DANIEL ROUGE Pilote/Reporter son histoire

bubu a écrit:

le vert et le jaune, Mykeul, les deux étaient indispensables, le bleu était facultatif, quoique pas tant que ça - et l'alliance vert jaune ça fait des traces ....

Pas plus que le jaune devant marron derrière...

Et gris sur les côtés ( la place des mains pour remonter l'ouvrage).
Dan

Adco a écrit:

Et il se dit que du temps des TZ, le venilia adhésif vert aurait même eu le pouvoir d’améliorer une place sur la grille en 250. C’était vraiment le truc à avoir dans sa caisse à outil !

Et même bien plus que ça, une plaque verte sur une 350 Yam, ça aide à faire des super chronos en 250. Je crois qu'on appelait ça le kit Memola, du nom du pilote belge qui avait usé de ce subterfuge. Je ne me souviens plus s'il avait été démasqué avant ou après la course.

Oronzo Memola, un mec sympa et drôle - Gari Carrera l'avait surnommé Horriblo ... c'est Kent Andersson qui a porté le pet, sa 250 avait des cylindres de 350, une adaptation pas facile à faire qui montrait le talent de son mécano, lequel aurait fait ça à l'insu de son pilote ! bref Oronzo a quitté les GP mais on a correspondu il y a quelques années et moi je garde le souvenir de sa drôlerie...
en France Christian Bourgeois a reconnu avoir eu recours à ce subterfuge mais "pour la bonne cause et sans porter préjudice à quiconque", il maniait mieux la sémantique que Memola !!!

Il me semble - arrêtez-moi si je me trompe - que le cas Bourgeois notable, c'est d'avoir eu le front de gagner une course délimitée 351-500 sur une 350 (à Bourg ?). Ce n'est pas exactement la même chose que ce dont on accusait Oronzo.

C'était une pratique courante chez les privés qui ne disposaient que d'une seule machine , que de la faire monter également dans la catégorie supérieure, afin d'accroître un peu le "starting money", ce qui ne nous rendait pas riches pour autant.
En 1977, pour le Grand Prix des Frontières, qui accueillait sur le circuit de Chimay un plateau comportant rien moins que des Sheene, Roberts, Ceccotto et autres pointures, Bourgeois et moi avions qualifié nos 350 TZ rhabillées en jaune côte à côte au milieu de la grille des 500 cm3. Et un pilote belge dont la Suzuki RG 500 avait lamentablement échoué deux lignes derrière nous était venu nous insulter, nous traitant de tricheurs, et nous menaçant de porter réclamation si nous étions devant lui à l'arrivée. Quand on connait les longues lignes droites de Chimay, il n'avait pas honte, le lascar...
La même année, pour cause d'absence de catégorie 350 au Grand Prix de France sur le circuit Paul Ricard, j'avais surclassé ma trois et demie en 354 cm3 et l'avais qualifiée assez honorablement. C'est la seule fois ou j'ai doublé Agostini en course : la 500 Yamaha officielle démarrait assez mal et j'avais dépassé le multiple champion du monde alors qu'il poussait encore ! Mais ça n'a pas duré...

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Une 350 avec les 500 : au coude à coude avec Marco Lucchinelli (Photo Maurice Bula)

DidierF a écrit:

Il me semble - arrêtez-moi si je me trompe - que le cas Bourgeois notable, c'est d'avoir eu le front de gagner une course délimitée 351-500 sur une 350 (à Bourg ?). Ce n'est pas exactement la même chose que ce dont on accusait Oronzo.

ouihiii , heu-eueueu ....ben non ! cherche bien et tu trouveras un Boubou sur une 350 en 250 épicétou
mais faute avouée est à moitié pardonnée, et puis c'était une coursicôte, et puis il l'a fait qu'une fois, promis , juré, et pis qu'y sent pas bon, pis qu'a l'oeil qui divague ...

Mais... Mais j'ai jamais tué de chat, moi ! Et mon œil, je ne te dis pas ce qu'il te dit mais ce n'est pas "vague".

(Zut, je vais devoir partir en apnée dans la masse touffue... Une course de côte... Vers 71-72-73 ?)

