[Fiction] Souvenirs du Futur - un (cauchemar) conte de Nowell à Gouyette

A Gouyette on est à donf dans les préparatifs du réveillon ...
On a testé les éclairages, ça marche



Le Taulier a essayé son costume et a sorti le Tmax customisé  (ouais ben il en faut pour tous les goûts)



N'empêche qu'avec ses relations z'internationales, lui qu'est toujours par-ci et par vaux, il a invité les Rolling Stones à la messe de minuit (et on leur a promis qu'on les laisserait repartir après). Les religieuses en sont toutes retournées (le potager aussi, il reste plus une carotte ...).

Et au retour de la messe il a convié un duo d'humoristes qui font un tabac (et un peu peur aussi) dans tous les Ehpad où ils passent (et en plus, souvent ça libère des places ). Euh, oui, c'est un peu hardi le contraste messe de minuit/z'humoristes




Et hier à Gouyette, on a reçu un nouveau (curieux)  pensionnaire ...

Vive Mikeul !
Je n’en attendais pas moins de toi !

Bonnes fêtes.

Gouyette est un endroit curieux à l'approche de la nouvelle année. En 2021, le passage d'un intérimaire aux PTT livreur très rapide de bûches de Nowell avait provoqué quelques moments pas ordinaires en compagnie de personnages qui ne l'étaient pas moins, tels Messieurs Coulon, bubu, Agostini et SMB Hailwood, pas en chair mais fortement en esprit. Ce filou était parvenu à s'enfuir d'un stage punitif au Hell of Fame, profitant d'une fenêtre spacio temporelle mal fermée.





http://www.pit-lane.biz/t9088-mike-hailwood-et-la-honda-6-un-conte-de-nowell

Cette année, tout a re-commencé vers le 23 Décembre quand le préposé aux activités culturelles et hygiéniques de l'Ehpad a décidé après le déjeuner de passer des disques de Derrière et de saison sur l'électrophone stéréo dernier cri de la grande salle de Gouyette. J'étais assis près d'un vieux gars qu'était pas arrivé depuis bien longtemps, avec lequel j'avais juste échangé un « Salut, ça va ? » de bon voisinage.

Il était tout ratatiné dans un fauteuil, l'air un peu absent ou peut-être endormi, c'est possible, et je ne tenais pas spécialement à lui faire la causette, car moi les vieux …

Quand machin a mis Mambo-Sapin, mon voisin s'est redressé et me prenant à témoin a déclaré

Ah, ça fait vachement penser à Gutemberg …
Celui qu'a inventé l'imprimerie ?
Non, le chanteur !
???

A l'écoute de Mambo-Sapin, mon voisin se redresse et me prend à témoin

Ah, ça fait vachement penser à Gutemberg …
Celui qu'a inventé l'imprimerie ?
Non, le chanteur !
??? Ah non, le chanteur, c'est Gotainer (référence probable au Mambo du Décalco?)
Gotainer, c'est pas les grosses boîtes qu'on transporte sur les bateaux et qui tombent à l'eau ?
Non, ça c'est les containers
Je croyais que les containers c'était quand on était très fâché et qu'on se roulait par terre
Non, ça c'est les crises de nerf
Chris Donner, c'est pas le rosbif qu'avait presque battu Mike Hailwood sur un TT mais qu'avait fait un tour de trop ?
!!!
Oulah, ça démarrait fort.
Mon après-midi promettait quelques perturbations. J'envisageais de re-feuilleter tranquillement mon exemplaire dédicacé de l'Aventure JBB, mais avec cet OVNI (Objet Vieillissant Non Identifiable) dans les parages ça semblait mal parti. Heureusement, le vieux gars semblait avoir quelques références motocyclistes. Mais en ce qui concerne le rangement dans le disque dur, la mémoire, la logique et la chronologie, c'était un peu le bordel et j'allais bientôt pouvoir m'en rendre compte …

Une fois un peu revenu de ma surprise j'ai regardé plus attentivement le vieux et j'ai eu une illumination :

-Didier, arrête tes conneries ! Je te connais pas mais je t'ai reconnu (ouais, enfin, j'me comprends). Ya pas beaucoup de schnocks déjantés sur Pit-lane (juste des schnocks, ça oui, y en a) capables de déraper dans ce genre d'échange … ou alors … bubu ? C'est toi jacques qui me fais une blague sur Hailwood ? C'est la suite du conte de l'année dernière, Le Retour du livreur de bûches ?

