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philippe boeuf

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MessageSujet: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:41

Je me suis permis de regrouper par ordre chronologique quelques unes des anecdotes citées dans les parties 1 et 2 (plus quelques autres...)...à découvrir ou re découvrir avec délice!!!J'espère que le principal intéressé ne m'en voudra pas d’avoir pris cette liberté l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 809262


L’incroyable univers du « Cheval »

Je suis de 1947, du 6 novembre, ce qui veut dire en termes sociaux que dans deux mois je suis bon pour la poubelle.
J'ai fait des études assez longues, mais seulement parce que j'ai redoublé souvent .
Je ne suis pas ingénieur de diplôme mais je l'ai un peu été de fonction chez Voxan et chez Peugeot. Je préfèrerais qu'on me dise ingénieux.
J'aime bien dire des conneries, taquiner, et ma devise serait plutôt "travailler sérieusement sans se prendre au sérieux"
Je suis plutôt bien gaulé, un peu comme bradpit…ha non ça, personne ne va me croire et tout le monde s'en fout!!
J'ai démarré sur les GP, avec Olivier mon frère pilote, en 1974, je gonflais ses pneus et je préparais ses moteurs….Issu d'une famille qui ne manquait pas de grand chose, j'avais en plus la chance d'être le frère d'un exceptionnel chasseur de sponsors. Avec Olive on disposait de budgets qui n'étaient pas transcendants mais qui nous mettaient bien à l'abri de la recherche alimentaire (petit clin d'œil à la but).
De 74 à 78, on bosse beaucoup, enfin beaucoup…pas mal, première victoire en '76.
En '78 je tente un nouveau châssis, que je devais faire avec Boccardo. Finalement c'est PEM qui le réalise, très classique, il m'a surtout permis de voir à quel point le travail est différent que celui de faire rouler une TZ stock. Les pièces on ne va plus les chercher chez Germaine, et puis quand ça ne marche pas, on ne peut plus dire que Yamaha c'est des cons.
1980 je fabrique ma première moto, mais c'est surtout la disparition d'Olivier, cette année là, qui marque et qui chamboule ma vie ( trente ans après rien que d'en parler j'ai les yeux plein de buée, encore autant de buée!!….) Il va falloir voler tout seul.
C'est Eric Saul qui tentera de me consoler, qui m'aidera à continuer, sans Eric….qu'est ce que j'aurais fait, sincèrement j'sais pas.
Première victoire avec Eric sur une "Cheval" en '81 puis quelques autres victoires avec de Radigues, Baldé et encore Saul entre '82 et '83.
J'ai eu la chance de travailler avec beaucoup d'autres pilotes qui m'ont TOUS appris, ou aidé à apprendre mon métier…Plisson, Espié, Rougerie, Sibille, Estrosi, Honda, Fau, le Liard, Rapicault, Roche, Brian, Destoop ont étés rattachés directement au team, certains n'ont pas beaucoup roulé, mais d'autres sont passés tout près de la victoire.
D'autres encore comme Nicotte, Mattioli, Foray , sans être dans le team, ont roulé sur des "Cheval" et m'ont retourné aussi pas mal d'infos. Alors forcément, profiter d'un tel éventail de pilotes, ça aide à se faire un bagage technique, et dans ces conditions, n'importe quel couillon, pour peu qu'il ait un sens de l'écoute…Tiens, j'oubliais Mamola qui en deux séances d'essais…
1984 on passe en 500, on ne gagne rien….en 1986, on n'en gagne pas non plus, j'ai l'impression d'être au bout de ce que je peux faire, il faut tenter autre chose.
Un peu de Dakar, des motos pour le marathon, un ou deux protos pour Sonauto.
Puis des travaux avec Yamaha notamment le pré-proto de la 1000 GTS…bing pour ceux qui pensent que je suis un ultra-conventionnel, puis une deux roues motrices, encore bing pour ceux qui pensent que les usines s'accrochent à la fourche conventionnelle et le bras oscillant, puis…
1993 tiens je me refais une année de GP avec Didier de Radigués en team manager et Jean Michel Bayle sur la selle.
94 ? je ne sais plus, peut être que je peins une girafe?
Puis aventure Voxan…..les cheveux tombent, les durites se bouchent, le ventre qui pousse.
Conseils techniques et projets à traiter chez Peugeot, 4 ou 5 ans sur les gros scooters, encore à fond, dur, dur mais super.
Malaises, hosto, pontages, rééduc, pit-lane.
D'accord, c'est un peu bâclé sur la fin, mais j'ai demandé à un pote combien de signes maxi fallait que ça fasse pour être digeste, il m'a dit moins de 2000, c'est niqué, le crédit est consommé.
Certains soutiennent que, pour ce qui est des parcours..peu banals, La chance n'existe pas! Peut être mais.....
Il suffit parfois pourtant d'être seulement là, au bon endroit et au bon moment. En ce qui me concerne, je dois reconnaître que j'ai profité d'une succession de coups de bol incroyables. D'abord formaté pour reprendre le flambeau familial, j'ai la chance de croiser J Bonvallet qui me permet de réveiller chez moi la passion du cambouis et d'abandonner des études de médecine qui ne me conviennent probablement pas si bien que ça. Deuxième coup de bol, squattant dans son atelier pour fabriquer Ma voiture de course, je profite d'un changement de réglementation scélérat pour me retrouver libre de tout engagement. Troisième coup de bol, à ce moment là Olivier mon frère, qui participe aux GP est un peu en mal de confiance technique, me propose de le suivre. Le ptit Cheval, dans tout ça, se retrouve donc, sans trop savoir comment fonctionne une moto, encore moins une moto de course, catapulté chef RetD, entretient-développeur d'un team de Grand Prix...pas de parcours spécifique, pas d'épreuves hasardeuses...Si ça c'est pas de la chance ...en tout cas, j'ai considéré que la probabilité de gagner en plus au loto était, pour moi, rendue nulle. Je n'achèterai jamais de billets.
Mon bagage moto est donc au début de cette aventure (1972) à peu prés égal à peau de zobi, et il faut que je rattrape. J'ai pas d'autre solution, faut que je bosse, quatrième coup de bol j'aime ça!!
Il y en aura quand même un cinquième, et pas des moins importants, à l'époque magique où j'arrive, les japonais ont mis une fessée aux anglais; les italiens survivent, mais ont un peu mal au cul, rien n'est structuré, très peu d'acteurs travaillent, la grande majorité se repose sur des productions nippones. Une bonne partie du parc, peut être un peu flemmarde, préfère penser que l'efficacité des motos jaunes est probablement liée à une bénédiction bouddhiste, qui ne peut profiter qu'a cette partie de l'Asie proche du soleil levant.
J'arrive donc là, sans aucun apriori, clean de toute croyance. Les moteurs sont délicats, ma seule expérience du deux temps remonte à mon adolescence et au gonflage de ma mob, c'est un peu juste parce qu'à l'époque, les moteurs TZ ne pardonnent pas grand chose, surtout au niveau carburation, réglés un peu riche ils n'avancent pas et un peu pauvre ils serrent. La fourchette correcte est très étroite, les moyens pour la définir sont très rudimentaires, les solutions que le paddock propose sont, pour le moins, étranges et douteuses. Pourtant certains y arrivent bien, comme Doods, Braun, Williams, Olivier les connaît bien tous ces zozos, il tente d'obtenir des conseils, mais il revient toujours vers moi, soit avec peau de balle, soit pire avec des propositions qui me semblent surtout garantir « le poumon, la tripe ». Très rapidement je n'écouterai plus personne, me cantonnant à mon observation, et m'imposant un peu plus de rigueur dans l'évolution des réglages. Première chose apprendre comment fonctionne un carbu. Il y a de la doc, je vais y passer beaucoup de temps, heureusement ça ne semble pas passionner grand monde ça va donc payer rapidement.
Là, faut rebondir (surtout vous) sur le post de Gilles27 un peu plus haut et ensuite attendre l'explication de Laoud qui cherche son appareil photo pour expliquer plus clairement comment il a fait pour faire marcher ces putains de Lectron un peu responsables d'une v max parfois surprenante  et du serrage souvent chronique de ceux qui ont aussi essayé  , mais peut être simplement un peu moins bien regardé.
...ben oui, je ne le fais pas exprès... C'est mon ptit fils « chouchouvoyou »qui m'a piqué mon Lumix et puis de toute façon les carbus ça n'existe plus, c'est quasi interdit, donc c'est pas pressé!!!
Sans compter qu'après, j'ai commencé un petit tour sur l'anti-plongée avant-et-arrière vu du vendômois, et je n'ai pas encore trouvé les photos... Tout ça, ça traîne, ça fait des trous et je sens que je vais encore être obligé de combler avec des conneries.

1983 team Chevallier ELF Jhonson 250, Baldé, Espiè, de Radiguès (moteur Yamaha)
1984 team Chevallier Elf Jhonson 500, le Liard, de Radiguès (moteur Honda)
1985 team Pernod 250, Baldé, J Onda, (partie cycle Cheval, moteur Pernod) (Radis fait une escapade chez Rosset) (Rosset, c'est un mec qui bosse du coté de la Savoie) (Espiè roule avec la 500 Cheval en électron libre)
1986 team Chevallier Rollstar 500, de Radiguès (moteur Honda) (2Radis est revenu chez son grand frère spirituel, seul pilote du team)
1987 team Cagiva Bastos 500, de Radiguès, Raymond Roche.
1988 Lahoud file un coup de main à Fior pour la map du moteur JPX 500, Marco Gentile pilote.
1989 à 2012… Cheval ne fait que des conneries.. Qui ne marchent pas!!
2012 et 2013…team stylo-bille, Cheval entre deux siestes écrit, pour ses potes, sur Pit couille de mes deux laines!!… ça marche mieux, en tout cas ça le fait marrer!!!!!
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:42

1974
La réflexion de Bubu sur les 351cc, me rappelle mon aller à Charade en 74. A ce moment là, je ne travaille pas encore vraiment avec Olive, je viens de finir un long stage de maçon pour finir la maison et l'atelier de la Prazerie. Je vais à Clermont, à la demande d'Olive, avec un cylindre supplémentaire pour sa TZ. Il veut rouler en 500 avec sa 350 qui ne fait en réalité que 349 et qui, pour être conforme, doit faire plus de 350. Il a pensé qu'on pouvait peut-être ajouter un petit moteur d'avion radio commandé de 3cc. Sincèrement, je crois que c'est lui qui a eu cette idée de gogol.
J'ai donc préparé un montage, avec une petite poulie en bout d'allumage du TZ, une autre à la place de l'hélice, une patte moteur et une courroie pour relier le petit moteur au gros. Pour que ça fasse plus réaliste une petite durite entre la mise à l'air libre du Mikuni et l'alim du ptit pétaro. Quelque part, en plissant les yeux très fort, et si en plus on a bu un peu d'essence, ça peut ressembler vaguement à un trois cylindres de 352cc.
J'arrive donc avec mes pièces à Charade. Il me semble qu'a ce moment-là le mécano d'Olive c'est Philippe de Saint Vandrille, qui n'a pas vraiment envie d'entendre parler de cette blague d'allumés.
Je fais donc le montage moi-même, tout en cherchant à dissuader Olive, avançant que la courroie n'est pas assez solide et que le petit moteur ne peut pas fonctionner à l'essence. « Et alors... mon trois cylindres ne tourne que sur deux pattes... ben je ne comprends pas, hier il marchait très bien!! » me rétorque-t'il.
Je n'ai pas envie de passer la moto au contrôle, je ne connais personne dans ce milieu, et je n'ai pas envie d'avoir à défendre un truc pareil! C'est donc Olive qui y va, et qui revient tout sourire, « il y en a deux ou trois qui se sont marrés, en fait je crois que tout le monde s'en fout, on verra après la course » Je ne me souviens plus, ni des essais, ni de la course. Il me semble que j'avais mal « calculé » le support qui a bien résisté au couple, mais pas aux vibrations. Le petit moteur serait bien parti traîner quelque part dans l'herbe...
A cette époque la classe 500 était assez hétéroclite, il y avait pas mal de motos qui n'étaient pas très compétitives. La 350 TZ, homogène, pouvait permettre d'obtenir une prime de départ et de marquer des points. Il n'y avait pas, non plus, toujours 250 et 350, s'il manquait une des deux classes, la prime de départ devenait vraiment très maigre.
On a, plus tard, fait encore quelques courses en 500 avec une base 350. Une fois j'ai chemisé en fonte un bloc TZ pour mettre des pistons (Ossa?)qui portaient la cylindrée à un peu plus de 400. J'avais refait des pots spécifiques, tout ça aurait probablement pu marcher pas trop mal, si ça avait bien voulu arrêter de serrer de temps en temps!
En fait, on était obligé de bidouiller des conneries à cause des anglais qui, emmenés par Chas Mortimer, posaient réclamation contre les 349. Eux, avaient des manetons de bielles en manivelle, décalés à chaque extrémité, de 0,1 mm. Une fois montés dans le bon sens, ils augmentent la course de 0,2 et portent la cylindrée un poil au-dessus de 350. On leur en avait acheté une paire et donc eu la paix par la suite.
Quand je dis la paix, ce n'est pas tout à fait vrai. Dans ces années-là, pour Spa sur l'ancien circuit, toujours avec Olivier, on avait estimé que le réservoir de 350 était un peu court pour la course en 500. Plutôt que d'agrandir le réservoir d'origine, j'avais trouvé plus simple de faire un petit réservoir supplémentaire de 3 litres dans le dosseret de selle. Arrivés là-bas, on fait les essais normalement, on vérifie la conso... Sans trop de surprise, ça passe peut-être, mais c'est si juste qu'avec des conditions de courses un peu plus exigeantes on court à la cata. Quelques années plus tôt Ravel a payé cher une probable panne d'essence. A ce moment-là, je suis super content, pour une fois mon boulot va servir. Dernière séance d'essais avec le réservoir supplémentaire, crotte de crotte!!, ça, ce n'était pas vraiment prévu... Tant qu'il y a de l'essence dans le réservoir arrière la moto gigote comme une dingue, elle est tellement imprécise, que dans les grandes courbes de Spa, Olive est obligé de couper si fort que je me demande si ce n'est pas la pile du chrono qui nous fait une farce.
Fin des essais, on fait le compte. Si tout se passe bien, on fait le nombre de tours prévus, en finissant avec les premiers pas loin derrière. Dans ce cas de figure, on est trop juste en essence. Il faut donc mettre le réservoir supplémentaire, mais avec lui on va perdre entre 15 et 20 secondes avec le premier tour et demi à l'arrêt, donc se faire certainement doubler. Dans ce cas-là, on fera un tour de moins et on n'a pas besoin du réservoir supplémentaire... aïe! aïe! aïe! On fait quoi?? On le met ou on ne le met pas??
On n'a pas vraiment le choix, il partira avec, il se fera mettre un tour, et on mettra le reste d'essence dans le Fiat!!

On est en 1974, probablement avril parce que j'ai le souvenir d'être à Imola. Je suis là un peu en spectateur, il me semble que j'y suis allé en train couchette avec Olive, la moto a dû aller là-bas avec le mécano de l'époque en Fiat 238... Pourquoi n'est-on pas tous les trois dans la même bassine ? Mystère et poil à gratter...C'est trop loin, je ne suis pas encore passionné par ces engins, je n'ai donc pas tout imprimé!
Toujours est-il que je ne suis pas là pour travailler, seulement comme observateur et vérifier si Olive est au niveau de ce qu'on m'a raconté. Le travail c'est pour Philippe2, c'est lui le mécano, moi à ce moment-là je ne connais absolument rien ni de ces moteurs ni des parties cycles. Il y a même pour moi une part de mystère, voire de magie autour de ces motos..Faut être à moitié savant pour pouvoir y toucher, donc je regarde, à la limite je veux bien passer la clé de 14, mais pas plus, j'ai trop peur de faire une connerie.
Je ne sais pas si la puissance est proportionnelle au bruit, mais en 74 il n'y a pas de silencieux et c'est infernal, à la limite de la douleur..Fallait quand même être barjot pour ne mettre ni boules ni casque, et il ne faut pas s'étonner si maintenant il faut hurler pour que j'entende quelque chose!!
Dans le paddock, à cette époque on est sous une toile, une simple tente, pas beaucoup plus grande que la moto, avec une porte qui se rabat et qui, ouverte, fait petit auvent. Une caisse à outils à roulettes qui peut faire aussi tabouret, un vieux chiffon tout crado et basta...toute la fortune d'Olive est là..Enfin non pas tout à fait parce qu'il a aussi une 250 et une 350 TZ qui sont restées en France.
Faut pas qu'il se plaigne, ce n’est pas le plus malheureux!!
Je me rappelle aussi qu'on est chez l'habitant, qu'on n'a pas de portable et que le soir, dans la chambre, pour communiquer je n'ai pas d'autre solution, j'écris à Marie Claude qui n'avait pas encore droit aux promenades! Faut que je la soigne, c'est que dans moins de deux ans on doit mettre Jasmine en chantier!!!
Pas beaucoup de souvenirs des essais, il ne me semble pas que le chrono soit impressionnant, mais ce dont je me souviens bien c'est qu'à la fin des essais, Phil2 remarque qu'un goujon de cylindre est cassé, et qu'au démontage on peut voir que la rupture est au ras du carter. Son verdict semble sans appel, il n'est pas possible de réparer sur place, pour enlever le morceau il faut monter le carter sur une fraiseuse... Ho ben merde!! je n'ose pas trop donner mon avis tout de suite, mais moi je pense que ça ne doit pas être bien difficile de faire un truc comme ça, même à main levée. A cette époque je suis comme tous les mouflets, assez sûr de moi, ça m'étonnerait que ce p'tit bout de ferraille de merde résiste à mon insistance...Je vais quand même, sans trop tarder, le dire en douce à Olive qui évidemment croit dans la dextérité de son frère (faut pas oublier ex futur chirurgien mais trop fainéant) et lui donne immédiatement carte blanche, sans trop se préoccuper de l'amour propre du pessimiste de l'équipe... parait qu'Olive était un peu taquin.
Peu de temps après Lainlain a terminé la réparation avec un beau goujon tout neuf en lieu et place trouvé dans le paddock par Olive. J'essaie de ne pas trop la jouer ''t'as vu p'tit gars pourquoi on m'appelle gold finger'' mais Philou tire un peu le nez devant la rapidité de l'intervention, le parfait de la réalisation et surtout les conneries que lui lance Olive... Il referme le moteur et, avait-on cassé après le warm up? Toujours est-il qu'on se retrouve directement pour le départ sans autres essais.
Tour de chauffe et moi, tout fier de me retrouver sur la grille, je vois arriver Olive, bille en tête, visière ouverte, qui me lance ''la moto chauffe!! Je ne mets pas longtemps à voir qu'il n'y a pas d'eau, je vois aussi pas loin un mec inconnu qui boit à la bouteille, je la lui tape et balance tout dedans.... ça bouillonne et surtout ça mousse partout...c'est de l'eau gazeuse ou peut-être même de la limonade!, on peut compléter à peu près avec l'aide d'un autre mécano et c'est déjà le départ...Avec toute cette mousse, je ne suis pas trop sûr de mon coup, mais finalement ça roule!! Par contre, je ne sais plus si Olive termine, j'ai en mémoire, sans certitude, des problèmes de freins. Je me souviens très bien de la tronche d'Olive pas très content après la course, surtout de la prestation de son mécano, Il me dira ''tu te rends compte blabla... Si t'avais pas été là blabla... et moi, comme un p'tit con, sensible au cirage, j'accepterai de l'aider en me demandant quand même plusieurs fois si je n'aurais pas mieux fait de me tordre un doigt plutôt que de sortir ce ''bondla'' de goujon qui va m'entraîner dans un tourbillon dont je mettrai presque quinze ans à m'extraire...Et qu'est ce qui m'a pris aussi de piquer la bouteille d'un mec qu'était là tranquille à boire son coup!!! En plus, j'y pense...je ne l'ai même pas payée!!
Petite paranthèse..Comment est donc sorti le "chicot" qui était resté dans le bloc ? Car à priori, vous n'étiez pas partis avec de l'outillage spécialisé ? ''
Pour extraire le goujon, c'est d'abord une question de mental...C'est comme quand t'es au pied d'une côte d'enfer avec une moto à tétines...soit t'y crois et t'as une chance d'y arriver, soit tu te dis ''je ne me vois pas bien la haut'' et c'est foutu. Comment j'ai fait?, j'imagine que j'ai d'abord un peu tapé sur le bout resté dans le carter, pour le décoller, puis percé un peu dans le milieu avec un petit foret et je pense m'être servi d'un grattoir à trois faces. Ceci dit, il faut savoir qu'avant mon bac je suis arrivé par hasard dans un garage de carrosserie à Sargé sur Braye, dans le fin fond du Perche. Le tenancier de la boutique c'était Jacques Bonvallet docteur es-démerde, c'est pour ça qu'on a appelé, plus tard son bouclard ''faculté de démerdouille mécanique de Sargé sur Braye''. J'y ai appris tous les rudiments de la mécanique, mais aussi, et peut être surtout à regarder la tâche avec optimisme, sans douter de la possibilité d'atteindre le but fixé, avec parfois l'obligation de faire avec sa bite et son couteau, autrement dit sans jamais se retrancher derrière l'outil qui manque soit parce qu'il n'existe pas soit parce qu'il n'est pas dispo...C'est pas toujours facile mais c'est surtout une philo de comportement... Finalement, quand tu sors de cette école, tu ne restes pas à regarder ton malheur... Tu tapes dans la butte et tu tentes avec les outils que t'as. Avec JB on va rester potes, c'est avec lui qu'à un moment où je suis à peine décidé, on va entreprendre de faire les premières Cheval 250 et 350. Quelque temps plus tard on fera aussi un Dakar tous les deux en Pinzgauer.. Je crois qu'on sera quand même assez démerde pour réussir à relier Dakar avec ce truc que j'aurai beaucoup secoué et qui était quand même un peu fragile. D'ailleurs dès la première spéciale à Orléans, par excès d'optimisme ou parce que je n'avais pas encore assimilé ce que ce trois essieux pouvait inventer, sur une bosse l'engin va décoller et retomber si fort sur l'avant que les longerons vont plier et les deux roues avant se retrouver en carrossage négatif...les pattes en tréteau comme les R8 G.. ça commence mal! mais on va se démerder avec des crics, du bois et un marteau pour remettre tout ça à peu près en ordre...Ce ne sera pas le seul pépin du rallye mais je crois que le mental de Jacques et ce qu'il m'avait transmis nous rendait presque invulnérables...Je trouverai même le temps de refaire, une nuit, pour tonton Rigalou, une boîte de Range Rover éparpillée dans le sable. Quelques jours plus tard, du côté de Kayes, on cassera une lame de ressort qu'on remplacera, vite fait, par une trouvée sur une épave de poids lourd, pourtant pas bien à la taille. Pour ne pas faire trop dans le hors sujet, je rappelle que cette année là on s'occupait du Belge Jean Paul Minguels officiel Sonauto sur la XT 570.. L'avant veille de l'arrivée, il était en tête avec pratiquement une heure et demi d'avance, le lendemain on va le retrouver allongé à 20 mètres de sa moto, avec plein de monde autour, visiblement il a pris un sérieux pet au casque vu comme il nous regarde, avec des yeux si absents qu'il ne peut pas nous voir. On va attendre là quelques heures avant le relève médicale. On finira tout seuls un peu tristes et l'année suivante je serai toujours en charge de Jean Paul, mais ce coup là, c'est dès la première étape qu'il fera son double axcel avec encore une réception sur le tétiau, extinction des feux et retour direct en Gelbique. Comme ça au moins tu ne passes pas trop de temps à rêver de victoire!!
Et une deuxième petite réponse pour Daniel le Calvez qui a dit ''Je me souviens d'une certaine 4cv proto avec moteur Simca 1500 gonflé qui évoluait sans complexe au milieu des Porsche et autres Alpine ''.
Toujours pendant mes études à la fac de Sargé, mon premier vrai travail, pas si simple, aura été de me faire une 4cv Renault avec un moteur 1600 S en position centrale (à la place du siège arrière) Un gros boulot pour un p'tit merdeux de bonne famille normalement formaté pour un autre destin, mais c'est que le p'tit Poulain a un prof qui sait le décoincer, le motiver et finir de réveiller chez lui la passion des assemblages zarbis. Par contre cette voiture n'a jamais fait de course, elle me servait à aller à la vraie fac porte de Brancion, à rouler comme un débile et à énerver tous les possesseurs de voitures ou de motos rapides.
Il y avait, en effet, à cette époque une autre réalisation un peu du même genre qui courrait. Je ne me rappelle plus le nom du pilote-réalisateur mais il me semble que cette voiture était rose!
Et enfin, pour faire le joint avec mon futur métier, après cette 4 pattes d'enfer, nous ferons, pendant d'autres vacances, toujours à Sargé et avec mon prof Bonval, une Simca 1000 à moteur central ( décidément, ça doit nous plaire de le foutre là ) mais avec un1500 à compresseur. Cette voiture va être terminée pour ma première course de côte à Saint Lo, qui se passera, hélas, la même semaine que mes exams de PCEM... Hé! on ne peut pas être partout!, pour me consoler, je me dirai que la médecine a peut être perdu, cette semaine là, un faiseur de scandales.
Hélas ou heureusement, une ou deux années plus tard, le sport automobile, que j'aimais bien, ne voudra plus non plus de moi...(mais j'ai déjà raconté) et c'est finalement la moto qui va m'offrir une petite place sympa... qui va me plaire longtemps et ... me rendre probablement plus stable!!!

