Qui est en ligne ? | Il y a en tout 27 utilisateurs en ligne :: 3 Enregistrés, 0 Invisible et 24 Invités :: 2 Moteurs de recherche la denrée, marco91, ravenLe record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 588 le Jeu 26 Sep 2024 - 6:33 |
Derniers sujets | » [Oldies] Quizz (30)Aujourd'hui à 13:56 par Pierre"PhilRead" » PROGRAMMES MANQUANTS - PGPMAujourd'hui à 13:35 par jack177071 » 98 sans plomb et additifAujourd'hui à 8:45 par Adco » controle technique motoAujourd'hui à 0:43 par Charly » [Oldies] Questions (vitesse 1947-1976) (2)Hier à 22:33 par DidierF » 125 Yamaha.Hier à 21:30 par DidierF » [Oldies] Malheureusement, ils sont partis...Hier à 13:56 par Joel Enndewell 2424 » [MotoGP] Infos , nouveautés , potins , tests et plus pour la saison GP 2025 ... Hier à 13:23 par EDOUARD Jean » [Oldies] Chas MortimerMar 10 Déc 2024 - 22:14 par jack177071 » chromage décoratifMar 10 Déc 2024 - 9:43 par Dan42 » [oldies] Ulster grand prix Mar 10 Déc 2024 - 1:11 par jack177071 » Té que nique.Lun 9 Déc 2024 - 22:21 par Adco » Nouvelle 500 RD/LC, peut on y croire ?Lun 9 Déc 2024 - 21:14 par rudgissimo » [Oldies] Des livres sur la course motoLun 9 Déc 2024 - 17:30 par bubu » Les bougies d’allumage principe et fonctionnementLun 9 Déc 2024 - 12:32 par Adco » Honda rs125 nx4 dry clutch Dim 8 Déc 2024 - 23:29 par Rookie j. » [Oldies] Monza 20 Mai 1973Dim 8 Déc 2024 - 16:58 par Dukasuz » #4 Restauration de mon side-car des années 70, Dim 8 Déc 2024 - 9:07 par mickie » Carburateur pour 2T et pour 4TSam 7 Déc 2024 - 16:17 par Dialmax » [Oldies] Les transporteurs de motos des paddocksSam 7 Déc 2024 - 10:51 par yves kerlo » [Oldies] Ils ont p'loté la belle à culbuter de Varese (3ème partie)Sam 7 Déc 2024 - 9:15 par Ala Zorro » [Oldies] Spa-Francorchamps jusqu'à 1972...Ven 6 Déc 2024 - 19:35 par jack177071 » [Oldies] Pat Hennen Ven 6 Déc 2024 - 17:14 par philippe7 » [Oldies] GP de Paris , Rungis , 22 octobre 1972Ven 6 Déc 2024 - 11:33 par DidierF » Roy Hesketh circuitJeu 5 Déc 2024 - 18:10 par DidierF » [Oldies] Fergus, Geoff, Libero et les autres (vitesse 1946-1960)Jeu 5 Déc 2024 - 18:08 par DidierF » Recensement des moteurs V3, deux et quatre tempsJeu 5 Déc 2024 - 17:12 par DidierF » [Oldies] Ontario 1972Jeu 5 Déc 2024 - 11:02 par philippe7 » [WSBK] Infos 2025 . Jeu 5 Déc 2024 - 10:27 par EDOUARD Jean » [GP] Johann Zarco Jeu 5 Déc 2024 - 8:39 par EDOUARD Jean |
|
| [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 | |
|
+10Loveside JPG philippe7 jeannin dga Adco bubu EDOUARD Jean 88 daytona DidierF 14 participants | |
Auteur | Message |
---|
DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 1:40 | |
| - 88 daytona a écrit:
- Didier, à temps perdu,parle nous un peu du circuit du Comminges.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
À la demande générale de 88 daytona, je m’exécute. Non sans d’abord préciser que des Circuits du Comminges, … [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]… ce n’est qu’aux seuls de l’après-guerre que je m’intéresserai, les seuls sur lesquels j’ai quelques lumières ; avant-guerre, je n’y entends vraiment rien. En 1947 donc, c’est l’année de la vraie renaissance des sports mécaniques et spécialement motocycliste en Europe. Tous les pays, du moins ceux qui avaient une tradition déjà avant-guerre, s’y mettent – et c’est la Grande-Bretagne la plus lente dans le processus ! Mais le TT retrouve ses droits cette année-là, et les aérodromes militaires servent pour des meetings de plus en plus nombreux et très fréquentés. En France, en Belgique (Floreffe, Mettet, Chimay, la Cambre, Francorchamps, Gedinne, etc.), en Suisse (Olten, Bremgarten, Wallisellen, Porrentruy, Lugano, Locarno, Lausanne, etc.), aux Pays-Bas (Etten, Zandvoort, Assen, Tubbergen, etc.), ça fuse de toutes parts. Et si le moto-cross fait ses dents (des canines !), si le grass track reste une valeur sûre, la vitesse sur route est encore la part la plus visible et vantée des compétitions motorisées. Dans l’Espagne qui sort peu à peu de l’isolement, on balbutie, mais en Italie ce sont des dizaines de meetings (j’en ai compté plus de cinquante, et je « n’ai » pas tout, loin de là) qui s’organisent et se tiennent, alors que Monza est encore un parc pour matériel militaire démobilisé. Idem chez les vaincus de la guerre, et chez les autres conquis, ceux de l’Est. L’Autriche s’y remet à Graz, Salzbourg, Vienne, Rankweil, Krems. La Tchécoslovaquie qui fut un des centres des sports mécaniques avant-guerre le redevient en 1947. 40 meetings, compte Jan Lahner, dont, véritablement internationaux, Prague, Liberec, Prague encore le 3 août, Tábor le 17 août, Olomouc le 24 août – mais oui, à Olomouc où dans l’entrevue Vincenc Staša gagne en 250 (sur DKW kompresor, le traître !), et Fergus Anderson en 350 et 500, les deux fois sur sa KTT (je ne mentionne la victoire de Jindřich Kostlivec en side-cars qu’en passant, pour satisfaire Vincent d’abord, mais pas trop haut car je « n’ai pas » son passager) –, à Pilsen le 31 août où Láďa Štajner (Walter) devant le Belge Léon Martin (Benelli), Rudolf Runtsch l’Autrichien devant notre Franta Juhan (Velo), Charles Beischer l’Anglais devant Rudolf Runtsch sur sa 350, enfin Bruno Peleška (Douglas) devant les Saroléa de Georg Mach et Franz Bernhardt ramassent la mise. Et dans le champ de ruine qu’est l’Allemagne, le motocyclisme de