A mieux y regarder ce gars n'était pas bubu, ça c'était sûr-et-certain. Quant à Didier que je n'avais rencontré qu'en photo, il me semblait encore un peu jeunôt pour être déjà à Gouyette.

Alors, si c'était pas une blague, j'avais à côté de moi un sujet intéressant. Je suis peut-être tombé sur un parent lointain de « Georges DeubleYou Bouche » ou de « Perceval Le Gaulois * », va savoir.

* Oui, "Le Gaulois" - Révisez votre Kaamelott et vous verrez pourquoi  

Le lendemain après-midi, installé dans la grande salle avec un café et bien décidé cette fois à commencer la biographie de Prunelle de Mézieux, le vieux gars (je lui avais pas encore demandé son nom) s'est approché et m'a demandé direct

Ya une manif de prévue à Gouyette pour Nowell ?
Pourquoi faire encore ... Ya déjà la SNCF et les Taxis en grève (heureusement pour lui, le gars était arrivé à Gouyette juste avant le début du mouvement)



Ben, contre la Mairie, les interdictions de circuler en ville, de stationner … tout ça quoi
Mais ya pas d'interdiction de circuler ici. A Gouyette, tu roules et tu te gares où tu veux
Ah bon, parce qu'à Paris y en avait tous les ans, depuis 36 !
36, le Front Populaire ?
Non, le Front Contre la mamie Mairie de Paris, depuis la fin des véhicules thermiques neufs en 2035. Quand Elle en a profité pour interdire la circulation de Tous les thermiques en ville. Et plus le droit de s'aventurer à l'intérieur du périmètre de l'A104 aux non-électrifiés.

Bon, j'ai fermé mon bouquin. Ca se présentait mal pour une après-midi lecture encore une fois. J'ai accordé un peu plus d'attention à mon curieux voisin. Pas très grand, pas très gros, un visage plutôt sympathique, couronne de cheveux blancs mi-longs et crâne bronzé, Yeux clairs et sourire discret. Un papy-boomer standard à première vue, pas plus givré que les autres, à priori.

Voire !

Et en attendant la suite, un petit intermède culturel permettant de réviser sa grammaire tout en s'amusant

Pour débuter cette séquence, soyons indulgents, et puisqu'il est question des pensionnaires de Gouyette, de réveillon et peut-être d'abus de boissons alcoolisées, souvenons-nous du proverbe



Pensant à l'épisode de la veille, j'étais un peu inquiet à l'idée de demander au vieux gars des détails sur ses souvenirs de … 2036 et au-delà ! Mais ça n'a pas été nécessaire car il a enchaîné de lui-même. Il m'a expliqué et pour simplifier les échanges en voici le résumé,

D'abord il y a eu les pastilles de couleur, les places de parking supprimées, les mises en fourrière et les stations services démantelées. Puis le mur d'enceinte autour de Paris seulement percé de quatre entrées, des portes gardées 24/24 par une milice urbaine armée. Entrée réservée uniquement aux résidents, en fonction de critères écologiques au début, puis économiques ensuite. A l'intérieur même de l'agglomération des zones d'extra-exclusion étant mises en place. L'accès aux quartiers les plus huppés devenant progressivement réservé aux plus fortunés. Hors les murs, il y avait eu des projets de verdissement du boulevard périphérique parisien qui avaient circulé dès les années 2000. Les actions engagées par les Motards en Galère avaient un temps calmé les ardeurs des NIMBY (« pas dans ma cour »),



mais quand le mur a été terminé la municipalité et les résidents se sentant bien à l'abris derrière les pierres et regardant la banlieue de haut ont voulu finir le boulot.



Voies supprimées, circulation aléatoire d'engins encombrants et peu rapides, plantations anarchiques, tout ou presque a été fait pour privatiser les abords immédiats de la capitale. La libre circulation étant rendue de fait quasiment impossible



Ca a pris un peu de temps, mais au bout de quelques décennies l'ex-boulevard périphérique parisien, paix à son asphalte, s'était quelque peu ensauvagé …