Tiens, pour changer, je vais faire dans un autre genre, j'en prends un au hasard, des p'tits souvenirs dans le chapeau noir, et je tombe sur Barcelone 74!!
Faisant le maçon pour construire l'atelier, je ne suis pas venu ici en 73 (d'ailleurs comme tout le monde vu que le GP espagnol est alternatif avec Jarama), mais je vois que depuis 72 lors de ma première visite où on avait réussi l'exploit d'arriver en retard pour la course, rien n'a changé, les chiottes débordent toujours, la queue y est toujours aussi longue et les participants avec leur rouleau de PQ font toujours la même gueule. C'est pas grave, d'ailleurs on s'en fout, ce soir, comme on tient aux coutumes, on ira vérifier sur le port si notre copine avec la patte de bois fait toujours recette. Hélas je réalise, sur place, que notre pote Mémola n'est plus là pour lui demander et c'est tant mieux, parce qu'on ne l'a pas retrouvée.
Le circuit est toujours aussi farfelu, avec les mêmes bottes de paille (quand même en neuf mais toujours en même nombre et de même taille), les mêmes arbres, les mêmes trottoirs. D'un autre coté, ça ne me choque qu'à moitié, vu la portion réduite de piste que je vois du coin de signalisation.
Je n'ai pas beaucoup de souvenirs des essais, le seul souvenir technique qui me vient c'est que je réalise en démarrant la moto, pour la chauffer avant le départ de la course 250, qu'un segment est pété et que j'avais été obligé de faire très vite pour le changer... On ne va quand même pas être en retard deux fois de suite.
A cette époque, c'est un peu le bordel, tous ceux qui ont accès au paddock ont aussi accès à la piste et surtout le long du rail qui sépare la pit lane de la piste... là où c'est normalement réservé aux panneauteurs. Et je me retrouve donc, pour le départ, avec ma boite à numéro et mon panneau, un peu à l'étrique, obligé de jouer des coudes. Heureusement, le départ donné, ça ce détasse un peu, mais juste ce qu'il faut et je me retrouve à côté de Pierre Soulas ( à ce moment là, probablement dans l'équipe de Patrick Pons (?)) Après quelques tours, Olive n'est pas dans le paquet de tête mais n'est pas non plus trop largué. Tout à coup au quatre ou cinquième tour, dans le dernier droite juste avant la ligne d'arrivée, le seul virage dont on voit bien la sortie d'où on est, un pilote chute, tape un peu les bottes qui longent, glisse et s'arrête juste devant nous, pourtant on est à plus de cent mètres de la sortie du virage. Ho merde c'est Bernard Fau, dans le feu de l'action, je ne me souviens plus trop bien comment il se retrouve derrière les bottes qui longent la piste, allongé sur une civière, planté là tout seul mais qui, comme pour nous donner de bonnes nouvelles, bouge un peu.
Là-bas, à l'autre bout, c'est un peu animé, d'où on est, on est un peu inquiet, parce que le virage est aveugle, et que pour l'instant, sur cette portion très dangereuse on trouve qu'il y a un peu trop de monde pour évacuer la moto de Bernard et remettre un peu d'ordre dans les bottes de paille. Puis tout d'un coup, alors que tout semblait rentré dans l'ordre et qu'on attendait les premiers, un mec traverse, tranquillement pile à la sortie du virage. En fait Chas Mortimer et un groupe d'autres ont remarqué un morceau de disque de frein sur la piste et préviennent un pompier du danger. Plutôt que de faire appel à son vis à vis, plus proche du morceau de ferraille, le pompier, sans visiblement se rendre compte du risque, décide de faire le ménage lui-même et c'est lui qu'on voit avec Pierre traverser en prenant son temps... Hélas Doods et Kata arrivent à fond, John aperçoit le malheureux et l'évite, mais j'ai encore l'image de Kata instantanément relevé, les bras tendus, le buste décalé qui l'a vu trop tard et malgré son réflexe ne peut rien faire et le tape sans avoir probablement même effleuré les freins. Le pompier reste presque sur place, la moto et Takasumi glissent pratiquement comme l'a fait avant Bernard jusque devant nous. Kata n'est pas très groggy, il va rapidement se retrouver derrière les bottes à coté de Bernard. Je le revois encore debout qui regarde Bernard et qui, pensant que c'est lui qui traversait la piste... lui balance un grand coup de pompe pour le remercier, puis s'allonge à coté. Là bas, à la sortie du virage, c'est le bordel, on voit le pompier recroquevillé toujours dans le milieu de la piste, les motos passent moins vite mais refoutent la gomme tout de suite après... ça me parait surréaliste quand brusquement Pierre me dit ''regarde la botte devant!''... effectivement juste devant, à 5 mètres, dans le milieu de la piste je vois bien une botte et c'est à ce moment que Pierre surenchérit et s'exclame ''Putain regarde, la patte est dedans!!!'' là je peux vous dire, c'est vrai que ça glace bien et qu'on a eu tous les deux un grand frisson. C'est vrai aussi qu'on s'est demandé pendant un petit moment à qui était cette botte, on ne voyait pas bien les jambes de Bernard et de Kata derrière la paille, on n'a pas tout de suite pensé que ce pouvait être celle du pompier (d 'ailleurs à ce moment là on ne savait pas que c'était un pompier), puis on verra que celle de Kata est marron... et puis la taille inhabituelle pour une botte de moto... Un truc comme ça, ça choque tellement qu'on ne réfléchit plus trop.. Je me souviens même faire signe à Olive de ralentir alors qu'on est bien après la zone dangereuse. Comment se termine la course? Je ne m'en souviens pas, tellement on est choqué de voir tout ce bordel.. A un moment les secouristes manquant de civière, probablement pour le pompier, récupéreront le transat de Bernard qui se retrouvera du même coup allongé dans les cailloux... Il n'y a pas de voie parallèle au circuit pour les secours, l'ambulance est sur la piste et la course n'est toujours pas arrêtée... Même pas neutralisée!! Dans les boxes ça agace un peu!! Finalement elle sera quand même un peu raccourcie, mais comptera pour le championnat. Olivier apparemment pas trop perturbé sur la piste finira huitième cette course des 250. Il n'a pas dû voir la botte!! J'avais en souvenir une fronde et un boycott qui avait suivi cette démonstration d'organisation et d'efficacité des secours.. Pourtant je trouve aussi, dans les anales, un résultat pour la course des 350 avec pour Olive une place de 10... Avait-elle eu lieu avant les 250? Et le boycott de ma mémoire a t'il concerné les 500? Toujours est-il que je me souviens très bien que Chas Mortimer et d'autres présents, en spectateurs, au virage de tous les dangers vont se tirer du circuit assez rapidement de peur d'être impliqués dans le fiasco.. A cette époque l'Espagne est encore Franquiste et en cas d'accident ( même des petits sur la route) tout le monde va au poste, quasiment en tôle, et seulement la petite enquête qui suit permettra de libérer ceux qui semblent les moins responsables. A cette époque, on est assez proche de Mortimer et son équipe, on les retrouvera le soir dans un resto un peu éloigné. A cette grande tablée, il n'y a finalement pas trop de tristesse, on parle beaucoup du bordel autour de l'accident, mais à peine remis du décès de Billy Nelson au grand prix de Yougo quinze jours plus tôt. Force est de reconnaître que toute cette assemblée est probablement plus impressionnée par la panique qui a suivi l'accident que par le sort du malheureux pompier. Moi, nouvel arrivant, encore un peu ''puceau'', je me souviens pourtant être un peu abattu de trouver dans cette activité autant de coups durs.
La journée a été fatigante, il faut bien manger, la serveuse prend les commandes et propose du gigot d'agneau... Toute ma vie j'entendrai la réponse de Chas '' moi, j'en veux bien, mais vous pouvez me certifier que ce n'est pas du gigot de pompier?'' Je mettrai un moment avant de comprendre que c'est probablement grâce à des réactions comme ça qu'on peut tanner son âme et supporter les disparitions de tant de potes, qui jalonnaient les courses de cette époque... Il me semble que c'est Jarno qui disait dans un post ''dans le journal du lundi, on commençait par regarder si on n'avait pas perdu une de nos idoles''.
Quinze jours plus tôt, quand Billy s'est tué à Opatija, emportant avec lui deux ou trois spectateurs, je me souviens du lundi matin, sur la plage, beaucoup d'anglais sont restés pour soutenir sa femme, je la revois encore, un peu à l'écart, entourée entre autres, des femmes de Mortimer et d' Herron, exactement comme une famille qui soutient un des siens. A ce moment là, la tristesse me semble immense, m'envahit et j'ai bien du mal à retenir mes larmes, il y a pourtant Tania, la fille de Chas, qui joue juste à coté avec des cailloux, comme pour rappeler que la vie continue. Mais c'était ma première saison, cette disparition était tellement brutale... J'avais alors l'impression de vivre le pire. !! Il faudra pourtant que j'apprenne à vivre les GP de cette époque et ce que veut dire ''entre rires et larmes''.
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:49

1976
Anderstorp 76... Bande de sales gosses, un Chappy tout neuf, même pas fini de payer envoyé dans la piscine!! Un Chappy 80 avec boîte de vitesses...20 minutes avant, on a découvert qu'en le poussant dans le bon sens, il avait aussi 4 marches arrière. Dans ce sens-là le moteur est un peu poussif mais c'est tant mieux. C'est Barry Sheene qui de mémoire est le plus efficace en marche arrière, il arrive à faire des 8, là où les poireaux comme moi se vautrent en tentant seulement le 1. Après on tente le tour du parc à 10. Moi j'ai abandonné le guidon à 6...trop lourd pour ma carrure, la grappe sur les épaules. Paraît qu'on a même réussi quelques mètres à 11, mais coincé un peu dans le milieu je ne peux pas valider. Après, c'est le plongeon, qui nous vaudra la une du journal local. Pas très amoureux de la flotte et craignant d'être un peu coincé dans le paquet, j'opte pour la position frontale, assis sur le phare, pensant pouvoir dégager rapidement...Eh bien c'est une connerie, à ne pas choisir, le chappy, dans la seconde qui suit le cliché, va finir de culbuter sur l'avant avec tous les passagers..C'est donc Laoud* qui va le premier rentrer dans l'eau, toucher le fond, prendre tout le monde sur le tétiau y compris la saloperie de cyclo et avoir bien du mal à retrouver l'air libre dans le fatras de gambettes agitées. Après, comme dit Gull, le plus raide c'est de sortir le Chappy de l'eau sinon, il n'est pas trop rancunier, il va redémarrer assez facilement...je l'ai toujours.
Par contre le patron du circuit ne rigole pas vraiment, nous fait un caca tout noir pour la vidange qui flotte au milieu et le petit trou à peine visible dans son liner qu'était même pas neuf!!
On peut reconnaître, sur le bord de la piscine Gauloise Sonauto ?puis Chas Mortimer, Jean Louis Pasquier (du sud)
Et sur le Chappy, moi sur le phare, Eric Vargiolu au guidon, Patrick Fernandez, la cuisse d'Olivier juste derrière... Les autres? Je ne sais plus, fallait montrer un bout reconnaissable!!
*Laoud, c'est le surnom que m'a donné Bady, et pour ceux qui ne parlent pas toutes les langues, ça veut dire Cheval dans sa langue natale. (pas celle du cheval, celle de Bady!! )
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:51

1977
En 77, je ne suis pas encore calmé pour les œuvres d'art, je suis encore jeune dans ce milieu et je me laisse encore facilement baratiner, mais qui ne risque rien n'a rien et il faut bien occuper ses journées, donc moi je continue de bosser.... même quand ça ne marche pas, ça remplit le disque dur et ça sert quand même à quelque chose!
Cette année là, on utilise encore des TZ à peu près stock...mais c'est la dernière année.
Sur ces vieilles Yam, au niveau de la tenue de route il n'y a pas beaucoup de possibilités, en ce qui concerne les petits amortisseurs arrière, seulement trois positions de prétarage de ressort, avec une pour les enfants, une pour les normaux et la dernière convenant peut être avec un passager. Au niveau de la fourche, par contre, on peut jouer avec le prétarage du ressort, la viscosité et le niveau d'huile...le problème c'est qu'il n'y a pas tellement de demande, personne n'en parle, un peu comme si on attendait de cette fourche seulement d'empêcher le réservoir de sauter au museau du pilote dans les bosses. Une vague mode dans le paddock va parler du transfert de masse et de la modification d'assiette inconfortable au freinage. Les pneus progressent, maintenant dans certaines conditions de freinage la roue arrière décolle. Il paraît que si l'avant se tassait moins au freinage l'arrière serait plus stable. Les plus à la mode qui évoquent cet aspect, et qui ont tenté de durcir l'avant, sont convaincus de l'amélioration de la stabilité arrière, mais reconnaissent que la perte de précision de l'avant, qui va avec, ne plait pas trop à la pendule. Olivier est du même avis. Voila pourquoi, comme je commence à mieux maîtriser la carburation et que j'ai un peu plus de temps pour explorer, je vais tenter ce montage d'anti-plongée et sincèrement je ne me souviens pas si je l'ai pondu, pompé, ni qui m'a éventuellement soufflé cette solution... (j'ai un petit doute sur le proprio de la bitza d'à coté ) Je me rappelle seulement que quand on arrive avec ça...ça étonne et je me souviens, qu'en Italie, les commissaires vont un peu me taquiner au contrôle technique et qu'il me faudra l'aide d'Olivier et pas mal de jacasserie pour obtenir le tampon.
Olivier est assez bon freineur, il s'est beaucoup entraîné et aime bien faire des petites traces de blocage de l'avant. La valeur d'anti-plongée est réglable, dès les premiers essais il est emballé par la stabilité au freinage. Il croit à l'avantage du système, il fera le GP avec, il en fera même deux et probablement trois autres, sans impact significatif, ni en bien ni en mal, sur le résultat, autrement dit ne faisant, avec ce casse noix, ni dernier ni premier. Etait-il si conditionné par la certitude du positif qu'il a mis autant de temps pour finir par me dire « en fait c'est des conneries, ça n'apporte rien qu'un semblant de confort, je me demande même si ça ne me fait pas perdre un peu de temps » C'est seulement à ce moment là que je vais me pencher sur les raisons du pourquoi, comprendre l'erreur de direction, et réaliser à quel point une certitude collective erronée avait pu nous aveugler (et probablement d'autres que nous) et surtout le temps, malgré les preuves (3 GP quand même) pour remettre en cause un postulat faux. C'est une autre des leçons que je retiendrai et qui me protégera d'autres inepties couramment soutenues (faut pas exagérer non plus, je ne serai pas définitivement guéri après cette erreur de direction conseillée... des boulettes, j'en ferai d'autres!!). Mais bon, je me rappellerai qu'il faut toujours garder l'esprit critique.... Et en compétition je pense qu'il vaut mieux risquer de critiquer pour rien qu'avaler du faux, et tant pis pour le relent négatif.
C'est con, j'étais plutôt assez content de ma réalisation....

Nous sommes probablement un jour du début de l'automne 1977, la saison de GP est terminée, je prépare mon planning de travail pour cet hiver. En début d'après-midi arrive à l'atelier un type, que je n'ai jamais vu, qui se présente comme "Ingénieur Louis Boccardo". Il aurait la possibilité d'exploiter un brevet « dit de Donke, mais qui ne s'écrit pas comme ça » qui concerne les cadres tubulaires de moto , avec un concept où tous les tubes ne travaillent qu'en traction-compression, en opposition avec le concept de l'époque où les tubes travaillaient en flexion. A ce moment-là, le désir de faire des parties-cycles commence à ébaucher des petits trottements dans ma tête, mais ce n'est pas encore un désir net.
On jacasse tout l'après-midi, je tombe un peu sous la charme, il a l'air si convaincu que dès cette première journée je me demande si ce n'est pas le moment de tenter une construction de ce type.
Le soir, nous dînons ensemble, Marie-Claude, Louis Boccardo et moi, on continue de parler d'un éventuel projet, mais aussi, parce que Marie est là, de choses et d'autres. Après son départ, je dis à Marie « t'as vu il a l'air pas mal, il connait bien son truc, je pense qu'on peut faire quelque chose de sympa ». elle de me répondre « Non mais t'es zinzin, je suis sûre que la moitié c'est du baratin, moi, il ne me plaît pas du tout » et moi de rajouter « de toutes façon vous les nénettes, dès que c'est un peu technique, vous n'y travez plus rien »
Je reste donc sur ma première impression et dès la semaine qui suit, Boccardo est dans nos murs avec comme mission le concept et la réalisation de deux parties cycles pour moteur TZ 250 et 350.
Je ne sais plus quel était le deal exact. Je ne le payais pas, donc je pense qu'il devait faire l'étude, nous la réalisation, la mise au point et la démonstration en GP . En contre-partie de quoi, lui devait probablement prévoir d'en construire un tas...vu le succès prévu !!
Comme je ne mets pas non plus en doute la capacité à concevoir et réaliser les deux motos, nous ne commandons chez Yamaha que des moteurs.
Pendant les deux ou trois premières semaines, nous passons beaucoup de temps à parler de la définition de ce dont j'ai besoin..établir le cahier des charges en quelque sorte. Et là, pendant ce premier mois, il va m'apprendre énormément de choses, surtout sur les métaux et leurs caractéristiques mécaniques, il me fera acheter des bouquins traitant cet aspect, la soudure TIG des différents alliages, et tout une méthode d'approche à la construction qui me servira tout le reste du temps et qui me sert encore.
Il a un bureau à l'atelier, il a l'air d'y gratter, moi je bosse sur mes trucs Tous les jours le facteur arrive avec un tas de docs, de catalogues, il en remplit une bibliothèque, tout un tas de choses étonnantes, je ne sais pas bien à quoi ça peut servir....mais si ça sert ça doit être super. Le téléphone est squatté, et pendant les deux mois je n'ai pas trop de doutes, vu qu'on a passé le premier à jacasser! Mais début du troisième je ne vois pas grand chose comme embryon de départ. Noël arrive, Boccardo les bons tuyaux passe beaucoup de temps sur la fraiseuse à chercher comment incliner la tête pour tailler et ajuster les bouts de tubes, je propose la lime... non c'est pas bien, il faut faire ça comme si c'était de la série.... ah pardon! Mais pour l'instant je ne vois qu'une ébauche. Il y a bien la colonne de direction, trois tubes qui en partent, mais rien qui rejoint un éventuel axe de bras, rien pour attacher le moteur et pas l'embryon d'un début de suspension. Pour moi qui ne démarre jamais un projet avant d'avoir une vue d'ensemble assez précise, c'est pas fait pour me rassurer et c'est tellement peu rassurant que ça commence à me gratter sur la tête, dans le dos et rapidement un peu partout, d'autant que quelques jours plus tard je découvre qu'il a prévu d'attacher le moteur par les vis de culasse. Mais t'es fada, ces vis-là, sur les TZ elles cassent toutes seules.. de peur! Il me propose de mettre des plaques d'alu de chaque côté du moteur pour rejoindre l'axe de bras...je tombe sur le cul et je téléphone à Moréna pour voir s' il peut me dépanner parce qu'il ne nous reste que deux mois et demi avant le Vénézuela et que pour l'instant nous n'avons que des moteurs. Boccardo fait un peu la gueule et me certifie que ça peut être prêt...je lui propose gentiment pour l'aider à gagner du temps une boîte de pops et un peu d'araldite et je file à Cannes. PEM, c'est pas le même genre, on ne jacasse pas, on bosse tout de suite, après deux jours, on sait ce qu'on fait, j'ai ma vue d'ensemble, ça arrête de me gratter partout. OK! Ça va être fait avec des tuyaux en ferraille à bourricot, brasé à l'ancienne au chalumeau, un cantilever un peu à la con, mais ça va avancer et ça va peut-être même aller plus vite que prévu. On va pouvoir attaquer le réservoir et le carénage en même temps, on a déjà les fourches Cériani et les roues Pépé. Deux mois après c'est emballé, tout le monde a bien bossé. Boccardo lui, a bien regardé, mais rien n'a vraiment bougé, il n'a pas trouvé de solution pour finir le cadre, sa démarche me fait penser un peu à ce jeu où tu démarres d'un point, la colonne, et tu dois trouver le chemin pour arriver à un autre point, l'axe de bras... Tu tentes un chemin, merde j'arrive dans le pneu, t'en tentes un autre, putain j'arrive dans le radiateur....t'en tentes un troisième, ha, là ça peut le faire, oui ok, mais là, c'est con, ça traverse le moteur!!!
On va donc, sans se fâcher arrêter là, Boccardo déménage juste avant qu'on ne parte pour Caracas. Pour moi l'affaire est clause sans trop de dégâts, PEM a bien rattrapé le coup, on a perdu un peu de sous, mais ce n'est pas dramatique et il me reste pas mal d'acquis du passage Boccardo. Je tourne donc cette page, enfin, en partant c'est ce que je crois......
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:52

1978
Donc, j'en étais au GP du Venezuela 1978, l'année d'avant la photo de KYF. Premières motos légères avec châssis PEM et une flopée de pièces spéciales. La suspension est cantilever avec amortisseur d'origine Yamaha, mais déjà le réservoir de la Prazerie avec encoches pour le casque et pour les genoux. Un carénage tout petit, made in Chartres et une selle que l'autre yoyo de KYF qualifie de championne de mocheté, alors qu'à mon avis c'est lui qui l'a faite!!!
Pas encore de boîte à air, mais un moteur pas trop mal préparé.
Olivier a un peu organisé le voyage pour tout un groupe de pilotes et mécanos, (une bonne partie de l'équipe de France!) en prenant à la rescousse ma sœur Evelyne, assez démerde qui en plus parle bien espagnol et devra s'occuper de la colonie .
Le profil d'un participant aux GP est déjà, pour le moins, peu ordinaire…mais en groupe, ça devient carrément folklorique. Ça commence dans l'avion avec, dès la nuit tombée, un vol de coussins pas trop méchant, suivi par une démo de drague d'Eric tout fier de nous montrer comment il faut s'y prendre quand on veut avoir une chance de dégourdir son ptit bout de pieau…comprenant le passage en douce, avec la belle, dans les toilettes de l'avion, pendant que son mécano occupe l'attention de la mère !!! Ça, je n'avais jamais vu…. Et bien ça marque, et ça ne s'oublie pas!! La tête des deux tourtereaux (bien que je ne sois pas certain que ce soit l'animal le plus représentatif) avec Eric et son sourire fendu de sale gosse, et sa complice, sourire un peu plus gêné, qui ne semble pas avoir vraiment les yeux bordés de reconnaissance, peut être un peu déçue de s'être tapé un record du tour dès la première séance d'essai.
Puis c'est la location d'un paquet de voitures, plus ou moins déglinguées, mais quand même moins qu'à leur retour. Après une journée de récupe à Caracas où il fait une chaleur inhumaine, on se retrouve à san Carlos, aux portes du désert, à moitié dans le sable et là, la chaleur c'est plus de 40°, quasi insupportable. Le soir vers 10 heures, il fait encore plus de 30°, les clim de l'hôtel sont à moitié en panne, pour dormir c'est mission quasi impossible.. Au bout de deux jours, le futur vieux cheval qui pourtant à l'époque se croit vaillant, est rétamé, je pourrai faire les gicleurs, éventuellement le braquet, mais rien de plus!
C'est le premier GP de l'année, on a des nouvelles motos, on a beaucoup bossé, elles sont très légères et très fines. Je ne savais pas trop ce qu'il fallait faire pour gagner en Cx, mais je savais que la surface frontale était aussi déterminante. En hauteur, on avait gagné avec le trou dans le réservoir pour le casque, en largeur avec les encoches pour les genoux et avec un guidon très étroit, les cocottes de frein et d'embrayage étant passées de l'autre côté du tube de fourche. Je ne sais plus trop ce qu'on avait bricolé pour le carénage, mais Yves, qui a du y consommer deux ou trois kilos de mastic, doit se souvenir!
Dès la première séance d'essai la moto se révèle être un petit avion, elle est tellement fine, que des stands, quand elle arrive, j'ai l'impression qu'il n'y a personne dessus. Elle est encore assez moyenne en mise au point, mais Roberts reste trois ou quatre tours derrière Olive, en secouant la tête devant ses stands et se plaindra d'avoir une tripe même pas capable de passer Olivier en aspi. On n'arrivera pas à un résultat exceptionnel en tenue de route, mais mon champion préféré aime bien ce circuit, supporte mieux la chaleur que moi et finira 4, en baston avec Ballington et la Kawa qu'il passera d'un quart de pneu.
Roberts gagne, Lavado qui sort de nulle part, et qu'on découvre, finit deux avec une moto crado, qui semble assemblée de bouts de ficelles et de fil de fer, Fernand complète le podium.
Saul, je ne me souviens plus de ce qu'il a fait, il avait peut être laissé trop de force dans l'avion!
Le retour sera sympa… Demain, je prêterai mon œil à ceux qui auraient bien voulu voir ou vivre avec nous cette fin de voyage un peu animée.
Caracas 78 suite et fin....

