[Oldies] Un Pépé, des poutres et des coques...(2/5)

La "BHV " d'endurance était bien basée sur une poutre SMAC, avec un réservoir additionnel.

Marc a écrit:

La "BHV " d'endurance était bien basée sur une poutre SMAC, avec un réservoir additionnel.

c' est bien ce dont je me souvenais

toutes informations supplémentaires ou détails sur cette machine sont les bienvenus
et surtout si la machine existe toujours ou a été demontée
modifiée pour servir a une évolution ou détruite
voire perdue sans laisser d adresse ...

ne voulant porter tort a personne et ma démarche n'étant pas d'en faire une "fausse"
juste une évocation de cette machine

a+
yves

MacPepR a écrit:

"Il me semble bien que c'est cette moto qui avait un moteur sur base de 400 RD.
A coup sûr, Pépé va faire appel à ses souvenirs. Cependant, c'était bien après les cadres poutre. On en était plutôt à une coque sur celle-là" Tu as à moitié raison sur le 400RD à cylindres à flotte de TZ: Nous l'avions aux essais : Un avion de chasse qui suivait les Honda Usines en ligne droite sans effort à un régime de sénateur de 9000 t/m maximum, mais mon chef mécano en décida autrement en me ravitaillant en mélange "sans huile" , ce qui nous a obligé à prendre le départ avec un 350cc "lavement", le cadre était une poutre style "Palomo/Rutter" .

On en a déjà parlé sur Pit-Lane, mais vu le foisonnement de ce forum, je suis incapable d'aiguiller les nouveaux vers le bon topic...

On peut au moins commencer par ça : http://www.pit-lane.biz/t1730-oldies-la-saga-des-deux-temps-en-endurance

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Alors? Heureux ?

C'est peut-être moi qui n'ai pas suivi mais au risque de me répéter,une bonne partie de la genèse de cette machine est en première page reproduite ci-dessous:

Marc a écrit:

Parallèlement, toujours en 1975, Pépé, qui ne doute de rien, aligne une SMAC 375 cc en endurance !
Pourquoi une « 375 » ?
Il s’agit en fait de la 350 équipée de cylindres et de pistons de la TZ 750.

Eric s’engage donc au Bol d’Or avec le peu connu Jean-Jacques Coq comme coéquipier.
Un projet fou puisque personne ne donne la moindre chance au petit 2-temps (numéro 47) face à l’armada des gros 4-temps : il est évident, pour tous, que la frêle machine de 112 kilos ne pourra jamais tenir 24 heures puisque son moteur n’est conçu que pour tourner une heure avant révision!
Pourtant, ses adversaires auraient dû se rappeler que la moto avait lancé un avertissement en tenant 19 heures aux 24 heures de Spa, quelques semaines plus tôt...

Réservoir de 24 litres, trous d’admission des pistons bouchés par rivet « pop » et Araldite, pots de détente « maison », bras oscillant tubulaire chromé en place de l’alliage coulé (permettant un démontage rapide de la roue), freinage couplé sur la pédale de frein et fourche inversée en magnésium, carénage de TZ 700 pour une meilleure protection, le petit bolide vert (couleur du BHV) prend quand même 10500 tours/mn et tient vaillamment jusqu’à la ligne d’arrivée, qu’il franchit en 7ème position, à seulement 7 tours de la Yamaha TZ 750 de Boinet-Debrock qui vient déjà elle-même de réaliser un véritable exploit !

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Le nouveau bras oscillant en tube et son étrier coulissant

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Pistons bouchés à l'époxy!

On n’avait pas dû dire à Pépé que c’était impossible!
"A une 1/2 heure de la fin nous étions sur le Podium avec un 350c!
Un pot cassé nous fait perdre 3 places.
Quelles sont les deux conditions indispensables pour terminer une course de 24 heures avec un moteur 2 T de G.P?
1° Rallonger les pots de détentes à la sortie des cylindres, (sur un TZ 40mm = -1500 t.m), pour avoir couple et puissance maxi à plus bas régime, car une moteur double de longévité chaque 7 à 8% de régime en moins.
2° Rétrograder les vitesses à très bas régime régime, un 2t à mélange n'est pas ou peu graissé au rétrogradage.
Bon il y a certainement d'autres trucs dont je ne me souviens pas comme enlever le joint d'embase pour baisser légèrement les diagrammes et creuser d'autant la culasse pour garder le même taux de compression.
Bien sûr la carburation réglée pour la période la plus froide du petit matin et des bougies adéquates."

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Suite à cette course, « Pépé » décide de remettre en fabrication une série d’une dizaine de « poutres » supplémentaires.

L’année suivante, Laurent Gomis remplace Jean-Jacques Coq et on recommence.
Cette fois la cylindrée est portée à 400cc.
Le moteur est constiué d'un bas-moteur de 400 RD, une boîte de vitesses de TZ, un embrayage à sec pour TZ.
Des cylindres de 350 TZ sont utilisés mais comme le 400 a une course plus longue, Eric fait souder des plaques en aluminium pour en augmenter la hauteur et reprend les lumières avant de faire projeter du molybdène à la place du chrome.

La fourche est remplacée par un système tubulaire à bras tirés, précurseur de ce que l’on verra sur les célèbres productions de « Pépé » trois années plus tard…

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Un des nombreux brevets Offenstadt

Le moteur n'a pas été essayé avant les essais et durant la première séance, le moteur se révèle "un boulet" puisque Eric ne se fait pas décrocher par les Honda officielles en ligne dorite.
En courbe, ils les passe facilement...
Tout se présente donc pour le mieux.

Hélas, le moteur est détruit par un manque d’huile dès la deuxième séance d'essais (et remplacé par un « poussif » moteur de série) tandis que la fourche expérimentale posera quelques soucis de tenue de route durant la course.

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Aujourd’hui, sur l’excellent site Bike70.com, François Gomis, frère du coéquipier de Pépé et essayeur à Moto Journal, narre, non sans humour : «Après différentes tentatives infructueuses de réglage de l'avant sur les premières heures de course, « Offen » avait donc décidé d'arrêter la moto, de sortir la fourche et - alors là, lisez bien - de diminuer l'épaisseur des rondelles de calage qu'il y avait un peu partout dans la fourche À LA TOILE ÉMERI (à chanter sur l'air de « Ah, ah, ah la queue leu leu » ! Me voyant les mains dans les poches, Offen m'avait embauché illico avec un contrat OAD (Offen A Dit), l'ancêtre du CDD. Et nous voilà tous en train de frotter chacun sa rondelle en acier dur pour gratter un petit dixième de millimètre. La toile émeri étant à l'abrasif ce qu'est le triangle à l'orchestre, le travail se faisait en finesse mais surtout lentement. Je vous remets en mémoire qu'il est deux heures du matin, que nous sommes au Bol d'Or et non à l'atelier une semaine avant la course. Des mécaniciens d'autres écuries vinrent d'ailleurs nous voir un tantinet goguenards. Certaines réflexions fusèrent même, style : " Vous serez prêts pour le départ? ", ou encore " Ca sera fini pour l'arrivée ?"
Cette anecdote (extraite de l’excellent site Bike70.com) en dit long sur le concepteur de la machine ; quand il a une idée, il faut la réaliser, et tout de suite !
Et des idées, il en a des milliers…

Toujours en 1976, Pépé s'aligne aux 24 heures de Montjuich, avec Laurent Gomis, sans grand succès.

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En 1977, Katayama essaie la version endurance de la "poutre".

Eric Offenstadt a écrit:

le 400RD à cylindres à flotte de TZ: Nous l'avions aux essais : Un avion de chasse qui suivait les Honda Usines en ligne droite sans effort à un régime de sénateur de 9000 t/m maximum[/i], mais mon chef mécano en décida autrement en me ravitaillant en mélange "sans huile" , ce qui nous a obligé à prendre le départ avec un 350cc "lavement",

L'enfer est dans les détails ... Vous avez dû l'avoir sacrément en travers de la gorge quand-même.

ah ça c'est cool comme projet yves !!!

Le 400 aura toute sa place dedans, et en plus les pots ont deja un air de ressemblance

ça va être chouette ça !!

icgpracing a écrit:

ah ça c'est cool comme projet yves !!!

Le 400 aura toute sa place dedans, et en plus les pots ont deja un air de ressemblance

ça va être chouette ça !!

je t avais dit que j'en ferais bon usage

a+
YVES

Ce n'est pas une Péppoutre, mais pas loin, y'a des vraies morceaux de Smac et de HO dedans.
Cette "presque" moto a été vue aujourd'hui à la Côte historique de Bais Montaigu en Mayenne.
La personne qui a pris cette photo ne sait pas qui possède cette moto en cours de reconstruction.

