[Oldies] Souvenirs et anecdotes

Tiens, je profite de ce qu'il neige en ce moment pour vous raconter ce que cela me rappelle...

Vacances d'hiver 1980, je décide de rejoindre mes parents pour le réveillon à Bourges, centre de la France et lieu de naissance de toute la famille.

Il fait froid, environ 3 degrés mais la route est sèche et ne devrait pas faire long feu sous les roues de ma splendide CBX, fraîchement achetée à crédit avec mon premier salaire!
Je pars vers 16heures (4 heures pour faire 220 kilomètres, c'est plus qu'il n'en faut) et, effectivement, les kilomètres défilent régulièrement dans le feulement du "6 en ligne", seulement entrecoupés par les arrêts essence, pipi et cigarette.



La nuit survient vite mais j'ai déjà effectué la moitié du parcours quand des petits flocons très parsemés commencent à tomber.
Qu'à cela ne tienne! Je réduis un peu ma vitesse, vers 100 k/m jusqu'à ce que les pneus commencent à laisser des traces sur la route.
Ce deuxième signe n'est généralement pas bon, surtout quand les traces sont noires sur un fond blanc...



Aucun affolement ni stress de ma part mais ma vitesse se stabilise vers 40 k/m, repoussant d'autant mon heure d'arrivée.
Pas grave, je suis jeune et quand on est jeune, rien n'est vraiment important (à part les filles, bien sûr)!



Hélas, la neige ne semble pas vouloir cesser et mes traces ne se distinguent bientôt plus de la couche de neige uniforme qui recouvre la campagne.
J'analyse la situation et décide de continuer, en ayant bien conscience de deux choses:
1/ Si la moto tombe, je suis incapable de la relever sur une couche de neige...
2/ La fin du parcours n'est qu'une ligne droite d'une cinquantaine de kilomètres gravissant à la perpendiculaire une succession de collines...

A partir de moment là, mon image en prend un sérieux coup puisque j'évolue à environ 10 k/m, les deux pieds à quelques centimètres du sol.
Avantage de cette concentration, je ne sens plus le froid!

Vitesse stabilisée, "pas touche" aux freins, j'arrive sur les premières côtes et descentes en me faisant doubler par des familles bienheureuses dans leur R16 ou autres 504.

Une descente, une montée, une descente, une montée, une descente, une.......... Horreur!



Une dizaine de voiture orientées dans tous les sens décorent la montée d'une façon suréaliste.

Toujours avec mon clignotant à droite (pas de warning à l'époque) j'effectue la descente tout doucement avant de me garer sur ce qui ressemble à un trottoir sous une couche d'une dizaine de centimètres de neige (ça ne paraît pas mais c'est déjà une aventure!).
A pieds, je me dirige vers un café devant lequel quelques autochtones sont sortis pour regarder le spectacle inhabituel; tout en douceur ou à grands coups d'accélérateur, aucune voiture n'arrive à gravir la pente et un bouchon se forme rapidement.
Visiblement, je n'ai aucune chance avec mes pneus en bois...

Le problème c'est qu'il n'est évidemment pas question que j'abandonne ma CBX toute neuve, la nuit dans un village perdu du Berry! Faut pas déconner!

Je rentre dans le café et demande au patron s'il n'a pas deux cordelettes.
Voyant son regard interloqué, je m'empresse de lui expliquer la situation et lui promet de lui rendre son bien dans quelques jours.
Le gars est sympa et nous voilà faisant l'inventaire de son appenti:" ah non, celle-là est trop grosse; ça ne passera jamais dans les jantes".
Finalement nous ne trouverons qu'une cordelette de chanvre et le voilà me regardant, incrédule, ficeler ma roue arrière.

Un petit signe de la main et j'entreprends la montée en évitant les voitures en travers et les piétons tentant de pousser, le tout dans une lumière jaune blafarde provenant des phares de l'époque. Yes, ça monte!