Lorsque le périph s'est retrouvé complètement impropre à la circulation la ville de Paris s'est peu à peu retrouvée isolée du reste de l'Ile de France. Au grand plaisir de ses habitants dans un premier temps, gagnant considérablement en calme et en espace vital à chaque fois que les résidents les moins riches étaient impitoyablement repoussés à l'extérieur des murs. Les logements libérés étant détruits pour créer des espaces verts de loisir. Tout ce qui était nécessaire aux habitants privilégiés restants était acheminé jusqu'aux portes de la ville, déchargé sur les larges esplanades en face des quatre portes et livré intra-muros par des navettes électriques jusqu'à leurs destinataires. Les « ressources subalternes et autres petites mains » nécessaires au fonctionnement de la cité devaient impérativement quitter celle-ci dès la fin de leur service, à l'exception notable des gens de maison, qui par faveur exceptionnelle pouvaient loger dans les sous-sol de leurs bons maîtres. Quelques autres étaient logés dans d'anciens gymnases aménagés en conséquence. Lorsque des compétences spécialisées étaient requises, des laisser-passer étaient établis pour ces experts le temps d'accomplir leur mission … et Merci-Atchao-Bien le Bonjour chez vous !

La vie était douce alors à Paris intra-muros.
Mais ça n'a pas duré ...

PS : Ah, oui, les photos de l'avenir ... faudra que je vous explique. N'hésitez pas à réclamer si je venais à oublier.

Et bien, je vois que tu fais bon usage du catalogue d'Auguste Derrière...

Barjavel, sort de ce corps!

 Joyeux Nowell

Ce serait mentir de prétendre qu'il ne m'a pas inspiré

Joyeux Nowell l'artiste.

Bon Nowell, vous pouvez ouvrir les cadeaux  



A tout à l'heure pour la suite du cauchemar conte de Nowell...

Bon Noël

yves kerlo a écrit:

Et bien, je vois que tu fais bon usage du catalogue d'Auguste Derrière...

Oui ! grande source de rigolade.
Merci pour cette découverte.

... Mais pendant ce temps là à Gouyette, une bonne et une mauvaise nouvelle en milieu de nuit.

- La mauvaise, c'est que le duo d'humoristes qui avait littéralement "mis le feu" lors des répétitions (un pensionnaire s'était auto-enflammé avec sa cigarette, pourtant interdite dans le salon XIXème, en s'endormant avec) n'a pas pu se produire car testé positif au Covid avant d'entrer en scène.

- La bonne c'est que les Stones, de retour d'un plan huitres à Arcachon, sont passés nous dire bonsoir après la messe de minuit. On a cherché dans les disques de machin pour voir si on trouvait quelque chose de sympa pour mettre de l'ambiance. Ce qu'on a trouvé de plus fun était le fameux 45T de Mireille Matthieu-Tino Rossi vraiment très usé (c'est ballot !). On pensait chanter quelques trucs "aqua-pela" (car la pièce est humide et que ça pelait pas mal), mais Mick s'est mis au piano et avec Le Taulier, machin, le vieux gars et moi on s'est joint à eux le temps de quelques ballades ... as tears go by ...

Mais on n'était pas tristes pour autant et avant qu'il ne repartent vers le château de Mick en Touraine, on a voulu faire une photo souvenir dans le salon.

Machin a proposé de la faire ... ah le boulet
2 coupés au cadrage et les Stones flous
Ya qu'le vieux gars qu'on reconnaît. Je sais pas comment il fait, il est verni celui-là.

Ca a commencé à se gâter quand des artisans ont commencé à refuser de venir travailler intra-muros, excédés par les conditions de travail et les tracasseries imposées par la municipalité. Puis ce furent les personnels hospitaliers qui quittèrent la capitale, repoussés eux aussi hors de l'enceinte fortifiée par la hausse des coûts de l'immobilier et fatigués par le temps perdu à venir et repartir chaque jour des banlieues. Chaque année de nouvelles catégories de « fournisseurs » désertaient.

Un jour, les parisiens finirent par s'apercevoir que la vie s'était réorganisée sans eux à l'extérieur des  murs et qu'ils devaient maintenant en sortir de plus en plus souvent pour aller chercher les biens et les services qu'ils ne trouvaient plus dans la cité. Les grandes épidémies des années (note : j'ai pas compris la période et j'ai pas voulu l'interrompre) décimèrent une grande partie de la population, y compris fortunée mais de plus en plus âgée et lorsque les résidents voulurent trouver un refuge ou un centre de soins à l'extérieur de l'enceinte ils purent se rendre compte combien ils n'étaient pas les bienvenus.

La ségrégation changeait de camp et bientôt la rumeur des Parigots transmetteurs de maladies mortelles fit que les portes se fermèrent devant eux les unes après les autres … Car, aux Pass imposés pour rentrer à Paris, les communes des petites, moyennes et grandes couronnes répliquèrent bientôt en établissant les leurs. Pas de Pass banlieue présenté, pas de service … Et Merci-Atchao-Bonjour chez vous !