vitesse est le but de rassemblements de masse nouvelle manière, à Hockenheim, à Nuremberg deux fois, à Schotten, sur le Nüburgring reconstruit avec l’aval et l’appui des autorités militaires françaises, à Hambourg... Pour la Solitude, on attendra encore un peu, mais pas longtemps. Mais la France, disais-je. Ne nous privons pas du recours à Vincent Glon qui s’était décarcassé. Avec http://racingmemo.free.fr/M%20FRANCE/MOTO%20FRANCE%201947.htm on voit 22 meetings, dont Pau, Avignon, Nîmes, Lyon, Albi, Strasbourg, Saint-Gaudens, le Bol d’Or à Saint-Germain-en-Laye, et Tarbes (Vic-Bigorre) sont d’authentiques réunions internationales. À quoi reconnaît-on immanquablement une réunion internationale à l’époque ? Au fait que Fergus Anderson en est et que, généralement, il y gagne. Il a gagné dans tous les pays d’Europe cette saison, mais ceci est une autre histoire. Alors, Saint-Gaudens et ses Grands Prix du Comminges. En vous promenant sur l’excellent site de Malcolm Mitchell, progcovers, vous verrez (https://www.progcovers.com/motor/saintgaudens.html) que la motocyclette n’est jamais seule dans les meetings du Comminges. Le cas n’est pas spécifique à Saint-Gaudens, il ne l’est même pas à la France, quoique dans d’autres pays (Angleterre, Italie, Belgique, Autriche en particulier) la séparation soit souvent nette. Mais enfin, des courses moto et une course auto au moins sont souvent le lot commun, y compris en Tchécoslovaquie. La course auto de Saint-Gaudens est en général une course de la catégorie la plus pointue, la F1. En 1947, c’est Louis Chiron qui gagnera le dimanche après-midi le GP de F1, sur sa Talbot. Le toujours motard mais plus pour longtemps Roger Loyer (Cisitalia) termine quatrième, et premier des petites cylindrées. Les courses motocyclistes ont précédé cette épreuve en s’échelonnant toute la matinée et en début d’après-m’. La réunion moto est présentée dans la presse, en France par Moto Revue et surtout L’Équipe, par la presse quotidienne nationale et régionale aussi, mettant bien sûr l’accent sur la F1. On en rendra compte idem (parfois sans même mentionner les courses de moto), et à l’étranger (la presse suisse romande donne ces résultats et quelques fois un peu plus, et le Corriere dello Sport, vu les victoires Guzzi). .../... |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 1:45 | |
| C’est le septième meeting international de la saison motocycliste en France, en cette année 1947. Mais un des grands animateurs desdits, Fergus Anderson (qui a gagné à Pau, en Avignon, à Nîmes, à Lyon, à Albi, et n’a fait que 2ème à Strasbourg, autrement dit qui a été présent et couvert d’honneurs dans tous les meetings français jusqu’à Saint-Gaudens), n’y est pas ! Il court à Bruxelles ce jour-là (pour y gagner). On ne l’y verra donc pas, ni ses outils de prédilection, sa Guzzi 250, sa Velocette KTT, sa Norton M30. Pas de Belges non plus, les Auguste Goffin et Roger Laurent, et les Néerlandais Lous van Rijswijk et Lo Simons sont à Bruxelles, et pas de Suisse qui s’avoinent entre eux à Zurich-Weiningen ce jour, avec quelques Anglais et Italiens qu’ils ont attirés (et non des moindres, Charles Beischer !, Dario Ambrosini !!, Omobono Tenni !!!). D’autres Italiens (Ferdinando Balzarotti, Nello Pagani, Carlo Bandirola, Oscar Clemencich), s’expliquent à Arona, Rudolf Runtsch roule ses mécaniques à Vienne. Quant à Franta Juhan, il doit, je suppose, refaire la mécanique entre Prague du 3 août et Tábor du 17. Voici le luxueux article de L’Équipe samedi 9 août, qui régale ses lecteurs des listes d’engagés. Pour défier l’alpha et l’oméga de l’élite française à Saint-Gaudens, viennent les Italiens Claudio Mastellari le Milanais, Onorato Francone de Gallarate et qui doit parler français à force de courir en France, Biagio Nocchi qui pose ses roues motorisées partout en Europe depuis la fin de la guerre, et Gaetano Arena qui profite de l’occasion pour sortir de sa Sicile, et Luigi Cavanna le meilleur quoique controversé side-cariste transalpin, qui a préféré courir cette épreuve-ci que « sa » manche de championnat d’Italie à Arona. On a aussi le Suisse Hans Haldemann qui doit mener sa Velocette en 350 et en 500, et sa Norton 600 dans la course des side-cars, et puis... c’est tout, en fait de représentation étrangère. C’est un bon cran et demi en-dessous de ce qu’on a vu dans notre beau pays depuis le début de la saison. Certes, en 250 les Guzzi italiennes font peur, mais si Behra peut en disposer d’une, si Henri Nougier et sa “Tournevis” sont en forme olympique, peut-être que... Dans les deux autres classes solo, les Français doivent se sentir armés. En 350, ils ont des Velocette comme Haldemann, enfin, peut-être pas aussi state of the art mais on verra bien, et quand ils n’en ont pas, on a une vaillante Magnat-Debon pour le vétéran Niçois Jacques Onda, et surtout Henri Nougier sur la Curviligne, une Magnat double ACT que Georges Berthier a poussé en tête en Avignon, devant Fergus Anderson peu après la mi-course, avant hélas de casser son levier de vitesse. Henri prend ici (probablement) le relais de son ami disparu. Si je ne m’abuse, c’est le retour à la course de Henri Nougier, après le tragique événement de Nîmes. En 500, le public a les yeux de Chimène pour Jean Behra et sa rutilante Guzzi Dondolino, d’autant que Fergus Anderson, on l’a dit, n’est pas là. Mais Biagio