Je dépasse tout le monde et, euphorique j'arrive sur ce qui est en fait un plateau recouvert d'une vingtaine de centimètres de neige.
Sans m'arrêter, j'enquille dans une des deux ornières laissées par les pneus des voitures, certain d'arriver à rallier Bourges avant minuit.



Au bout de cinq kilomètres, je vois les phares d'une voiture dans mon rétroviseur:"tiens, il y a en a un qui a réussi à monter" pensais-je
- Ah, il va plus vite que moi.
- Mais........ comment va-t-il me doubler avec ces ornières?

- Impossible de me garer pour le laisser passer!
- J'espère qu'il me verra à temps pour ne pas freiner, sinon...

Me voilà regardant à peine devant, concentré sur l'idiot roulant vers moi, comme un fou (au moins 40 k/m) !
Et ce que je craignais se produit; le conducteur freine au dernier moment et bloque ses roues.
Mon visage se crispe, je bande mes muscles (si, si) et pose carrément les pieds par terre en attendant le choc.
En fait, ce n'est pas un vrai choc mais la voiture vient quand même donner une pichenette sur mon garde-boue, me propulsant en avant:"merde, pas tomber, pas tomber"!



Je garde l'équilibre, en insultant comme il se doit l'individu à tue-tête mais, obligé de conserver mes deux mains sur le guidon, il échappe aux gestes habituels d'usage.
Nous rallierons un Bourges désert et silencieux dans cet ordre, et c'est vers une heure du matin que je sonnerais chez mes parents.

Ceux-ci ouvriront la porte en pensant qu'il s'agissait de la sécurité civile qui passait pour voir si tout allait bien, "avec cette neige"...

Franchement, tu devais pas faire le malin !!

Ca me rappelle mon trajet au taf il y a 2 semaines, quand il a neigé sur Paris et que je me suis retrouvé les pieds qui pendaient de chaque côté, avec des mecs en MP3 qui tombaient autour de moi...
Clair que tu oublies complètement le froid !

Marc, tu es sur que tu n as demandé qu une cordelete au cafe?

De mon côté, ça fait un moment que j'ai publié ça :
http://charlescamberoque.unblog.fr/2009/01/12/quand-on-roulait-a-moto-sur-la-neige/
Une histoire qui n'a même pas 40 ans. Autant dire hier

Zut, moi qui espérais trouver une photo de toi pour satisfaire Ricco...

Bravo Marc !
Magnifique aventure comme seule la moto peut en procurer.
Avec un happy end en plus c'est encore mieux !

Tu prends des risques Marc : vu le nombre d'anciens qui ont tendance à envahir le forum, et qui ont forcément chacun des dizaines d'anecdotes, il va y avoir du


Enfin bon restons dans l'hivernale : en 79 j'avais un Honda CB125 N (initialement choisi pour le Challenge Honda)(aucune autre raison valable de choisir cette bécane moche comme première moto) exactement comme celle-ci :
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mais aussi une petite amie faisant ses études à Illkirch-Graffenstaden, banlieue sud de Strasbourg.

Je décide d'aller la voir pendant les vacances, et me voilà parti, en février, pour mon premier voyage à moto. Vu les perfs de l'engin, je décide de prendre la N4. Il faisait un petit moins dix à l'arrêt (je vous rappelle que le froid ressenti augmente d'un degré par km/h) avec un fort vent du nord-est, donc de 3/4 face la plupart du temps.

Je roulais donc anglé à mort en ligne droite, en faisant des embardées à chaque fois que j'étais déventé par un obstacle naturel ou par un camion. Sur les conseils d'anciens, j'avais glissé des journaux sous le blouson et la combine de pluie (une Soubirac orange-chantier, je m'en souviens comme si c'était hier...).

J'espérais rouler à 100-110 mais vu le vent je ne dépassais pas le 80-90, alors je me forçais à faire des étapes aussi longues que me le permettait le réservoir, mais après chaque arrêt le froid se réintroduisait partout au bout de même pas 50km... chaque borne après ça était un calvaire !