Mais, trêve de mauvaises nouvelles pour les riches et arrogants parisiens intra-muros de la fiction, il est temps que je vous parle un peu du vieux gars. Entre deux souvenirs sombres du futur je vais chercher du café chaud et j'en profite pour demander à machin de ne plus passer de disques pour le moment car je ne voudrais pas risquer de faire perdre le fil de son récit à Merlin … car c'est son nom.

Euh, Merlin, comme Merlin l'Enchanteur, je demande finement ?
Non, Merlin tout court. Enchanté, qu'il se présente en me tendant la main.

Ok, je n'insiste pas et lui tends la mienne en retour ; Mykeul.

La situation étant un peu spéciale, je vais à l'essentiel.

Ben dis donc, tu fais pas si vieux qu' ça pour un gars qu'a l'air d'avoir vécu autant de choses …
Je vais quand même sur mes 893, qu'il répond négligemment.



En tant que tel grand fan d'une légende Arthurienne régulièrement re-diffusée à la télé, le chiffre ne me surprend pas plus que ça. Mais le fait d'avoir en face de moi un personnage un tantinet hors norme et plutôt bienveillant quand il pose son regard sur moi me scotche tout de même un peu. Bien sûr j'ai participé à une aventure pas banale l'année dernière, côtoyant brièvement « l'aura » du Grand Mike et je ne devrais pas étre déstabilisé pour si peu, ou presque. Alors je décide de faire comme si c'était normal. Je pose une tasse de café devant Merlin et je demande

Ca avait l'air de se gâter pour les Parigots, on dirait
Ah ça oui, et avec le réchauffement climatique ils ont tous fini par y passer !
???

Joyeux Nowell

Nous avons un Mikeul de déchainé ( dans la bonne direction ) en cette fin 2022 . Joyeux Noël à tous .

Merlin déclare :
Ah ça oui, et avec le réchauffement climatique ils ont tous fini par y passer !
???

Il me raconte alors que vers 2100 (!) la température avait augmenté de 4 degrés en moyenne par rapport aux valeurs relevées lors de la fameuse COP 21 et ça commençait a bien se sentir. Et tout ça malgré les contrôles techniques pour tous, les véhicules électriques, l'isolation des bâtiments et l'énergie nucléaire. Enfin, de moins en moins nucléaire l'énergie car le débit des fleuves étant devenu faible à inexistant certains étés. De nombreuses centrales avaient été mises à l'arrêt car leur refroidissement devenait impossible. On essayait maintenant d'en construire au bord de la mer car de ce côté là ça bougeait pas mal et la montée des eaux océaniques avait un peu modifié le paysage … Le Massif Central était une ile et le Limousin (   ) sur la côte méditerranéenne.

Les experts avaient fini par admettre, un peu contraints et forcés, que les activités humaines, bien que très tangibles quand même, étaient une cause parmi d'autres du changement climatique observé depuis plus d'un siècle et insuffisantes à elles seules pour en modifier les effets. Et, qu'à la rigueur, le Monde aurait peut-être pu s'épargner les remèdes de cheval qu'il s'était imposé durant tout ce temps … pour si peu de résultats. Une constatation qui ne va pas plaire à tout le monde si elle vient à être diffusée. Ca va hurler au complotisme ou aux fake news.

-Euh, mais tu leur a dit aux gars du GIEC qu'ils sont un peu à l'ouest avec leurs modèles ?
Ce que j'ai vu après demain a peu de chance de faire varier les dogmes, les croyances et les connaissances d'aujourdhui …
Ah Ouais, c'est pas faux.

Au fur et à mesure qu'il me racontait des souvenirs fügner futurs et même si ça faisait drôle à entendre et difficile à réaliser je le voyais de moins en moins en cousin de Georges Deubleyou et commençais à me demander s'il n'avait pas voulu me chambrer en feignant de confondre « container » et « crise de nerfs » ou « Gutemberg » et « Gotainer ». Un point (de plus) pour lui.

Quand il a commenté l'évolution sur une centaine d'années, et quelle qu'en soit la cause ultime, d'un  site caractéristique de la Vallée du Cher que je connaissais bien j'ai lâché un peu sonné

-Ah oui, quand même.

Evolution du site de Chenonceau, de 2020 à plus de 2100 :









C'est beau ces oiseaux et ces poissons tropicaux, non ?

(PS perso) : à ne pas oublier : penser à acheter un bateau (assez vite, tout de même)

En reprenant un peu mon souffle pour digérer ces nouvelles, j'ai réalisé qu'avant d'arriver là avec les poissons, les océans allaient probablement créer quelques exodes et hécatombes au passage. Et les grandes épidémies dont a déjà parlé Merlin ça n'allait pas être joyeux-joyeux pour tout le monde, l'avenir. Et que finalement, le futur, c'est très surfait et carpe diem *, toussa ...
* en français = mange ton poisson aujourdhui

Puisque personne n'a encore osé demander (Même Yves, ça lui ressemble pas), il faut que je vous parle de la technique de Merlin pour faire passer les photos souvenir. Pour l'instant c'est un peu en béta-test, tu vois, mais quand ça va arriver chez Alazone ou Ali-Babar, je te dis pas le malaise chez la fabricants d'appareils photo. J'ai pas capté tout de suite la technique et à cause de ça j'ai manqué quelques clichés balaizes. Mais au bout d'un moment j'ai réalisé que quand il racontait ce qu'il avait vu, ses yeux prenaient une intensité particulière. A un moment il s'est tourné vers Le Père Nowell, enfin, Le Taulier déguisé en Père Nowell, qui s'était approché discrètement pour tout écouter et qui emballait le PC portable cadeau qu'il allait s'offrir à minuit (Oui, c'tun peu compliqué des fois). Le regard de Merlin s'est porté vers le PC … puis … au travers de celui-ci !  



Le Taulier a fait « gloups » en regardant l'écran poinçonné, puis les yeux de Merlin au travers des orifices pour s'assurer qu'il ne rêvait pas et il est tombé à la renverse, faisant à l'ordi un rempart de son petit corps potelé (ben oui, déguisé en Père Nowell, il est potelé) pour éviter qu'il ne se fracasse totalement (l'ordi). Mais à mon avis, il va marcher beaucoup moins bien.

J'ai demandé à Merlin si son regard c'était réglable en intensité et on a fait quelques essais avec l'ordi du Taulier toujours au sol. Après quelques tâtonnements il a trouvé le moyen de ne plus passer au travers de l'écran.



J'ai alors sorti mon PC et je me suis rendu compte que l'éclat de son regard « imprimait » le contenu de sa mémoire cervellière directement sur l'écran : une sorte d'association de fibre optique et de wifi. Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour la transmission des images. Quand des gars de la partie vont chercher à comprendre comment ça fonctionne et si on peut retransmettre ce qu'on a « à l'intérieur »  et aussi, directement ce qu'on regarde, ça va bouleverser quelques trucs.

Mais en attendant, Merlin me raconte ce qu'il nomme la fin de Paris et des parisiens.

...

Bon, on est clairement en train de perdre Mykeul !
Le simple bon sens nous oblige à faire un rapprochement avec un repas de Noël agrémenté de substances douteuses, mais peu importe : il faut faire quelque chose !
Etant mobile grâce à une géniale invention nommée Tmax, je me propose d'intervenir puisque situé en Ile de France... après tout il n'est peut-être pas trop tard, et au moins j'aurai la conscience tranquille.
Le problème, c'est que je n'ai pas son adresse, alors je fais appelle à la communauté de ce forum, même si je sais que j'ai peu de chance d'être lu, puisque les yeux ne sont plus notre point fort depuis quelques années. Mais comme d'un autre côté les oreilles non plus, faut bien essayer quelque chose...

J'interviendrai donc dès réception de l'adresse, quitte à laisser de côté pour cela le rapatriement du million de photos prises par le maudit et frénétique Supermago sur un unique disque dur de 16 To.

Mais non, il est juste léger sur le guidon, en glisse des des deux roues, faut surtout pas le brusquer sinon on risque le High-side. C’est John Cooper face à l’Ago du quotidien, le Morini bialbero contre le quatre cylindres de la morosité, le Merlin Rolls-Royce dans le ciel anglais ….
Mykeul: si ça passe, c’est beau !

Inutile d'essayer,
Inutile de résister,
Ce gars nous appartient par contrat !

 Un Tmax c'est bien peu pour tenter de rattraper un possédé

@Adco : Cool.
-Je suis en PZ2's tout craquelés trouvés dans les caves de Gouyette. Ca, pour glisser, il glissent !!
Mais après que Merlin les ait observés curieusement sur toute leur circonférence "d'un certain regard" je leur trouve comme une seconde jeunesse bienvenue, d'autant plus qu'il commence à pleuvoir sur ********
-J'espère bien me sortir de cette histoire, mais je ne sais pas encore comment
-Si je ne reviens pas, dis à ma mère que je l'aime ...


Inutile d'essayer de nous rattraper ou de faire appel à un exorciste.
Nous avons répandu de la poudre arrêt-curé sur sa trace.
Vous ne nous retrouverez jamais et il y a encore quelques épisodes qui dérangent à publier

Mais en attendant, Merlin me raconte ce qu'il nomme la fin de Paris et des parisiens ...

Pendant presque un siècle, malgré tous les efforts humains, les températures estivales se tropicalisent et pas seulement à Paris. Mais comme ses habitants ont bâti des murs tout autour et qu'ils ont fini par être interdits de séjour à l'extérieur, Paris est devenue une ville assiégée. Un temps ravitaillée par voie d'eau ou aérienne, le blocus de la capitale s'est accentué au fur et à mesure que les défections l'ont rendue moins incontournable dans le pays. C'est d'abord les membres du gouvernement ainsi que les députés et sénateurs (à quelques héroïques exceptions près restant à leur poste) qui vont fuir la cité via le canal St Martin pendant « la nuit des pédalos ». Une opération commando planifiée par le ministère de la marine après une razzia opérée dans la réserve nautique du Jardin d'Acclimatation. Exfiltration aquatique difficile car le niveau du canal baissait chaque jour un peu plus.


Les pédalos et autres radeaux de fortune passaient tout juste, râclant parfois le fond, mais ils ont ainsi pu passer sous les portes cadenassées prévues pour des hauteurs d'eau beaucoup plus importantes.



Du temps de sa splendeur cette artère fluviale était magnifique et était un but de promenade très apprécié. Au moment de la fuite ce n'était plus qu'un ruisseau boueux et malodorant. Après sa retraite le gouvernement s'établit à Orléans, où la Loire n'était guère plus haute, mais libre de murs, c'était un progrès et le gouvernement en vint rapidement à oublier Paris.

Les plus riches et  les plus influents avaient compris assez vite, ou appris de source sûre, que la situation avait changé radicalement et qu'il était temps de sauver ce qui pouvait encore l'être (leurs vies) et comptabiliser le matériel laissé sur place en profits et pertes. Ils trouvèrent rapidement un moyen pour quitter les murs. La majorité des assiégés riches, mais moins, n'avait rien vu venir, persuadée que les politiques trouveraient une solution et obtiendraient que les gueux lèvent le barrage, comme à chaque fois, en échange de quelques promesses. Mais les gueux, pour une fois tinrent bon.

Cet année là la Seine se tarit de bonne heure à Paris. Les réserves d'eau à Montsouris étaient dangereusement basses et les consignes d'économie sévères car il allait falloir tenir au moins jusqu'au milieu de l'automne et c'était une échéance bien lointaine. Pour limiter les pertes et la consommation, l'eau ne fut plus disponible qu'aux fontaines publiques manuelles et durant des périodes rigoureusement contrôlées. Malheur à ceux qui n'avaient pu se procurer à temps des bidons. Les parisiens connurent la soif.







Les plus écervelés trouvaient que Paris-Plage avait belle allure cette année. La plage était large, le sable fin et le soleil chaud, mais les piscines étaient déjà à sec.



Les réserves s'épuisant plus vite que prévu, bientôt plus personne ne put douter qu'il « fallait faire quelque chose », surtout avec les impôts qu'on paye disaient les plus terre à terre. On se tourna alors vers la seule autorité encore en place (qui regrettait bien d'avoir manqué la nuit des pédalos), la Mairie de Paris et son conseil municipal presque au grand complet. L'équipe qui avait maintenu sans faillir à chaque génération ( malgré d'éphémères alternances) et sans trop d'états d'âme le cap fixé par l'impétueuse aïeule, Mamie Dingo, des décennies auparavant.

Très belle iconographie !

Adco me donne une occasion en or de rétablir quelques  vérités et parfaire en même temps les connaissances informatiques des vieux schnocks personnes âgées tout en s'amusant des maximes d'Auguste Derrière ( ), un poète ...



PS : Merci Adco, tu reviens quand tu veux, car c'est pas fini.
PS2 : Aucune trace Du Taulier ça a l'air efficace son produit à l'autre ... ()