Nocchi (Guzzi aussi) n’entend pas faire de la figuration. Et puis il y a le Bordelais Édouard Lafon et sa Triumph, vainqueur à Tarare, deuxième à Angoulême. Et une flopée de KTT, dont celle de l’Aigle de Saint-Vincent-de-Tyrosse, André Barthe, sport-mécaniste multi-carte et toujours fort rapide, et celle de Raymond Rispal, autre gentleman driver du coin, fort populaire. Mais c’est bien un match Behra-Nocchi qui est attendu. En side-cars, selon l’expression consacrée, c’est la bouteille à l’encre, mais la présence de Luigi Cavanna et celle de Hans Haldemann font pâlir l’étoile des Jules Verd, André Wagner et Aimé Despland (malgré les 400 cm³ de plus de la Vincent-HRD de ce dernier). Au fait, l’enjeu ou les enjeux de ces courses côté moto ? Il est bien difficile de s’en faire une idée, vu de loin (en 2023, 1947 est vraiment une autre planète). Est-ce une épreuve de championnat de France ? Rien n’est moins sûr. Qu’en dit la FFM ? Eh bien, comme à son habitude, la FFM n’en dit rien et les journalistes imitent de Conrart le silence prudent. Bon, admettons qu’on courra au moins pour la gloire. En tout état de cause, avant le Bol d’Or – cinq semaines après le Comminges – L’Équipe disait de Behra et Lhéritier qu’ils étaient séparés d’un point au classement du championnat et que le Bol les départagerait. Lhéritier y fait deuxième, Behra sixième, c’est André qui termine la saison en champion de France, L’Équipe l’écrit, et Motocycles l’affirme dans la légende d’une photo prise ici, à Saint-Gaudens, et publiée dans son n°2. Puisqu’il faut parler des essais, signalons un drame qui s’est produit le samedi. L’amateur palois Paboletta, qui avant le début des essais samedi prit la piste avec quelques autres, mais lui à contresens, se retrouva face à un concurrent et pour l’éviter fit un écart qui le mena au fossé. « Atteint d’une fracture du crâne et couvert de contusions, il succombait à l’hôpital » nous dit L’Équipe. Nous avions vu le sociétaire du MC Basco-Béarnais gagner la 500 amateur à Pau le 6 avril, et terminer brillant second dans la même classe à Perpignan le 25 avril. Samedi soir, les essais sont conclus par les 5’ 10” 6 de Biagio Nocchi sur sa Guzzi 500, meilleur temps, couvrant les 11,005 km du circuit à 127,554 km/h de moyenne. .../... |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 1:54 | |
| Voici venue l’heure des premiers départs ce dimanche 10 août 1947. Il est 8 h pile et je donne la parole à Léon, de Radio-Commune de glorieuse mémoire. Vas-y Léon ! « Mais... Qu’est-ce que je fous là, moi ? DF ― Tais-toi Léon, tu causes dans le poste. Léon ― Mais de quoi ? DF ― De course de moto de vitesse. Tiens, prends ça, compulse et reviens fin prêt. Léon ― Mais il y en a des pages et des pages ! DF ― Tu as deux semaines, d’façons avec le montage, ils n’y verront que du feu. » Deux semaines plus tard, soit, pour vous, le temps d’un saut de ligne...« Eh bien chez audecteurs, nous voici à Saint-Gaudens en direct pooouuur Raaadio-Cooo- DF ― Non mais attends, Léon, le folklore, ce sera pour si ça marche, dans une ou deux émissions, si y a d’la d’mande, tu vois ? Pour l’instant, mousse et pampre, tenue correcte exigée. J’en profite pour te dire que j’eusse aimé que tu portasses cravate pour l’émission. Léon ― Mais... ça ne se voit pas que je suis cou nu ! DF ― Moi je le vois, ça me gêne. J’aimerais ne pas avoir à te le redire. Léon ― On est à l’antenne, là. Pour la discrétion de l’aparté, c’est raté. Et à l’antenne, je te prierais de me voussoyer. DF ― Voussoyer ? Léon ― Voussoyer, voui. DF ― Eh bien, Léon, en direct de ce Grand Prix du Comminges, à vous la parole. Léon ― Bonjour chers audecteurs. Nous voici donc de bon matin dans cette riante commune du... de la Haute-Garonne, qui accueille aujourd’hui le 12ème Grand Prix du Comminges. Saint-Gaudens, sa collégiale du XIe siècle, son cloître du XIIe, son, ses... Nan mais elle est naze, la page wikipédia en français, putain ! DF ― T’avais qu’à prendre la page en anglais. Et pas de gros mots à l’antenne. Léon ― Et voussoiement de rigueur, je vous prie. Or donc, de bon matin, par temps frais courant vers l’agréable, vont s’aligner sous les ordres du starter les concurrents de la classe 250. Ils sont 18 au départ mais les aficionados retiennent les noms des Italiens Mastellari et Francone et du Français Nougier Henri qui pilote une Nougier construite et mise au point par lui et son frère Jean. Il est le plus sûr espoir de victoire française pour cette course, le reste des concurrents étant de la drouille. Non mais ne le prenez pas mal, mais quelque sympathiques que soient Messieurs Berlié, Bar- DF ― Berlie. Léon ― Hein ? DF ― Berlie-i. Léon ― Mais y a écrit Berlié dans Moto Revue et L’Équipe ! DF ― Peut-être mais c’est Berlie – i – et c’est tout. Continue. Léon ― Oui, alors, je disais que les autres gars du MC Avignon et Vaucluse réunis, les Berli-i et Barde, héros du Sud-Est, les racleurs de bitume du Sud-Ouest Jean Dubois ou Raymond Rispal, et ceux du Sud-Sud comme le Narbonnais Peany, gais concurrents animés des meilleures intentions, ont peu de chance de faire le poids. Mais l’essentiel n’est-il pas de, comme sut le dire dans sa prose fleurie le bon baron Pierre de Cou- DF ― Je couperai au montage, tu peux te lâcher, y a pas d’mal. Léon ― Fffumier, va. DF ― On est à l’antenne. Léon ― Et c’est parti pour... 8 