Le pompon fut à Lunéville (de mémoire) lorsque je décidai de m'arrêter prendre un café dans un bar.
J'ai réussi péniblement à descendre de la moto et à la béquiller, mais mes genoux restaient pliés : je pense que l'articulation avait figé : je suis entré dans le café, dans ma combine orange, mon AGV Ago sur la tête, la morve au nez, en marchant les genoux pliés jusqu'à la chaise la plus proche : ri-di-cule !

En plus, quand les genoux ont dégelé, ça m'a fait un mal de chien !
Et vous pouvez regarder sur la carte, quand on est à Lunéville il reste encore des bornes avant Illkirch !

Enfin bon, j'ai fini par y arriver, et à la fin des vacances il y a eu un redoux ... et le trajet de retour sous la pluie battante, avec le petit mono qui ne prenait pas ses tours, un court-jus quelque part sans doute...

L'année d'après j'y suis retourné, avec ma CB400 N cette fois (toujours pour le Challenge mais elle était vraiment jolie)

Au retour, de nuit sous la flotte par la nationale (deux voies, une dans chaque sens), je tiens un petit 130-150, mais tout à coup il me semble qu'il y a un peu beaucoup de phares en face et que ce n'est pas un effet d'optique du aux gouttes sur la visière. L'impression se confirme quand l'une de ces paires de phares fait des appels frénétiques :

Ce sont deux semi-remorques dont l'un dépasse l'autre, mais sans aucune chance d'y parvenir avant que nous nous nous retrouvions sur le même morceau de bitume.

A peine le temps de réfléchir et de freiner un peu, je tangente sur la bas-côté sans aucune visibilité, croisant les deux semi qui m'envoient une énorme claque d'air de flotte et de coups de trompe.

Je me retrouve à 90-100 sur la terre meuble, moi qui déteste le tout-terrain, et je me ralentis comme je peux, quand soudain j'entends derrière moi le bruit très désagréable des pneus d'une voiture en plein dérapage : le gars a pris le bas côté comme moi pour éviter le camion, mais sans avoir le temps de ralentir, et il a bloqué les roues en freinant pour essayer de m'éviter, maintenant que je louvoie dans la lumière de ses phares.

Miraculeusement, sa voiture va déraper dans le fossé, en passant à quelques centimètres du pneu arrière et du pot de ma moto.

Il m'a fallu plus d'une demi-heure pour être à nouveau en état de rouler...

On continue Marc ?

Excellent!

Oui, on peut continuer; c'est fait pour ça et vu que les jeunes ont un peu de mal pour nous livrer leurs anecdotes de course, on occupe le terrain...



Par contre, je confirme; ton histoire de genoux gelés est bien ridicule!

Marc a écrit:

Excellent!

Par contre, je confirme; ton histoire de genoux gelés est bien ridicule!

C'est clair que j'aurais bien aimé avoir plein de cylindres devant les genoux comme un CBX

1982 : une saison de GP250 pas comme les autres, qui commence par le GP de France à Nogaro, et se termine à Hockenheim pour le GP d'Allemagne.

Déjà en 78 (j'y étais) les pilotes 500 avaient râlé contre le circuit de Nogaro (piste bosselée, murs trop près etc etc...) mais quand ils ont vu en arrivant en 1982 que rien n'avait été amélioré, ils ont décidé pour la plupart de faire grève.

En tout cas, tous les pilotes officiels boycottent le GP, et en 250-350 certains suivent le mouvement, sauf Jean-François Baldé, tiraillé entre son statut d'officiel Kawa et son envie de faire plaisir au public français... A la surprise générale, c'est pourtant un autre français, Jean-Louis Tournadre, un pilote privé de chez privé, qui remporte de haute lutte ce qui restera son unique victoire en Grands Prix, sur une Yamaha TZ préparée par son père.

Baldé finit 2ème à 49 centièmes, et Jeff Sayle (Armstrong Rotax) 3ème à 79 centièmes !!! Parmi les pilotes classés on trouve Jean-Louis Guignabodet, Gabriel Grabia, ou encore Massimo Matteoni, 10ème derrière Martin Wimmer, tous deux managers en Moto2 cette année.

