[GP] TT Assen, 27 juin 2015

Rose Noire a écrit:

... je pense que l'important est d'en suivre une. Le contenu précis de la méthode est secondaire!

Les méthodes ont l'énorme avantage de diviser les problèmes et de les hiérarchiser...
ce qui permet de se concentrer sur un point (ou quelques points ) en particulier en évitant de se trouver en face du "problème complet" à gérer.

Ce qui semble simple dit comme cela mais beaucoup plus difficile à mettre en pratique tout seul et sans méthode...
Beaucoup de sportifs tournent en rond sans coaching.

Je précise que quand j'emploie le mot méthode, je ne pense pas à la technique gestuelle mais à un ensemble de moyens permettant l'apprentissage et l'entraînement d'une disicpline qui sont ordonnancés selon une logique rationnelle pour atteindre un objectif désigné.

La technique gestuelle en fait partie bien sûr mais ne constitue qu'une partie et souvent une faible y compris dans des sports où le geste est primordial comme en haltérophilie, sport méconnu et souvent moqué à tort tant il est demande beaucoup de qualités contradictoires. Les haltérophiles de 100 kg n'ont pas besoin de monter sur un rail ou un airfence de un mètre de haut pour faire un saut périlleux arrière!

Le mythe du beau geste en sport qui, sans remonter à la Grèce antique, puise son origine dans la pratique à la fin du 19ème siècle de la boxe anglaise (le "noble art", qui a été un des premiers sports codifiés). Il a la vie dure mais ne résiste pas à une analyse un tant soit peu du comment on atteint une performance .
Elle fait plaisir à ceux qui y accorde une importance mais c'est tout tant il est éloigné de la recherche absolue du résultat. Le dilemme de Graham le montre bien.

Si on est compétiteur avant tout, on se fiche de la beauté du geste sauf si elle permet de faire plus ou mieux.

Doohan devait se fiche éperdument d'être moins beau à regarder à piloter que Criville ou Cadalora. Cela intéresse certains spectateurs et permet de légender facilement des photos en employant toujours les mêmes poncifs, c'est tout.


Un contre-exemple moto de "moche geste" efficace :
On a commencé à parler de méthode à propos de Keith Code. Tous les pilotes américains des années 80 et 90 oont tous été influencés directement ou indirectement par sa méthode tant elle s'est répandue aux USA. Code préconise avec force certains fondamentaux dans la position du pilote sur la moto dont d'avoir l'entre-cuisse extérieure au virage à 10 cm du réservoir pour pouvoir bien tourner autour du réservoir afin de ne pas perturber la moto par des gestes parasites et de pouvoir coller la partie de la cuisse extérieure au virage allant du genou à la moitié du fémur collée au flanc du réservoir. Sans cela, tout pilote s'autolimiterait dans son niveau réle par rapport à son potentiel.

Regardons Schwnatz, Chandler (élève direct de Code) ou Edwards et nous verrons qu'ils font tout l'inverse en adoptant une position "pattes écartées" très inesthétique. Il sont champions du monde ou AMA. Pour eux, le beau geste n'était pas le bon.
En revanche, Rainey, le pilote le plus emblématique de la méthode Code, adopte cette position "académique" dans 90% des virages dès que la vitesse de passage est supérieure à 80 km/h. Pour lui, le bon geste était le bon.

Je vais être provocateur : le beau geste érigé en modèle absolu de performance est un leurre. Il fait parler (la preuve) et vendre mais c'est tout.
Je le mets au même rang que le pseudo romantisme avec lequel on habille certains duels sportifs comme pour leur donner une dimension qu'ils n'auront jamais. La mythologie antique se faisait battre et combattre des dieux et des demis-dieux entre eux, on rêve de voir nos pilotes préférés élevés à ce rang mais ce ne sont que des hommes même si certains sont exceptionnels.

"...
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
..."
La Beauté, Charles Baudelaire.

En en faisant des demis-dieux, on se hisse au rang de poète, soit de créateur de beauté et non seulement de spectateur. Beau (sic) leurre peut-être mais un peu onaniste qaund même. Ok, je provoque mais je ne peux résister... c'est mon onanisme à moi...

La profondeur et la hauteur (eh oui, en même temps) des analyses de Rose Noire me sidéreront toujours...

Hors toute "méthode", on compose aussi avec sa propre morphologie ...

...Et avec l'ergonomie du matos dont on dispose.

Comment Rossi a réussi à tous les battre à Assen?
Il a choisi une jante avant de 6,35mm moins large (3,75" au lieu de 4"), la moto était plus alerte aux changements de virages (mais un peu moins de surface de contact au sol).
Info qui est restée secrète jusqu'à la fin de la course

La courbure du pneu (comme les derniers tests Michelin à Misano) fait que le pilotage doit être adapté, les points d'appui changent , et tout ce qui va avec .
Je n'ai malheureusement pas pu participer à la journée des liaisons au sol

MotoGP Assen

Roland Lhoest
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Teams
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]



[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Bien, bien, bientôt le Sachsenring!

Yaisse