Le cas Bourgeois, c'était de mémoire sur un Trophée du Million, et ça lui avait valu les "honneurs" des mauvaises langues de Khomer Tran-Duc ..... lequel avait dans un premier temps scrupuleusement relaté l'excuse invoquée par Bourgeois, à savoir "tester sa 350 pendant la course des 250, au cas ou il pleuve pour l'épreuve principale (en cylindrée illimitée) et qu'il choisisse de rouler avec sa 350 plutôt que sa 750 " ...... avant d'ajouter un peu plus loin dans sa chronique, avec une perfidie sans égale : " mais alors ..... si Bourgeois avait effectivement roulé avec sa 350 pour l'essayer au cas ou etc etc ....... pourquoi diable avait-il monté dessus des pots de 250 ?"  



PS : je précise à toutes fins utiles pour les plus jeunes que la longueur des pots de détente sur les compé-client Yamaha était le meilleur indice (voir le seul) pour reconnaître instantanément une 250 d'une 350 .

La saga de Daniel Rouge aborde le ''cas'' Bourgeois.
Ce n'est pas la première fois qu'on tourne autour du pot, c'est le moment de le dire et j'ai comme l'impression qu'il y a à dire.
Moi, simple passionné, je ne l'ai connu et vu qu'en course et par la lecture de sa prose hebdomadaire dans MR.
Alors ill serait peut-être intéressant pour les spectateurs que ceux qui l'ont connu sur la piste reviennent sur sa carrière et donnent le point de vue des collègues.
Ça pourrait faire l'objet d'une sujet dédié pour ne pas polluer le sujet en cours.

Dans la série j'étale ma science-laborieusement-accumulée, il y avait aussi la chaîne, à droite pour la euh... et à gauche pour la euh... jusqu'aux TD3/TR3 exclues (je crois - bon, je vais laborer un peu et vous dire...) oui, je crois bien que c'est chaîne à droite jusqu'à la TD2 | à gauche jusqu'à la TR2 incluses. Il arrive que cet indicateur soit utile selon le cadrage de la photo.

Bon, je replonge dans mes courses de côte et je vais en plus tenter d'exhumer ce Million (pour l'instant, j'ai fait un bide - et en plus, je viens de me rendre compte qu'en 1971, couraient un Gérard Chevalier et un Gérard Chevallier nomdidiou ! Non, aucun rapport mais c'est pour vous faire partager mes tourments, ça me soulage.)

philippe7 a écrit:

Le cas Bourgeois, c'était de mémoire sur un Trophée du Million, et ça lui avait valu les "honneurs" des mauvaises langues de Khomer Tran-Duc ..... lequel avait dans un premier temps scrupuleusement relaté l'excuse invoquée par Bourgeois, à savoir "tester sa 350 pendant la course des 250, au cas ou il pleuve pour l'épreuve principale (en cylindrée illimitée) et qu'il choisisse de rouler avec sa 350 plutôt que sa 750 "

Niais que je suis, "sa 750", ce ne peut donc pas être avant 1974. Mais je ne trouve pas mention du scandale en 74. (En 75 non plus mais je n'ai pas encore dépouillé les articles. En 1976, pour autant que je sache, il n'y avait pas de course inter 250.)

N'oublions pas que nous sommes sur le topic de Daniel....

Oui, tu as tout à fait raison Christian, cessons de polluer le sujet de Daniel .... mais bon, pour mettre un point final à cette histoire bourgeoise (et en attendant l'ouverture d'un sujet dédié ...) voici la "mauvaise langue" en question, issue du Moto-Canard numéro 226 du 3 juillet 1975, ressorti à l'instant de mon grenier .....



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Kohmer qui maîtrisait parfaitement l’imparfait du subjonctif par ailleurs.
Il semblait bien apprécier Ch. Bourgeois….