tours, 88 km et des poussières. Dis-moi, le public va voir passer un paquet de moto pendant vingt secondes toutes les cinq ou six minutes, quoi. Bah, ma foi... DF ― Ça s’égrènera vite, d’façons. Léon ― Et tu – vous couperez au montage. L’air frisquet du matin est en train de se réchauffer, il est 8 h 30 et le starter déploie le drapeau national... C’est parti et les Guzzi de Claudio Mastellari et Onorato Francone sont déjà devant. Non, dans la poussière au loin je vois tout de même que c’est notre Henri Nougier qui a pris la 2ème place, suivi de près par Nocchi puis Pache – dont je me demande pourquoi il court toujours sous ce pseudonyme. C’est vrai quoi, André Jacquier-Bret n’a plus de patron à ménager, non ? Qu’est-ce que tu dis ? DF ― Je coupe. Léon ― Bref, ils sont partis et euh, il n’y a plus qu’à attendre leur retour en euh, parlant de euh, de ces sympathiques amateurs du coin, Joseph Diaz, René Poix, qui, euh, qui l’un son atelier de ressemelage, l’autre son antre de maréchal-ferrant, ont fermé boutique pour se livrer aux jou- DF ― Je coupe. Et arrête d’inventer, ça va se voir. Tu n’as pas des perdreaux de l’année pour public, ici, c’est pas du ht-football. Léon ― Tu les connais, toi, les occupations de MM. Diaz, Poix, Peany, Liger et tutti quanti ? DF ― Non, mais... Léon ― Alors, laisse-moi donc faire le journaliste avec le sidéral aplomb de ces gens-là. Mais voici les coureurs qui viennent de boucler leur première volte, et Claudio Mastellari qui – je vous le dis en avance, va terminer 5ème du championnat d’Italie cette saison, derrière Ambrosini, Alberti, Martelli et Ruffo... DF ― Du beau monde. Léon ― Oui, mais une remarque de peu d’intérêt, Mastellari, donc, est passé en tête devant nous dans un bruit de tonnerre, suivi d’assez près par Henri Nougier, Francone (Guzzi) et Jacquier-Bret, tandis que Arena passe maintenant, suivi de la Rudge de Peany le hiérarque du MC Narbonnais, et puis un groupe monté sur matériel assez hétéroclite mais charmant, au milieu duquel on distingue la BM-Jap de Bruno Mariani. Bon. Dans six minutes le prochain passage. (...) Deuxième tour ou T2 comme j’ai décidé de l’appeler, appellation non exempte d’ambiguïté puisqu’elle signifie le plus souvent « deuxième passage de la ligne d’arrivée » mais aussi, éventuellement, deuxième tour dans toute sa longueur. DF ― Qui est ici de 11,005 km. Léon ― Nos audecteurs, gens avertis, le savent déjà. Mais foin de basses polémiques, le notable de ce T2 est que si Mastellari est toujours en tête, il l’est mieux que jamais puisque Henri Nougier, le « Tonton Riri » de tous les gamins de Saint-Andiol, Nougier, disais-je, n’occupe plus la deuxième place – c’est Onorato Francone qui l’a remplacé –, et ne passe plus que quatrième, derrière André Jacquier-Bret. Qu’a-t-il pu advenir au cours de ce T2 à l’homme ou la machine de Saint-Andiol. Je crois que... DF ― Je crois qu’on ne le saura jamais. (...) Léon ― Coup dur pour les couleurs françaises ! André Jacquier-Bret ne passe plus, oui, non, il n’est toujours pas passé, alors que tous les encore en course viennent de franchir la ligne pour la sixième fois. Ah, les hauts-parleurs le disent, André pousse sa machine sur le circuit, ce n’est pas un accident mais une panne, tant mieux. Au fait, on sait pourquoi Behra qui était inscrit n’a pas pris le départ ? DF ― Sait-on au moins qu’il n’était pas au départ ? Léon ― Ça fait chaud au cœur de se sentir ainsi secondé. (...) Et le directeur de la course, monsieur euh qui roule les ‘r’ avec enthousiasme et doit faire dans le commerce de confit de canard – à moins qu’il soit attaché à la légation du Pérou à Toulouse – déroule avec application le drapeau à damier, ce fameux drapeau à damier symbole univers-(...) Et il gagne sous les vivats de la foule ! Claudio Mastellari a mené de bout en bout, sa bécane n’a pas eu un murmure, une protestation, c’est la victoire nette et sans bavure. Et voici Poix qui passe sous le damier, suivi de très près par Onorato Francone, et... DF ― Mais Poix est à cinq tours. Léon ― Ah, euh, oui, bien sûr, comment le sais-tu ? Hein, oh, bon, à cinq tours, donc, René Poix, qui est un de ces joyeux amateurs sans qui la course ne serait que, euh, que ce qu’elle est... Oui ? Je continue ? Donc, un doublé italien, doublé Guzzi, la firme de Mandello del Lario va pouvoir ajouter quelques lignes aux cartouches publicitaires qu’elle ne manquera pas de publier dans la presse sportive cette semaine. Et tandis que Bruno Mariani termine... Hein ? À un tour, oui, bien sûr, on attend l’arrivée de... Le voici ! Troisième au terme d’un bel effort, Henri Nougier dont c’est le retour à la course après le passage à vide qui a frappé la famille, atteinte cruellement par la mort de leur ami Georges Berthier, le 31 mai à Nîmes. DF ― Atteints cruellement, oui, mais ce que tu dis n’est pas vrai. Henri a couru à Montlhéry ensuite, et à Albi. Léon ― Oh, pardon. DF ― Le sidérant aplomb ? Léon ― Non, une erreur. Mes excuses à tout le monde, s’il vous plaît. Pierre Vienne et son Excelsior coupent la ligne... Et voici le vrai quatrième, le Sicilien Gaetano Arena, un autre guzzista, qui souffle et sourit, maintenant. Et Jean Dubois sur la fort jolie Dollar... Tu me disais que... DF ― Oui, on en a débattu il y a peu, il s’agit essentiellement d’une OMB turinoise avec un peu d’accastillage français. Et elle