[Technique] L'huile magique!

Dans une discussion récente avec Jacky Boeuf, on parlait de la technique utilisée par Jean Nougier, consistant à découper la cloison de carter séparant le compartiment de l'embiellage de la boite à vitesse sur certains moteurs. Il faisait ça par exemple sur les carters des 125 Magnat Debon qu'il prenait comme base pour construire certaines de ses machines.
Sur ces moteurs, la lubrification de l'embiellage est à carter sec, tandis que le bas de la boite trempait dans l'huile. Le découpage de la cloison est donc fait à une hauteur suffisante pour maintenir le bain d'huile dans le bas de la boite.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Le grand orifice à gauche au premier plan est le logement du roulement d'embiellage (Photo T Philippon).
Et tout est donc lubrifié par la même huile, sachant que le vilo asperge plus ou moins généreusement tout autour de lui, ce qui maintient donc le niveau dans le compartiment de la boite.
A l'origine, sur les versions tourisme, la préconisation constructeur pour l'huile était la même pour le moteur et pour la boite, ce qui ne veut pas dire que c'était forcément l'idéal.
Avec le recul, Jacky se pose la question de l'utilité réelle, et même de la justification de cette découpe. Mais à l'époque, personne n'osait remettre ça en cause.

En effet, on se demande la raison de cette modif ? l'embiellage étant lubrifié de type "carter sec", il y a une pompe de lub et une de vidange. La fenêtre permettrait d'arroser la boîte et de maintenir un niveau mini sous les pignons, avec moins d'huile donc moins de pertes par barbotage. Aussi la possibilité d'envoyer de l'huile "refroidie" dans la boîte via le réservoir externe ventilé? il faudrait des infos de la part du concepteur pour piger correctement, quels Pb avait il rencontré pour modifier dans ce sens.
A+ Dan

Et si on regarde en détail la vue en coupe sur le plan du moteur 175 Terrot dont je dispose, et qui présente la même configuration de carters, on voit que les repères de niveau de boite sur la jauge définissent un niveau à l'arrêt qui est inférieur à celui du bas des pignons, sauf un seul, qui tourne fou sur l'arbre de kick, et c'est donc ce seul pignon qui brasse l'huile et asperge les autres en permanence, y compris à l'arrêt au point mort.
La pompe à huile est effectivement double, aspiration-refoulement, avec un débit de refoulement supérieur pour bien vider le carter qui sinon se remplirait. Sur la 125 des années 50, elle suffisait bien, mais sur le moteur 175cc, elle était un peu juste, et il y a eu une version améliorée, notamment sur les Rallye, qui frisaient les 100cv au litre.

D'après le niveau du bas de la découpe, une pompe d'aspiration ( vidange) faiblarde n'empêcherait pas le vilo de tremper, donc on peut estimer que cette modification est destinée à une meilleure lub de la boîte, par aspersion + barbotage. Tiens, au passage les CB 750 avaient une lub moteur et boîte par carter sec, pas de séparation de la boîte comme les Anglaises.
A+ Dan

janpol84 a écrit:

pour bien vider le carter qui sinon se remplirait. .

J'ai pas tout bien compris mais si on ouvre la boite en laissant la pompe d'aspiration coté vilo , on va remplir la boite (qui n'est pas vidée) jusqu'au niveau de cette ouverture qui me semble plus haute que le niveau normal de la boite (on voie que l'ouverture est plus haute que le bas des pignons d'arbre primaire)

Bon, ben... moi aussi, je n'avais pas complètement tout compris.  
J'ai eu quelques détails complémentaires par un de nos bons spécialistes, qui m'a dit que, certes, la découpe de la cloison ne descend pas très bas, et on peut le comprendre en raison de la présence du passage d'une des vis d'assemblage des deux demi-carters, mais que la plupart du temps, et en particulier sur ses propres moteurs, il y a aussi un perçage de la cloison tout à fait à la base (qu'on ne voit donc pas sur la photo), de sorte qu'il n'y a plus de barbotage du tout,  la boite étant alors simplement lubrifiée par l'aspersion du vilebrequin, qui est plus que généreuse, et donc largement suffisante.
Un des avantages du décloisonnemen réside dans l'accroissement du volume du bas moteur, ce qui limite les effets de surpression quand le piston descend.
D'après cette même personne, sur les premières 125 d'après-guerre, les carters n'étaient pas cloisonnés, et ne l'ont été que plus tard, sans doute pour tenter d'améliorer de lubrification de la boite, alors qu'à la même époque, les carters des machines italiennes concurrentes, Morini notamment, n'étaient pas cloisonnés.

Avec des photos, c'est mieux:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Ici, une vue un peu plus générale, qui montre bien le niveau inférieur de la découpe, juste au-dessus de la vis d'assemblage des carters, et donc, en effet un peu plus haut que le bas des pignons de l'arbre primaire. En dessous du vilebrequin, le petit volume dans laquelle l'huile moteur finit par arriver pour y être aspirée à travers un filtre nylon qui prend place dans le petit logement circulaire.

Et sur la vue suivante, on voit l'autre demi-carter, avec la partie restante de la cloison, et le trou qui y a été percé pour faire communiquer le bas de la boite et le petit volume occupé par le filtre à huile.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Photos T. Philippon

Ces histoires d'huile reveillent un souvenir.
C'etait au bol 71 ,je n'avais pas trouvé de guidon,mais esperant une defection,j'etais la.Helas je du
me resigner a rester spectateur.mon ami maurice Maingret pilotait avec fournanty une CZ et c'est du
stand CZ que j'ai suivi ce bol.IL y avait deux 250, une pour deux tcheques,une pour les français.
il y avait un grand costeaud de mecano et les deux flics tcheques garants du bon retour des hommes et materiel ( autre epoque) je m'egare.
Donc aprés quelques heures de course,arret ravitaillement,maurice va repartir quand le mecanicien
fait comprendre qu'il faut controler le niveau de boite,ça prend 30 secondes,il en manque,le mecano va alors fouiller dans la caisse a outil et revien avec une trés longue clée a cardan et un entonnoir avec deux coudes sur un tuyau trés fin.le bouchon de remplissage etant peu accessible.le temps passe,finalement,l'entonnoir en place,le mecano le rempli avec de la 90 !et la comme il fait froid ,il ne se passe rien !le niveau ne bouge pas ! maurice dont la pression montait,montait explose soudain,jette l'entonnoir et intime d'un geste au mecano l'ordre de remettre le bouchon,celui ci traumatisé s'execute et la moto repart aprés de longues minutes perdues ! il a fallu faire comprendre au mecano qu'il fallait chauffer l'huile,ce que nous fimes ,et se montra efficace.

ce forum est vraiment une mine! merci pour ces réponses passionnantes...

Bonjour

Dépoussiérage d’un poste

Afin de contribuer à la vie de PIT LANE j’aimerais parler avec vous d’huile 4T pour la course.
Si avec FB21 nous avons déjà décidé d’utiliser de la 10/60 de chez MOTUL ou CASTROL
J’aimerais néanmoins avoir vos retours d’expériences sur le sujet.

J’ai totalement confiance en mon mentor FB21, mais je pensais que les expériences de chacun peuvent être constructives.  

Je suis aussi conscient qu’il doit y avoir peut-être des différences entre des moteurs bicylindres et 4 cylindres ? entre les moteurs à air et à eau ? ETC.

Merci d’avance pour votre partage