Le grand favori de la saison 250, Anton Mang (Kawasaki) a boycotté l'épreuve et il en veut beaucoup à Baldé, qui s'est ainsi ménagé 15 points d'avance sur son "coéquipier" (leurs équipes techniques sont séparées mais leur matériel est fourni par Kawasaki) en 350 et 12 en 250.

Là où il a mal jugé la situation, c'est que son principal rival en 250 va s'avérer être Tournadre, et non Baldé.

GP d'Espagne, Carlos Lavado (Yamaha) gagne devant Tournadre et Mang ! Tournadre reste en tête au championnat, avec 17 points d'avance sur Mang.

GP d'Italie, Mang bat Roland Freymond (MBA) de 95 centièmes, et Tournadre, 3è à 8", garde la tête avec 12 points d'avance sur Mang, 2ème.
GP de Hollande, Mang gagne à nouveau mais Tournadre finit 2ème à 2"45 en battant Sayle et Guignabodet de quelques centièmes. 9 points d'avance...

GP de Belgique, Mang gagne encore, Tournadre n'est "que" 6ème et perd la tête du championnat, d'un point (55 à 54).

A ce stade, on se dit que la belle histoire est finie, Mang a rejoint et dépassé le petit privé français, tout est joué.

On se trompe :

GP de Yougoslavie, De Radigues (Chevallier) gagne devant Ferretti (MBA) et Tournadre, Mang s'accroche avec Lavado : Tournadre 64, Mang 55

GP d'Angleterre, Wimmer (Yamaha) gagne devant Mang et Tournadre qui triomphe à l'arraché de Freymond et Guignabodet : Tournadre 74, Mang 67


GP de Suède, victoire de Freymond devant Mang et Baldé, Tournadre est 4ème : Tournadre 82, Mang 79 !

GP de Finlande, victoire de Christian Sarron (Yamaha) devant De Radigues et Sito Pons (Kobas). Mang est 6ème, 5 dixièmes devant Tournadre : 86-84.

Pour la deuxième fois de la saison, les deux rivaux sont presque à égalité, et à nouveau on craint que le multiple champion du Monde Allemand et sa Kawasaki d'usine ne fasse qu'une bouchée du petit français sur sa TZ standard (ou presque). Il ne reste que 3 GP...

GP de Tchécoslovaquie, victoire de Lavado, mais l'incroyable Tournadre est 2ème tandis que Mang ne finit que 8ème ! : Tournadre 98, Mang 87

GP de San Marino, Mang gagne mais Tournadre finit 2ème devant Freymond et Wimmer : Tournade 110, Mang 102.


La finale est en Allemagne, sur les terres de Mang, et mon pote JLB et moi décidons d'aller soutenir Tournadre.
On se fait une grande banderole tricolore "Allez Jean-Louis" avec un drap, on prend la tente et les duvets, et samedi matin tôt nous voilà partis pour Hockenheim, moi en CX500 lui en XT550, par la nationale bien entendu. Dans une grande courbe, la CX dotée de valises prend une compression, le cale-pieds se biseaute un peu plus dans une gerbe d'étincelles, et la moto se met à louvoyer au point que mon pote derrière freine, pensant que je vais forcément finir par terre. Miraculeusement, en serrant les genoux et en gardant les gaz ouverts, je reste sur la route, et bientôt, après avoir passé la frontière vers Landau (avec les panneaux "interdit aux chiens et aux français" dans les jardins...) nous arrivons à Hockenheim, où les Allemands rapportent des palettes de bière vers le circuit...

Aux essais, Mang fait la pole, plus d'une seconde devant tout le monde, et la petite TZ de Tournadre souffre dans les interminables lignes droites de la forêt. Les Kawa sont rapides, on s'y attendait, mais en plus les MBA, les Pernod, la Bartol de Fernandez la Yam de Herweh, sont toutes nettement plus vite en ligne droite que la TZ rouge et blanc... qui ne se classe que 12ème à plus de 3"4 de la pole.