est effectivement fort jolie. Léon ― Qu’est-ce qui fait qu’on peut dire de certaines bécanes qu’elles sont spécialement jolies ? DF ― Tu ne la trouves pas jolie ? Léon ― Si, mais souffre que je m’interroge. DF ― Eh bien mais c’est probablement affaire d’un je ne sais quoi... Léon ― Tu as probablement raison, d’autant que maintenant Joseph Diaz de Tarbes vient d’en finir, il s’éponge le front et boit un coup... Et c’est Louis Peany de Narbonne qui termine, il est cinquième et le dernier dans le même tour que le vainqueur. Le policier Raymond Fourcade le suit de près sur sa Magnat, avec un tour de retard. C’est le dernier arrivant, ils sont onze à se classer, sur dix-huit partants. Que dire de ce taux de perte ? DF ― Qu’on a vu et qu’on verra bien pire. Allons boire un coup. Léon ― On ne fait pas une ou deux petites interviews ? DF ― Ça va être difficile. Je balance le carton résultat-résumé-entry list, et rendez-vous à la buvette. .../... |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 2:04 | |
| (...) Léon ― ’tain, elles sont girondes, les gisquettes, hein ? DF ― Ça nous change des trottoirs du XIème... Mais nous sommes de nouveau à l’antenne, rentrons les chemises dans les pantalons et haut les cœurs... Léon ― Au boulot. Pour la course des 350, le deuxième départ de la matinée. Ah, on en a parlé hors antenne, je profite donc de l’heure propice pour lancer un appel au bon peuple de zone-de-euh... Merde, comment ça s’appelle, ici, déjà ? DF ― pit-lane.biz. Léon ― Pfff, quel blaze... DF ― Oui, continue à te faire des amis, garçon. Léon ― Oui, chers amis de pit-lane.biz, que je vais abréger en pit-lane... DF ― Monsieur a des délicatesses... Léon ― À nos âges, on ne se refait pas, mais si tu me coupes tout le temps, on ne verra jamais le bout de mon annonce au bon peuple de pit-lane : qu’il nous trouve des photos, des documents, tout ça, sur le GP du Comminges à Saint-Gaudens du 10 août 1947, et qu’il le colle ensuite par le truchement du merveilleux éditeur de messages qui nous permet de communiquer si allègrement. D’avance, qu’il en soit remercié, ce bon peuple, parce que, c’est pas pour dire, mais si on comptait sur Didier, on n’aurait que des pavés de texte, d’une austérité quasi-janséniste. (...) Les 350 donc, et avant le départ le pronostic est très ouvert, ceci dû probablement d’abord à une grande égalité de matériel, apparemment du moins, la plupart des concurrents, dont les plus chevronnés, s’alignant sur des Velocette KTT. Oh je sais bien que tu vas me dire que ce ne sont pas toutes des Mk.VIII, loin de là, mais il n’empêche. DF ― Je n’ai rien dit. Léon ― En tout cas, le terrible André Barthe en a une, et Hans Haldemann bien sûr, et André Lhéritier, qui sont mes trois favoris. Des Velo aussi, ‘Velo’ comme on dit entre nous spécialistes, des Velocette encore pour Jacques Boulanger, un des as du MC Bordelais, et son collègue Rispal, pour l’Agenais Charles Dulouard, pour les gars venus d’Avignon Berlie-sans-é, et son complice Léopold Barde – mais pardon, je ne l’ai pas vu avec certitude, et ils viennent de partir ! Bon, je continue, avec une autre Velo pour l’enthousiaste et sérieux candidat parisien Marcel Perrin, et puis Francone et Mastellari qui reprennent leurs 250 Guzzi – ils ont le droit de faire ça ? DF ― Bah, s’ils n’avaient pas le droit, ils l’ont pris. Mais je crois que c’est tout à fait admis. Léon ― Mouais... Autrement, Jacques Onda et Henri Nougier en sont, l’un sur une Magnat-Debon, machine de la marque dont il est fier concessionnaire, l’autre sur la Magnat badgée Terrot et travaillée à Saint-Andiol et connue sous le sobriquet de Curviligne. On se reportera à l’ouvrage de François-Marie Dumas pour en savoir plus. DF ― … Léon ― Quoi ? DF ― … Rien... Tu as bossé, dis donc. Léon ― Non mais j’ai eu deux semaines. Je continue, en signalant les belles Saroléa qui chatoient sous le soleil, belles mais peut-être un peu poussives maintenant. Elles sont aux mains de Laborde, un gars du coin sur qui je ne sais rien d’autre, et de Cuisinier qui revient bien après sa fracture de la clavicule à Pau en début de saison. DF ― Non mais c’est vrai, ça ? Léon ― Mais je veux que c’est vrai ! Pour qui me prends-tu ? DF ― Pour un journaliste au sidérant aplomb... Léon ― Ce n’est pas ici que ça se remarquera et on n’a encore rien dit de la course si ce n’est nos favoris mais il faut maintenant attendre qu’ils s’en retournent. Ils sont partis pour 12 tours, 132 km, boudu... (...) Haldemann franchit le T1 en tête, suivi de près par André Lhéritier, deux de nos favoris ! Ils ont déjà fait le trou sur Mastellari et sa deux-et-demi, et Perrin, Berlie, Onda, Nougier, Boulanger, Paul Lamarque sur l’Alcyon, une des quelques françaises en course, et Barthe qui est passé septième, j’ai oublié de le dire, et qui avait bien loupé son départ. (...) Nous voici au T7, sur le front rien de nouveau, si ce n’est que Barthe occupe maintenant la quatrième place, derrière un Hans Haldemann qui va comme un dératé et a décramponné André Lhéritier tandis que s’accroche Claudio Mastellari, mais les hommes sont distants les uns des autres. Ah, Onorato ne passe plus... Oui, on l’annonce, il est en bord de piste, hors course maintenant. Dommage pour la petite Guzzi qui n’avait pas peur des grosses. (...) Toujours en tête, que dis-je, plus que jamais en tête, Hans, et au loin