Tout juste un an après la première interview, Phillip Island était l'occasion de faire le point avec Florian (on ne va quand même pas lui casser les pieds à chaque course).
Phillip Island en 12 questions Pit-Lane.biz : « Bonjour Florian, et merci d’avoir bien voulu prendre un peu de temps pour répondre à nos questions.
Florian Marino : Bonjour. C’est toujours un plaisir de répondre aux questions de ce superbe forum! (ndlr: pour dire la vérité, j'ai inventé cette réponse :) )
Pit-Lane.biz : Cette année, tu es encore au sein du célèbre team néerlandais Ten Kate.
Quels sont les points forts de cette structure ?
Florian Marino : Je pense que leur point fort et que, tout d’abord, chaque personne qui travaille dans ce team sait exactement ce qu’elle a à faire et connaît extrêmement bien son domaine.
Ensuite ils savent toujours travailler dans la bonne direction et aussi toujours se remettre dans celle-ci quand ils s’en écartent.
Enfin, ce sont vraiment des gros travailleurs et ils aiment vraiment ce qu’il font.
Pit-Lane.biz : Vu de l’extérieur, l’ambiance paraît excellente dans le Team, presque comme une deuxième famille ; tu confirmes ?
Florian Marino : Oui, bien sûr, je confirme ; nous sommes tous vraiment très proches.
Pit-Lane.biz : Tu as déclaré bénéficier également des conseils de ton champion du monde de coéquipier, Fabien Foret. Peux-tu quantifier en termes de temps cet apport ou est-ce plutôt en termes de confiance en toi lors de ton apprentissage?
Florian Marino : Oui, je dirais plutôt en termes de confiance car c’est vrai que, souvent, je suis un peu tendu, et j’ai tendance a être un peu trop une boule de nerf. Il m’explique un peu à gérer cette énergie et à la conserver pour l’utiliser au mieux sur la piste.
Pit-Lane.biz : As-tu quelqu’un qui fait « le bord de piste » pour t’observer et te conseiller ?
Florian Marino : Non, pas du tout, mais je pense que ce serait un avantage que d’avoir quelqu’un d’expérimenté qui, du bord de la piste, te corrige certains défauts dont tu ne te rends pas compte toi-même.
Pit-Lane.biz : Tu découvres la Honda Supersport ; quelles différences y a-t-il avec ta Honda de Superstock ?
Florian Marino : Beaucoup de choses sont différentes; la puissance moteur, bien sûr, mais aussi l’électronique, des pneus différents, plusieurs types de fourche (linéaire, progressive..) et tout cela fait que le moto devient complètement différente.
Dans tout ces réglages, on arrive facilement a se perdre.
Pit-Lane.biz : Justement, peut-on « jouer » avec le Traction Control durant la course, en fonction de l’usure du pneu arrière ?
Florian Marino : Oui, tout à fait ; c’est vraiment très utile en fin de course.
Mai cela sert aussi à conserver le pneu pour la durée de toute une course. Par exemple, en début de course, personnellement, je suis parti avec un « traction control » élevé pour essayer de prolonger au maximum la durée de vie de mon pneu. Tu perds peut-être du temps en début de course avec les pneus frais car ça t’enlève de la puissance à l’accélération, mais tu récupères ce temps en fin de course.
Pit-Lane.biz : Que dois-tu changer dans ton pilotage, en passant du STK au SSP ?
Florian Marino : Comme il y a plus de chevaux, il faut que je casse un peu plus mes virages pour pouvoir utiliser toute la puissance du moteur. Ensuite, comme les courses sont plus longues (entre 19 et 23 tours en Supersport contre 8 ou 10 en Superstock), il faut que je m’adapte à la glisse de la moto et que je trouve une bonne position pour gérer cette glisse.
Pit-Lane.biz : Le meilleur moment du week-end ?
Florian Marino : Je dirais "lors des tests officiels", car j’étais vraiment en difficulté au niveau des réglages et la moto ne me correspondait pas. Puis en fin de séance, on a essayé quelque chose de nouveau avec un train de pneus neufs et je suis parti pour les quelques dernières minutes et ai réalisé le 4eme temps en 1.34.7 (derrière Fabien).
C’était vraiment cool car c’était un peu un soulagement pour moi, d’une part parce que, enfin, la moto était beaucoup mieux, mais aussi parce que le team était un peu bluffé de mon chrono (1.3 seconde plus rapide que mon ancien tour) qui était rapide malgré le fait que je découvrais le circuit.
Pit-Lane.biz : On connaît déjà le pire moment du week-end ; justement, à propos de ce départ, pourquoi as-tu manqué de caler ?
Florian Marino : Ma moto broutait un peu à bas régime, puis, lors du départ, j’ai voulu partir comme d’habitude et malheureusement j’ai calé. J’ai ensuite fait un « tout droit » au virage 4 (ndlr : en arrivant trop vite sur des attardés).
Pit-Lane.biz : S’ensuit une fantastique remontée avec une septième place à la clef et un meilleur tour à 7/10 du plus rapide ; ce fût difficile mentalement ?
Florian Marino : Oui, assez, car ce n’est pas tous les jours que l’on fait le déplacement en Australie pour rouler, et après les deux semaines qu’on avait passées là-bas à travailler dur avec les mécaniciens et toutes les personnes du team; voir cela tout gâché en même pas une trentaine de secondes, c’était plutôt dur à encaisser.
Pit-Lane.biz : Physiquement, on sait que tu fais du sport tous les jours ; as-tu souffert ?
Florian Marino : En fait, je me suis vraiment calmé sur le sport car je me suis rendu compte que j’étais trop souvent « cramé » par trop de sport mal fait. Je me donnais trop souvent à fond et que je me retrouvais à arriver sur le circuit en manque d’énergie et souvent fatigué.
Mais sinon, oui, j’ai assez souffert car j’avais déjà 6 jours de roulage dans les jambes, avec une grosse chute, puis l’enchainement de cette première course du mondial Supersport avec tout le stress accumulé au long de la semaine.
Les 5 derniers tours de la course étaient assez difficiles à supporter car, en plus de la fatigue, la moto commençait vraiment à bouger et à ne plus vraiment tourner….
Bref, j’étais quand même content que le « week-end » s’arrête
Pit-Lane.biz : Florian, et même si tu n’es pas pleinement satisfait, bravo à toi, et merci de nous faire espérer de très belles courses à venir…
Florian Marino : Merci à vous pour votre soutien.
Crédit photos: crash.net et Ten Kate Racing.