La nuit sera terrifiante, avec des dizaines de milliers d'allemands bourrés à la bière partout dans le camping, certains faisant des wheelings entre les tentes... A tout moment on s'attend à recevoir une bécane sur la tente...

Dimanche matin, la foule est impressionnante : aucune place disponible dans le stadium, nous allons dans la forêt avec notre banderole, le long de la première ligne droite, juste avant la chicane. Il y a environ 200,000 spectateurs, quasi tous venus voir triompher l'idole locale, déjà titrée en 350. JLB et moi déplions et fixons courageusement notre banderole...

La course sera historique : Mang part en tête, on ne le reverra pas. En grand champion, il fait le nécessaire ce jour là.
Pendant ce temps, Tournadre est très loin. Si Mang gagne, Tournadre doit remonter jusqu'à la 4ème place pour être titré, et ça semble impossible, en ce début de course. Nous sommes dépités. C'est alors que ce GP tourne au match par équipes. Tour à tour, les pilotes français vont aider Tournadre à remonter, Espié, Estrosi, Fernandez l'aspirant dans les lignes droites, pendant que Tournadre, qui a bien compris, donne le maximum dans le stadium.

Les Pernod de Jean Bidalot sont notamment très rapides et Tournadre se met systématiquement à l'aspi derrière Estrosi, que je crois bien avoir vu faire signe à Tournadre de se placer dans son dosseret en début de ligne droite, juste devant nous.

Autour de nous les Allemands sont comme des dingues, ils crient au scandale, la main de Thierry Henry à côté c'est de la gnognotte.

Sur la piste, Manfred Herweh, vainqueur de la course 350, essaie de gêner les français, mais il est tenu en respect. L'ambiance est électrique !
Thierry Espié, alors 3ème avec un peu d'avance sur le groupe Estrosi-Fernandez-Herweh-Tournadre, se retourne dans la ligne droite, comme pour voir s'il peut aider, lui aussi.

Ce ne sera pas la peine, dans un ultime effort, Jean-Louis Tournadre se porte en tête de son groupe, tandis que Fernandez et Estrosi contiennent un Herweh fou de rage.

Sous les huées du public allemand, Jean-Louis Tournadre est le premier champion du Monde Français en Grand Prix...


Un souvenir inoubliable pour nous bien entendu... seuls à hurler de joie au milieu de milliers d'Allemands silencieux, presque incrédules...

Vous vous demandez sans doute où était Jean-François Baldé dans cette course...
Il a fini 12ème, sans jamais se mêler de la lutte pour le titre, de près ou de loin : entre sa fidélité à Kawasaki et le drapeau français qui orne son casque, il n'a peut-être pas voulu avoir à choisir. Tout à l'honneur de ce grand Monsieur de la moto.


On lit souvent que Tournadre a du son titre au boycott de Nogaro, mais c'est assez injuste : certes, il est difficile de prévoir ce qu'aurait été sa saison sans cette victoire à Nogaro en l'absence de Mang, mais n'oublions pas que Mang est repassé en tête du championnat après le GP de Belgique, puis est à nouveau revenu à 2 points de Tournadre après le GP de Finlande.

C'est donc bien à la régulière que Tournadre a battu l'Allemand, à l'issue d'une saison incroyable (les 12 courses dans les points dont 8 podiums), et c'est peut-être même en battant Mang pour la deuxième place du GP d'Espagne à Jarama que Tournadre a gagné son titre.

Au championnat, on a donc :
1. Jean-Louis Tournadre (F) Yamaha TZ - Equipe Tournadre - 118
2. Anton Mang (D) Kawasaki KR - Kawasaki Motor Co - 117
3. Roland Freymond (CH) MBA - Team Elf MBA - 72
4. Martin Wimmer (D) Yamaha TZ - Mitsui Yamaha - 48
5. Carlos Lavado (V) Yamaha TZ - Venemotos Yamaha - 39

A noter que les Yamaha de Wimmer et Lavado étaient des motos officielles.

Kawasaki se retirera des GP après cette saison, ayant remporté quatre titres 250 consécutifs avec Ballington (78-79) et Mang (80-81) plus 5 places de vice-champion du Monde consécutives avec Hansford (78-79) Ballington (80) Baldé (81) et Mang (82). L'étonnant bicylindre Kawa, apparu en 1975 aux mains de Yvon DuHamel à Assen (de mémoire, à vérifier), a donc obtenu un palmarès éblouissant, de loin le plus beau du team green en GP.

Mang sera à nouveau champion du Monde en 1987, sur une Honda, à 38 ans, lui qui était l'un des mécanos de Dieter Braun en 1970 pour son titre mondial sur Suzuki RT66, avec Sepp Schlögl et Alfons Zender. D'ailleurs, Schlögl, Mang et Zender donnèrent leurs initiales SMZ tant à la Yamaha TD3 très spéciale préparée pour le second titre de Dieter Braun en 1973, qu'à une moto créée de toutes pièces, la SMZ, constituée de deux moteurs de Maïco RS125 superposés.

A noter que Mang et Schlögl sont les chevilles ouvrières du team qui a fait courir Marcel Schrötter depuis deux ans sur une Honda ex-usine...

Salut !

Du très grand "Jarno", comme d'habitude!

Cela mériterait un topic à lui-seul et quelques photos pour agrémenter le tout!



Maintenant, après cette lecture, je suis vraiment persuadé que j'y étais aussi...




Edit : tiens, pour compléter (met la dans ton post puis je la supprimerai d'ici)

Silverstone 1982

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copyright http://www.jumpingjack.nl

Belle photo en noir et blanc : Mang, Tournadre et les deux Pernod de Espié et Estrosi.

Très sympa de nous faire vivre ça.



Tout y est: l'ambiance, les détails, les résultats,...

Chapeau!

Jarno a écrit:

1982 : Estrosi, que je crois bien avoir vu faire signe à Tournadre de se placer dans son dosseret en début de ligne droite, juste devant nous.

Toutafais Thierry!!!!!!!!!

Passionnante lecture.
Merci.

Il reste un chapitre à écrire, mais il est plus difficile parce qu'il n'en est fait mention ni chez Bike70, ni chez Racingmemo, ni chez Yamaha...
Donc ce qui suit est de mémoire, jusqu'à ce que j'en trouve confirmation quelque part...

Après son titre, Jean-Louis a été contacté par Giacomo Agostini, alors team manager de Yamaha en GP500.
Une séance d'essais a été organisée, en Angleterre je crois, et elle s'est plutôt bien déroulée de sorte qu'il semblait acquis que Tournadre serait en 1983 le coéquipier de Kenny Roberts en 500 sur une Yamaha officielle. C'était une nouvelle d'autant plus géniale que la saison 1983 s'annonçait grandiose.

Malheureusement, et assez tardivement, Yamaha et Ago vont choisir un américain pour épauler Roberts, un certain ... Eddie Lawson.

Tournadre doit se rabattre sur la catégorie dont il porte le numéro 1, et il trouve refuge au sein de l'équipe Sonauto Yamaha France, aux côtés de Christian Sarron et Thierry Rapicault. On se dit que, s'il a réussi à être titré sur une TZ privée préparée par son père, il devrait pouvoir confirmer sur une TZ un peu plus poussée au sein de l'équipe officielle de l'importateur français...

Cette saison 1983 sera un cauchemar pour Tournadre, qui ne marquera pas un seul point et annoncera sa retraite en fin de saison...
Sarron fera une remarquable fin d'année 1983 lui valant la 2ème place au championnat, et il décrochera le titre 250 en 1984.

Bon je continue à chercher des infos sur cette saison 1983 de Jean-Louis Tournadre...

Edit :
Alors, j'ai trouvé quelques trucs :

D'abord, une seule photo de Tournadre en course sur le site Hollandais Jumpinjack :
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Regardez bien, le casque blanc et la plaque portant le fameux numéro 1, sur la droite de la piste...
C'est le départ du GP de Suède, le dernier de la saison, le dernier de Jean-Louis Tournadre.

Pour ce qui est de la saison 83, apparemment Tournadre n'était pas en AfSud pour le premier GP de la saison (remporté par Baldé), et il a rejoint le circus pour le GP de France au Mans. Il est 6ème aux essais, dominés par un incroyable Christian Sarron qui met plus d'une seconde au 2ème, Patrick Fernandez (Bimota Bartol) et plus de 2" au 5ème, Christian Estrosi. La course sera une nouvelle débâcle française, comme à presque chaque GP de France, et Tournadre n'est pas à l'arrivée, la course étant remportée par Alan Carter (18 ans, plus jeune vainqueur de l'histoire 250).

En Italie Tournadre est 20ème aux essais, à 2"2 de la pole de Fernandez, et 4 Français sont dans les 5 premiers. Tournadre n'est pas à l'arrivée (Lavado vainqueur).
Allemagne, Tournadre est 31ème aux essais, à 4" de la pole de Cornu, et 14ème en course (Lavado vainqueur).
Espagne, 12ème aux essais à 1"7 de Baldé (Chevallier Yamaha) et 11ème en course (victoire de Guilleux sur Kawasaki).
Autriche, 15ème aux essais à 1"1 de la pole de Didier de Radigues (Chevallier Yamaha), pas à l'arrivée (Herweh vainqueur sur Real Rotax)
Yougo 15ème aux essais à 2"7 (Radigues pole), pas à l'arrivée (Lavado vainqueur)
Hollande et Belgique, Tournadre n'est pas là (s'est-il blessé en Yougoslavie ?)
Angleterre, 8ème aux essais à 0"8 de la pole de Fernandez, pas à l'arrivée (Bolle vainqueur sur Pernod)
Suède, 9ème aux essais à 1"5 de la pole de Radigues, pas à l'arrivée (Sarron vainqueur)

pour alimenter le sujet

http://www.highsider.com/textlager/france_textlager/Tournadre_83_01.htm
il y a 13 photos de JLT

apparemment impossible d'importer les photos directement du site ????

Si j'ai bon souvenir, le brave J.L Tournadre en 1984 s'est tourné vers l'auto ou il a fait une saison en F3 avec une MARTINI mk45 (de mémoire), sponsorisé par Primagaz (Représenté par l'inéfable Mr Petitjean). Ce fut un calvaire pour lui et je crois qu'il a raccroché en fin d'année.
Il faut dire que cette année la, coté "Popol" il avait "Bebel Jr" qui se balader avec "Steph de Monac" ca faisait plus le Buzz qu'un "World Champ"

Jarno a écrit:

La finale est en Allemagne, sur les terres de Mang, et mon pote JLB et moi décidons d'aller soutenir Tournadre.

Incroyable!
Jean Louis Borlot regardait déjà les Pernod tourner!

Merci à tous pour vos contributions (quoique celle de l'Inspecteur Harry...)

Je ne sais pas s'il y a d'autres exemples de carrières aussi étranges, ni même d'autres cas de champions du Monde ne parvenant pas à marquer le moindre point la saison suivante dans la même catégorie...

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Tournadre sur la 500 Yam Ago lors d'une course inter en Grande Bretagne (Donnington ???) en fin de saison 82

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JL Tournadre en 83 avec le number one

Jarno a écrit:

Merci à tous pour vos contributions (quoique celle de l'Inspecteur Harry...)

Je ne sais pas s'il y a d'autres exemples de carrières aussi étranges, ni même d'autres cas de champions du Monde ne parvenant pas à marquer le moindre point la saison suivante dans la même catégorie...

Peut etre Mario Lega champion du monde en (77ou 78 ????) sur une 250 Morbidelli.