approche Lhéritier tandis qu’entre eux circulent quelques attardés... Mais Mastellari, alors ? Claudio ? Clau-diooo ? Ah, voilà, abandon de Claudio, exit la deuxième Guzzi. Elles furent vaillantes mais deux efforts consécutifs de cette nature, c’était trop pour elles. (...) À une vitesse infernale, Haldemann, le Bernois atomique, arrive et franchit la ligne sous le drapeau à damier agité en son honneur. Il ne connaîtra pas aujourd’hui l’erreur tragi-comique qu’il a vécue à Floreffe le 4 mai, mais peut-être qu’on fera un saut dans le temps et l’espace pour raconter ça, hein, Didier ? DF ― Hum, les ratings en décideront, je ne suis pas maître du temps d’antenne. Léon ― Ah tiens, pourquoi je me décarcasse, tiens... Voici Dulouard et Rispal qui terminent tout près l’un de l’autre, mais à deux tours du vainqueur, oui, j’ai pigé. Et l’amateur Fourquet – zut, je n’ai pas vu, c’est quoi sa bécane ? – bref, il est à trois tours – c’est vrai que c’est commode, un tour-par-tour, dis donc. Et voici le deuxième, le Parisien André Lhéritier, qui a fait la course constamment en cette place, mais sans pouvoir revenir sur le leader. Et surgissent les joyeux lurons Onda et Nougier, dans un mouchoir de poche, à un tour. Ils se congratulent aussitôt leurs casques retirés... Ils sont sympa. DF ― Sympa ? Léon ― Farpaitement ! Mais on attend maintenant – ah, voici Lamarque qui doit se classer septième à un tour – on attend, disais-je, le troisième, la Torpille du Cap Breton, André Barthe, qui arrive et qui, mais, oh, il frôle les balles de... Il tombe ! Il glisse, roule, glisse, roule, glisse, séparé de sa machine qui glisse, glisse, glisse, et les voici tous deux franchissant la ligne ! Ça compte, hein ? Il est troisième ! J’espère qu’il ne s’est pas fait mal... DF ― À mon avis son postérieur et son dos vont se rappeler à lui pendant une bonne semaine. Léon ― Bon, bé, voilà, pas de Marcel Perrin à l’arrivée, Barthe s’est relevé et salue... Et les hauts parleurs annoncent la moyenne de Haldemann, tout à fait sensationnelle, 131,344 km/h ! Pfiou... Fait soif. DF ― Buvette ! Mais je balance le carton 350 d’abord... Léon ― Tu m’expliques ? DF ― Pourquoi je vais à la buvette et n’y bois que du café ? Léon ― Non, ça, j’ai renoncé à comprendre. Mais les codes couleurs de ton bazar, là ? DF ― Bah, rien de sorcier. Italique pour l’incertain – des prénoms, en général – et le reste, eh bien, ma foi, il n’y a rien de spécialement spécial. Léon ― Mais le rouge qui pète, le jaune qui aveugle, tout ça. Ça a une signification autre que ta fantaisie ? DF ― Non, ce sont des traits typiques de mes palimpsestes, des corrections successives, plus ou moins énervées ou hésitantes, rien qui ne doive te soucier. Léon ― Me voici rassuré. On continue ? DF ― Je me demande si on ne devrait pas prendre la température de l’audectorat, d’abord. Léon ― Oh, je te connais, tu ferais comme les autres señoritos de la parlotte qui pullulent sur le net. Qu’un seul commentateur torde la bouche et hop !, salut la compagnie. Non, non, moi j’ai commencé, je termine. En plus, c’est plutôt prenant, cette affaire. Et ces machines sentent si bon. J’en ai le poil qui se hérisse... DF ― Le voilà, le second effet de la Castrol R, le voilà bien ! Mais voici les demi-litres (comme on dit parfois entre nous spécialistes) qui s’avancent en majesté... À toi le trait, mon Léon. .../... |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 2:14 | |
| Léon ― Oui, 23 partants encore, et pour 12 tours toujours. Et un peu plus haut, je crois que tu avais annoncé deux favoris, notre Jean Behra et le globe-trotter Biagio Nocchi, tous deux sur Guzzi Dondolino. Ils ne sont pas les seuls à espérer, bien sûr, mais les temps des essais les désignent pour les avant-postes. C’est magnifique ce que fait le jeune Niçois – le champion cycliste qu’il était ne s’est pris d’amour pour la course motocycliste que l’an passé, et déjà il est reconnu comme le meilleur spécialiste français de la chose, recevant à l’occasion une aide ou une machine de la maison Guzzi. Son rival du jour a blanchi sous le harnois, Nocchi qui gagnait déjà des courses de première catégorie en 1937, et qui porte bien ses... ses... Pssst. DF ― Quoi ? Léon ― Tu n’as pas son âge dans un petit papier, dans un coin ? L’âge de Nocchi, ’tain, sois à ce qu’on te dit ! DF ― Ah, ben, non, désolé. Oh mais il n’est pas tout jeune, c’est sûr. Mais aux âmes bien nées, la valeur n’at-ah non, ça colle pas ici. Léon ― Pour Behra, si. Au fait, le jeune Behra, quel âge a-t-il ? DF ― Il a 26 ans. Et Lhéritier est dans sa trente-cinquième année, avant que tu le demandes. Léon ― Bon. Alors, où en étais-je ? Oui, alors, Behra, Nocchi, et puis une Triumph GP pour Édouard Lafon de Bordeaux, qui peut jouer un rôle, et encore Lhéritier et sa Velo, et la Saroléa du vétéran Fernand Venin, d’autres Ve- DF ― 47 ans ! Fernand Venin, 47 ans. Lafon aussi, d’ailleurs. Léon ― Soit, on ne les mets pas au nombre des favoris, alors, hein ? DF ― Quel odieux jeunisme ! Léon ― C’est moi qui bois et c’est toi qu’es saoul ! Pfff... Puis Georges Houel sur une Norton dont il se dit qu’il n’en est pas très content. DF ― Il a dû se faire refiler un rossignol de Bracebridge Street... Léon ― Et d’autres Velo, celle de Berlie qui fait son troisième départ solo, et Haldemann, et Rispal, et une autre Saroléa pour Jean Sabatier, et