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Il y a de quoi en faire une presque vraie. Dommage les slicks en 18" qu'elle a encore doivent être aujourd'hui en bois d'ébène. C'est plus joli, ça fait plus "course" que les pneus à dessins qu'on trouve de nos jours et qui sont d'une efficacité redoutable.

Ho my god !! The B. U. T. (beauty in english) !!!

en fait on peut traiter pépé de "père de but"
c'est encore pire que fils de ....

bubu a écrit:

"en fait on peut traiter pépé de "père de but"
c'est encore pire que fils de ...". Ben mon chéri ! Beauty en anglais, c'est pourtant pas dans une "langue de pute BUT"

Pour en revenir à cette évocation; la fourche et le bras oscillant sont en magnésium d'époque ou des refabrications actuelles?
Et quid du cadre qui remplace la célèbre poutre?

cette moto ressemble foutrement à la vraie HO présentée au salon de la pastille - je dis ça à chaud avant d'avoir consulté mes archives - dommage que pépé ne soit pas italien : il nous aurait construit la HO de Pise ...

Jacques,
Cet élégant enchaînement "foutrement" et "HO de Pise" est du meilleur effet.
Nous ne savions pas que tu avais racheté les établissement ALMANACH et VERMOT...

Te contrer va être une dure lutte, comme on disait encore récemment au FMI.

Attention l'Inspecteur veille.

"la HO de Pise"...

Faut-il en rire ou pleurer?

admettez que cette blague là, ça coule de source ...
vous êtes juste jaloux de pas l'avoir trouvée et encore, je ne fais aucun commentaire sur le degré d'inclinaison , ce serait un pise aller ...

Quoique la "dure lutte" d'Yves....

Tu te trompes, Bubu! C'est la blenno, qui coule de source! (mais que font les modos?)

bubu a écrit:

- dommage que pépé ne soit pas italien : il nous aurait construit la HO de Pise ...

non il n'est pas Italien , il a des états d’âme Eric

POUR RÉPONDRE PAR ANTICIPATION À LA QUESTION QUE JANPOL VA POSER :

La suspension de la But à flexibilité très (trop) variable de 1 à 3 et la cinématique "bras tiré" procurait un confort et une absorption de choc hors normes, une stabilité et une maniabilité totale (pas d'amortisseur de direction), couplé un grip en entrée de courbes que seule la JBB peut égaler.

Pas vraiment dépaysant à conduire, sauf pour manoeuvrer à l'arrêt.

Par contre la BUT souffrait de la maladie de la DUCATI de Rossi...
... mais à la puissance 4, et un net déséquilibre survirage/sous-virage (très mauvaise répartition des masses).

POUR RÉPONDRE PAR ANTICIPATION AU VIEILLISSEMENT DU MAGNÉSIUM :
C'est une idée reçue virtuelle planétaire à laquelle j'ai cotisé toute ma vie

Mais aussi loin que je me le rappelle: Je n'ai JAMAIS entendu parler de pièces magnésium concrètes casser à cause de l'âge.

Par contre, il est vrai que certaines pièces de magnésium mal coulées, entreposée à l'humidité, peuvent développer des occidations (vertes) qui bouffent le métal, mais qui sont parfaitement repérables !!!


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" Il est plus difficile de désintégrer un préjugé, qu’un atome"

là pickup tu viens de me la faire offen...age

Ne vous parait-il pas intéressant de connaître l'histoire de cette BUT en reconstruction (avec ses slicks en bois d'ébène à l'heure actuelle) ?

Un peu mon neveu !
Il y a encore quelques morceaux de vraie fourche But en circulation, voire des fourches entières, (on en a vu une transformée en lampe de bureau, quelque part du côté de Chartres... ) mais tout le monde s'accorde à dire qu'il est hors de question de rouler avec car le magnésium vieillit mal et le risque de rupture est trop important.
Et faire une réplique juste pour les yeux, ça n'est pas si intéressant que de pouvoir rouler avec. En plus, ça aurait une valeur documentaire et en même temps expérimentale. Car mis à part les quelques pilotes de l'époque qui ont pu rouler avec, il n'y a pas grand monde qui puisse expliquer les sensations que ça peut procurer, même si je ne doute pas que Pépé puisse nous raconter une énième fois ce qu'il en était des qualités et défauts de l'ensemble de la But en général et de cette fourche en particulier. Pour ça, il l'a belle, Pépé !

Inspecteur Kerlo : au travail... direction l'auteur de la photo, et en remontant, identification du participant à la manif en question via les organisateurs, etc, etc... Le grand jeu !