Toute l'équipe est plutôt satisfaite de ce GP et on profite tous ensemble de la journée qui précède le retour par une balade dans un zoo-réserve immense entre le circuit et Caracas.
Evidemment que nos trois ou quatre voitures qui se suivent ne respectent pas parfaitement, ni les règles de circulation, ni les consignes de sécurités du parc. Un tigre, qui n'apprécie pas notre comportement, partira avec un bout de pneu qu'il faudra changer, sous la surveillance des gardiens dans le bloc des lions plus calmes…mais finalement pas vraiment plus rassurants. On arrivera aussi à bien exciter les singes qui pour se venger nous attaqueront en groupe avec dépôt de crottes sur les voitures et confiscation des essuie-glace. Tout ça ne nous attriste pas et c'est en rigolant que nous finissons le parcours dans la réserve des ours. Victor Soussan qui conduit une voiture, les trouve mignons, ouvre sa glace pour en caresser un venu quémander. On le prévient, c'est pourtant une grosse bestiole, qui ne ressemble pas à une peluche. Il a failli y arriver, à lui toucher la tête, sauf que le nounours n'est pas si sympa, veut lui chiquer la main qu'il a juste le temps de retirer… Il s'est quand même fait un peu déplumer un doigt le Victor chanceux.
Le lendemain retour en avion. Victor, pas vraiment calmé avec sa main bandée est resté en short et monte tel quel en cabine. L'hôtesse un peu coincée, comme une vénézuélienne-catho-normale le prie de remettre un pantalon…discussion, brouhaha, gesticulations et réflexions plus ou moins raffinées, l'hôtesse qui part chercher le pilote en renfort…Saul qui lui fait un croche-patte (comme quoi Eric peut avoir, à l'aller, la main qui caresse, et au retour le pied qui culbute) et, trois minutes après, vlatypas une armée de flics qui rentrent dans l'avion et nous piquent notre Victor. On faisait tous les malins mais là, vu le sérieux du troupeau de déguisés, plus personne ne bronche, d'un seul coup tout le monde est assis, bien sage comme à la messe. On ne peut pas le laisser tout seul!!! Putain, Evelyne, toi qui parle espingouin faut que tu y ailles!!! Je ne sais pas qui lance cette injonction, mais tout le monde confirme et ma jeune sœur fait sa BA…. Elle descendra, soutiendra Victor, l'aidera à se libérer, ils retourneront à l'hôtel où on avait dormi la veille, réglera les ardoises que les plus délicats du groupe ont laissées avant de partir, résistera certainement aux avances que Victor fait systématiquement à tout ce qui bouge et reprendra l'avion, avec lui le lendemain, et avec un souvenir de plus inoubliable!
C'est donc le retour à la maison, je reviens de Caracas, me sentant un peu fautif d'avoir abandonné, sans trop broncher, ma petite sœur dans les pattes de Barbe Bleue. Heureusement, je ne la crois pas obligatoirement perdue, elle est solide, elle va s'en sortir!
Comme d'hab, en arrivant à la maison, je fais une petite piotte à Marie et je vais voir ce qui s'est passé à l'atelier...Ben qu'est ce que c'est que c'te merde??!! Il y a tout un bordel dans un coin avec des morceaux de moteur, des morceaux de cadre, des roues. Il est tard, personne pour m'expliquer, on verra ça demain. Le lendemain, quand j'arrive, Boccardo est là qui m'attend, je n'ai même pas le temps de lui dire « mais kes tu fous là toi ? » qu'il m'explique que je dois l'aider, il est sur un projet très important...moto française, renouveau, industrie, emploi, les flics, marché d'état, de Gaulle, Laguiller, blabla et blabla. Et moi toujours un peu couillon, impressionné par l'enjeu quasi- révolutionnaire et ne supportant pas bien l'idée que mon refus puisse entraîner une cata historique et sociale aussi grave, sensible, peut-être aussi, à sa mine …. . j'accepte de lui laisser un coin de l'atelier, son ancien bureau et un accès aux machines si le team n'en a pas besoin.
Là, étonnamment, ce projet va aller beaucoup plus vite que celui pour les moteurs TZ. D'un autre côté, il ne m'a pas sur le dos pour critiquer ses choix et il peut aller dans le sens de son vent.
J'ai beaucoup de travail sur nos motos, je ne m'intéresse pas plus que ça à son projet. Les rares fois où on en parle, nos avis sont très différents. Ce dont je me souviens, c'est qu'il voulait effectivement que ce soit une moto française, donc avec un moteur français, qu'il espérait que le choix de Citroën lui permettrait, entre autre, l'accès au réseau. La démarche politique ne me paraissait pas idiote, moto française, moteur existant et confirmé, réseau de vente. Les composants italiens pouvaient très bien passer inaperçus. Il ne manquait que l'approche produit moto! Bon d'accord....c'est important, mais je crois qu'il n'avait aucune affection pour la moto, l'aspect esthétique ou dynamique ça lui passait très au-dessus de la tête.
Très rapidement, dans l'équipe Cheval, tout le monde se marre.. C'est quand même trop moche, le ventilateur-aspirateur à l'avant du moteur, c'est tellement décalé que tout l'atelier rigole, les blagues fusent et rapidement plus personne ne prend ce projet au sérieux. Comme c'est un assemblage de composants existants (et pas forcément prévus pour aller ensemble) ce n'est pas très long à réaliser et assez rapidement un journaliste de la presse générale va passer pour faire l'essai. C'est Boccardo lui-même qui doit conduire, vu que la moto n'est pas vraiment finie, qu'il n'y a pas de carrosserie. Il n'y a pas non plus de réservoir, à la place c'est un petit bidon attaché avec un sandow. Tout l'atelier fait semblant de travailler, mais écoute d'une oreille discrète le baratin de Boccardo au journaliste. C'est tellement surréaliste qu'on en parlera pendant des mois, à la fin, à force d'avoir rigolé, enjolivé, caricaturé, et probablement inventé, on ne sait plus bien ce qu'il a dit, ni ce que l'autre prétentieux a répondu ce jour là...ça doit être un peu ça la politique, ou du moins ce qu'il faut faire pour en faire.
Toujours est-il, qu'en fin d'après midi les deux causeurs vont tenter un voyage d'essai. Le départ n'a pas l'air simple, si le pilote s'accommode assez bien du manque de réservoir et des cale-pieds tige filetée, le passager, plus gauche mais qui n'est peut-être jamais monté sur un bitza pareil, cherche en vain une poignée qui pourrait assurer un peu son équilibre ….Putain de polygone de sustentation!
Je me suis tellement poilé pendant la présentation, que je m'attends au pire pendant l'essai et je ne veux pas manquer ça. L'engin démarre, fait trente mètres et s'arrête, Boccardo revient en courant, prend une clé et retourne pour serrer la roue arrière, puis l'ensemble redémarre, passe la deux et au petit chemin après chez le voisin, fait son demi-tour et rentre à l'atelier. Sans déconner, je vous jure que ça c'est passé comme ça, et toujours sans déconner, je vous jure (je soutiendrais, même sous la torture) que le guignol, qui a fait à peine 400m en passager, a dit sans la moindre esquisse de sourire « oh, c'est super... on sent le couple...et la stabilité ...et bla bla et blabla » ça m'a tellement surpris, que je crois que c'est ça qui m'a fait un trou au cul et que c'est ce jour là que je suis devenu un homme, avec un sens plus critique envers la presse!
A partir de ce moment, je n'ai plus regardé, ni le concepteur, ni son produit, ni ce qu'on en dit avec le même œil. Plus méfiant, j'ai souhaité qu'il trouve un autre endroit pour faire ses pitreries. Financièrement son trajet semblait plus difficile, un jour l'huissier est même venu pour réclamer un dû, je n'avais plus trop confiance.../...


retour du GP de Belgique 1978.
Je ne reviens pas sur l'accouchement, un peu aux forceps, de cette petite merveille. Nous en sommes déjà à son 6° grand prix, elle nous a permis de faire 4 au Venezuela, 7 en Espagne, 8 au GP de France, 7 au Mugello et peut être un pâté en Hollande. Ce n'est certes, pas extraordinaire, mais globalement elle fonctionne plutôt bien, et ne semble pas poser de problème particulier.
Le circuit de Spa, à l'époque fait encore 14 km (il sera raccourci l'année suivante), c'est le circuit avec la moyenne au tour la plus rapide. Ballington, cette année là, fera la pole en 250cc à plus de 200kmh de moyenne. Le circuit est magnifique, mais c'est bien un circuit de poilus aux gros cœurs, avec des courbes comme Burnenville, interminable pratiquement à fond de 6, c'est mieux de ne pas chercher à la passer sur le dos.
Je pense qu'on est samedi. Vu que le tour se fait en plus de 4 minutes, dans les stands, on n'est pas affolé, mais tiens Olivier ne passe plus. Certains pilotes rentrent aux stands, jettent un œil en passant devant notre boxe. Il doit être en panne!. Baldé rentre aussi, s'arrête devant chez nous, lève sa visière, me fait signe, il n'a pas sa tête des meilleurs jours. Je m'approche quand même un peu inquiet. "Olivier est tombé aux carrières, c'est un endroit très vite, il a dû taper fort, sa moto est coupée en deux, je n'ai pas pu le voir, il y avait l'ambulance et trop de monde autour." Je file à la direction de course et je tombe sur un Belge, qui parait normal, mais qui rapidement semble un modèle heureusement disparu depuis, le modèle rare dont parlait Coluche! Il faut d'abord que j'attende de savoir où Olivier a été transporté. L'étranglé de la fritte ne peut pas me le dire parce qu'il y a plusieurs possibilités en fonction de la gravité. Puis, comme il faut tuer le temps, il me parle de la dangerosité de ce sport, et d'un seul coup, sans prévenir, il part en couille, me parle de l'impact, des accidents de course quand ils sont très graves, sur le nombre de spectateurs et me dit, sans émotion, que quitte à avoir un pépin, c'est mieux que se soit avant le dimanche! Un peu assommé, je suis en train de réfléchir à ma réaction que la nouvelle tombe, Olivier est à l'hôpital de Spa! J'y file, je roule comme un débile, un peu choqué, énervé, et surtout très inquiet, de ce que j'ai compris c'est l'hôpital pour les cas graves. Je rentre dans l'hôpital, je suis l'indication "urgences" j'ai à peine passé la porte du service que j'entends un rire, que tous ceux qui ont connu Olivier connaissent bien, qu'on ne peut pas confondre! Je n'en reviens pas, j'ai passé une heure de stress hors échelle et lui, il est en train de draguer l'infirmière, il n'a quasiment rien, juste un pet au coude! Et comme pour s'excuser, il me dit "Je suis une nouille, j'ai crevé, je m'en suis rendu compte, mais j'ai pensé que je pouvais finir ce tour".
Retour au paddock. Pendant que lui en fait le tour pour raconter ses exploits, moi je file aux boxes pour voir si la moto est revenue. Elle est bien là, en fait ils sont bien là... les deux demis! Ça me paraît impossible que la moto puisse se déchirer comme ça, même avec un choc à plus de 200. Je regarde la roue avant, elle est apparemment un peu tordue, mais pas crevée, l'arrière non plus. En regardant bien les fractures de tubes je vois qu'une partie est une rupture de fatigue et le reste lié au choc. Merde! Je regarde la deuxième moto, elle a aussi deux tubes nettement criqués de fatigue au même endroit. Habitués aux petites ruptures de cadres des TZ autour des attaches moteur on regarde théoriquement toujours soigneusement si rien n'est en train de lâcher, mais là, pas de bol les criques sont planquées derrière des tampons caoutchouc.
C'est vraiment une tuile, c'est la hantise de tous ceux qui tentent de construire quelque chose. Se tromper dans un concept, et que cette erreur entraîne un accident, ce n'est pas facile à assumer surtout si le risque est à la charge d'un autre. On en parle longuement avec Olive, moi je suis très tiède pour continuer dans cette voie, lui veut assumer sa part, il avait été prévenu que quelque chose n'allait pas. Il passera tout le voyage de retour à chercher à me convaincre. Ses arguments principaux seront: c'est pas toi qui as fait ce cadre. Si je serre à cet endroit, ça fait pareil. Si je pète une durite ou un levier de frein ça peut aussi finir mal. Et puis pour conclure, l'argument de choc : On progresse, moi je sais qu'il y a ce risque, je l'assume et j'aime autant que ce soit avec toi!
Lundi PEM est à la maison, il regarde les dégâts, on en discute, on comprend ce qui s'est passé, on trouve une solution. Pour des raisons de rapidité, sur la survivante la réparation et la modif sont faites à la Prazerie, mais je ne me souviens pas comment est réparée ou remplacée la plus malade. C'était un défaut de concept, que je n'avais pas vu, lié à la position de la tête du cantilever dont l'effort de poussée sur la colonne de direction s'ajoutait à l'effort de flexion venant de l'inclinaison de fourche …mon cher Watson…des fois on est un peu con! Heureusement des fois ça se soigne, d'où la leçon N°3 toujours respecter la procédure normale de conception, ne jamais sauter une de ses étapes, même si on est à la bourre. Et ne pas en profiter pour mettre ça sur le paletot d'un autre!!
Hiver 78, On se les pèle un peu, comme d'hab à cette époque, l'atelier n'est pas trop bien chauffé, et en plus je ne suis pas occupé avec des travaux très physiques. Fin de matinée, ça cogne à la porte, je gueule ''entrez!!'' mais ça ne provoque rien, donc je vais ouvrir et je tombe face à une petite famille complète...Il y a papa, maman et le p'tit jeune qui doit péter au max entre 16 et 17 ans. En fait c'est Monsieur et Madame Chaintron qui viennent me présenter leur rejeton, leur p'tit Gilles qu'ils aimeraient bien placer pour un stage ou comme arpette. Ils me font l'article sur les qualités du marmot, le dit marmot qui ne pipe pas un mot, souriant mais osant à peine regarder...Guerlu de timidité! Je serai longtemps marqué par cette présentation qui semblait déjà à cette époque presque d'un autre temps. Mais on est à la campagne et les coutumes se gardent...ça me touche, il me semble que déjà à cette époque beaucoup de parents lâchent prise...Là c'est que le petit merdeux à l'air d'être bien cadré, quelque chose me dit que ce minot doit avoir toutes les qualités de comportement d'un môme élevé avec sérieux. La démarche des parents me plait, je vais tenter le rejeton!!!Et voilà comment Gilles, qui à ce moment là ne sait pas faire grand chose va devenir, parce qu'il va s'appliquer, un des piliers du team.
Juste le temps de lui expliquer comment remonter un moteur et surtout ce qu'il faut bien regarder avant de le refermer. Le soir après le boulot, Gilles s'emmaillote et repart chez lui en mobylette, il a plus de 20 bornes à se taper en pleine rase campagne et à travers bois. Pendant un petit moment, il fera un peu la gueule pour repartir sur son pisse feu, c'est qu'un fauve genre panthère s'est échappé d'un cirque ambulant et traîne dans la région. Gilles ne semble pas convaincu que sa mob un peu poussive lui garantira d'échapper à la bestiole si elle le choisit comme prochain repas. En plus, comme des petits enfoirés, on le taquine en soutenant, au moment du départ, avoir entendu des gémissements affamés ou vu des yeux perçants. On lui conseillera aussi de s'asperger d'un peu d'essence pour moins sentir le dessert!!
Il va survivre et le monstre, pour je ne sais plus quelle raison, disparaitra des préoccupations de Gilles. C'est que le Gp de France arrive, il va y aller avec Olivier dans le Mercédes de l'époque, avec la caravane au cul. Moi je vais y aller un peu plus tard avec Michel mon frère qui m'emmènera en avion, avec son petit Cessna. Baptême du feu pour moi grâce à un vol sans problèmes, j'apprendrai à naviguer et à définir notre position grâce aux balises radio.
Arrivé là-bas, ce sera un Grand Prix un peu particulier, Il y a d'abord Yves Mourousi qu'Olive a réussi à faire venir et qui passera beaucoup de temps sous le auvent ou dans notre caravane. Gilles découvrira celui qu'il a l'habitude de voir derrière le petit écran, il me donnera l'impression de le regarder parfois un peu comme un mirage, et puis, à peine remis de cette découverte un peu extraordinaire, il verra arriver Sam Bernett avec son Harley pleine de chromes et de phares qui nous demandera d'héberger son tromblon pour la nuit. C'est vrai qu'une moto comme ça, dans le 41 à l'époque il n'y en avait probablement pas beaucoup et que ça devait aussi participer un peu à l'émerveillement du p'tit arpette. Le soir avec tout ce beau monde on ira dîner chez Guérard, une des tables les plus prestigieuses de France à Eugénie les bains. C'était vraiment la fête, Gilles s'est-il bien rendu compte de tout le côté improbable de son week end... Je le crois, vu comme il a pu être agité dans la nuit qui a suivi (je dormais à côté de lui dans la caravane) Par contre je ne suis pas certain qu'il se soit bien rendu compte, comme moi et Olivier, de la fascination qu'il semblait porter à celui qu'il avait plus l'habitude de voir dans le poste, il ne clignait même plus des yeux.... J'imagine que ça devait être un peu magique pour lui, premiers souvenirs d'une vie hors du Loir et Cher!!
Je ne me souviens plus bien quelles avaient été les particularités météorologiques précises des essais de ce Grand Prix, mais, malgré le côté festif entretenu par toutes les vedettes présentes, et un manque probable de concentration, Olivier se tapera quand même la pôle agrémentée, toutefois, d'une belle gamelle pendant le tour de chauffe..Il faudra ''réparer'' sur la grille, on arrachera ce qu'il reste de carénage, on collera vite fait un numéro sur la selle, on retirera le gazon coincé dans les poignées qu'il faut redresser, retirer la terre sur le cale pied et dans une pince de frein... Je ne vous dis pas comme on se sent seul dans ces moments là...Quitte à ce que tout le monde te regarde, c'est quand même mieux quand ce n'est pas à cause d'un pâté!! Cadeau supplémentaire à rajouter dans les souvenirs de Gilles!
Et puis Lundi ce sera le retour, je ne sais plus pour quelle raison, Gilles profitera d'un vol avec Michel, en Cessna.. Il y a aussi un copain qu'on doit ramener à Vendôme, plus différents matériels, si bien qu'on est un peu en surcharge, on ne peut pas faire le plein...Mais on décolle quand même, on arrivera à faire deux ou trois piquets quand on voit des carrés bleus, en espérant bien y surprendre une belle qui se fait bronzer les nénés, mais faudrait qu'elle ait au moins des bonnets F pour qu'on remarque quelque chose, vu la vitesse à laquelle on passe et la distance qu'on doit respecter. Tans pis, on ne rajoutera pas ce nouveau souvenir dans la besace de Gilles, mais le voyage n'est pas fini. Michel va avoir besoin de faire pipi et ne veut évidemment pas se poser pour ça. Il prend donc un petit sac plastique qu'il remplit de son précieux élixir et, disposant de son côté, d'une fenêtre à bascule comme sur une 2cv, en grand respectueux de l'environnement, balance son trésor par la fenêtre. Hélas si le sac sort bien de l'habitacle, il re-rentre immédiatement poussé probablement par le remous de l'hélice et s'écrase sur la cloison entre les deux passagers arrière, Gilles et François...repeints les deux jeunes qui en s'essuyant font semblant de se marrer. C'est d'autant plus dommage que peu de temps après la jauge à essence réclame le plein, on est entre Bordeaux et Poitiers, on appelle Bordeaux qui nous fait poireauter et tourner un peu en rond, si bien qu'on finit par choisir d'aller se poser sur un petit aérodrome privé plus près de Poitiers. Moi je n'y connais que dalle, mais je vois qu'en fait on arrive au dessus d'un simple champ avec plein de moutons et seulement une manche à air. Quand Michel s'approche et semble vouloir se poser je m'étonne du risque de taillader un peu de viande sur pieds, mais Michel me soutient qu'au premier passage tout le troupeau, présent pour entretenir le gazon et habitué aux atterrissages, allait courir vers les clôtures et attendre là qu'on se pose au passage suivant... incroyable, c'est bien ce qui se passe et qui nous permettra de partir à pied au village voisin avec nos Jerricans sous le bras. Le soir tombe vite, on dormira sur place, dans un petit hôtel, et on repartira le lendemain matin sous une pluie battante nous obligeant à voler à vue, nous repérant grâce à la Loire qui nous permettra d'arriver directement à Blois. Michel était parfois un peu folklo, mais plutôt adroit, on avait confiance en lui, de toutes façons, on ne connaissait rien des règles de vol, fallait bien lui faire confiance!! Finalement je ne sais pas si Gilles se souvient de tout ce WE...Mais même s'il ne se souvient pas de tout, il doit bien lui rester un peu de matière pour ses mémoires de courses!!
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:53

1981
Tout ce petit récit démarre début 81. Éric Saul va disposer de motos d'atelier dernier cri, mais ne fera pas vraiment partie du team ''officiel''. Il n'a pas, l'année précédente, convaincu Pernod, ses tenues, son comportement ne collent pas avec l'image que souhaite exploiter Pernod. Je l'ai à maintes reprises prévenu, il ne comprend pas bien la démarche normale d'un sponsor, pense que les résultats sont suffisants, et répond régulièrement « moi, on me prend comme je suis ou on me laisse ». Heureusement l'Italie, plus sensible au panache et à la valeur sportive, peut-être aussi plus indulgente envers les ''semi-marginaux'', comme Éric ou Luchinelli, lui a permis de trouver de quoi financer sa saison....enfin à peu prés!
A cette époque Éric passe souvent à la maison, il n'a pas remplacé Olive, mais profite probablement un peu d'un report d'affection d'une partie de la famille. Moi, son côté rebelle et ses tours de con, en plus, me font plutôt marrer, j'ai envie de continuer à l'aider. Au cours d'une soirée d'hiver à la maison, Éric, étonné de ne rien y trouver pour écouter de la musique, promet à Marie-Claude, s'il gagne un GP, de lui offrir une chaîne !
Un peu plus tard dans la saison, retour du GP d'Autriche. Un autre zigoto, élément de l'équipe, pourtant bien chic sur lui, presque précieux dans son parlé, d'origine un peu aristo.... D'ailleurs il s'appelle Charles-Henri...c'est pas pour dire! Sans déconner se roule un pétard à coté de moi...''Non mais t'es zinzin! C'est de la merde!!'' Moi qui ait subi une éducation plutôt bcbg sait très bien, à ce moment là, que c'est de la drogue, et que celui qui s'y adonne risque les pires séquelles, parait que ça finit même par boucher le trou du cul!! On n'a rien d'autre à foutre pendant le voyage que de jacasser, bien qu'il accepte d'allumer la mèche de sa saleté un peu plus tard, c'est lui qui tient le bout de bois, je ne veux pas risquer de l'énerver et de finir dans le rail...donc j'écoute ses raisons et sa position. Je reconnais qu'il n'en fait pas l'apologie, mais relativise...Après un heure d'argumentation des deux parties, toujours pas trop convaincu, à cours d'arguments mais ne voulant pas paraître trop « québlo du tétiau » je lance un salvateur « ok, si on gagne un GP cette année, j'en fume un!! »
Enfin, encore quinze jours plus tard, nous voila à Monza. Pour la victoire, et nos petits cadeaux, c'est mal barré, Michel Rougerie, le pilote du team n'est pas engagé en 250, avait il un passif avec les organisateurs? Probablement, rien ne justifie un refus pareil, et rien hélas ne parviendra à modifier cette entourloupe à l'Italienne.
Eric Saul, lui, a fait des essais pas trop mal mais le temps est incertain, un peu de temps perdu pour mettre les pneus appropriés, Eric arrive un peu à la bourre au parc fermé et se fait bloquer par le couillon de service qui en gère l'entrée, un espèce de rigide des neurones qui le coince avec la porte et pète la bulle. On croit rêver devant un esprit aussi consciencieux... n'empêche qu'il ne veut rien savoir et finalement ne sera sensible qu'au coup de clé anglaise (la grosse, celle pour l'écrou de roue arrière!) sur la main qui tient la porte. Je passe rapidement sur le seating d'Aline, la copine d'Éric, au milieu de la piste devant la meute, l'aide de Luchi et Nieto, et la patience des autres concurrents.. tout ça a déjà été raconté. Éric va donc, non sans mal, pouvoir récupérer sa place sur la grille et prendre le départ de ce GP dans un état d'excitation inhabituel...Je ne sais pas si c'est ça qui lui donne des ailes, mais il va nous faire une course magnifique et va remporter, sur une de ces motos que j'affectionne particulièrement, son premier GP...
Il va nous faire Zébulon tout l'aprés midi.. c'est qu'il a encore des watts le jeune homme, et qu'il a l'air content! Moi aussi je suis un peu sur un nuage, et l'après-midi se passe à raconter vingt fois la même course à des mecs qui s'en foutent un peu vu qu'ils l'ont déjà vue. Eric organise une fête, racole ceux qui lui plaisent, rendez vous pour diner vers 8h30 - 9h. Un peu avant de partir, Eric comme un mec plutôt sympa, veut appeler Marie pour lui dire qu'elle a gagné une chaine stéréo!! il est presque 8 heures, elle a juste le temps de lui dire que ça été annoncé à la télé, qu'elle rajoute " c'est les résultats de l'élection présidentielle", la tête du vainqueur se découvre doucement, ''c'est Mitterand!" comme le petit lapin avec une pile duracell neuve, vlati pas Zébulon qui redémarre de plus belle avec un net progrés dans l'amplitude des sauts. C'est le plus beau jour de sa vie qu'il me dit... Sa joie fait plaisir à voir... Moi, de culture un peu différente c'est moins net, mais même si ça ternit un chouia, ça ne va pas gâcher ma soirée. Je croise Estro, il doit connaitre la victoire d'Eric, je lui annonce seulement celle de François, ça ne le fait pas du tout marrer, il fait carrément la gueule et me dit qu'il sera dès demain chez Medecin pour... rejoindre le maquis et organiser la résistance (ou quelque chose comme ça). Je croirai longtemps avoir été temoin d'un départ de carrière...en fait de ce que j'ai appris depuis, il était depuis un petit moment déjà un peu en place!
Retour au camion, ah oui, je n'y pensais plus, il y a l'autre camé de Charles Henri qui m'attend avec son cylindre en papier plein d'herbe à chat, ''Cheval faut kti passe!''. J'ai promis, j'assume! et me voila allongé sur le canapé de la caravane et train de tirer sur sa saleté qui m'arrache le gueule! c'est raide, je fais pourtant attention à respecter les consignes et je reste bien en pause, mais je ne vois rien venir, ça ne me fait aucun effet si bien qu'une fois tout le papier cramé, je taquine CH et lui demande s'il n'a pas récupéré son foin dans le panier de la tondeuse. Je ne sais pas si ça l'a vexé mais il m'en refile une autre moitié...Ah là ptit gars, c'est plus pareil!! il y a tout qui se brouille! je ne connais pas trop ces sensations, je ne sais pas si ça va bien me plaire... le temps passe un peu et je me retrouve au resto avec Luchi, Nieto, Saul et leurs équipes, ça fait du monde dont une bonne partie va se marrer en voyant ma tronche un peu explosée...Même si le gros de l'attaque est un peu passée, je suis complètement à l'ouest, je rigole de n'importe quoi et je ne me rapellerai pas de tout de cette soirée, paraît qu'en plus j'ai un peu picolé. Le lendemain matin, le brouillard n'est pas complètement levé quand j'arrive à l'aéroport et que je vois dans la gazetta qu' Eric, pour le bordel avant le départ, a été déclassé...il faudra quelques semaines pour récupérer son classement mais finalement quelle importance..à coté de tout ce qu'on a gagné, de ce que j'ai découvert et de cette soirée du 10 mai 81!!
En fait, ça deviendra la coutume de fumailller après une victoire...à condition bien sûr que ce soit avec des potes, avec modération ET dans un pays où on a le droit de le faire!! Heureusement on ne gagnera pas tous les dimanches, j'espère que les différents pilotes du team ne l'auront pas fait exprès rien que pour me sauver de l'abîme!!
Et puis j'allais oublier... Il va sans dire que toute non-ressemblance avec des personnes ayant existé est fortuite, d'ailleurs un des personnages de ce récit a été soigneusement grimé..Ne cherchez pas, vu l'épaisseur du maquillage vous n'avez aucune chance de le reconnaître!!!!
Je vois ça en 81, retour d'un GP exotique, après une absence d'une quinzaine de jours nous atterrissons de très bonne heure à Roissy. Je dois ramener Eric chez lui, j'enfile mon ticket de parking dans la voleuse....900 balles ! Non mais elle est tarée cte bécane!! et Eric de me dire: Tu vas pas payer ça !, reprends ton ticket, je vais te montrer comment font les mecs normaux! Sincèrement, à ce moment-là, je n'ai pas trop de certitudes sur ce qu'il va me montrer mais je pense plutôt à un truc du genre baratin au préposé du côté de la guérite de sortie. On arrive à la voiture, putain la portière est ouverte! On m'a fauché le poste, et en plus le petit chapardeur rigolo m'a laissé bien en évidence un prospectus vantant une boîte qui fournit et pose des autoradios.. l'enfoiré!!! bien sûr que j'ai les boules, le petit clin d'oeil du petit voleur ne suffit pas à me calmer, en un parce que ce poste c'était un vrai souvenir d'Olive et en deux parce que ces brigands de propriétaires de parking te tapent un max et n'assument rien au niveau de la garde. Je leur en veux un peu, et j'ai encore un peu moins envie de les payer, me voila dangereusement plus à l'écoute des conseils de pousse à la faute. La voiture démarre, on monte doucement la rampe. De ce que j'ai compris il faut attendre une voiture, on arrive sur l'aire des guérites, il est tellement tôt que c'est désert. Comme un couillon j'écoute cette règle du jeu que je ne connaissais pas ! Il va falloir attendre au moins cinq bonnes minutes avant de voir arriver une petite mamie dans une toute petite bagnole. Je la colle et me retrouve donc juste derrière, à la même guérite, alors qu'il y en a au moins dix de libres. Mamie à du paumer son ticket parce que ça me donne l'impression de durer une éternité, je suis super mal à l'aise, je n'ai jamais tenté un truc pareil et je sens la merde qui se prépare...la barrière se lève, mamie démarre lentement, tendu comme un ballon prêt à péter je la colle à 15 mm maxi. Mon pare choc avant a à peine passé la barrière qu'un sifflet à roulette retentit et mamie, instantanément, plante les freins, j'ai beau lui crier par la fenêtre « allez y, c'est rien, c'est pas pour nous! » elle va vaguement bouger la tête, mais reste là. Le préposé, qui doit être un chef, arrive en gueulant, fait avancer un peu mamie, se plante devant ma voiture, regarde mon numéro et le note directement sur sa paume...Je lâche un litre d'adrénaline, j'ai la pompe qui prend des tours, et probablement le front qui perle, je me vois déjà au poste, pas encore avec les pinces, mais l'avenir semble s'assombrir sévère! D'autant que le mec me hurle après comme si j'avais essayé de lui piquer son larfeuille. Et maintenant il crie à ses collègues d'appeler les flics. Il me demande de reculer, la barrière est relevée, la piste est libre sauf qu'il est juste devant. Je recule doucement en me retournant et en faisant semblant de regarder derrière, j'y met tellement de réalisme que j'en ai mal aux yeux de le surveiller avec la tête dans l'autre sens...pousse toi bordel, pousse toi, me croit-il sincère dans ma manoeuvre? Toujours est-il que cet écorché se déplace un peu sur le côté, je tape le record du passe la première-embraye, incroyable le mec est si consciencieux qu'il s'accroche au montant de portière et s'arc-boute pour retenir la voiture...je vais le faire courir un peu, de plus en plus vite en lui conseillant d'abandonner avant le plat ventre, en fait il ne sait que gueuler et va quand même finir par lâcher avant de faire le drapeau mais quand même après certainement son record sur 20 m. Là j'enquille comme un barjot, ça siffle à roulette dans tous les sens. Le petit trou du cul assis à côté de moi saute sur son siège en tapant sur le tableau de bord, mais je ne rêve pas, en plus il se marre! J'attaque comme pour une course, je sors du parking, c'est la fuite...et l'autre nouille à côté, il saute toujours et rigole comme un bossu. Laoud il est à fond, il attrape l'autoroute au taquet, j'ai l'impression qu'on me court au cul, il me semble voir des giros, je ne lève pas le pied pendant au moins 15 bornes, double à droite, double à gauche, Eric regarde derrière en se foutant de moi, mais toujours en sautant et en rigolant. Je suis tellement excité que j'en tremble! De ma vie, j'avais jamais fait un truc aussi con, Cheval faut que tu reprennes la main, C'est Eric qui doit écouter tes conseils, pas le contraire. Je vais doucement me calmer, jeter Zébulon chez lui, rentrer à la maison, retrouver ma petite famille dont j'ai cru risquer d'être privé un moment, me calmer complètement, finir par sourire, mais quand même téléphoner à Florence C aperçue à l'aéroport, pour récupérer son justif de parking. Je ne sais pas ce que le mec avait noté sur sa main mais je n'entendrai jamais parler de lui!
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:54

1982
Grand prix de France 82 Nogaro, le paddock est petit, le circuit est assez cabossé, dès la première séance d'essais ça ronche dans les boxes. Les motos bougent beaucoup, même dans la ligne droite. En plus les concurrents craignent un incendie dans le paddock avec impossibilité de dégager vu l'enchevêtrement. Rapidement la fronde naît et on entend parler de grève. Ça ne fait pas trop mon affaire, ce circuit est plutôt à notre avantage, nos possibilités de réglages et nos essais privés nous ont permis de trouver un setting qui nous convient assez bien. Je peux comprendre le problème de sécurité pour les camions et les mobil-homes, mais j'ai plus de mal avec l'état du circuit qui ne me choque pas (ben oui forcément, vu que pour moi assis dans les boxes) ce n'est quand même pas un champ de mines, et l'état du circuit était connu. Finalement, à ce moment là, peu m'importent les raisons, même si ce n'est pas à mon avantage je suivrai, par solidarité pour le groupe, et peut-être aussi par rapport à Olivier qui croyait fort à la nécessité d'une force d'union (et qui, un peu pour cette raison, y avait laissé une moto officielle à Charade 73). Didier est plutôt de mon avis, pense que c'est con pour nous mais qu'il faut suivre le mouvement, Eric comme d'hab. est beaucoup plus tranché et carrément pour la grève. Il y avait probablement d'autres raisons dont je ne me rappelle plus, avec vraisemblablement un peu de passif avec la famille des organisateurs de GP qui en général, à cette époque, se foutaient souvent des pilotes et trouvaient régulièrement des raisons plus ou moins valables pour, ou refuser l'engagement, ou amputer les primes.
Le samedi, le mouvement s'intensifie, je ne sais plus qui mène la danse, mais bon, les séances sont bâclées, il n'y a pas d'issue possible, la grève est certaine et je préfère renvoyer le camion à la maison dès le samedi en fin d'après midi. On a de la "chance", on peut le dégager sans trop de difficultés.
Le camion est parti depuis près de trois heures quand Alain Pelane vient m'annoncer qu'il a eu au téléphone Monsieur Guiter, notre patron de chez Elf, que ce dernier ne reconnaît pas le bien-fondé de cette grève et que notre absence au départ de la course représenterait pour lui un manquement grave aux termes de notre contrat. Paf, dans le pif! Et bien je fais quoi moi maintenant ? Je tâte le terrain avec Pelane (Bubu tu ne rigoles pas s'il te plaît) qui n'est pas très rassurant avec la réaction probable de Guiter si on ne prend pas le départ, et qui m'avoue n'avoir aucune influence pour obtenir un peu d'indulgence! On discute encore un peu avec Didier, il n'y a pas de solution, il faut faire revenir le camion! A cette époque, pas de téléphone portable....Comment joindre Gilles, il faut à peu près huit heures pour faire Nogaro-La Prazerie, ça fait presque 4 heures qu'il est parti, aucune chance de le rattraper avec une voiture. Il faut trouver une solution pour le prévenir au moment où il le garera à la Prazerie.
Dimanche matin vers 10h le camion arrive, juste le temps de réviser, mettre des pneus. L'ambiance n'y est pas vraiment, je suis coincé. On va se retrouver un peu mouton noir, mais que puis-je faire? On a longtemps parlé avec Didier, on opte pour un départ en 350 avec une course la plus normale possible, autant y acquérir le max d'infos, mais pas de victoire, et un dernier tour montrant, au moins, un embryon de soutien au mouvement. La majorité des cadors ne prendra pas le départ, la grille est un peu clairsemée (mais vaut, en quantité, largement une grille de moto GP 2012). La course offrira quand même une belle baston entre Didier et Jean François Baldé, le dernier tour par contre ce sera un espèce de chassé-croisé montrant qu'aucun des deux ne veut gagner, la dernière ligne droite se fera pour les deux assis et non couchés, à s'épier et faire semblant, mais l'avance sur les poursuivants fond rapidement et Jean François, sur son circuit fétiche, « craquera », accélérera et passera le ligne en tête, Didier deux.
Jean François, aura à vivre pendant quelque temps des rapports frileux et des petites brimades de ses copains pilotes. Didier, de ce que je me souviens sera plus épargné, et moi, toute la saison j'aurai, présent à l'esprit, comme une faute, ces douze points un peu mal acquis qui me colleront sous les chaussures, faussant le championnat mais en revanche qui m'aideront à mieux digérer le dernier GP.....que je raconterai lors d'une prochaine rencontre!
Mercredi suivant, sur mon bureau, une belle lettre de François Guiter… Je me fais bien remonter les bretelles. Il n'est pas dupe de la mascarade, ne comprend pas la motivation, me reproche de ne pas jouer le jeu….. Je garderai cette lettre longtemps sur mon bureau, comprenant bien, grâce à elle, combien un sponsor est différent d'un mécène. Elf, n'était pas là pour m'aider, mais finançait une saison qui devait en contre-partie, quelque part, valoriser son image. Chacun doit s'y retrouver, c'est un marché avec des obligations des deux côtés à ne pas transgresser sans accord préalable!!
Je le prendrai comme un avertissement, à ne pas oublier…et pourtant, dès l'année suivante…..
Fin de la saison 82. Nous ne sommes pas passé loin de la "globale victoire" en 350, un peu déçus de perdre sur multi pannes et chutes en tête, mais finalement sachant que le titre aurait été contesté par le GP de France .. La déception est plus digeste!
L'orientation de la saison 83 n'est pas si facile, c'est d'abord JCO qui me propose le team Sonauto, avec Marc Fontan et la possibilité de garder Didier de Radigués. La proposition est assez confortable, intéressante par l'ouverture à la 500 qui me tente beaucoup. Je suis un peu plus réticent en ce qui concerne Marc, non pas par doute sur ses capacités de pilote, je suis convaincu que c'est un super bon, mais par son entourage, et sa famille omniprésente. J'ai vu et entendu au cours de la saison passée la présence dans le box et les avis de son père sur des choix techniques...je me connais, je ne suis pas certain de pouvoir supporter des avis que je pense souvent pollués par l'affectif. Et je n'ai pas envie de passer mon temps à tenter de convaincre le papa, la maman, la fiancée et le clébard que j'ai même vu une fois assis sur la selle!! A noter que ce même problème se posera quelques années plus tard avec la famille Ruggia, alors que j'aurais bien aimé travailler avec Jean Philippe. Le père d'un pilote, trop présent, pour peu qu'il ait quelque vague notion technique a, par sa crédibilité naturelle, un avantage trop favorable au conflit et aux doutes du fils, c'est rapidement le bordel dans le team, sauf bien sûr, si le papa est Le responsable technique. Donc je parle de Sonauto avec Elf, Monsieur Guiter, grand manitou du pétrolier, pense qu'on doit rester "constructeur" et tenter le titre 250 en 83, s'aligne sur l'aspect économique et me promet les moyens de la 500 pour 84. Banco! , seulement voilà, si je n'ai rien promis à Jean Claude Olivier, j'ai quand même, peut-être, montré un peu trop d'intérêt... Je ne me sens pas trop à l'aise pour me défausser en direct et, de façon un peu faux-cul, je préfère envoyer Didier, moins mal à l'aise, expliquer notre position. En fait cette direction avec Elf satisfait autant Didier qui, à ce moment là, croit encore à une possibilité de titre, que moi, plus attiré par la conception et sa mise au point que par l'entretien et le peu de latitudes d'évolutions possibles, qui vont avec le "package" moto d'usine.... JCO me "battra un peu froid" pendant un an ou deux, mais restera néanmoins un interlocuteur d'exception.
Me voilà donc, avec les moyens de faire, théoriquement, une belle saison 250 et de commencer à préparer celle qui suivra en 500. Didier, de son côté, baratinera Jonhson et Honda pour obtenir de quoi faire quelques courses 500 dès cette année-là. Voilà donc l'explication de la présence d'une 500 sur la photo du team. En fait cette moto supplémentaire, même si elle a permis d'appréhender certains aspects liés à la classe, sera assez perturbante et peu utilisée, sauf pour des essais, et ne marquera aucun point au championnat.
Par contre, elle permettra à Alain Cueille, le chef-dessinateur-sculpteur, de travailler dès la mi-saison sur le proto 84, avec les premiers essais au Castelet au début de l'hiver. Ce premier proto, qu'on appellera "grand-mère" construit en ferraille à bourricot c'est à dire en tube classique. plus économique, plus facile à souder et à cintrer, autorisant des modifications sans hésitations ni regrets, permettra de valider les choix géométriques, et d'évoluer, un peu, dans la direction de ce que les premiers essais sembleront nous indiquer. Par contre, on aura intérêt à ne pas trop traîner dans cette phase de vérification et de mise au point car la date butoir de démarrage de construction des motos de course est fixée à mi-février pour le premier GP fin mars!!
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:54

1983
Pendant l'hiver qui précède la saison, le jeune Cheval, qu'est pas la moitié d'un con, se pose la question de savoir comment va réagir le moteur TZ à Kyalami en Afrique du Sud, puisque ce circuit est dans l'autre hémisphère mais surtout à 1500 m d'altitude.... quels sont les réglages spécifiques pour une pression atmosphérique si faible ?, et surtout y a t'il des modifs particulières permettant de diminuer la perte de puissance que va entraîner ce ''manque d'air''?. Sur ce coup là, j'ai du bol, je suis Elf, je bidouille régulièrement au centre de recherche à Lyon.. Il se trouve qu'il y a une cellule altitude permettant de tester les moteurs en basse pression, et il se trouve aussi que je suis maintenant bien pote avec Jean Claude Fayard, le chef local passionné, qui va donc se démerder de réserver des créneaux.
On va bien bosser, établir des courbes de réglages en fonction des pressions atmosphérique (avance, compression, gicleurs) et tester différentes configs moteur. Un calcul simple, du rapport puissance obtenue sur masse d'air, montrera qu'il n'y a pas d'augmentation de perte liée à un éventuel désaccord de l'ensemble. Finalement pas tellement de modifs spécifiques, juste des réglages particuliers et pas toujours dans le sens attendu. Un peu déçu de ne pas avoir trouvé 'La' modif permettant de mettre un tour au deuxième, mais quand même rassuré de ne pas avoir à découvrir les réglages sur place.
Il est temps maintenant de tout mettre en caisses, avec l'excitation que provoquent le début de saison et le départ pour l'autre bout du monde... Première fois de ma vie où je vais pouvoir vérifier les conneries qu'on raconte sur ''l'effet de Coriolis'' (d'accord, faut quand même être un peu dérangé du citron pour penser à ça avant de partir)
Arrivée à Jeburg, une nuit en ville avant d'aller à Kyalami, l'hôtel est sympa... le lendemain matin petit déj, on traîne un peu et puis je ne sais plus qui propose piscine... Des fois, au fond de moi, je me demande si on n'avait pas la belle vie!! Bon, mais faut quand même que je remonte tout seul chercher une serviette dans ma chambre. Ho pardon!, les deux petites blackettes, femmes de ménage, sont en train de roupiller par terre dans le milieu de la piaule, ça je n'avais jamais vu, elles se relèvent comme des ressorts, se confondent en excuses, je leur dis en rigolant ''No problem'' et je redescends piquer une tête et raconter le consciencieux des ménagères... On rigole, de l'avis général, vu ce qu'elles sont payées dans ce pays de l'apartheid, elles ont peut être raison de ne pas trop se forcer, en tout cas c'est pas à nous de juger... Un du tas lancera quand même, sûrement au deuxième degré ''t'es con, pour un truc comme ça, le silence ça se négocie'' … '' M'en fin tu sais bien que je suis un cérébral moi!!'' De toute façon, je n'ai rien à regretter, à cette époque, je ne connaissais pas le coup du déeska.
On a le temps de se balader un peu, mais jeudi arrive vite avec la mise en place. Vérif technique, nos motos démarrent sur deux mètres, alors que la majorité pousse comme des bœufs avant de trouver les réglages bas régime...ça me permet de faire un peu le kéké ou le savant... j'adore!! Pour nous les essais sont assez cool, le réglage moteur est pratiquement terminé dès la première séance et on a tout notre temps, pour se concentrer sur la mise au point de la partie cycle... pas si simple sur ce circuit assez cabossé. Finalement, pour nous, ce ne sera pas si mal... On se tapera la pôle, et à la course, le record du tour et les deux premières places... On ne va pas se plaindre!, bien qu'on aurait pu faire un peu mieux, parce que Thierry Espié, avec le troisième Cheval, ne fera que 11 ou 12, handicapé par un problème de roulement de roue qui se balade dans son logement.
Retour à ''Kyalami hôtel'', c'est quand même le panard... Je suis là, assis dans un transat, à siroter un verre de je ne sais plus quoi (mais qui casse bien) en discutant avec Didier de l'arrivée mouvementée. Je regarde d'un œil distrait ceux qui de l'autre côté de la piscine jouent au ping-pong, la balle tombe à l'eau, Benoît le mécano associé de Gilles Chaintron se penche, évidemment un farceur le pousse... Et je vois toujours avec mon oeil distrait et peut-être aussi un peu embué, notre Benoît qui mouline avec les bras, pousse des petits cris, disparaît avant de resurgir, et recommence... Tout le monde autour semble rigoler jusqu'à ce qu'un hollandais local saute le rejoindre et nous le ressorte cramoisi, toussant comme un tubard, les yeux exorbités... Ce malheureux ne savait pas nager et était en train de se noyer sous le regard de tout le monde!! Il n'aurait plus manqué que ça, qu'on en paume un dans la piscine... Avec tout ça l'heure tourne, je n'ai même pas fini mon verre que c'est déjà l'heure de l'apéro, Benoît a retrouvé son souffle mais semble encore un peu tendu. Le garçon qui nous sert tente de nous taper un tee-shirt, ce qui évidemment est accordé mais, après réflexion du donneur, en échange de je ne sais pas trop quoi qui-est-autorisé-dans-ce-pays-mais-pas-chez-nous. D'accord, d'accord, nous dit le jeune black qui court chercher sa monnaie d'échange... Vu le paquet qu'il rapporte dans les deux minutes, ça ne devait pas traîner loin ni coûter cher. Apparemment, ça se fume vu qu'il y en a un qui propose à Benoît de tenter ce remède spécial-réveil-noyé... De ce que je me souviens, le passage direct du fond de la piscine à la sustentation n'est pas si réussi... ya de la couleur, ya du chant, ya des blagues à la con, mais il y a aussi un peu de vomi et comme il y en a d'autres qui tentent l'expérience sans expérience, on aura droit à un joli panel de réactions... Tout ça reste ''assez gai'', comme dirait un Belge... Ben, ça valait quand même le coup de venir, non?

Cette anecdote elle est un peu pourrie, mais c'est de la faute de celui qui a parlé du chibre de Jo. Moi, elle ne me fait pas du tout marrer, je vous la refile uniquement sous la pression des Thierry, Hubert,et autres délurés, (Jo pour les non avertis, c'est un des mécanos du team en 83)...
C'est vrai que le Jo était équipé d'un pic à volaille d'une taille peu ordinaire, il en était tellement fier qu'il se passait rarement plus de deux jours sans que toute l'équipe (et les environs) ne profite de l'apparition de cette merveille. Tour à tour, soit il en démontrait la solidité en la frappant sur un coin de table tout en criant « ça, c'est pas du mou de veau! », soit il surprenait celui qui, inattentif et les mains dans le dos, se retrouvait avec la tiche du Jo dans la main. Ca pouvait se passer à l'atelier, mais aussi dans le paddock ou au resto. Il avait une vraie admiration pour ce truc que toute personne normale prendrait pour une erreur de la nature. Lui au contraire, tous les jours, la remerciait cette nature, surtout pour sa générosité. Moi, plus cérébral ou moins physique, je me serais plutôt posé la question : Mais où je vais ranger ce truc là quand je ne m'en sers pas!!.
Même si pour lui, le principal semblait d'en être le propriétaire, il reconnaissait quand même avoir envie d'en faire, comme il disait « profiter des gourmandes ».Seulement voilà, c'était pas forcément facile d'en trouver, même des affamées, qui ne s'enfuient pas en découvrant ce qui ressemblait plus à un assommoir à boeuf qu'à un robinet d'amour. Malgré cet écueil évident, Il avait réussi à en découvrir une, pas loin de l'atelier, peut être pas la plus belle, mais qui n'avait ni froid aux yeux ni, de ce que s'en souvient Yves, froid aux pattes!!
Je le revois encore, au retour de sa première visite coquine, avec ce sourire si reconnaissant et nous racontant une partie de ce qu'il avait réussi à faire. Croyant fermement que la puissance de l'homme s'exprime en décibels, Jo se vantait pour ce coup là d'en avoir arraché plus de cent en reconnaissance. Dis donc Jo, je ne me souviens plus, est ce bien elle qui t'a dit, en découvrant ta hernie de deux livres ''tout ça pour moi?.... Finalement je me demande si ça va pas me faire un peu trop!''
Un dimanche soir, au resto après un GP, mais je ne sais plus lequel, Jo peut être fatigué, n'a sorti son monstre qu'une seule fois, et de façon assez discrète, pour tapoter sur l'épaule de Guy Delfosse. Le pauvre, croyant que quelqu'un l'appelle, tourne la tête un peu vite et se prend un coup de bite en plein pif. Catherine X, qui vient de temps en temps nous soutenir, à l'autre bout de la table n'a rien vu et voudrait bien découvrir ce dont elle n'a qu'entendu parler « dis donc Jo, je ne l'ai jamais vu ton truc exceptionnel » Jo sensible à cet intérêt inattendu, s'exécute immédiatement, monte sur la table, tombe le bénard et le calbute d'un seul geste et arbore la quincaillerie complète avec le sourire du mec certain de l'effet et des exclamations qui vont venir avec...hélas le coup a été un peu préparé, personne ne pipe un mot, sauf Catherine qui lance « c'est tout.... ben il n'y a pas de quoi en faire une histoire, j'en ai déjà vu des plus belles! » La tronche de Jo d'un seul coup se décompose, il vérifie s'il n'aurait rien perdu en route, remonte slip et pantalon toujours d'un seul geste ( ce qui est quand même plus difficile dans ce sens là) et se rassoit. Pendant quelques instants, ses repères s'effacent, le monde semble s'écrouler. Catherine sympa, ressent la détresse et va rapidement le rassurer en convenant que l'ensemble présenté est à la fois impressionnant, admirable, et mériterait probablement le Guinness, le sourire revient, la soirée se terminera comme d'hab en rigolades. Jo profitera du retour de bonne humeur pour nous représenter l'ensemble complet, et ne rangera définitivement le tout qu'après les Ho!, Ha!, Elle est belle! Elle est grosse quand même!!Y reste du sang pour alimenter le boîtier?...,
Jo c'est sûr, mérite d'être gravé sur la stèle des figures, anciens combattants des GP. Mécano consciencieux, il avait en plus un vrai sens d'équipe.
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:55

1984
Je n'ai pas trop de certitudes concernant l'année je pense que c'est 84?
Un jeune ingénieur autrichien, un peu émule de Harald Bartol, a dessiné un moteur 250 à distributeurs rotatifs, sur une base qui globalement reprend une géométrie d'ensemble du TZ, et même carrément la boîte de vitesse, mais qui reste néanmoins un vrai moteur original.
Il est sponsoré par une grosse boîte autrichienne qui l'aide donc financièrement mais qui l'aide aussi au niveau des moyens humains indispensables, et de l'organisation "conduite et réalisation du projet".
Ce concepteur s'appelle Thibor Focco, il arrive un jour à la maison avec deux "mecs-de-chez-BEKO" pour me proposer un deal …Je fais le châssis qui va avec ce moteur, on met dessus un pilote qui me convient, et je participe au développement et à la mise au point à la fois du moteur et de l'ensemble moteur-châssis.
J'ai toujours un peu regretté de ne pas avoir fait un moteur complet, le Thibor à plutôt une bonne bouille, les motivations de Beko me semblent "crédibles" et, pour tout arranger, j'ai sous le coude un pilote particulièrement adapté à cette tâche, au ressenti souvent bien exprimé, capable de pédaler, pas casse-couilles, qui connaît ma façon de travailler, qui bosse de façon autonome et qui a, avec son frère, confiance dans mes diags et dans mes remèdes….. Sincèrement je pense que, pour avancer sur un projet comme ça , Thierry Espié est une espèce d'idéal.
Toutes les parties sont satisfaites, donc ça démarre. Le moteur ayant un volume semblable au Yamaha TZ de 80, il est facile de le mettre dans notre châssis sans grandes modifs. Le travail le plus important concerne le carénage au niveau des carburateurs. Les distributeurs rotatifs imposent les carbus en bout de vilebrequin, ce qui élargit beaucoup l'ensemble moteur, d'autant qu'il faut rajouter suffisamment d'espace pour ne pas perturber le flux d'air d'admission. Au total, ce n'est pas transparent, c'est pratiquement deux fois plus large... c'est moche, mais ce n'est pas un réel problème.
Quand on reçoit le moteur, il a déjà été mis au point et développé, pour partie... ce n'est pas un boulet, il reste du boulot, mais ça paraît être une assez bonne base. Bartol, a fait avant un moteur assez semblable avec des résultats assez bons.
On va beaucoup travailler au banc, améliorer sensiblement les perfs, mais pas suffisamment... la saison commence, Thierry a un peu de mal, le moteur n'est pas très brillant, irrégulier, difficile à régler. Beaucoup de vibrations parasites au niveau des carbus, qui font mousser l'essence dans les cuves, on limitera la casse sans supprimer le problème malgré de nouveaux équilibrages vilo, du plomb sur les carbus, de l'anti-mousse dans le mélange etc.
…. Quelques mois après la saison, alors que nous ne travaillons plus ensemble, bien qu'étant restés en contact....
Un matin, devant la porte de l'atelier, le camion de Thibor qui trône avec une caravane au cul! Il a dû arriver pendant la nuit, il émerge vers 10h, me retrouve dans l'atelier, il n'était pas prévu qu'il passe, il m'explique qu'il part passer quelques jours de vacance en Bretagne avec son équipe, sa route passant si près qu'il s'arrête pour faire coucou. Je savais qu'il voulait un peu changer de métier, son salaire d'ingénieur ne lui convenait pas, par contre à ce moment là, je ne savais pas ce qu'il voulait faire. J'ai un grand doute quand je vois entrer ses trois copines, qu'il me présente et qui voudraient profiter du vestiaire pour se doucher et se préparer. No problèmo, faites comme chez vous. Seulement voilà, les trois nénettes se marrent avec de grands éclats, la porte n'est pas vraiment fermée. Le plus curieux du team qui n'est pas non plus le plus timide, tente une excursion aux toilettes qu'on atteint en traversant le vestiaire. Il va revenir quelques minutes plus tard, excité comme un vieux poux et prévenant le reste de l'équipe que deux des trois belles sont à moitié à poil, qu'elles n'ont pas l'air farouches, que la porte de la douche est ouverte... qu'il n'a pas osé y jeter vraiment un œil, mais qu'il est presque sûr.....D'un seul coup, (pourquoi, je ne saurais pas le dire) toute l'équipe est prise en même temps d'une violente envie de pisser et défilera un à un dans un vestiaire que le nouveau décor, proposé par Thibor, semble émerveiller ou émoustiller . Sauf un, sans déc, je vous le donne dans le mille! He ben le gars Cheval qui, bloqué dans le banc, pour montrer à Thibor des résultats d'essais qui l'intéresse, n'a rien vu ni du manège, ni du décor...Par moment la vie de responsable de team est bien décevante voir frustrante...Saloperie de métier!!
La saison démarre pour Thierry de façon un peu difficile, le moteur qui pourtant ne donne pas au banc des résultats ridicules est compliqué à régler, irrégulier, il n'offre pas non plus, les avantages de souplesse que normalement ce type de distribution procure. Thierry est un peu dans les choux, et navigue hors points entre 10 et 15. La saison est commencée, je suis à fond (voir un peu plus) sur le développement de la 500, j'ai donné tout ce que je pouvais cet hiver pour ce 250, mais maintenant ce gros trois cylindre Honda, et toute la ferraille que j'ai mis autour, occupe ma cervelle avec un égoïsme rare, je n'arrive pas à apporter la moindre aide. La Cheval-Beko ne progresse pas vraiment, les résultats non plus, Thierry s'inquiète de son futur et préfère remettre un Yam dans sa moto. Je ne peux qu'approuver son choix et je le soutiens d'autant plus facilement que Beko n'a finalement pas si bien assumé que ça, son rôle dans l'évolutif prévu.
Moteur changé… perfs, points, moral, sourire revenus. La saison se termine moins mal qu'elle a commencé, avec des résultats corrects mais pas suffisamment bons pour bien sauver sa saison. Pour l'année suivante, il aura un peu de mal à trouver des sponsors, c'est peut être un peu à cause de ça, que je lui louerai-pti-prix une 500 mémére pour 85.
Thibor qui a bien suivi la saison, ne nous en veut pas, il a compris qu'on avait poussé au maximum de ce que l'on pouvait, et surtout savait faire. On gardera contact, c'est pour ça qu'il passera quelques mois plus tard avec sa femme, sa fille et ses copines. Je le reverrai encore une fois où il m'apprendra qu'il a définitivement abandonné son métier d'ingénieur motoriste. Il s'est lancé dans un métier tordu, en plus il fait du culturisme, il a doublé de poids, tellement gonflé qu'au restaurant il n'arrive pas à se plier, pour ramasser son morceau de Camembert, et ne trouvera pas d'autre solution que d'appuyer dessus avec son pied, pour pouvoir le récupérer en soulevant la jambe, une fois le bout de fromton collé sous la semelle….J'y crois pas…surtout qu'il va le bouffer...C'est malin un ingénieur! Quelques années plus tard, j'aurai quelques nouvelles par un journaliste allemand….. Mais je ne le reverrai jamais.

Notre première saison 500 se déroule plus ou moins bien : plus, parce que la moto et son pilote sont plutôt dans le coup, moins parce que, on prend techniquement pas mal de risques et on a, en retour, pas mal de casses, mais c'est un choix clairement établi avant le début de saison. Tous les trois, Elf, Didier et moi préférions risquer de casser dans les dix plutôt que finir dans les vingt...un peu de panache que diable dans ce monde de calculs!
Depuis le GP d'Afrique du Sud et notre début de course un peu inattendu, Mister Ogouma, grand boss du HRC, me salue quand on se croise, toujours souriant, et me montre son pouce quand Didier a fait une belle prestation, mais à ce moment là on ne s'est jamais parlé.
Nous voilà donc à Assen, huitième GP. Aux deux grands prix précédents, France et Yougo, on a fait 6.... en France juste derrière Sheene et en Yougo juste devant lui. Ce n'est pas la meilleure saison de Barry, mais moi ça me botte bien qu'on se retrouve un peu en bagarre avec une figure pareille.
La course hollandaise? Je n'ai pas de souvenir, et je ne trouve rien sur le ''GP résults'' rouge. J'imagine qu'on a pété un truc. Honda lui a fait un et deux avec Mamola et Roche, mais Lawson au championnat a de l'avance et ça va être difficile pour Honda de remporter la timbale.
La course étant finie, je me balade un peu dans le paddock, quand je vois Mister Ogouma en maillot de corps, devant un robinet ouvert, en train de se passer de la flotte sur la nuque et les épaules, il me semble disponible, je vais vers lui et entame la discute. Il parle un anglais simple...ça tombe bien, parce que le mien est peut-être un peu plus riche, mais seulement pour les blagues et les cochonneries. On échange des banalités. Il est particulièrement chaleureux, donc je me lâche un peu et d'un coup, une idée me passe dans la tête, évidement spontanée, et je me surprends à lui dire : ça va pas être facile pour Spencer ou Mamola, il faudrait nous intercaler entre eux et Lawson. Il fronce les sourcils, me regarde, pause cinq ou dix secondes... et me sort ''why not' 'se marre, incline la tête et se tire en me saluant avec la main. Merde raté.. De toute façon faut pas rêver, ça ne doit pas trop les botter un châssis différent. Balade terminée, retour au camion, je raconte à Didier ma rencontre et l'échange, quelque part dans ma Ford intérieure j'espère un peu des pièces... why not, why not, ça veut dire quoi en japonais? Merde on verra bien, faut que je rentre à la casa.
Dimanche, un peu de repos et lundi matin dans mon bureau, un truc qui me fout sur le cul! un telex de why not et surtout de la traduc...rdv à Gent en Gelbique au HRC, mardi matin avec DDR.
Evidemment, on n'est pas en retard, on nous fait rentrer dans une pièce avec une grande table et autour une petite dizaine de jaunes présidés par Ogouma, qui nous présente, et me demande de façon un peu surprenante ''pourquoi venez-vous?'' J'ai une petite hésitation et je refais mon petit baratin, en mieux. Je ne comprends pas bien si c'est du protocole nippon, mais ils jacassent entre eux, deux ou quatre minutes, et un du tas (je ne sais plus le quel, il me semble qu'il était jaune avec les cheveux raides et noirs) se lève, va au tableau papier et gribouille un moteur 3 cylindre dans un cadre tubulaire, qui ressemble quand même un peu au nôtre, et nous explique que le système ATAK, d'échappement variable, présent sur le moteur ''d'usine'', est commandé par une biellette qui va toucher, Là, sur notre cadre!! J'y crois pas!! Un moteur officiel dans un cadre Cheval! (La surprise cache un peu la question. « Ben comment tu sais ça toi, que ça va toucher là? ») Un autre de la troupe va nous expliquer que pour ce problème de biellette, il peut nous proposer une modif, mais qui n'aura pas été validée, ou de ne pas mettre d'atak sur un des trois cylindres, ce qui ne fait perdre que très peu de puissance. J'opte immédiatement évidemment pour la deuxième solution. Un autre enfin, (qu'on appellera plus tard poisson rouge) va nous expliquer comment il propose de procéder. Il nous apportera le moteur le jeudi, on devra le monter nous même dans la moto, c'est Honda qui se chargera de le régler et de toutes les éventuelles opérations de maintenance moteur, à nous de gérer les opérations ''partie cycle'' Le moteur devra leur être rendu après la course..... Si vous êtes d'accord, vous signez là! ... Si je vous dis que j'ai demandé trois jours de réflexions..... vous me croyez? Ben moi non plus!
En ressortant de cette antenne européenne du HRC, je ressens la même chose qu'après une victoire en GP, la fatigue de tension de la course en moins. Un mélange de pure joie, de sentiment un peu bêta d'être un instant le maître du monde, et plein d'autres trucs inavouables dont l'envie furtive de faire un bec à Ogouma. Je ne retourne pas à La Prazerie, je crois d'ailleurs que le camion n'était pas rentré, les essais sont après demain, je téléphone juste pour donner La nouvelle à la maison, et je passe les deux jours à Bruxelles avec Didier.
Jeudi, dans le paddock de Spa, c'est un peu fébrile sous l'auvent du team Elf Jonhson Cheval, trois motos sont prêtes, mais la quatrième sans moteur a ses petites chaussures devant la caisse à outils et semble attendre le p'tit bonhomme rouge avec sa barbe blanche.... vous y croyez encore vous au traîneau? Oh Putain, l'enfoiré, je me suis gouré, c'est pas aujourd'hui qu'il passe!!
Nous sommes donc jeudi après-midi, le guetteur nous crie ''ya deux zigs tout jaunes qui viennent par ici avec une caisse alu'' branle-bas de combat... Effectivement quelques secondes après arrivent ''poisson rouge'' et un de ses collègues avec une superbe caisse alu et dedans un moteur trois cylindres qui paraît neuf. Je ne sais plus pourquoi ce petit (par la taille) ingénieur s'est fait baptiser comme ça par Marc Lajara, probablement une vague ressemblance physique, de quel bout? je ne me rappelle pas!
Pendant que Gilles Chaintron, aidé de je ne sais plus qui, installe la merveille dans le cadre, le p'tit moitié jaune moitié rouge, nous explique les différences de comportement entre les versions moteurs avec courbes et relevés à l'appui. Ensuite Ogouma passe pour voir si tout va bien. Effectivement la biellette atack du bas ne pouvait pas passer sauf gros tortillage, mais tout le reste va bien et le soir après les vérifs techniques, l'engin est enfermé dans le camion....manquerait plus qu'on nous le pique..
Les essais de vendredi et de samedi ne vont pas être simples. Le staff Honda passe après chaque séance pour faire la map du moteur. Normalement, on n'a pas accès au moteur.... c'est sicret.., je n'ose pas trop regarder ce qu'il y a dedans, quand il est déculassé pour vérifier la carb. A ce moment là, je rêve d'avoir les yeux asynchrones comme les caméléons, avec mon œil visible par poisson rouge rivé sur le réglage de fourche et l'autre fouinant dans le cylindre.
Le moteur n'est pourtant pas beaucoup plus puissant, mais la moto ne le supporte pas bien, il faut revoir tout le setting, les trois premières séances, notre moto semi-usine n'arrive pas à faire les temps de la cheval stock avec le moteur compé-client à peine amélioré. Le moteur ''à torcher tout le monde''semble pourtant bien fonctionner, mais Didier,vu le paquet de défauts de comportement de la partie cycle, sort de chaque virage comme un mauvais et ne peut même pas garantir l'efficacité du moteur, un comble!! J'en parle avec poisson rouge, qui va chercher Ogouma, ce dernier devant mon doute demande qu'on sorte le moteur pour le remplacer par un autre.... nouvelle belle caisse alu, et changement de bouilleur pour la dernière séance d'essais... Hélas, rien de mieux de ce côté, on a quand même progressé en adaptation des réglages, avec des temps à peu près semblables pour les deux motos en fin de séance, mais une place de merde sur la grille. Je vais passer une nuit blanche entre le samedi et le dimanche, révisant tout ce que je connais qui pourrait me faire comprendre le problème. Départ de la course, Didier réussit plutôt son coup, mais dans le raidillon, 300 m après le départ, je vois de la fumée qui sort de derrière sa moto, Radis est en position assise, tout le monde le passe, c'est niqué. Il va rentrer au box.... la roue arrière est légèrement de travers, le pneu frotte sur le tirant de frein arrière, l'excentrique de tension de chaîne a glissé; Cheval tire sa tronche des très mauvais jours. Une heure après la course Ogouma passe au camion, Poisson rouge a dû lui dire ce qui c'est passé, il parle de la malchance, nous remercie chaleureusement pour l'aide que nous lui avons apportée... Pour moi c'est trop, je pige rien, je craque et file me réfugier dans la chambre du camion, complètement défait qu'il est Cheval...foirer une chance pareille !. Didier reste seul avec le Boss du HRC et me dira, une heure plus tard quand je ressortirai apaisé, en fait Ogouma est venu pour nous proposer un moteur pour Silverstone... les remerciements, c'était pas pour se foutre de ta gueule, on participe à leur effort de course..avec ou sans succès...merci, c'est la culture jap!
Maintenant, il faut analyser les problèmes techniques et les résoudre, on a presque un mois avant Silverstone, c'est largement suffisant. Pour améliorer la sortie en accel, on va opter pour réduire l'entraxe SdB axe de bras et rallonger d'autant le bras oscillant. Et en ce qui concerne le glissement de l'excentrique d'axe de roue, comme on ne sait pas bien si c'est un problème de couple de serrage ou de graisse sur la noix, on va opter pour une solution de trouillard :ceinture et bretelles!!, dégraissage, augmentation du couple de serrage et une biellette réglable sur la noix... Pan! Diag et ordonnance vite fait...ya plus qu'à! Cueille, la balle est dans ton camp, fais pas le fainéant...T'as juste le temps!! (d'un autre côté, vu que je n'ai pas besoin de travailler au banc moteur, je vais pouvoir lui donner un coup de main)
Au fond de moi, je ne suis pas tout à fait remis de ce caca, on a raté le championnat en 82 pour des conneries du même niveau...Je pensais qu'on était guéri...hé bien que dalle! Nous voilà encore en train de patauger pour des couilles à deux sous.
C'est pas le moment de se lamenter, l'amélioration de l'organisation, on y pensera un peu plus tard, pour l'instant faut surtout bosser ...On gratte bien, on modifie au moins deux motos, et nous voilà prêts pour une visite chez les rosbifs.... Jeudi, même cinéma, poisson rouge, caisse alu, moteur tout beau avec un atack en moins, Gilles avec ''je ne sais plus qui'' pour l'installer dans la partie cycle dernière version, et poisson rouge qui m'explique que les belles caisses en alu, c'est parce que les moteurs repartent toujours au Japon pour être refaits, rodés et validés au banc avant de revenir à Gent...( heureusement qu'on n'a pas ça à payer pense grippe-sous du team Cheval )
Ogouma va aussi passer, et je vais en profiter pour lui montrer qu'on est pas des fainéants et qu'on a refait un bras oscillant plus long et modifié sérieusement un châssis. Ohgolo! Va t'il me dire, visiblement surpris, probablement même plus que j'ai cru puisqu'il reviendra, un peu plus tard, accompagné d'un autre de la même couleur, mais que je ne connais pas.
Je rigole, mais j'ai l'impression qu' Ogouma lui refait le même baratin que le mien, sauf que dans cette version j'y pige plus rien. Tous les deux hochent la tête sans arrêt pour ponctuer chaque fin de phrase, à la japonaise, et toujours de bas en haut...J'ai l'impression que c'est plutôt bon signe pour moi...une seule fois je verrai celui que je ne connais pas hocher à l'horizontale... Ogouma lui a t' il demandé ''et ça on l'a?''ou '' tu crois qu'il va nous niquer avec ses modifs à la con?''.
En tout cas, les essais se passent assez bien, deuxième temps!, la course se passe pas trop mal non plus. On est plutôt dans le coup...enfin surtout jusqu'au dernier tour... parce que, alors que la place de quatre semble assurée... la chaîne en profite pour s'éclipser... Radis rentre à pied...Cheval refait encore la gueule.... Ogouma revient nous remercier... nous repropose un moteur pour la Suède... qu'on accepte avec joie... Mais putain, pourquoi Jésus n'est pas un peu avec moi? Je vais finir par changer de religion s'il ne fait pas un petit effort!!!!
retour dans le passé, GP d'Angleterre 1984... le moteur d'usine dans une Cheval!!!....ça marche ou ça marche pas ??? en tout cas, on vient de péter la chaine dans le dernier tour!
Le résultat de Silverstone ne me laissera pas, à proprement parlé, de souvenirs inoubliables, mais c'est quand même moins triste que celui de Belgique. C'est notre première année en 500, ce n'est pas la classe la plus simple, je reste toujours convaincu qu'il est plus difficile et plus ''valorisant'' de casser dans les cinq que de finir à coup sûr dans les quinze. Péter la chaîne dans le dernier tour... faut quand même être chatté!! (Même si ça profite surtout à Virginio qui nous pique la place du poireau).
Le GP de Suède étant huit jours après, on n'aura pas le temps de faire grand chose d'autre, que de noyer cette déception dans je ne sais plus quelle occupation.
Toujours aussi perspicace, Laoud va décider de changer de marque de chaine... Au diable les varices, tans pis si faut la payer! Ce sera la seule modif prévue pour ce prochain GP!
Déjà jeudi...caisse...rouge....Gilles....Ogouma... Ah! j'allais oublier, si je ne sais pas comment se dit Cheval en japonais, je sais ce que veut dire ''oki tchimbo''. C'est Taténo qui me l'a appris, ça veut dire ''petite quéquette''. Après s'être fait coincé parla farce d'Olive et ses petits mots à la con pour demander son chemin, il a voulu se venger, le Taténo, en l'écrivant sur la carte d'identité d'Olive, à signe particulier.. Ce qui n'a pas du tout fait rire notre pilote préféré parce qu'il l'avait écrit, bien sûr en français, mais surtout au stylo à bille. Moi, par contre, je vais bien le retenir et je m'en servirai de temps en temps, et presque toujours en faisant semblant (comme un faux cul que je suis) de ne pas savoir ce que ça veut dire. Je le dirai donc, ce jour là, pour la première fois à Ogouma avec un mouvement de la main invitant à rentrer, comme si je lui disais welcome. Ogouma pensant que je me trompais me fait un non non avec la main, en l'appuyant avec la tête, la forme des yeux et de la bouche en tube......un peu comme ça et se penche vers moi pour me dire un truc rapidement et tout bas...commence à m'expliquer, puis visiblement, ou ne trouvant pas les mots anglais ou trop gêné par sa culture qui ne doit pas autoriser de parler de ce petit bout de peau ... abandonne, et en souriant me fait comprendre qu'il ne faut pas dire ça!! Évidemment que Cheval ça le fait encore plus rigoler et que je vais lui ressortir régulièrement... avec différentes définitions jusqu'à ce qu'il comprenne que c'est une taquinerie.
Essais de vendredi et samedi, la moto marche bien, Didier aussi, mais on est très ''limite'' avec les freins carbone, ça chauffe trop, on crame deux fois les joints des pistons de pince, Didier doit faire un demi tour, sans freiner, pour refroidir un peu pince et disque avant de rentrer aux box, et nous de balancer un peu de flotte dessus avant que la chaleur ne diffuse trop. Cette année là, avec les jantes de 16 pouces, on ne peut pas passer un disque de plus de 300mm, c'est un peu juste. On n'a pas non plus un système de refroidissement assez efficace, je propose à Didier, pour la course de remettre de l'acier.... Il n'en veut pas.... je ne peux pas non plus certifier que ça ne va pas passer avec le carbone.. On va essayer de tout bien chiader le montage. Superbe course, un paquet de quatre ou cinq en tête... Didier prend plusieurs fois le commandement, puis recule bizarrement pendant quelques tours, et reprend la tête et ...rentre au box!!! Le disque a cramé, normalement il fait10mm d'épais, il n'en fait plus que trois!!! Il a fondu... excès de température! Un truc comme ''jamais deux sans trois'' me dira Ogouma. Putain de saloperie, c'était quand même sympa ces semi-vacances avec le staff Honda en coup de main. Vu la pauvreté de nos prestations, je ne me vois pas insister encore. Je n'ose pas le dire à Ogouma, mais j'en parle, avant de partir, à poisson rouge. En plus, cette succession de pâtés n'arrange pas mes affaires... J'ai l'impression que ça met un peu de tension dans le team... Je vois comme une merde pousser dans le milieu de la carrée.
Quinze jours plus tard, on est en Italie, je ne sais plus quelles modifs on a fait sur la moto, probablement seulement travaillé sur le refroidissement du frein.. C'est le jeudi du dernier grand prix... Poisson rouge passe nous voir pour vérifier si on a besoin de rien, je confirme mon désir de ne pas leur fusiller un dernier moteur... il me dit qu'ils s'en foutent vu que de toutes façons c'est fini pour cette version. Je sais que je suis un peu con, mais je n'ai pas à proprement parlé le moral en érection, je reste sur ma position et essaie de me concentrer sur cette dernière épreuve.
Les essais vont bien se passer, je ne sais plus quelle place Didier obtient sur la grille, mais le début de la course sera de très bon niveau. Didier restera quelque temps dans le groupe des cinq premiers, puis restera longtemps avec Lawson, avec des freinages intéressants. Eddie a déjà son titre, il n'est probablement pas au maxi absolu, mais le rythme est bon et Didier ne lâchera prise qu'en vue de l'arrivée pour finir cinq. Finalement, lui et moi, assez content de finir la saison sur autre chose qu'une panne. La place de neuf, au classement final du championnat, n'est pas transcendante, mais vu le nombre de casses et vu que c'est notre première année, ça ne me parait pas ridicule et à ce moment là je pense, qu'avec un peu plus d'expérience et de travail, on devrait pouvoir obtenir des résultats intéressants.
Reste qu'au premier grand prix de l'année à Kyalami, on a fait Quatre, et qu'au dernier, en bossant toute la saison comme des mules, on ne fait ''que'' cinq!! Est ce vraiment un progrès et est ce vraiment bon signe?!
Pour la clôture de la saison 84.
Nous devons maintenant faire les choix pour 85. Le retenu peut surprendre, et pour le comprendre, il faut reposer l'ambiance et le décor.

Depuis le début de la saison, une casserole me colle aux fesses... au GP italien 84 (?) un journaliste du Monde est venu passer trois ou quatre jours avec nous pour observer et faire un papier. Il était même resté avec nous, à la plage le lundi après le GP. Il était assez sympa, rigolait et intégrait bien le groupe, je m'en étais fait un pote et on discutait de tout... Je n'ai pas fait assez gaffe, trop parlé... En fait il n'était pas copain avec le boss de Elf, à qui il reprochait de le prendre de trop haut.. Je me rappelle qu'il disait le croiser souvent aux GP de formule 1 et prenait très mal le fait que Guiter lui serrait la main du bout des doigts, d'une main qui ne lâchait pas le chrono... il lui faisait le coup à chaque fois, et ça le gonflait!! Cet enfoiré va sortir un papier sur deux colonnes, dans le Monde, où je critique Elf et où il me fait dire des trucs complètement sortis du contexte, très exagérés... mais avec hélas, probablement un petit fond de vrai. Évidemment, je l'appelle et ce trouduc me répond qu'il n'a pas pensé que ça pourrait me faire du tort, mais que de toute façon Guiter est une tache et que c'était surtout lui qu'il visait... Merci mon gars, t'es bien sympa!! C'est moi qui fait le gourdin pour taper sur Guiter.... J'ai donc eu droit, en retour, à une note du boss, pas trop dure.... mais claire!
Début de la saison 84, on a bien défini la philo de cette première année 500, on jouera la perf et le panache, il faut assimiler le plus vite possible cette classe. Ce n'est pas en restant dans la deuxième partie du classement avec des motos stock qu'on peut apprendre quelque chose... On tente, si on casse tout, il sera temps de trier le bon du mauvais et de ne retenir que ce qui marche pour l'année suivante.
Être performant, c'est un travail difficile, qui impose dans un premier temps des prises de risque. Être fiable, c'est un autre travail, plus lié à l'organisation, mais dont les règles ne s'appliquent efficacement qu'avec du matériel moins ''évolutif''.
Depuis la mi-saison, j'entendais régulièrement des commentaires sur la répartition des responsabilités de nos résultats.. Est-ce la Cheval qui marche ou Radis qui est surdoué?... Je connais bien cette musique, c'était déjà comme ça en 82. La presse française, et en particulier MJ, soutient affectueusement le cocorico, Les Belges, de leur coté, trouveraient ça plutôt injuste et une bonne partie pense que c'est surtout Didier qui fait le résultat.
Moi, sincèrement, je m'en bats un peu les p'tis cailloux, d'autant que je ne pense pas qu'un classement de ce type puisse être productif pour le team. Toute la saison, je ferai plutôt celui qui n'entend pas ces commentaires, pensant d'ailleurs que Didier n'y est pas trop sensible. Pourtant, j'ai entendu plusieurs fois des journalistes (belges) me critiquer sévèrement suite à des pannes, et en particulier la panne de frein de Suède dont Didier porte pourtant une part de responsabilité. Didier s'est aussi un peu mis sur le dos cette saison... Je ne peux pas porter le chapeau pour toutes nos misères!
Un bon mois après la fin de saison, j'apprends par la bande (un peu avant l'annonce officielle) que Radis irait chez Rosset, ce dernier récupérerait du même coup pilote et sponsors... Lahoud, je me demande si tu ne t'es pas fait un peu niquer sur ce coup là!! J'avais pressenti des difficultés, mais je n'avais rien vu des nombreuses tractations qui ont certainement précédé cette ''félonie''. Je ferais une longue lettre à Monsieur Guiter pour l'honneur, il me répondra de façon plutôt sympa, bien que je pense que toute son argumentation soit plus dictée par un souci diplomatique que par l'exposition des vraies raisons... bien sûr que ça me fait un peu chier... un peu plus qu'un peu? Oui probablement même pas mal plus!! Mais bon, c'est comme ça. Après tout, j'ai bien profité de mon travail avec Elf, j'ai appris plein de trucs; ils ont toujours été réglos, même si je pense un schouïa qu'il n'y a pas, dans cette éjection, un vrai respect de la philo de départ. Je ne peux pas leur en vouloir de penser que leur intérêt s'éloigne du mien! Même aujourd'hui, quand je peux, j'achète encore mon essence chez Elf!!
Didier, ça me gêne un peu plus, j'imagine qu'il a été plus sensible que je croyais au sentiment de sa communauté. De toute façon, c'est trop tard maintenant pour tenter quoi que ce soit, en plus s'il a perdu confiance, ça ne servira à rien... Mais c'est aussi trop tard pour trouver une autre solution financière puisque je perds du même coup et Elf et Johnson. Il y a bien Pernod qui m'a fait du pied... leur faire une moto et la suivre avec Baldé, Onda et Estro, c'est peut être pas mal.. why not?
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:56

1985
Me voilà viré de chez Elf, la pilule est amère, j'ai l'impression qu'il y a des faux culs qui ont bien œuvré.... mais bon, paraît que business is business, faut s'y faire!!
J'ai surtout les boules d'être obligé d'arrêter la 500, l'effort consenti (avec grand plaisir) me paraissait prometteur... arrêter et tout balancer au tas me paraissait un peu dommage. Heureusement j'avais en secours, une proposition de travail avec Pernod. Leur faire une moto, en quatre exemplaires, autour de leur moteur, et suivre la mise au point. Les pilotes seraient Jean François Baldé et Jacky Onda. Le team manageur serait.... Christian Estrosi...glup!
Je dis glup... parce que le futur de Christian rend le sujet un peu chaud... Il m'a semblé comprendre qu'il ne faisait pas forcément l'unanimité... Je crains donc un peu la mise à feu du topic. La saison n'a pas été très longue, tout devrait être résumé en deux ou trois posts... Marc, il va falloir surveiller tes petits voyous et tenir ton seau d'eau prêt, au cas où!.
Fin de l'année 84, quand il faut que je me décide pour la saison 85, j'ai des atomes crochus avec Jean François Baldé, on a fait une saison sympa ensemble en 83. Je ne connais pas Jacky Onda qui est nouveau, mais le premier contact m'a plu. J'ai déjà travaillé avec Christian Estrosi, qui a piloté mes motos après l'accident de Michel Rougerie et ça c'est bien passé... plus d'ailleurs au niveau humain que sportif. Le moteur Pernod a plutôt bonne réputation, je n'ai pas de lien avec Bidalot avec qui je n'ai que très peu parlé, mais Thierry et Yves Espié, qui ont beaucoup bossé avec lui, n'ont jamais tari d'éloges à son sujet...Sincèrement à ce moment là j'y crois, et je pense qu'on va pouvoir faire un petit carton!
Le moteur Pernod est de géométrie assez proche du Yam... et du Beko! On a fait un essai fin 84 pour une course inter à Nogaro avec Baldé sur sa Cheval de 83 équipée d'un moteur Pernod... Il a gagné, effectivement ça ne prouve pas grand-chose, parce que ce n'est pas un GP et que Baldé à Nogaro c'est comme Rossi à Barcelone, Laoud à la Prazerie ou Guilleux je ne sais plus où... Mais ça a au moins l'avantage de donner confiance.
Avec Jean-François, le courant passe bien, c'est probablement lui qui a poussé ou conseillé à Pernod de tenter la partie cycle Chevallier, pensant que ça pourrait peut-être résoudre les problèmes qu'il a rencontrés la saison passée ( Baldé a fait la saison 84 sur la Pernod, finissant 10 au championnat, sans grand panache, mais quand même avec une très belle place de 4 à Silverstone).
En ce qui concerne mon sentiment ou mon rapport avec Estrosi, revenons en 81 après l'accident de Michel, c'est Pernod, à ce moment là, qui me ''confie'' Christian pour finir la saison. Je ne sais même pas si c'est lui qui a demandé à venir, mais en tout cas, du contrat qui nous lie, il ne me doit rien. Il aura pourtant un comportement assez étonnant pour un pilote, que je vous relate, vite fait, en deux anecdotes. Premier grand prix avec nous à Assen, Christian démarre des stands pour une séance d'essais, s'arrête avant l'entrée sur la piste, regarde dans le carénage et se retourne vers nous... Je cavale vers lui et il me dit tout bas ''le pignon de sortie de boîte est tombé!!!'' à ce moment là un journaliste arrive et demande ''what's happen?'' Christian lui répondra, probablement dans un souci de protection du team, ''rien, rien, j'ai oublié un truc au box, faut que j'y retourne'' et je le pousserai en marche arrière, avec un peu de reconnaissance pour cette attention envers l'amour-propre du mécano fautif. Et puis un autre détail, qui n'est pas si détail que ça!!. comme je l'ai déjà dit, Estro par rapport à sa disposition des motos, ne me doit rien puisque je suis en contrat directement avec Pernod pour la participation aux GP. Pourtant, à chaque Grand Prix ensemble, après la course, il m'invite à le suivre dans le camion, il a en main la ''liasse'' de sa prime, la partage en deux tas égaux et m'en donne un... A cette époque les primes d'arrivées n'étaient pas énormes, mais rien ne l'obligeait à le faire et je n'ai jamais travaillé avec aucun autre pilote qui l'ait fait.... Normal qu'après ces détails de comportement je puisse voir, plutôt d'un bon œil, une saison qui s'ouvre avec lui!!...Je vais donc connaître Estro comme ''pilote-de-Cheval'' avant de le connaître comme ''patron-de-Cheval''.
Eh bien voilà, c'est signé!! On va rapidement (surtout Alain Cueille) faire quatre motos... super mimis... comme sur les photos de tonton. Mon contrat, outre la fourniture de ces ''merveilles'', réclame ma présence sur les circuits pour l'évolution éventuelle et la mise au point, un autre petit budget est dégagé pour travailler au banc, chez moi, sur le comportement moteur pour l'adapter au mieux à ce que je pense indispensable pour nos parties cycles. Avec tout ça, on devrait empaler non!.......... Non? ( L'auteur s'excuse de l'interruption momentanée du son (pour ceux qui lisent tout haut) et de l'image. Il reprend son souffle et revient le plus rapidement possible)

On est Hiver 85.. on prépare la saison 250 Pernod.

Le travail au banc, pour le moteur, a commencé assez tard, il va dans un premier temps consister à essayer de comprendre à quoi il réagit, comment il est équilibré, quels sont les paramètres les plus influents... Le problème, c'est qu'il n'y a aucun apport possible de l'ancienne équipe. Bidalot n'a pas l'air ''enchanté'' de la tournure Laoud... Le moins qu'on puisse dire, c'est que tout ce petit monde, n'est pas très bavard... je dirais même plus... finalement non, je le pense mais je ne le dirais pas!!

J'ai donc beaucoup de mal avec ce moteur que je n'arrive pas à régler et faire marcher correctement, il vibre beaucoup et comme le BEKO il me pose des problèmes de mousse dans les cuves. Les carters ne sont pas neufs, ils y en a d'autres qu'on retrouve sur des factures mais qui sont planqués on ne sait où, on n'arrive pas à remettre la main dessus... tant qu'on ne les retrouve pas, il faudra faire avec ce qu'on a. On a en plus un peu récupéré l'enfant en vrac, beaucoup de pièces de configuration différentes, les bonnes avec les mauvaises... faut faire le tri, et pour le faire il faut les tester.. c'est un peu long et le mois de mars, comme tous les ans, arrive un peu trop vite.
Nous voilà déjà en Afrique du sud, l'ambiance est assez bonne. Je me souviens, bien que ça n'ait pas beaucoup d'intérêt, que mon statut de ''chef'' me donne droit (comme souvent dans les grosses boîtes) à des repas plus ''meilleurs'' que les ''pas-chefs''... Mais moi je ne bouffe pas tout seul, donc à chaque repas du soir à l'hôtel, je me tape une langouste pour la refiler et en faire profiter ''c'est-à-qui-le-tour''. Christian, retenu par d'autres soucis, n'est pas là... Il m'a laissé les clefs, mais il y a quand même XXX pour représenter Pernod. C'est donc le premier GP, ni Jean François ni Jacky ne se plaignent de grand chose... c'est seulement pas très efficace... les essais sont moyens, sans brio ni catas, la course sera de même facture... ''somme toute et néanmoins'' très en deçà des espoirs de début d'année et des résultats de 83, mais bon, ce n'est pas non plus une catastrophe absolue... septième...
Le soir après la course, on tire un peu le nez avec JF, la fête sera un peu terne...même la zézette de Jo semble faire un peu la gueule et restera planquée. On discutera pas mal pendant le voyage de retour pour essayer de fixer un axe de recherche et de travail. Côté partie-cycle, on doit pouvoir faire un peu mieux en affinant les réglages, il y a aussi des améliorations dans la forme de selle qui le gêne un peu pour se déplacer, mais le problème d'efficacité ne semble pas venir de là. Le moteur paraît ''tracter'', il est assez souple...trop? Reste un mois plein avant le prochain GP pour tenter de réagir.
Pendant le mois, on va bosser comme d'hab... comme des mules, enfin je dis des mules, je devrais peut-être dire des ânes vu qu'en Espagne, Jean François en pleine défonce finira... Dix! (un mois de travail, trois places de perdues, c'est pas bien payé!) Je ne suis même pas certain d'être au meilleur niveau de ce qu'a donné ce moteur, d'un autre côté, il est maintenant assez ancien et n'a jamais été, à proprement parlé, un foudre de guerre... Je n'ai même pas de courbes de puissance de sa ''belle'' époque pour étalonner notre travail!
La seule victoire de la Pernod avec Jacques Bolle date de 83, à Silverstone qui est plus un circuit d'aspi qu'un circuit moteur. Circuit qui récompense souvent le plus malin. Un seul autre podium en 82 avec Espié en Allemagne... Palmarès qui n'est pas non plus la signature d'un moteur d'exception.
Mais, on est bien d'accord, ça ne me défausse pas, ni au niveau de la qualité de notre travail, ni au niveau de l'opinion que je devais avoir de moi-même pour penser être capable de démontrer...
Ce nouveau résultat espagnol, me gêne un peu et ébranle mes certitudes, mais pas mon désir de continuer à travailler... Donc ça continue à fumer du coté du banc moteur. Tout (ou presque) y passe, modifs de pots, modifs de disques rotatifs, modifs de cylindres, de culasses... Au moins, c'est super au niveau stabilité!, pas le moindre poil de babine de cheval! Je ne vais strictement rien trouver de mieux!!. Les résultats ne vont donc pas vraiment progresser. Allemagne puis Italie, je ne me souviens pas de ce qui se passe, mais on n'est ni dans les points ni dans les dix (ce qui à l'époque, est somme toute assez normal). A ce moment je conclus que quelque chose doit m'échapper dans la distribution rotative et je décide de tenter l'admission à clapet. Re boulot ''comme des mules'' modifs carters, usinages, tests au banc.. Presque, mais pas tout à fait prêts pour l'Autriche, ou Baldé, comme un sale gosse, en profite pour ne pas encore marquer de point. Et enfin Yougo où il va finir, il me semble, 12. Moi je trouve ça plutôt prometteur, vu les seuls trois jours de développements d'un truc très nouveau... Mais non! Retour à la Prazerie, la nouvelle tombe... Dissolution et arrêt du team!... Oh ben merde!!!.... LSAPN
Ben oui, forcément, faut quand même conclure avec Pernod-Estro-Mouillot-Bidalot-Hemard-Speed 06-MBK.
Donc, sans explications, et sans que je sache vraiment à l'instigation de qui, la saison s'arrête net, point final!!! Sauf qu'il reste quand même un peu de factures... Dit doucement Cheval, en levant le doigt.
Et là, commence le parcours du combattant avec partie de cache-cache... Pas facile de s'y retrouver... c'est officiellement de la faute à personne... c'est aussi apparemment à l'autre de payer... Mais c'est que Laoud finit par trouver ça qu'à moitié drôle...
Tout ça traine dans le temps, quand je me rends compte que dans cette partie de billard, c'est moi qui fais la balle, je vais quand même voir un avocat pas trop loin de chez moi, dans un premier temps, simplement pour pouvoir estimer quelles sont mes chances de récupérer quelques francs.... chez lui c'est 5000 balles avant de discuter.... liste des papiers nécessaires... retour chez maître Machin... Re 5000 balles juste pour lire ce que j'ai apporté et inventer un nouvelle demande... Hé bien quand j'y retourne pour la troisième fois avec ce que je crois être enfin le dossier complet c'est encore 5000 balles avec encore la demande d'un truc introuvable! Je ne dirais pas qu'à ce moment là un doute m'habite, parce qu' en fait je n'ai plus de doute et je me surprendrai à lâcher ''Non mais vous ne me prendriez pas pour un con par hasard, vous n'allez pas me taper 5000 balles à chaque fois que je viens vous serrer la louche, le mieux ça va être de me rendre l'ensemble du dossier''. J'aurais bien rajouté un nom de piaf tellement ça m'a foutu les boules, mais bon, ça me fera toujours 5000 balles de perdu en moins!
Avec toutes ces conneries, j'ai paumé du temps, Speed 06 (la boîte d'Estro) en a profité pour fondre les plombs, et je dois refaire toute la liasse de factures au nom de MBK... Je passe sur les détails de la réponse MBK... et je retente un RDV avec Hemard le patron de Pernod. Échange de courriers, et finalement il accepte de me recevoir pour un repas à la Pernoderie.
Je vais avoir droit à un repas de Vip, dans une petite salle à manger privée, on est quatre, Monsieur Hemard, deux autres 'Pernod' et moi, servis par une ''soubrette'' en noir avec petit tablier blanc... ça me rappelle quand j'étais môme, dans ce milieu un peu ''bourge''où j'ai été élevé, qu'on était aussi servi par une des ''gens de maison'' et que le jeu, entre Olivier et moi, consistait à tenter de la taquiner en lui pinçant les fesses... Ce fantasme du passé, à ce moment retient tellement mon esprit, que finalement c'est le seul souvenir que j'ai de ce repas à la Pernoderie, c'est dire si la discussion a dû être intéressante. Ah si! quand-même, à la fin du repas, pour conclure, Monsieur Hemard semble conscient du lien, au moins moral, entre sa société et mon engagement et me promettra de regarder le dossier de plus près... Pendant le voyage du retour à la maison, j'ai quand même un doute, je connaissais un peu l'ancien patron, Monsieur Cambournac, une vraie carrure, un noble de l'ancienne école, l'espèce en voie de disparition avec laquelle il n'est pas vraiment nécessaire de signer des contrats vu comme il transpire le respect de la parole donnée... La veste pour le successeur est-elle un peu grande?... Je n'en sais rien, mais toujours est-il que je n'aurai pas de nouvelles. J'aurai encore une fois un peu l'impression d'être à quatre pattes, avec derrière moi un mec qui me dit en me tordant l'oreille ''fais le cochon!''... Seulement voilà, 25 ans après, je ne sais toujours pas qui c'est... l'heureux profiteur!!!
J'aurais peut-être pu chercher une solution juridique, mais je ne me voyais pas tenter un procès avec Pernod... ne serait-ce que par respect pour son comportement après l'accident d'Olivier... Cette boîte avait été exemplaire, et particulièrement Michel Mouillot, dans leur soutien... J'ai fermé ma gueule, et pour la liasse de factures... je me suis assis dessus!!
A un moment, il faut aussi savoir tourner la page et ne pas perdre son temps, ni bloquer son esprit à courir derrière l'irrattrapable... je vais finir la ''saison 85'' avec un autre sponsor dont j'ai déjà parlé, j'ai nommé le grand, l'unique FMD!!

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l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Empty
MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:57