une Norton pour Maison, d’Amiens. DF ― Tu ne sais pas son prénom ? Léon ― Non, mais je sais qu’il est d’Amiens, là. Bon, alors, ce départ ? (...) Ils sont partis ! (...) Et les voici qui reviennent, et Jean Behra est en tête, Biagio Nocchi dans sa roue ! André Lhéritier ensuite, déjà distancé, à une dizaine de secondes. (...) Nocchi en tête, Behra dans son ombre ! (...) Jeannot devant, Biagio le nez dans son échappement ! (...) Le Rital mène, le sémillant Français suit sans désemparer ! (...) Y a de la casse, quand même, non ? Tu as vu repasser Houel ? Et Haldemann ? Mon tour-par-tour est une guenille... (...) Behra ! Mais Nocchi ne le lâche pas ! (...) Nocchi, Nocchi, oui, Nocchi s’arrête ai box, oui ! C’est bon, ça ! Mais restons sportif... (...) Nocchi est reparti, les freins un peu requinqués, mais il est maintenant très attardé, en tout cas sur le leader désormais loin en tête, notre Jeannot national qui a Lhéritier à presqu’une minute. Il ne reste que trois tours à couvrir. (...) Et c’est l’arrivée, échelonnée comme pas permis... Jean Behra s’impose brillamment, à la faveur il est vrai des soucis mécanique de Biagio Nocchi qui jusqu’au T9 lui a donné une sèche réplique. Nocchi termine quatrième, derrière Lhéritier et le chevronné Lafon qui a connu une course sans histoire. Parmi les figures de notoriété qui sont restées en rade, citons encore André Post. Mais avouons-le, une fois Nocchi hors-jeu, la course a perdu en intensité et en intérêt pour le public, ravi tout de même et qui a fait une ovation à Jeannot Behra, mais enfin... D’ailleurs, la moyenne est inférieure, de peu, à celle des 350. Et Behra ne bat pas le record du tour que Hans Haldemann a établi tout à l’heure. Il s’en faut de 6 dixièmes de seconde. Voici Maison – d’Amiens – qui termine, cinquième et premier des doublés. Derrière lui se classe une autre figure de la course du Midi, André Salasc et sa Terrot, qui écume les circuits d’Avignon à Albi en passant par Marseille et donc, Saint-Gaudens... Il est d’Avignon, je crois, non ? DF ― Euh, je ne suis plus très sûr... Léon ― Dis-moi, mon petit, il faut être un peu plus sur le coup, la prochaine fois, hein ? DF ― La prochaine fois... (Soupir) Ah mais déjà, l’heure presse, la matinée se termine, les bolides à quatre roues veulent se faire entendre, la transition va passer sur trois roues, ce qui est parfaitement logique. Léon, à vous la parole. Léon ― Les... Les side-cars ? Mais c’est quoi, ce bizness, là ? Il y a trois classes de side-cars qui courent en même temps ? Et on ne sait pas de source sûre le moindre nom du moindre passager ? DF ― Oh, Haldemann doit courir avec son épouse dans le panier, je crois, et... Léon ― Non, non, mon petit monsieur, je ne travaille pas dans ces conditions. Je me tire ― retrouve-moi au Canard déconfit, j’ai un ticket avec la patronne, maîtresse femme et, se dit-il, cuisinière émérite. DF ― Mais... Léon ! Oh, Léon ! Tu ne peux pas... Tu ne peux pas me faire ça ! Tu ne peux pas laisser sous silence les side-cars, comme un vulgaire folliculaire de la presse généraliste ! Léon ! Léon (revenu en coup de vent) ― Oui ? Alors, dis-moi si ce Brion est notre Jacques Drion. Alors ? DF ― Mais... Mais je le suppose... Léon ― Mais tu n’en sais rien. Tchao ! DF ― Mais Vincent loveside va me jeter des cailloux ! Léééooon ! Transmission interrompue. Dans un ultime soubresaut d’orgueil, DidierF balance une photo sympa de Lhéritier et Behra et l’accorte préposée aux bouquets...... puis deux derniers cartons, celui de la 500...… puis, qui n’est pas à son honneur, celui de la course des side-cars..../... |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 2:17 | |
| Mais, afin que nul n’en ignore, nous donnerons, pour terminer, à lire des choses sérieuses : les comptes rendus de la presse spécialisée. L’Équipe du 11 août... Moto Revue du 5 septembre (899)... Motocycles, livraison estampillée août 1947 (n°2) : Cela valait la peine d’attendre. Une atmosphère mieux recueillie peut enfin envelopper le lieu. |
| | | 88 daytona
Nombre de messages : 822 Age : 81 Localisation : nice Date d'inscription : 30/09/2012
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 6:43 | |
| Bonne nuit Didier,et merci |
| | | EDOUARD Jean
Nombre de messages : 20403 Age : 78 Localisation : ARGELIERS dans L'Aude Date d'inscription : 14/08/2011
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 8:06 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Cette tribune en dur est toujours en place . |
| | | bubu
Nombre de messages : 10215 Localisation : ile de france Date d'inscription : 15/02/2011
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 9:21 | |
| je crois bien que Maurice Henry qui signe dans l'Equipe est le pseudonyme de Henri Lallemand ... |
| | | Adco
Nombre de messages : 6557 Localisation : Limoges Date d'inscription : 19/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 9:27 | |
| Je suppose qu’il écrit vite, mais quel boulot quand même, chapeau Didief ! |
| | | dga
Nombre de messages : 2587 Localisation : 78 Date d'inscription : 12/01/2018
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 10:01 | |
| Juste une question : il dort quand, DidierF ? |
| | | jeannin
Nombre de messages : 1296 Localisation : Great Britain Date d'inscription : 30/01/2013
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 10:38 | |
| Merci!