Après la mauvaise plaisanterie de Nogaro et l'affaire de la culasse fendue, la Bultaco était repartie pour Bourg en Bresse nantie d'une nouvelle culasse, taillée dans la masse celle-là. Mais les ennuis n'étaient pas terminés pour autant. Alors que je chauffais précautionneusement à côté de lui avant la séance d'essais des 125 cm3, Walter Villa me dit "tu as une grosse prise d'air". Lui ayant expliqué j'avais changé les joints spi avant Nogaro, il resta affirmatif "quand tu coupe les gaz, ton moteur fait pet - pet - pet : c'est qu'il y a de l'air qui rentre, et comme il n'y a pas de ralenti sur ton carburateur Amal Racing, c'est qu'il y a une entrée d'air quelques part".
Et bien sûr, ça ne manqua pas : quoique j'aie religieusement appliqué le précepte de l'évangile selon Jacky Germain qui conseille "quand tu es pauvre du porte-monnaie, vaut mieux être riche du gicleur", un piston tout neuf ne m'amena pas plus loin que l'Epingle de la Forêt ! Et comme les autres fois, ce piston se révéla complètement brûlé en face de la lumière d'échappement, jusque deux millimètres sous le segment en L...
Je ne sais plus à quelle occasion, ce fut Jack Findlay qui me livra la clef du mystère : il avait connu les mêmes déboires avec sa 250 cm3, et après avoir tout essayé, il avait fini par mettre le moteur sous pression plongé dans de l'eau, et s'était aperçu que les carters-moteur laissaient échapper plein de petites bulles; comme une chambre à air percée... Mauvais alliage, ou mauvaise température de coulée, toute une série de pièces avait été ratée, et plus d'un pilote avait dû s'arracher les cheveux à la recherche de cette panne improbable.
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Bourg en Bresse, en route pour un nouveau piston... (Photo A. Rouge)

c'était la blague au service course en parlant des pilotes privés : ce carter, il est pour eux ? nooon, poreux !!!

Incroyable comment certains constructeurs étaient capables de fabriquer de la merdouille, surtout avec des deux temps de compétition refroidis par air, propices au serrage brutal capables de t'envoyer en enfer.
Contrairement à cet exemple, j'ai le souvenir des roue Marvic que j'avais sur ma FZ, coulées en magnésium avec leurs trois branches creuse donc gonflées comme les pneumatiques, ( ce qui permettait un design optimisé en poids, "masse"), l'intérieur des branches était soigneusement revêtu d'une résine ( Epoxy probable) assurant l'étanchéité au cas ou.
Dan

L'avantage d'avoir possedé une Bultaco,surtout a air c'est que si avant l'on ne connaissait pas grand chose en mécanique,l'on apprenait et apprenait encore !!!

même les boîtes de vitesses serraient, c'est dire ...

rackhamzeraid a écrit:

..plus d'un pilote avait dû s'arracher les cheveux à la recherche de cette panne improbable.

Ah oui, elle était bien vicieuse celle ci ! Tu as peint les carters pour résoudre le problème ?

C'est arrivé à Peugeot années 80, ils n'ont rien dit, sauf sous la torture ! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] sur le 102 cylindre carters poreux à chaud, si le client était stoppé par un feu ou stop c'était fichu !

Le journaliste Ch. Bourgeois, rien à voir avec le pilote du même nom, bien sûr, n'était pas le dernier à dénoncer l'usage d'un kit Memola :
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Après un bon lavage à l'acétone, les carters moteur avait été enduits recto-verso de résine époxy, ce qui devait peut-être résoudre le problème d'étanchéité. Fort heureusement, avec l'habitude, on entendait arriver le serrage et en débrayant promptement, cela permettait de limiter les dégats. Et après avoir refermé son moteur, la Bul était prête à prendre la route dans la poussive deux pattes du frangin, direction Avignon et le circuit des Allées de l'Oulles.
Aux essais, rendu circonspect par tout ces déboires, je n'avais pas voulu jouer trop fin en matière de gicleur ; la TSS n'était pas au mieux de sa forme et en deux ans, l'adversité s'était largement étoffée avec les Aermacchi, Maïco, Montesa et les premières Yamaha TA. Et pour quelques malheureux dixièmes de seconde, la Bul manqua sa qualification ! Par chance (pour moi, pas pour lui) Daniel Moser qui s'était qualifié avait cassé sa Montesa en fin de séance d'essais. Faute de pièces, il avait dû déclarer forfait,  ce qui allait me permettre de récupérer sa place sur la grille de départ.
Dans la nuit précédant la course, un gros orage s'était abattu, et dormir assis dans la deuche dans une couverture mouillée par la pluie filtrant au travers de la capote trouée, cela ne constituait pas les meilleures conditions pour prendre part à la course. Mais qu'importe le résultat, la Bultaco allait cette fois accomplir son devoir sans faillir, et après deux saisons sans résultat, elle voyait enfin son premier drapeau à damiers !

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Sous les remparts d'Avignon, vers un premier drapeau à damiers (Photo A. Rouge)


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En recherche de vitesse le long du Rhöne... et du rail ! (Photo A. Rouge)

Quel plaisir de lire /relire ce sujet !

Merci à tous, et bien sûr à rackhamzeraid !