1987
Retour au début de l'année 87... c'est pas simple avec moi de suivre..mais c'est exprès, c'est pour empêcher de dormir. Y' a pas plus chiant que de voir le premier rang qui roupille... OK, pour ce coup ci, c'est mauvais exemple.. Mais, j'ai eu ça une fois lors d'une espèce de baratin devant tout un parterre d'étudiants, pour raconter une partie de l'aventure Voxan...Il y en avait deux, juste sous mon nez, dont la position des paupières me rappelait combien mon scénario devait être passionnant!
Donc la fin de saison 86 (qu'on verra plus tard ) sonne la fin de l'aventure 500 Cheval... Ce n'est pas qu'on a loupé ce championnat... C'est que nos élucubrations n'intéressent plus personne. Pour le sponsor, notre probabilité de progrès est trop mince, même moi je n'y crois pas trop... n'ayant pas dans nos tiroirs ''l'invention-à-rétamer-tout-ce-qui-bouge''. Par contre, il y a une ouverture avec Cagiva, qui voudrait bien un sponsor et deux pilotes. Ils ont envie de tenter Raymond Roche, ils l'ont déjà contacté... D'un autre côté, Didier 2Radis et son nouveau sponsor Bastos tenteraient bien ce coup! Une petite inquiétude pourtant, puisque Cagiva ne fait pas vraiment d'étincelles... En tout et pour tout, dans les deux dernières saisons, le team Italien n'a fait que deux fois dix et une fois 8. Jacques Lierneux, cervelle du binôme Bastos-Radis, pense que Lahoud, responsable technique, devrait pouvoir retenir les dérives italiennes et apporter des idées nouvelles, donc ni une ni deux, il propose à Cagiva des thunes en contre-partie de l'utilisation de Didier, de Raymond et de l'œil avec un petit bout de cervelle du Cheval désaoulé. Me voilà donc, avec l'acceptation des frères Castiglione, propulsé ''responsabile tecnico per due anni''... ça , ça pète bien!! Lahoud va pouvoir bomber le torse!!
On ne peut pas comprendre la philo et la façon de travailler de Cagiva si on ne connaît pas un minimum de son histoire.. Sans faire dans le détail, je vais juste donner deux ou trois aspects qui me paraissaient les plus significatifs.
Cagiva appartient aux deux frères Castiglione, Gianfranco, l'aîné, le ''patriarche'' qui gère toutes les sociétés du groupe, et le plus jeune, Claudio, qui semble plus remplir le rôle du ''protégé''. Riche famille italienne, Gianfranco me dira un jour ''notre père nous a laissé de quoi vivre 1000 ans!!''. Gianfranco est plus à Bologne, du côté de Ducati dont ils sont aussi propriétaires. Claudio lui, a son bureau à Varése, ''à la Cagiva'', il a l'air de n'avoir à s'occuper que de cette usine... Moi j'ai l'impression qu'il s'occupe surtout des secrétaires... et qu'il semble étonamment attiré par les moins moches!!. D'accord, ça c'est ce que me dit mon oeil pervers qui voit le mal partout. Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont tous les deux passionnés de sport moto.. comme le sont nombre d'Italiens. La course c'est..comment dire?... En tout cas, autre chose qu'en France! ça fait vraiment vibrer du monde et vibrer fort!! On retrouve d'ailleurs à la réception de chez 'Cagiva Corse' la fille de Pasolini... Je crois bien qu'elle pourrait faire n'importe quoi, sans risquer sa place, tellement le culte de son père est présent. Mais il n'y a pas qu'elle dans ce département, il y a aussi des anciens de la course qui font grâce à ça, par culture, partie de la famille comme ce chaudronnier qui faisait dans le temps les carénages en alu, il est maintenant à la retraite, mais il est là pratiquement tous les jours pour traîner ou proposer ses services. Il y a aussi les indéboulonnables comme Milani, qui est le chef d'atelier du département Course, et Mascheroni responsable moteur. Ces deux derniers, anciens d' Aermachi -harley-Davidson, se sont un peu occupé de Michel Rougerie. Quand j'arrive là dedans, j'ai l'impression d'étre plutôt bien accueilli, tous les anciens ont connu Olive, même si beaucoup ont déjà entendu parler de moi, je profite certainement aussi du respect du frère. Pour me mettre à l'aise, et peut-être me faire comprendre ''comment ici ça marche'' on va me parler des deux chefs-frangins, toujours avec un mélange savamment italien d'affection, de respect, d'admiration et comme pour ponctuer un peu, de dérision et de moquerie. J'aurai donc droit à des anecdotes que je recevrai comme des exemples de ce à quoi je peux m'attendre....
Quelques années plus tôt, le résultat d'une course avait été particulièrement mauvais, Gianfranco très en colère était, paraît-il, arrivé dans l'atelier en hurlant et traitant toute l'équipe de minables, toute l'assistance évidemment baisse la tête et ne pipe pas un mot... Le padré agacé par ce manque de réaction, qu'il prend peut être pour de l'indifférence, sort de sa poche un pétard et tire quatre ou cinq coups de feu vers le plafond.... puis, après avoir vérifié que tout le monde est bien planqué sous les établis, s'en retourne sans dire un mot!!
Une autre....Un dimanche, l'usine est vide, seul le frère aîné (toujours le même) bosse dans un bureau et son jeune fils se balade dans l'usine..On dit qu'il a repéré une mouche géante sur une fenêtre.. Il prend une pierre et tire la mouche... le gardien arrive et lui dit, probablement avec les précautions d'usage, qu'il ne faut pas faire comme ça.. Le padré entend ça, sort la tête par la fenêtre du bureau et dit au gardien '' Il est chez lui ici!! il fait ce qu'il veut! t'as rien à lui dire!!'' et de renchérir auprès de son fils '' montre lui...prends des cailloux et casse des vitres!!'' Paraît que le marmot à été trés obéissant sur ce coup là... plus que d'habitude!!
Pour ma part, je recevrai bien ces messages et tâcherai d'adapter, toute la saison à venir, mon comportement à ces particularités hiérarchiques....
Maintenant que je sais dans quel type d'environnement j'ai mis les pieds, il faut que je comprenne de quoi est composée l'équipe et qui fait quoi...
Le département compétition est dans un bâtiment attribué, on y trouve d'un côté le service vitesse et de l'autre le service pneus crampons avec Carlos Pernat à la com et Vitteven en chef.. Le pilote crampon, vu l'intérêt que je porte à cette discipline, je ne me souviens pas bien de son nom, seulement qu'il était nordique et il me semble suédois. Aucun lien entre les deux services, sauf avec Pernat qui, à l'opposé de Vitteven, est un vrai marrant. Carlos, en plus d'être un rigolo, nous aidera à arrondir les angles dans les moments un peu raides.
Au sommet de la vitesse, l'hydre à deux têtes Castiglione, puis après... en fait on ne sait pas bien, on trouve donc, un peu en vrac... Francis Batta qui fait team manager responsable des dépenses logistiques, au bureau d'étude Luigi Botta avec deux aides et enfin à l'atelier les deux anciens, Milani chef d'atelier et Mascheroni au moteur avec une équipe de cinq ou six mécanos. Visiblement, on n'est pas chez Yamaha... Ceci dit, l'équipe est réduite mais ne fabrique rien, tout est sous-traité, et là... Il y a du monde et en plus on est en Italie, autant dire qu'il n'y a qu'à demander et on obtient à peu près ce qu'on veut dans un temps record!! Ma première semaine à Varése va se passer plutôt bien, les deux frangins sont parfois un peu surprenants, mais plutôt sympas et assez cools. La motivation de toute l'équipe est très encourageante, j'ai vraiment l'impression qu'on peut y faire du bon boulot!!
Pourtant, un détail m'inquiète.. Milani était chef.. quand il me voit, il semble tordre un peu du nez. Dans cette nouvelle organisation, je dois lui demander, à lui, ce dont j'ai besoin, et c'est lui qui distribue le boulot... J'ai pas le sentiment que ma venue le botte vraiment... J'ai plus l'impression de marcher sur ses plates bandes, et très rapidement je me demande s'il ne pourrait pas avoir l'impression que je lui pique un peu la place.. On verra bien!
Un nouveau moteur est prévu, mais il n'est pas fini de dessiner, il est probable qu'il ne sera pas terminé pour le début de la prochaine saison. Il nous faut donc concevoir la nouvelle partie-cycle et faire l'analyse de l'ancienne afin de pouvoir lui envisager des améliorations pour le début de saison. Retour à La Prazerie avec la moto 86 pour des mesures de rigidité et vérifications de géométrie et de flexibilité, à faire chez nous avec notre outillage.
Je ne vais pas être plus emballé que ça des résultats de nos analyses... Cette moto n'est pas si mauvaise, et pourtant il y a tellement de points qui sont éloignés de ce que je croyais bien ou indispensables que ça remettra un peu en cause, ou en tous cas, relativisera une partie de mes certitudes. A ce moment de notre travail commun, je n'ai pas envie de remettre trop de choses en question sur cette ancienne moto... Même si je ne comprends pas bien son équilibre, elle est comme ça, je ne suis pas et je n'ai pas envie d'être la grande gueule qui a un avis sur tout. Pour la ''vieille guimbarde'' je proposerai donc seulement une petite évolution du train avant et une modif de suspension arrière. Par contre au niveau du look et de la surface frontale, il me semble qu'elle ressemble quand même beaucoup à une armoire normande et nous allons donc, en espérant que ça puisse servir aussi au prochain nouveau modèle, refaire le réservoir, le carénage, la selle, les radiateurs. Ha j'oubliais, puisqu'on parle du volume, on fera aussi une petite excursion du côté de la chasse aux kilos.. Parce que la gorette, en plus d'être un peu mastoque, fait aussi un peu de surpoids!
En parallèle de ce travail, que j'aurais bien voulu limiter un peu plus, il nous faut travailler sur la définition du prochain modèle. Cette tâche, à ce moment du projet, est un peu plus compliquée parce que le moteur n'est pas encore fini de dessiner et ce n'est pas très simple de concevoir ce qui devrait aller autour!! J'établirai quand même pour la future moto, un petit cahier des charges que j' appellerai plutôt, pour ne pas risquer de froisser, cahier de désirs, avec un funiculaire complet (position, en vue de côté, des points importants avec angle de fourche et déport de té) j'y ajouterai les valeurs de rigidité du bras oscillant, du châssis avec moteur et de l'ensemble complet. J'irai passer quelques jours à Varése pour ''vendre'' ces espoirs, avec en plus une courbe de flexibilité arrière précise.
C'est à ce moment là, en attendant que la définition du nouveau moteur avance, qu'on va ressortir le châssis de la grand mère 84 pour essayer d'y coincer le ''gros vieux moteur'' V4...J'aimerais bien valider mon ''cahier de désirs'' le plus rapidement possible. On va être obligé de couper le cadre... Hélas l'enfant se présente mal, et même avec des forceps.. Il est tros gros, trop haut, le PSB est peut être à un endroit rationnel.. Mais ce n'est pas là où ça m'arrange... On va bien pester un peu, mais rien ne va y faire et le châssis de mémé, incapable de s'adapter à ce ''plus gros que puissant'' va aller prendre un peu de repos sur le tas de ferraille en attendant que Nicotte et Gull lui proposent de nAprès avoir terminé tous ces travaux, présentation de la bestiole revue par toute l'équipe de La Prazerie. Vu l'accueil, j'ai de plus en plus de doutes quant à l'acceptation de ma position théorique par Milani... C'est qu'il a la critique facile le pépère! Il n'y a pas grand chose qu'il trouve utile dans nos modifs... Il a, comme dirait Gilles, déjà à cette époque probablement un problème pour avaler du cheval, qu'il soit au carbone, au poly ou au titane. Alors qu'à l'inverse tout semble bien se passer avec Botta et Mascheroni, qui prennent avec intérêt, les idées de finesse, les valeurs de rigidité et de flexibilité. Je sens de plus en plus que l'ancien pilote des années 60 risque de me casser les couilles pour une partie de la saison. A peu près dans les mêmes temps nous présenterons une maquette de châssis en bois pour le nouveau modèle. C'est d'ailleurs plutôt un principe, puisqu'on n'avait pas le dessin final du moteur et qu'on a laissé, sur ce projet, des possibilités d'adaptation à une géométrie moteur un peu différente. Là, rebelotte, Botta et Mascheroni regardent et écoutent les argumentations pendant que Mimi fait encore du nini... forcément,ce jour là, il y aura un petit accrochage avec Lahoud, que ça gave un peu de voir autant d'incapacité à seulement regarder avant de critiquer. Au concours des têtes de con, je peux aussi défendre ma place, j'en donnerai un aperçu, mais le soir j'aurai quand même un petit regret de m'être laissé un peu emporté... Avec ma grande gueule, j'ai l'impression d'avoir marché sur le bout d'un râteau, pour l'instant le manche n'est pas encore remonté, j'espère seulement à ce moment-là que ce n'est pas parce qu'il est en train de prendre de l'élan!!
Il y en a un autre dans l'équipe qui semble de l'avis du ''Mimi qu'est jamais jouasse'', il ne dit pas grand-chose, mais je vois bien à sa tronche de quel côté il penche. Le reste de l'équipe, heureusement, semble plutôt ouvert, de toute façon il faut bosser et je ne vois pas comment faire pour ramener Mimi et son suiveur à ma cause.
Je resterai une quinzaine de jours à Varése pour voir si tout se met bien en route. Avec Botta et Mascheroni ça se passe de mieux en mieux et j'ai vraiment plaisir à travailler avec eux. Mascheroni cherche vraiment à donner au moteur des caractéristiques de courbes de puissance que je souhaite et Botta a dessiné et lancé un prototypage de châssis pour vérifier si ce dimensionnement donne des résultats de rigidité conformes. Moi j'aurais bien fait un cadre en acier, mais cette solution ne leur plait pas trop, ni à l'équipe technique ni à la bi-direction. Je ne suis pas un accro de l'acier, mais je n'ai pas trop d'expérience de l'alu et il me semble plus difficile d'obtenir ce que je cherche avec ce matériau, sans passer par un ensemble plus gros. Pour limiter ce sur-volume que je crains et que les premiers tests semblent confirmer, je proposerai d'utiliser du carbone. J'ai à ce moment-là dans l'idée qu'on pourrait coller du carbone sur l'alu, emmailloter les parties qui réclament du raide. Avec un peu de réflexion et de tests, on pourrait probablement obtenir une partie des qualités de chacun. Le hic, c'est le manque de recul sur le collage et sa résistance dans le temps avec les variations thermiques liées à la proximité du moteur, les dilatations étant très différentes.
Mes deux acolytes italiens semblent assez ouverts, voir plus, et Mascheroni va me proposer de faire des tests de liens avec des ''collègues à lui'' de chez Agusta... Si ça c'est pas une bonne proposition!! Agusta, c'est à moitié l'armée, c'est à la pointe de toutes ces techniques... Seulement le problème c'est que les labos sont dans un quartier ''secret défense'' et que pour moi, étranger, c'est impossible. Après seulement quelques semaines on aura déjà des premiers résultats, avec même des éprouvettes avec directions de fibres différenciées. J'ai besoin de discuter avec les potes de mon nouveau pote et Mascheroni va me dire ''j'ai vu avec eux, tu vas pouvoir venir voir''. Le lendemain, nous voilà partis direction le labo... on retrouve ''le passeur'' dans un troquet, il me donne un pass avec un nom rital, une photo qui me ressemble et me dit ''si on te pose une question, t'es muet!''... On passe la guérite sans problèmes, le garde ne regarde même pas... Il se met à faire assez chaud depuis que je suis rentré dans le quartier ''interdit'', on passe devant une petite soufflerie subsonique, mais qui fait un rafoin d'enfer, avec une maquette d'avion de guerre, 1m50 d'envergure... un AMX? et l'autre qui me dit pour me rassurer c'est le projet du prochain....j'me rappelle plus, j'veux pas savoir... Lahoud en espion étranger (comme souvent les espions) s'il se fait coincer, c'est combien avec un bon avocat ? Puis on arrive dans l'atelier où ils testent nos cochonneries... En fait j'ai un peu de mal à me détendre, mais je vais quand même trouver la force d'écoute et de bavardage. Je ne vais pas provoquer inutilement les prolongations, mais nous repartirons avec les réponses qui me conviennent et la définition des prochains tests.
Ouf, mais l'Italie est quand même magique, les sports mécaniques y sont vraiment porteurs et ouvrent bien des portes, même des blindées... Des fois je me demande si avec la passion qui m'anime j'aurais pas eu plus de chance en naissant plus au sud... d'un autre côté j'aurais pu naître aussi à Gao ou Tombouctou, et là mon p'tit gars c'est pas toujours Grand-Prix!
J'ai un petit doute quant à la date exacte de mon déguisement en espion du dimanche... Ce serait bien, après le début de saison, donc je retourne au début du mois de mars. Le travail au banc à Varèse est assidu, mais ne permet pas d'obtenir des courbes qui me semblent bonnes, au niveau de la puissance j'ai le souvenir que les résultats sont rapidement assez bons, mais je crains que la relative violence du moteur n'entraîne des difficultés de mise au point pour le partie cycle. On fera une ou deux séances d'essais sur des circuits italiens, l'équipe d'intervention doit se rôder, Didier comme Raymond ont chacun leur mécano habituel plus un italien. Pour Raymond, ''l'habituel''c'est Philippe Michel de Toulon, et pour Didier c'est Thierry Bourjade de Brive. Il y aura aussi en permanence, en plus, deux ou trois purs Cagiva.
Au tout début de ces tests, il n'y a pas de rivalité ni entre les pilotes ni entre les mécanos, tout se passe plutôt bien. Je sens pourtant qu'il faut que je fasse attention avec Raymond, il me paraît clair qu'il craint mon passé avec Didier et le risque de préférence. Par culture Raymond semble toujours un peu sur la défensive, j'aurais beaucoup de mal à lui faire comprendre ou admettre que je suis un pur compétiteur et que je me fiche de celui qui gagne pourvu qu'on gagne!! Et comme en plus, pour l'instant, on ne risque pas trop de gagner... je n'ai vraiment aucune raison de lui glisser des cailloux dans les poches... Je pense qu'il me croit, mais je pense aussi qu'il ne peut pas s'empêcher de vérifier, au moins du coin de l'œil, s'il n'y a pas un petit parpaing qui traîne quelque part. Didier profite évidemment, au début, du fait que je le connais bien, que je comprends ce qu'il dit et que je sais le traduire très rapidement en valeur de mise au point... Avec Raymond, c'est forcément un peu plus compliqué, je n'ai jamais travaillé avec lui, je ne sais pas ce dont il a besoin, je ne sais pas non plus comment il exprime ses désirs ou ce qui le gêne, mais ça avance bien et j'aurai rapidement des avis d'adaptation à ses particularités de pilotage. Pendant ce temps là, la géométrie exter du nouveau moteur se termine, la mise aux cotes de notre proposition de cadre se fait rapidement, mais je ne sens pas vraiment d'enthousiasme.. ni pour finir les dessins de détail, ni pour réaliser les premiers tests de flexion. Le temps passe, le projet n'avance pas assez vite, si bien que le premier Gp au Japon arrive et l'équipe part du côté du Soleil Levant avant qu'on ait pu geler les derniers choix.
Là-bas, je ne me souviens pas de tout, mais c'est un circuit long et difficile avec des pilotes japonais qui le connaissent bien et qui veulent y faire des étincelles... Donc, autrement dit, on est un peu largué, les améliorations sur ces reliques, même faites avec amour l'hiver dernier, n'en ont pas fait des boulets de canon...Je comprends très vite, et je ne suis pas le seul, que c'est pas avec ça qu'on va souvent rapporter des fleurs. On a d'ailleurs beaucoup de mal à faire la carburation, on devra faire des aiguilles sur place en les mettant sur une perceuse électrique et en les ponçant avec du papier abrasif.. C'est qu'il n'y a pas tout ce qu'il faut dans nos boites de gicleurs Dell'Orto!! Didier, je ne sais plus ce qu'il a fait en course et Raymond je me rappelle qu'il a limité la casse en finissant dix.
En revenant au bercail italien, je sens tout de suite Luigi Botta mal à l'aise, il doit me montrer où il en est sur le projet... Je m'attends à une démo d'atelier, et en fait on va au BE où il me montre un projet de cadre, pratiquement finalisé, qui n'a rien à voir avec ce qu'on a proposé! C'est un cadre en Alu, périmétrique, qui ressemble à celui de l'année dernière. Il a, c'est vrai, une géométrie conforme à ma demande... Luigi me bafouille des explications plus ou moins vaseuses... Il me parle de réunions avec, entre autre, mon pote Mimi tête de pioche... Je me retiens, et je vais mettre 24 heures à réfléchir sur la réaction que je dois avoir.
Partagé entre l'envie d'envoyer chier tout ce petit monde, et le respect des pilotes et de mon contrat, je vais passer ces 24 heures à discuter avec un peu toute l'équipe, finalement, étonnamment, j'opterai pour avaler ma misère. En fait je prends cette décision parce que je dois reconnaître que, 1) notre propal n'était pas si super!, 2) ce nouveau cadre n'est probablement pas si mal, 3) après tout, je ne peux pas, non plus, imposer des solutions qui vont contre leur ''désir marketing''. Et 4) Je suis là pour essayer de faire avancer le Schmilblic, et pas pour foutre une merde d'amour propre. Mes problèmes d'égo, je les refous donc dans ma culotte et je vais tenter de ''faire avec''ce nouveau projet.
D'un seul coup, tout va aller beaucoup plus vite.. Quelques semaines après, on a les premiers cadres, les vérifs de rigidité sont assez encourageantes, il en manque un peu, surtout sur le bras oscillant, et c'est là, je pense, qu'on va chercher une amélioration avec la carbone. En parallèle on fera, les premiers bras en banane pour éviter les pots... Mais ce n'est pas une idée à moi..C'est un rital qui a pensé à ça, je ne sais plus lequel, mais c'était vraiment une idée super!!
Ce nouveau cadre ne peut pas rouler tant qu'on n'a pas le nouveau moteur, mais ce dernier ne tarde pas à être opérationnel. Je ne sais plus de quand datent les premiers tests, mais je me souviens du mal qu'on aura à le régler. On comprend très vite qu'on n'arrivera à rien avec ces carbus inadaptés et Mascheroni lancera très vite une commande Mikuni pour des rampes hors de prix... Mais qui ''marcheront'' du premier coup!!
Avec le recul, je pense que je n'aurais pas dû accepter que Milani reste en place intermédiaire, entre moi et le reste de l'équipe sur place. Dans cette position, il l'avait trop facile de me mettre ''des bâtons dans les trous''... Il va me faire chier toute la saison!! Quelque part, j'ai quand même pêché par excès de sureté de moi, je le trouvais tellement creux techniquement que je ne pensais pas que son argumentation résisterait longtemps à la mienne … J'ai été un peu couillon de ne pas réaliser que dans un pays aussi poussé par sa passion que l'Italie, le rationnel n'est pas toujours la notion la plus influente pour les choix politiques ou techniques. Ma diplomatie inhabituelle, qui pourrait paraître une qualité, va quand même se révéler limite ''bourdasserie''...C'est con, pour une fois que je faisais un effort!!
Toute la saison Cagiva, va se passer suivant cette même philosophie... Cheval propose, Cagiva dispose !! Et comme au service course l'ancien ''patron'' Mimi-tête-de-nœud fait un rejet sévère de tout ce qui est un peu différent de sa pensée limitée... ça va finir par me gonfler très fort, et je ne vais pas tarder à arrêter toute proposition d'évolution et seulement essayer de faire marcher le mieux possible ce qui existe. On arrivera quand même à des résultats en fin d'année assez encourageants, mais non sans mal et dans une ambiance pas bien joyeuse!
Je n'ai pas compris quelle était la justification d'une telle influence de Milani. C'est lui qui, à mon avis, a été le principal responsable de ce blocage d'ouverture à la ''différence''. Il profitait probablement d'une aura d'ancien pilote, assez forte en Italie.. Parce que du coté de la connaissance technique, il ne m'a pas convaincu et je n'avais pas non plus l'impression qu'il convainquait grand monde à l'usine... Il aura seulement suffit pour lui d'avoir la confiance des deux frères.
Donc pour faire simple, et me répéter un peu, il va souvent agir en douce mais va réussir à bien me les rompre toute la saison!!
Il y aura quand même des moments sympas et de franches rigolades. Avec aussi des découvertes comme ces allées sur circuit dans l'hélico Castiglione, agrémentées d'un peu de tension quand Claudio, qui n'a pas son permis, prend le manche et tente de nous faire un peu le grand huit avant que le pilote ne reprenne rapidement la main!! C'est vrai que ça frime bien d'arriver directement dans le paddock dans un tourbillon d'air qui ne peut échapper à personne!!
Francis Batta, à ce moment là, apprend son métier, moi je n'ai pas trop de problèmes avec lui, mais je remarque qu'il a de temps en temps des accrochages avec certains... un soir à la sortie d'un resto, je discute avec Raymond quand on entend des voix monter, ho ça à l'air de se chamailler, Raymond a juste le temps de me dire ''faut qu'il fasse gaffe Francis, s'il ne fait pas dans la diplomatie, va s'en prendre une!'' bim badaboum ! On n'a rien vu du pugilat... faut reconnaître que ça n'a pas fait un round complet, ça n'a même duré que quelques secondes et quand je me retourne, notre Francis est sur le dos, les pattes un peu recroquevillées, celles de devant comme celles de derrière... Il a bien les yeux ouverts, mais semble ne regarder nulle part... Il ne répond à rien, pourtant il a la bouche ouverte, d'ailleurs on y voit bien la fenêtre toute neuve qu'il vient de se faire offrir dans le milieu de la quenotterie du haut!! Il se réveillera avec la sirène des pompiers venus prendre soin de lui... team manager chez Cagiva ça peut aussi être dangereux!!
L'attaché de presse du team, c'est Jacques Potherat, on va bien se lier d'amitié, il m'aidera beaucoup à relativiser les mesquineries à l'Italienne et me poussera à mieux profiter des richesses des grandes villes du monde qu'on traverse. On visitera plein de choses ensemble, drôle, instruit, bien élevé, un peu vieille France, il apportera à tous les Grands Prix une touche particulière, soit dans le choix de l'hôtel soit dans le repérage d'une particularité locale.. Un resto, un quartier, un monument et même une fois, il me traînera dans un cimetière... Le cimetière juif de Prague!! Indescriptible, inoubliable.
De temps en temps il y a quand même des courses, bien que ce soit un peu exagéré, j'allais dire hélas! Je reste en fait, malgré tout, assez motivé pour faire le mieux possible, d'ailleurs ça se passe toujours aussi bien avec Botta et Mascheroni. Avec les frères mesgenoux ça me semble bien mais je commence à me demander s'ils ne me la font pas un peu faux-derches, parce que rien ne s'améliore dans le comportement des pro-Mimi qui me feront le coup des freins carbone, dont j'ai parlé il y a quelque temps, bloqueront le développement des collages de rigidité et commenceront les critiques à la con du genre ''si Cheval avait fait ça on aurait gagné deux places'' et blabla. Le nouveau moteur n'est pas vraiment fiable du premier coup, mais marche pas mal assez rapidement, Didier se tapera un record du tour en Autriche (je ne sais plus par quel miracle) puis Raymond fera 5 en Yougo, au tour de Didier de faire 6 à Assen et à Donington puis 8 en Suède … trois GP de suite blancs et enfin le Brésil avec une place de 4 pour Didier suivi par l'Argentine avec une place de 5 pour Raymond et une moto qui n'est peut être pas encore transcendante mais n'est plus ridicule! On n'a jamais pu avoir les deux motos à l'arrivée avec des points.. Mais le souvenir de cette fin de saison restera le dernier coup de fil que je recevrai de Claudio... Dimanche matin du GP du Brésil, il est cinq heures! Le téléphone sonne!
Pronto! Chevayé?
- si !
- é Claudio! La moto é troppo magra!
- Non mais tu te fous de moi! Il est cinq heures !
- Escusi... mais perché tu règles la moto si pauvre!
- Pourquoi tu dis ça? Elle est comme il faut, elle marche plutôt bien, elle n'a même jamais marché comme ça !
- Non Non, je te dis qu'elle est troppo magra!
- Et tu vois ça de Varéze? Si tu veux vérifier il faut que tu viennes sur place! (et je me retiens de lui rajouter gentiment vaffanculo)
Je couperai en douce la communication et ne décrocherai pas aux nouveaux appels, je ne reparlerai d'ailleurs avec Claudio que quelques années plus tard en le croisant par hasard sur un circuit, étonnamment il sera plutôt chaleureux et donnera l'impression d'être plutôt content de me revoir!!!??? Des fois les esprits italiens sont impénétrables.......
Didier, pendant le GP du Brésil, aura été plusieurs tours en baston avec Lawson qui viendra au box en discuter après la course. Je me souviens combien il aura été chaleureux( chaleureux avec Eddie, ça ne veut pas dire qu'il nous couvre de bisous) et combien il nous félicitera pour le travail accompli, reconnaissant même une supériorité de la Cagiva, permettant à Didier de faire ce que lui ne pouvait pas faire avec la yam, dans l'entrée de je ne sais plus quelle courbe rapide de ce circuit de Goïania…ça me consolera un peu des attaques parfois un peu lassantes, mais ça ne sera pas suffisant pour m'empêcher, après ce périple sud américain, de préférer raccrocher ma caisse à glingues ''spéciale GP''



Retour vers le futur...Sauf que ''la machine à Lahoud'', elle n'est pas d'une grande précision, et elle va un peu n'importe où, sans grande logique, la voilà ce coup-là qui nous pose fin juillet 1987, pas loin de Silverstone, dans un petit hôtel. Je suis à table avec Raymond Roche, il est de bonne heure, enfin pas trop, faut pas exagérer non plus...on n'est pas à l'usine! Petit déjeuner qui s'éternise un peu, tout le monde est parti au circuit. De l'équipe il ne reste que nous deux pour refaire un peu le monde, enfin le monde de chez Cagiva. On savait en début de saison que ce ne serait pas facile, ce n'est pas une cata absolue, mais on a quand même un peu de mal à finir les courses avec tous les morceaux, mais bon c'est comme qui dirait en demi-teinte!! Les problèmes de cette moto semblent plus souvent d'origine relationnelle que purement technique... magie de l'Italie!! Un des avantages, c'est que, comme ce n'est pas rigoureusement technique, ça permet de philosopher à l'infini... Ho Raymond, va peut être falloir y aller, on va finir par être pris par la nuit! En plus, faut que tu m'emmènes parce que je suis à pieds. Comme on est potes, Raymond est d'accord, mais doit monter dans sa chambre pour un coup de fil. OK je t'attends là! Sachant ce que durent en général les coups de fil de Raymond, j'en profite pour remonter à la mienne déposer ce qui risque de me gêner toute la journée.. Retour pour moi sur le divan, à côté de la réception, dans les 4 minutes maxi.. et je poireaute là au moins une demi-heure... Une vraie gonzesse ce Raymond! Au bout de trois quarts d'heure je me décide à appeler sa chambre.. Non seulement il ne veut pas répondre, mais en plus je découvre que sa clé est accrochée au clou derrière le réceptionniste. Putain de merde!( pardon, je sais que ce n'est pas bien de dire ça,...mais ça fait plus réaliste ) , Cheval, t'es baisé, t'as plus qu'a prendre un taxi!!
Quand j'arrive au paddock, on est pratiquement fin de matinée, il me semble que c'est le Thierry de Brives qui m'annonce en tortillant un peu du nez.. Putain (2°) Raymond a eu un carton, il s'est empiffré une caisse plein face sur la route, il est à l'hosto, un peu chiffonné, mais conscient. Et moi de répondre après encore un gros juron, ben ouais, j'ai vu vu une bagnole un peu ratatinée sur la route, vu l'état de la caisse,il doit être un peu cabossé notre Raymond. Dès le début de l'après midi, je vais filer à l'hosto avec Jacques ''Peau de rat''... En entrant dans la chambre, je vais avoir du mal à ne pas éclater de rire.. c'est que Raymond a la tronche de Coluche dans le film où il s'est fait piquer par un moustique, méconnaissable le Toulonnais, je n'ai jamais vu un mec aussi enflé, et en plus que d'un côté (ce qui permet de faire une comparaison précise). Il va nous raconter l'histoire.. d'abord, pour son coup de fil, il n'y avait personne donc il est redescendu tout de suite, ne me voyant pas, il a pensé que j'étais parti avec un autre. Sur la route, après un rond point, il a oublié de reprendre la gauche et au sommet de la côte, bardafouac dans le Godon qui venait en face!! Il est un peu inquiet, a mal un peu partout, ne ressemble plus à rien, mais il respire!... Il a quand même paumé une dent, une de devant, et quand il tente de sourire avec cette nouvelle fenêtre, au milieu de sa tronche asymétrique, ça devient quasi impossible de se retenir.
C'est pas le tout, mais il a laissé des trucs, dont les pass, dans la caisse et faut que j'aille les chercher.
Passage chez les keufs... Avec mon anglais de dernier de la classe je demande au premier casquetté que je vois ''where is the destroyed car near Towcester – near what? Kim dit! – Taoce'ter! réponds-je en m'appliquant un peu plus. Vu qu'il continue de me regarder avec ses yeux en trou de bite, je comprends bien qu'il ne sait pas où c'est. Je situe un peu mieux sur la carte au mur, et là le jeune homme s'exclame ''Haw! Taose'ter!'' Ah ouais mon accent n'est pas terrible? Mais y a pas idée non plus de ne pas écrire comme ça se prononce. Font pas trop d'efforts les grands Bretons, pour la peine, dans ma barbiche, je lui lancerai doucement ''ha ben oui, c'est normal que tu ne comprennes rien, ta casquette est trop petite, je suis sûr qu'elle te coupe la circulation!''… comme ça , je suis content, le sale môme a le dernier mot!
J'arrive au garage ….Ben mon cochon!, tu l'as bien modifiée... avec le moteur sur le siège passager, je suis bien content d'être remonté dans ma chambre et d'avoir loupé le crash-test. Le volant est tout tortillé, avec la garniture arrachée et les traces de dents... une idée m'effleure l'esprit.. il faut que je retrouve la quenotte pour la faire monter en pendentif... comme une griffe de tigre! Cheval avec une dent de Roche autour du cou ça va cracher super!! Je cherche partout, dans la garniture, sous les moquettes, dans le siège... impossible de mettre la main sur ce talisman unique!
Le lendemain Raymond repartira en vol sanitaire vers Toulon.. Le dentiste retrouvera la dent qui en fait ne s'était pas cassée mais s'était enfoncée dans le maxillaire supérieur.. un peu plus, il pouvait la récupérer en se mouchant! Tant pis pour moi.
Au moins aux essais, il ne cassera pas et ne pourra pas non plus se plaindre d'un problème quelconque. Pendant ce temps là, 2Radis fera des bons essais et finira la course 6.


Je pense qu'on est fin 1987, la saison chez Cagiva est finie. Saison un peu difficile avec Didier de Radiguès et Raymond Roche, mais pleine quand même de bons souvenirs. L'Italie est tellement surprenante et différente de la France dans sa passion du sport moto…
Je suis à Nogaro, je ne me souviens plus très bien à la demande de qui, (peut être la fédé), devant un parterre de jeunes passionnés, pilotes ou mécanos, pour leurs donner mon point de vue, et mes conseils, sur la préparation de leur matériel et tout ce que je peux apporter concernant la compétition moto.
Une journée super, ils sont tous très attentifs, et je découvre avec surprise ce que peut représenter un ostrogoth comme moi et son passé, pour des jeunes qui démarrent dans une activité que je suis sur le point de terminer. Et des vous par-ci, et des Monsieur Chevallier par-là…je ne suis pas très habitué, ça me gêne un peu, et ça me change des rapports plus directs et familiers dans les paddock. Faut que je m'y fasse, le temps passe, il y a maintenant, en plus, presque une génération d'écart, ça risque hélas de ne pas s'arranger !!
Toute la journée, j'explique, je raconte, je taquine, on rigole. Je ne sais pas si ça peut leur servir vraiment, mais je m'applique et j'ai un peu préparé mon topo avant de venir.
Fin d'aprem, repos! Les bouches se ferment et un des participants vient pour me parler et me demander s'il peut acheter une 500 Cheval. Je suis désolé mon vieux, mais je n'ai plus rien de complet, j'ai bien des pièces mais…. Il insiste, je ne vois pas trop la solution, mais je reconnais ne pas savoir exactement ce qui reste à la maison. Appelle-moi dans la semaine, je regarde ce que j'ai!
De retour à l'atelier, je vois Alain Cueille (chef de construction) on en parle, il n'y a que le châssis de la "grand-mère" (celui qui a été construit en premier pour les tests, mais qui marchait tellement bien qu'on l'a utilisé sur plusieurs GP)
Le problème, c'est qu'on s'en est servi en début de saison pour l'étude du châssis Cagiva, il a été coupé en deux pour essayer d'y placer le gros moteur 4 cylindres et voir ce qui gêne au niveau du plan, vu la différence d'échelle et le nombre de modifs nécessaires le projet est rapidement abandonné. On partira d'une feuille blanche et les morceaux de châssis sont jetés sur le tas de ferraille! (une honte jvoudis)
Comme on n'a pas de projet GP pour 88, AlainCueille va partir dans un mois et me dit qu'il a largement le temps de refaire ce châssis et de la remonter. Je vais voir Gilles Chaintron (chef des pièces) qui me dit, après avoir vérifié, qu'on a tout pour l'assembler sauf le carter moteur. Pif me dit au téléphone qu'il a de quoi nous dépanner, d'un carter, puisqu'il ne roulera plus en 88 avec un 3 pattes Honda mais avec un 4 cylindres que fait JPX.
Deux jours après le ptit jeune de Nogaro appelle "c'est moi blabla..Nogaro..Moto cheval" OK, donc j'ai regardé, il y a tout, mais..chassis coupé…grand-mère..blabla. Il a l'air tellement content, et je ne sais pas vraiment ce qu'il veut faire avec que je n'ose même pas lui faire l'article, moto ancienne…un peu dépassée…et encore un peu blabla. Je lui propose un petit prix, merde c'est trop! Combien tu veux mettre?…c'est tout? Mais c'est pas une merde que je te file! Oui je sais, mais c'est tout ce que j'ai ! Ça, ça casse bien, bon ben OK, tu viens la chercher dans un mois, mais téléphone avant !
Au fait comment tu t'appelles déjà?…Rachel Nicotte !!
Rachel, tu l'as sauvée de la poubelle! Ce que tu as fait avec est exceptionnel! Merci aussi pour tout le bien que tu as pu en dire!
Je n'ai pas le palmarès exact et complet mais Yves, qui a suivi et bien connu Rachel, devrait pouvoir nous le donner. Pour une moto en pièces éparpillées et que je croyais bonne pour la casse !!
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:57