A noter qu'avant guerre, ca s'appellait "La Semaine du Comminges" donc bien etale et pas juste sur un weekend...
Mais c'est bien loin de Paris... Je vais voir s'il y a quelque chose dans L'Auto sur BNF-Gallica...
Patrick |
| | | philippe7
Nombre de messages : 4155 Age : 67 Localisation : Arbois, Jura Date d'inscription : 05/10/2011
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 11:33 | |
| - Adco a écrit:
- Je suppose qu’il écrit vite, mais quel boulot quand même, chapeau Didief !
On peut le dire ! Bravo et merci DidierF |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 11:39 | |
| La photo d' Edouard Jean nous montre une ligne de départ en montée assez marquée. Pas glop-pas glop. Tiens, cette andouille de Léon a complètement négligé la question du circuit dans sa forme. Via la page de Vincent Glon, allons à la pêche dans le riche bassin de l'industrieux Darren Galpin pour y puiser le plan de 1925-1932 et celui de 1952. L'autre, celui qui concerne l'année 1947, je ne sais plus où je l'ai fetché mais j'aimerais bien une version plus coquette. 1925-1932[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]1947-1949[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]1952[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 11:51 | |
| - 88 daytona a écrit:
- Bonne nuit Didier, et merci
Tout le plaisir fut pour moi, Jean. Eh, les gars, m'suis couché à 3 h et réveillé à 9 h. Pas de cadences infernales de mon côté, juste parfois un léger décalage, mais y a pas d'mal. |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 12:53 | |
| Tiens, puisque j'y fais allusion dans un coin, voici l'article (" articulet") de Moto Revue 1134 (2/05/ 1953) où Raymond Fourcade du Club Motocycliste de la Sûreté Nationale fait son autoportrait en coureur. Il le dit, c'est au Comminges le 10 août 1947 qu'il a débuté sa carrière sportive (classe 250, sur une Magnat-Debon, 8ème à 1 tour). |
| | | JPG
Nombre de messages : 52 Age : 76 Localisation : 31150 Date d'inscription : 03/06/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 16:05 | |
| On retrouve bien le circuit sur Google Earth voici les tribunes et les différents tracés 25-32 , 49 , 52 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Jeu 14 Sep 2023 - 16:14 | |
| Ouahou ! Beau boulot, JPG. Merci ! |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 11:57 | |
| La mouture 1948 ne va pas tarder, mais je réfléchis d'abord (chuis un gars comme Dukasuz, moi, je trempe sept fois mes extrémités dans le rince-doigt avant d'attaquer le clavier). D'ici à ce que ça fuse, patientez avec la couverture de Motocycles de septembre 1948, cliché pris au Grand Prix du Comminges du 1er août... |
| | | jeannin
Nombre de messages : 1296 Localisation : Great Britain Date d'inscription : 30/01/2013
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 14:24 | |
| Je suppose que c'est Jean Behra sur sa Gambalunga/Dondolino... Belle moto que les francais ont laisse partir en Italie lors de la vente de la collection d'Andre Gaubin...
Patrick |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 14:59 | |
| C'est effectivement Jean Behra sur sa... zut, je croyais Dondolino - 'tain, j'ai oublié la différence avec une Gambalunga. Grrr... En tout cas Behra et Guzzi, voui Patrick. Attends, avec la fourche parallélo, ce doit être un Dondolino plutôt, non ? Un tantinet plus archaïque que la Gambalunga à fourche qui pousse la roue. (Voyez la sûreté de mon savoir... J'vous jure, et ça se mêle de... 'fin, bref.) |
| | | Loveside
Nombre de messages : 1189 Age : 51 Localisation : ca dépend ou je me trouve Date d'inscription : 14/05/2013
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 15:14 | |
| - Adco a écrit:
- Je suppose qu’il écrit vite, mais quel boulot quand même, chapeau Didief !
... ca doit etre le descendant d'une pieuvre, ou un truc du genre |
| | | dga
Nombre de messages : 2587 Localisation : 78 Date d'inscription : 12/01/2018
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 16:25 | |
| Je crois aussi que la Gambalunga est une 500 et la Dondolino une 250 : c'est la Gambalunghina qui est en 250. |
| | | DidierF
Nombre de messages : 8104 Localisation : Paris 11ème Date d'inscription : 10/02/2016
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 16:32 | |
| Ouah, d'abord, j'te f'rais dire que c'est le Gambalunghino - 250, voui - et ensuite, non, la Gambalunga est bien la 500 dont le Gambalunghino est dérivé (d'où le nom du petit).
Allons voir ce qui se dit chez les Ritals... |
| | | dga
Nombre de messages : 2587 Localisation : 78 Date d'inscription : 12/01/2018
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 Sam 16 Sep 2023 - 16:39 | |
| Oui alors là, si tu commences à jouer sur les sexes, l'animal est UN dondolino et la moto UNE Dondolino. Donc la moto est UNE Gambalunghino, na. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 | |
| |
| | | | [Oldies] GP du Comminges - Saint-Gaudens - 1947-1954 | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |