais également sans concession. Il remet clairement en cause à la fois l'approche stratégique de Valentino Rossi jusqu'à Saint Marin, puis les capacités de ce dernier à suivre Lorenzo et Pedrosa, voire Marquez, durant les premiers virages.
Dès lors, le nonuple champion du monde ,sûr de lui et de ses capacités,, ne pouvait que se séparer de son ami de longue date.
Qui a raison?
La réponse en 2014.

   

Eclairage très intéressant.   

 

je suis étonné par la conclusion de l'article :
Si Burgess a tout compris pourquoi alors le balancer ? Si la responsabilité des prétendus mauvais réglages incombe seulement à Rossi, pourquoi faire porter le chapeau au lampiste ? Si le manque de jugement de l'idole aux neuf couronnes est avéré, cela préjuge mal globalement de la suite de sa carrière..

Excellent merci !   

C'est devenu pareil que dans le foot : quand l'équipe sur le terrain joue mal et perd le match, c'est toujours la faute de l'entraineur et c'est lui qui est viré....
  

Analyse séduisante et annonciatrice de ce que l'on devine avec la déclaration de Valentino d'une décision sur la suite fin de sa carrière.
La formule est diplomatique car l'animal        sait très bien où il en est pour une sortie en grand seigneur.
Il a déjà passé le témoin à Marquez.

Dis Marc, les prb de frein c'était au Japon , de mémoire.

Je suis attristé que le technique MotoGP soit devenu si pervers : quand les freins carbones ne sont plus capable de tenir la course, quand les pneus deviennent top pliants sous les poids de la moto, le signale est clair. Il faut alléger les motos pour aller plus vite, même au coût d'en réduire la puissance. Mais cela n'est pas permis   

Une différence de poids de 5kg entre MotoGP et WSBK, les CRT avec moteur de moto grand publique obligées de se lester... imaginons si les monoplaces F1 soient obligées de peser autant qu'une voiture BTCC ou d'autre série de voitures de tourisme...  

Citation :

La mise au point que nous utilisions en 2008, 2009 et 2010 ne fonctionnait pas ces pneus.

  Il ne manque pas un "avec" dans la phrase?

Je suis d'accord avec GrahamB : je ne sais pas si il faut réduire le poids des MotoGP pour des raison techniques mais ce serait une très bonne chose de le faire pour bien différencier ces MotoGP du reste des motos de course actuelles et leur garder le caractère inaccessible pour le commun des mortels. Mais est-ce bien ce que veulent les constructeurs?

L'alibi du coût est stupide. Que sont quelques milliers d'euros hectogrammes de matériaux légers face à au coût d'une saison de 18 GP sur 4 continents et face aux coûts de R&D de l'informatique embarquée.?

+1

Emmanuel Laurentz a écrit:

Dis Marc, les prb de frein c'était au Japon , de mémoire.

Change de barrettes mémoire...

  

> jeannot : oui, il manquait "avec". Merci.

Je considère pour ma part que Valentino ne devrait plus dominer comme il a pu le faire. Il n'est même pas évident qu'il puisse faire mieux que monter de temps à autre sur le podium, et encore même pas sur la première marche, et il doit bien s'en douter.
L'arrivée et la réussite de Marquez ont changé la donne pour tout le monde. Pedrosa vient sans doute de voir s'envoler une (sinon la dernière chance de décrocher le titre après lequel il court depuis 7 ans. Stoner et Lorenzo ont eu leur tour. Stoner parti, Lorenzo reste le seul à pouvoir espérer quelque chose contre Marquez, et la différence d'âge n'est pas à son avantage. C'est à la faveur des petites erreurs de ces trois là que Valentino devrait pouvoir parfois tirer son épingle du jeu.
Quant à miser sur ses talents de metteur au point pour lui permettre de combler son retard, il ne faut pas rêver : les autres ne se reposent pas que sur leur seul pilotage, et tout le monde cherche le petit plus qui fera la différence, donc on ne voit pas pourquoi Rossi aurait une marge de manoeuvre supérieure dans ce domaine.
D'une façon plus générale, la catégorie MotoGP devrait logiquement connaître un changement de génération, pour accompagner l'arrivée de Marquez. On voit bien que l'ancienne génération se raréfie et que les nouveaux entrants montent en puissance. Je vous épargne la liste des noms...

:gpinside: 

Et si, l'air de rien, Yamaha nous expliquait pourquoi Rossi était à la peine en 2013?

22/01/2014 16:37  Marc Seriau [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Dernière édition par Marc le Mer 22 Jan 2014 - 20:23, édité 1 fois