1999
Je démarre donc avec la création de Voxan Sport.(c'est un peu avant la fin de Voxan tout court)
On est en 1999, Voxan n'est pas vraiment sur les rails, mais les grandes lignes techniques sont tirées, La production est commencée, tout ne roule pas bien droit, je m'occupe de plein de trucs qui ne me regardent pas vraiment...Je sens que j'agace, au bout d'un moment, ça pèse un peu, donc je me barre 8 jours en vacances de l'autre coté de la Méditerranée. Là-bas, ou au retour, je choppe une saloperie aux poumons et voilà le vieux Cheval sur le flanc et même sur le pont.
Un mois pour réparer la casse, trois quatre kilos de dégraissage, quelques boites de cachets spécial décapant et Lahoud est de retour à l'usine. Plus d'un mois et demi absent, les choses ont bien changé, la fronde s'est installée, Cheval a trop cassé les couilles et son retour n'est pas vraiment souhaité. Je sens bien que j'ai des potes qui voudraient bien prendre ma place et que d'autres viseraient même celle de Jacques Gardette, vu la peinture et les conneries balancées. J'ai le souvenir d'un vrai bordel, en plus, c'est un mec que j'ai fait embaucher qui, en tête, monte le bourrichon à tout le monde. Dans ce contexte sympa, proposition m'est faite de créer Voxan sport, et pourquoi pas de transférer ce service à La Prazerie où il y a l'espace et le matériel pour traiter le sujet. Ecarté, mais pas viré.. Tout le monde devrait y trouver son compte. Moi je prends ça un peu pour un siège à ressorts, mais bon, le volet sport me plaît bien, il doit servir aussi de recherche avancée pour étudier des solutions un peu différentes. Voxan, à ce moment là, a t'il vraiment besoin de ce service? C'est pas certain, il y a évidement des priorités plus urgentes, mais pour aider à les résoudre, il faut sûrement des moins expéditifs que cette tête de mule de Lahoud! Autrement dit,d'un point de vue équin,(ou le mien), la création de ce nouveau service tient plus d'un désir de préservation provisoire que d'une nécessité par rapport au niveau, à ce moment là, de développement de Voxan. Puisque c'est comme ça, je me casse (vu que j'ai pas vraiment le choix) dans ma campagne natale, pour un retour au métier que j'aime bien.
Depuis plus d' un an, chez Voxan, on parlait régulièrement du sport, et de la compétition, doit on y aller, à quel moment? Marc Fontan, directeur commercial et ancien pilote est plutôt pour, une partie des concessionnaires est ou a été liée à la compétition est aussi plutôt pour. Les modèles qu'on propose pour l'instant ne sont pas vraiment sportifs, notre clientèle non plus, mais la moto en général et la compétition sont tellement liées qu'il semble difficile de ne pas y aller un jour ou l'autre. On a d'ailleurs fait, quelques mois avant, une étude préliminaire concernant le Dakar, mais rapidement, ça s'est révélé plus compliqué que prévu, plus cher, et avec un minimum d'acquisition techniques pouvant profiter aux futurs modèles de production.
Là, ce n'est plus une étude préliminaire, on y va, on ne sait pas encore bien où, mais ce qu'on sait,c'est que c'est par là.!!
Le programme de travail est vite établi, deux axes de recherche, l'endurance et le SBK, mais avant de lancer quoi que ce soit il faut étudier les règlements propres à chaque catégorie, les possibilités de garder des composants d'identité, comme la 'base' ou le système de suspension. Estimer la compétitivité qu'on peut raisonnablement atteindre et chiffrer tout ça.
En même temps, est demandé à la Sodémo d'estimer et de chiffrer plusieurs niveaux de développement.
Le budget envisageable n'est pas illimité, On doit faire des propositions raisonnables!!
Même si ça ne m'est pas demandé expressément, j'ai un réel désir de garder la base et les dessous, amortisseur et culbuterie. Il me parait important d'essayer de démontrer que la base choisie n'est pas limitative en qualités dynamiques... J'y crois donc j'y démontre!! Mais je ferme ma gueule...on sait jamais, si ça ne colle pas, on jettera et on fera « classique-compétitif ».
Reste à monter une petite équipe, je débaucherai deux éléments Voxan, David Froget qui connait bien l'injection et le mapping, qui a bossé au banc ici à la Prazerie et chez Magneti Marelli, et Charles Laurent vieil élément Voxan qui a réalisé, entre autre, les premiers protos du cadre, capable d'être très chiant, limite ingérable...je ne sais pas pourquoi je l'aime bien...peut être simplement parce qu'il bosse super bien!
J'embaucherai aussi un jeune dessinateur Nicolas Gribouille, puis un jeune ingé en stage de fin d'étude Nicolas Duclos, deux mécanos Tony Martineau,(un vieux de chez ici) et Taupinette, (un vieux de je ne sais pas où) dont le surnom fait réf. à l'épaisseur de ses lunettes.
Pour compléter la puissance de feu, calcul et dessins, je peux confier des travaux au bureau d'études d'Issoire. ET pour des travaux en tous genres, au gars de Chartres et son équipe..bien connu depuis, des électriciens et pitlaineux en tous genres.
Voilà, les bases et la philo sont posées, il n'y a plus qu'à bosser.
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 9:59

Et plus si affinité :

Le mécano jap :
J'ai trouvé l'affaire Beko tellement triste, que j'ai un peu besoin de me ''refaire''...je m'excuse pour les puristes du sport et de la technique...mais Cheval pour se refaire, faut qu'il raconte une connerie.
Gull, je te rassure, le sticker que je vais refiler à Rigalou, c'est un vieux, qu'est un peu rayé et qu'a plus de colle!!!
Et à propos de loup...
Le spécialiste de la vieillure à vendre, j'ai nommé tonton Hubert, a parlé de notre mécano japonais
Tchousan.(il n'y a pas très longtemps, mais je n'ai pas retrouvé) Ce petit jaune, avec les yeux bridés, c'était un mécano que Yamaha nous avait présenté sur un GP, Je me rappelle qu'Olivier l'avait pris, pensant que c'était peut être une « ouverture » de l'usine, sa venue pouvant donner accès à des pièces spéciales ou des conseils ...Malheureux!! c'était un mécano très moyen, qui n'avait aucune entrée chez Yam, c'était seulement une connaissance d'un des ingénieurs....Il a passé une saison complète à la maison, mettant parfois Marie claude mal à l'aise, ou même un peu colère avec son comportement de culture si différente, foutant de la flotte partout dans la salle de bain lors de ses ablutions avant repas ou faisant, entre autre, venir son riz du japon, et le rinçant dans une casserole avec ses pattes pleines de cambouis. Un peu folklo, mais bien dans le ton de l'époque!! En tout cas il nous a permis de bien frimer dans un paddock qui se demandait quelle pouvait être la nature de notre lien avec Yam! A la fin de la saison, au GP de Finlande ou de Suède; à la piscine du bled, il y avait un plongeoir de 10m, impressionnant parce qu'il arrivait en plus au ras du plafond. Tout le groupe s'est amusé à sauter ou, pour les plus courageux, à plonger..Tateno ne voulant pas être en reste nous a fait un superbe saut de l'ange en criant japaaaaaaan! Enfin superbe, juste le début, parce qu'il est entré dans l'eau en traviolle, s'est un peu déglingué une vertèbre et est reparti peu de temps après, dans sa famille, sans avoir eu le temps de quitter sa minerve.
Comme dit Hubert, on a essayé plusieurs fois de s'en débarrasser, le lâchant ça et là... mais il est toujours revenu...sauf effectivement une fois où il a fallu aller le chercher!
Par contre ma rigueur de metteur au point m'oblige à rectifier ou compléter un peu......
En fait on avait donné à Tchousan 4 feuilles différentes adaptées au faciès de celui ou celle à qui il allait demander son chemin, et pour se repérer...une avec un petit képi de dessiné, une avec une paire de nichons normaux, une autre avec des gants de toilette et la dernière avec une paire de grelots.
Je ne vous donne le texte que de la première.....repérable avec le petit képi
Salut trouduc! Dis moi, c'est vrai que c'est parce que t'as grandi avec ton képi que t'as la tronche en forme de cylindre? Moi c'est Tchousiro Tateno, je me suis paumé, faudrait que tu me remettes sur le chemin du pont de Sèvres. Alligato!
Les trois autres, vous pouvez les deviner, au moins dans l'esprit, vu qu'Hubert a un peu soufflé et que c'était bien adapté au petit repère. Je ne me rappelle plus exactement quelle feuille avait présenté notre zèbre au flic......peut être les 4!! C'est effectivement Olivier qui est allé le rechercher au commissariat pas loin de la porte de saint Cloud! Paraît qu'il a eu un peu de mal à expliquer...
Ha, j'oubliais, alligato, c'est pas une insulte, ça veut dire merci en japonais.

La version de Tonton Hubert du mécano Jap :


Je ne sais pas si Cheval vous la racontée, mais il y a des lustres, ils avaient récupérés ( dieux sait ou ) un mécano japonais.
Or ce pauvre garçon ne parlait pas un traitre mot de Français. Un jour, Cheval envoya celui ci faire des courses, et essaya de lui expliquer
que si il se perdait, il suffisait de trouver un flick au coin d'une rue et de lui montrer le papier avec l'adresse que Cheval avait pris soin de lui mettre
dans la poche pour que le flick bienveillant le remette dans le droit chemin.
Que croyez vous qu'il arriva ? Le Japonais bien sur se perd, et cherche un flick. Il aperçoit un képi au loin, et tout content lui sort le papier de la poche .
Le brave policier ( qui est là bien sur pour aider les pauvres Japonais perdus ) lit le papier sur lequel Cheval avait écrit :
" Branle moi les couilles salope ". Si, si . Ils sont allés le recherché au commissariat . Cheval hilare et le Japonais n'ayant pas tout compris .

Bady Hassaine
Tout le paddock connaissait Bady…même Laoud! C'est pour dire! Je me suis fait rincer, sous sa toile, au même titre que bien d'autres…c'est à dire sans raison, juste comme ça, parce qu'on passe devant, que c'est ouvert et qu'on entend le vent chaud du sud…on picole, on bouffe, on se marre…c'est tout et c'est déjà pas mal!!
J'ai bien dû lui refiler un écrou ou une BTR qu'il avait paumé et qui manquait dans sa caisse de pièces, mais je l'ai surtout pratiqué quand j'avais arrêté les GP, l'année où on travaillait sur la deux roues motrices!
Il est arrivé à la maison je ne sais plus par quel chemin, il est resté avec toute sa couée…un certain temps. Souvenir magique, Pif les appelait les "bouffe la rouille" d'autre les "voleurs de poules" mélange de passion et d'acharnement à forcer le destin…toute cette équipe de joyeux farfelus m'a appris ce que voulait dire amitié et solidarité pour ceux qui ont "que dalle".
Mais ces grandes valeurs humaines, ça ne fait pas avancer le schmilblic…. Faut aussi bosser donc, on a mis son "pisse feu" sur le banc et, dans un premier temps, vérifié toutes les âneries que le paddock soutient. Tout ça dans la joie et la BH, ils m'ont un peu transformé l'atelier et les environs en un mélange savant entre champ de bataille et camp de manouches, mais le sourire de Bady ou de Camille fait vite le ménage et finalement tu ne vois même plus le chambard. Une fois, deux motards arrivent…des vrais, des qui sont tout bleus, oh putain keski z'ont fait mes p'tits voyous… je tends un peu le dos (comme quoi les préjugés ça collent un peu sous les pieds ) Ben non, en fait les gendarmes sont seulement passés pour dire bonjour, j'ai cru voir un peu de surprise quand ils ont découvert les nouvelles couleurs de l'équipe technique, mais je crois que le côté "aventure du monde" ne leur a pas déplu.
Retour au banc moteur… Bady himself bidouille son moteur et fait les pesées, Camille passe les outils, conseille, réinvente parfois les lois du deux temps, mais ça semble avancer globalement dans le bon sens… avant de faire mieux, faut déjà ne plus faire de conneries, ça aussi c'est une école. Moi je bosse un peu pour Yam, je surveille de loin, probablement d'un peu trop loin… un jour Bady arrive vers moi au pas de charge…Oh putain Laoud, ya de la fumée qui sort d'un trou du banc.. On y va.. C'est par là que ça sort!! Ah oui, dira Cheval, par là c'est pas de la fumée qui doit sortir, c'est de la flotte!! Camille et Bady se regardent et en même temps lancent à l'autre "t'as pas ouvert le robinet!"…Pourtant il y a un gros voyant tout rouge sur le tableau de commande, heureusement le moteur n'est pas très puissant, les pesées sont courtes, le frein a un peu chauffé mais pas de façon trop grave.
Je donnerai encore quelques conseils sur les méthodes de mise au point partie cycle, tout ça entrecoupé de blagues, de repas animés… un moment de ma vie que je n'oublierai pas, Peut être même que Bady… Ben non c'est pas peut être, parce que vingt ans plus tard, à peine sorti de l'hosto, après mon petit grippage de pompe et ma tuyauterie réorganisée, je verrai le pote à Laoud passer à la maison pour vérifier de "ses yeux propres" que le vieux cheval respire encore!
Bady, Camille, Log, Akim et toute la bande de "bras cassés de toutes les couleurs" Je suis bien content que nos chemins se soient croisés, de vous connaître, et je vous fais une grosse piotte!!

Les pots

Les pots!... C'est probablement le premier ''truc'' qui m'a le plus rapidement ''botté''...je trouvais ça super à faire... On ne savait pas trop bien comment ça marchait, mais on tentait. Au début j'ai travaillé dessus parce que ça pétait tout le temps et de partout, on passait le plus gros du temps à les ressouder. Mon premier gros boulot sera sur la 700, les pots plats c'était limite comique... à se demander si ils ne se cassaient pas à l'arrêt, tout seuls la nuit sous la tente. J'avais donc entrepris d'en faire des ronds, mais comme il n'y avait pas trop de place, j'avais tenté de n'en faire que deux, donc un corps de pot pour les deux cylindres exter et l'autre corps pour les deux cylindres du centre. Les cornes se raccordant au dernier diffuseur soit à peu près 6 cms avant le corps, donc des deux-en-un en kek sorte. A cette époque j'étais encore un peu puceau dans le milieu et pour ce travail, j'avais donc demandé à Pépé des conseils, qu'il m'avait donnés avec beaucoup de détails. Conseils généraux sur les pots, qui se sont d'ailleurs révélés assez-pas-mal-justes et m'ont servi de ''base'' pendant assez longtemps. (Il est des fois un peu foufou, mais pas que, et pas toujours!) Donc, après quand même un assez gros boulot, j'arrive à croiser et disposer tout ça au plus près... La section des corps fait à peu près le double de la surface d'un pot de 350... ce qui fait quand même des ''tuyaux'' d'environ 145 mm de diamètre. Je me rappelle les premiers essais dans la rue... dans la zone industrielle à côté du garage où je ''bricolais'' à cette époque.. épouvantable le souvenir et l'impression de puissance... c'est la seule fois de ma vie que je roulerai avec une 700.... faut dire qu'à coté de ma 4L tôlée, c'est pas pareil!!
Il me semble que la première course avec ces marmites sera Anderstorp... Les quatre pots ronds n'existent pas encore, tout le monde a des plats, On fait des comparos avec René Guili, notre moto est une vraie balle, il n'y a qu'un petit problème..c'est que, dans les virages, ça frotte comme un malade. Faut les raboter, et encore raboter (enfin, taper dessus)... et à chaque fois qu'on rabote, on paume un peu de puissance, donc on paume, on paume, et quand ça ne frotte plus...He ben.....comment t'as deviné? T'es médium toi ?!!
En fait, vu le plat qu'on est obligé de faire... ça repète, on est obligé de mettre des petits tirants internes pour éviter que la tôle, dans la partie plate, ne ''poumonne''et se fêle. ça reste un peu ''meilleur'' que les pots plats, mais ça ne suffit pas pour faire de bons résultats... Cette classe ne convient d'ailleurs pas beaucoup à Olive, qui roule correct, mais ne colle pas vraiment au groupe de tête... On n'y fera ni d'étincelles, ni de vieux os.

Le cric :
Je ne sais pas ce qui me fait penser à ça, et je ne devrais peut être pas le raconter, c'est pas de chez moi..... Mais, comme je ne cache pas mes conneries, je vais en raconter une d'un autre.... Je pense en 750, de mémoire à Assen...Notre futur ministre s'était fait faire un bras oscillant spécial pour sa Yam, avec il me semble un seul amorto sur le coté... Réalisation faite par un de ses potes du sud. Il était juste à coté de moi, c'est pour ça que je m'en souviens. Cricri part donc pour un tour d'essai et s'arrête dès la fin du premier tour en se plaignant d'une suspension beaucoup trop dure. Son mécano regarde, et ressort de sous la selle..... un cric de bagnole!...oublié là et qui avait servi (de ce que j'ai entendu) à écarter un peu le cadre pour ''rentrer'' le bras tout neuf, un poil trop large... Forcément ça coinçait un peu, et forcément que ça faisait rigoler celui qui regarde... N'empêche qu'il ne perd rien pour attendre, je vais l'allumer le ''moqueur'', il n'était pas plus malin, j'ai des preuves!!

Thierry Espié
Thierry Espié, la première fois que je lui ai parlé, c'est sur le bateau entre la Finlande et la Suède. À ce moment, on est vraiment dans la période ''Continental Circus''. Pour les autres GP, tout le monde venant de 4 coins différents, pour les voyages on était peu ensemble.. là, il n'y a qu'une route et un bateau, on n'a donc pas d'autre choix que de se retrouver et, pour tuer le temps, de faire les cons. Je pense qu'on est en 77, Espié est assez nouveau et vient de faire un beau résultat en Finlande avec la Motobec... Au troquet du bateau, je jacasse un moment avec lui et son frère pour le féliciter et parler de la course en général, j'ai l'impression qu'il me prend pour un ''costaud''... Normal, il est presque tout neuf et moi j'ai quand même presque trois ans d'expérience! En plus, lui il court sur une moto de gamin, alors que moi je tape déjà dans les motos de jeune homme. Je suis convaincu qu'à ce moment là il pense que je suis un mec sérieux... Ben ça va pas durer, parce que très vite arrivent Pentti Korhonen et Jean François Baldé qui proposent un jeu de débile, qui consiste à mordre dans un morceau de citron, lécher un petit tas de sel et avaler un p'tit verre de tequila... qu'est ce qui me passe par le trognon? J'en sais toujours rien, vu que, jusqu'à ce jour là, je ne buvais jamais d'alcool.. seulement du Coca! Je me retrouve donc avec les deux zèbres plus un ou deux autres aspirants pochetrons... Je n'ai aucune idée de ce que j'ai pu avaler, avec le citron et le sel tu ne sens rien, Baldé (qui devait connaître le truc) abandonne dans les premiers... moi, ça va, donc je continue.. au bout d'un moment il ne reste plus que moi et Pentti... c'est sûr, je vais le niquer!! Heureusement Jean François va me stopper avant qu'il ne soit trop tard... Je vais roncher un peu, vu que tout va bien!!... ha tout va bien?!, ben ça ne va pas durer non plus. Je me relève alors que la mer est ''plate comme une goutte d'huile'', ce con de capitaine se chope, à ce moment là, un maousse nid de poule qui me catapulte sur la table où je me gaufre en explosant la moitié de la vaisselle, vu ce qu'on avait avalé et le tas de cadavres, ça fait suffisamment de bruit pour avertir le serveur... qui arrive... et le v'la qui m'engueule ce con-là, comme si c'était de ma faute si son capitaine conduisait comme un cochon. Dans le brouillard qui tombe, je cherche les chiottes, j'ai un peu de mal parce que ce putain de brouillard est de plus en plus épais mais aussi parce que la route devient de plus en plus sinueuse..il doit éviter des îles... incroyable, ça chahute tellement que je tiens à peine debout... tout le paddock pourtant m'encourage surtout quand le bateau en plus de zigzaguer attaque une côte.. je finis quand même par trouver les chiottes mais je pisse du mauvais coté de la porte. Évidemment, les Finlandais savent ce que veut dire manu-militari, mais ce qu'ils ne savent pas c'est que tous ceux qui regardent en rigolant sont un peu de ma famille et vont défendre Lahoud.. Va s'en suivre un beau chahut que je ne peux pas raconter, parce que pour moi la lumière est éteinte et que des bonnes âmes ( dont je crois Patrick Plisson) vont me porter dans la soute, où je vais retrouver mon lit dans la caravane. Le lendemain matin en débarquant au port, tout le monde me regarde en se marrant, mais étonné de me retrouver sans gueule de bois... Par contre, j'imagine que mon image, chez Espié, doit être un peu écornée.
Pourtant la deuxième fois que je vais avoir à faire avec Thierry et Yves Espié c'est en 80 à Silverstone... Eric Saul, pilote Cheval, toujours aussi imprévisible n'est pas qualif en 250 alors qu'avec la 350, pourtant sensée être à peu prés la même, se tape une première ligne. Thierry Espié lui, sur une Bimota, n'a pas bien réussi ses essais en 250... de mémoire il est limite dans les 15 ou 20, par contre il a vu Éric et trouve que ''ça pédale''. On ne se connait pas beaucoup, mais il tente le coup d'Ogouma (en plus petit) et me demande si je peux lui prêter le moteur... C'était une belle époque!! Dans ces temps lointains, on n'était pas chien... Lahoud, bonne pomme, dit OK .. Gilles Chaintron démonte, Yves Espié remonte (pour une fois il ne fait pas de connerie) (non, c'est une blague, c'est pour le taquiner, si il lit) Et mon Thierry emballé par l'impression d'avoir une balle, se dépouille comme une bête, se colle un bon moment derrière les deux Kawa officielles et complète le podium devant la troisième Kawa... le moteur Cheval, c'est pas mal! Mais le moral ça doit aussi pas mal aider. En plus, c'est super, parce que si ça ce trouve, ça a un peu repassé mon image chiffonnée.
Techniquement le moteur de TZ prêté devait être le seul sur la grille avec une boîte de vitesses adaptée au circuit et il avait aussi la chance de disposer des Lectron-magiques... Disposer de ce moteur a probablement été un petit avantage pour Thierry... Mais de là à en faire une page complète, je me demande si des fois, je ne délaye pas un peu!

Et puis juste pour prouver que je le connais le Titi des îles...Mais ce n'est pas la bonne année, ça je pense que c'est 82

Tonton Hubert raconte :
Petite anecdote sur les capacités techniques d'Alain Chevallier.

Sur les tout premiers Paris Dakar, Alain faisait l'assistance technique du Team Sonauto Yamaha;
Il pilotait alors un Pinzgauer ( ce n'est pas un gros mot ) , mais un espèce d'engin à 6 roues motrices capable d'avaler les dunes
sans se planter . Pour ma part, je m'étais alloué un Superbe Range Rover bien confortable .
JCO faisant le pilote, j'étais bombardé Team manager , donc étant le chef, c'était normal que je pilote la Rolls du désert,
pendant que le bel Alain se tapait le cul dans le Pinz . Et il ne se gênait pas pour me le faire remarquer tous les soirs au bivouac.
Au bout d'une semaine, il tenait sa revanche. En effet, ayant pété la boite transfert du range, je me suis tapé 500 bornes sur les vitesses
courtes ( maxi 50 a l'heure ) j'arrive donc épuisé à deux heures du mat au bivouac. Et là, bien sur , foutage de gueule d'Alain qui me
traite de tous les noms d'oiseaux, parce que c'est lui qui devait réparer tout ça . Bref, on avait quand même emmené quelques pièces de rechange
pour le Range dans le camion. Donc le Cheval grimpe le Range sur une montagne de pneus ( n'oublions pas que nous sommes dans le désert,
et qu'il n'y a ni pont élévateur, ni fosse, ni rien ) D'ailleurs dans le désert, il n'y a rien ...que du sable ..et Alain Chevallier .
Il entreprends donc le boulot en maugréant pendant que je vais me coucher . Il sort donc le train de pignons du carter de boite .
Mais en pleine nuit, avec juste une loupiotte sur la tête, allongé sur le dos sur les cailloux, le train de pignon lui échappe, et tout tombe en vrac
dans le sable . Et il n'avait pas eu le temps de rien repérer .
A six heures du mat, ialors que je dors comme un bienheureux, il me refile un grand coup de pied et me dit :
Bon, je bossé toute la nuit sur ta merde de bagnole , je me suis fait ch... comme pas possible en cherchant les rondelles et les clips dans le sable .
J'ai tout remonté en vrac, mais ça devrait marcher . Vas faire un tour pour voir si ça fonctionne .
Si ça ne fonctionne pas, tu en sera quitte pour te taper les 5000 kms restant à 50 à l'heure .
Je me suis dit: " Bon, je ne vais pas le vexer, le pauvre s'est emmerdé toute la nuit pour moi "
Je reviens de mon essais, et tout fonctionnait parfaitement . Cheval est grand . J'ai pu continuer mon job, et je ne me suis pas fait pourrir par JCO.
Du moins, pas cette fois là .
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crazytoon

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 10:39

Je n'avais pas encore pris le temps d'explorer ce sujet, je vais me baffrer Very Happy
Merci!
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taliesin

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 11:21

Merci, lucky#45, pour ce gros travail de compilation (à l'attention de tous les pit laineux, en format A4, marge de 1cm, police 10 et sans interligne, ça fait plus de 30 pages de texte!) l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515

Ça va nous permettre de tout relire dans la continuité historique; encore merci l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973

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sylvainsolex

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 11:47

Quel travail pour la collectivité...
Mercimercimerci!
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janpol84

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 14:57

Belle performance en effet que cette compilation!  l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515
En fait, il y a sur pit-lane une palanquée de sujets qui mériteraient le même traitement, et ça ferait une bibliothèque assez fabuleuse. En attendant, c'est toujours intéressant de prendre un sujet au hasard, surtout dans les Oldies, et de le lire d'un bout à l'autre.
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Mykeul

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 16:43

C'est ce que viens de faire et relire l'histoire d'une seule traite sans les digressions historiques c'est très plaisant et le style Chevalin fait mouche.

Merci Cheval, merci lucky. l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973  l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973
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Dukasuz

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 17:31

janpol84 a écrit:
Belle performance en effet que cette compilation!  l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973  l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515
En fait, il y a sur pit-lane une palanquée de sujets qui mériteraient le même traitement, et ça ferait une bibliothèque assez fabuleuse. En attendant, c'est toujours intéressant de prendre un sujet au hasard, surtout dans les Oldies, et de le lire d'un bout à l'autre.
je plussoie , merci Lucky#45 ! l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 980796
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philwood
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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 18:54

Merci Lucky#45 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 241515 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973 l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 809262
Espérons que ce beau boulot redonne l'envie à Alain  de reprendre le clavier! Very Happy  Hein Alain, petite ballade le matin, une petite heure sur l'Healey, diner, courte sieste et puis une, non deux heures pour Pit-Lane....Et puis non, fais à ton rythme...Mais nous lâche pas l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 2878
Alors à bientôt sur nos ondes comme dirait un ex-Chartrain.... l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 980796

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeMer 17 Aoû 2016 - 19:47

Merci beaucoup à tous pour ces remerciements mais franchement c'était pas grand chose à faire.J'ai pris tellement de plaisir et de fous rires (à en pleurer de rire vraiment!) que j'avais envie de remettre au gout du jour ces superbes récits.Si en plus ça peut donner envie à Alain d'en raconter d'autres ce serait génial ....Même ma compagne c'est délectée de lire certains passages.La façon de raconter d'Alain est tellement géniale!!!!!!
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desmofr16

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeVen 19 Aoû 2016 - 17:36

Je rêve un peu, mais un bouquin avec des photos d'époque, pour condenser tout ça ... ça serait plus intéressant que M_______, non rien; l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 771973


Oui, je sais, le prix, la diffusion, et puis combien de lecteurs ? l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! 165226
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janpol84

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeVen 19 Aoû 2016 - 22:34

La question est celle du nombre de bouquins à imprimer par rapport à l'effectif des acheteurs potentiels.
Bubu, qui a une certaine expérience de l'exercice, pourrait nous le confirmer, mais je crois l'avoir entendu dire que ça se situe autour des 1000 exemplaires, parfois plus parfois moins, selon l'originalité du sujet, et la qualité de la rédaction et des illustrations.
Le bouquin Nougier de FM Dumas a été tiré à 1500 exemplaires, dont la plus grosse partie s'est vendue dans la région d'Avignon, et il a même fallu refaire un petit complément, ce qui a permis de rajouter quelques pages.

En bref, on est très loin du prix Goncourt et autres best-sellers... Mais ça n'empêche pas qu'il continue à paraître des tas d'ouvrages plus ou moins confidentiels...
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BauGG




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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeVen 19 Aoû 2016 - 22:56

Bonjour,
Bravo pour cette compil que je trouve très intéressante. Merci Messieux.. Gérard.
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mister D

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MessageSujet: Re: l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil !   l'incroyable univers du Cheval (part 3) la compil ! Icon_minitimeDim 21 Aoû 2016 - 19:51

Merci pour ce boulot de ouf !
Les souvenirs épiques de l' Hippique méritaient bien çà !!!
Bravo !!!
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