[Pilotage] PILOTAGE ! Vous avez dit pilotage ?

Janpôl me considère comme une énigme et je suis pour lui un sujet d'étude... amusant.

Le facteur pilotage est évidemment le maillon manquant dans son étude, the missing link.

Arrivant en G.P. à 30 ans (d'ou le surnom que je me suis donné de "Pépé"), j'étais considéré en Auto (notamment par Jean Luc Lagardère) comme "Le pilote qui comprend la technique".

Peu de monde me donnait la moindre chance d'être dans le coup, n'ayant à cet âge canonique, jamais participé à un G.P. Moto...

Mais, une moto, c'est comme un cheval. Il faut dompter la bête, lui faire donner le meilleur d'elle même en lui montrant qu'on la comprend et qu'on a confiance en elle. Quand elle boite, il est indispensable de descendre, de prendre le temps de réfléchir, d'en parler aux (rares) personnes capables de jugement.
Mais la pluspart du temps, c'est NOUS qui boitons et elle qui se dit "ALORS TU LES METS... LES GROS GAZS ? MERDE ! "

Bien sûr, au fils des G.P. tu deviens intime avec elle, si tu apprends comment-elle fonctionne, pourquoi tu dois lui faire confiance en freinant si tard, (avant que la bête ne lève la croupe dans les air).. qu'a chaque entrée de courbe tu dis "Si je ne lui freine pas le train arrière au maximum, elle va glisser des pattes avant", que tu plonges sur l'angle avec les deux freins encore à 80% de la puissance possible exercée sur la poignée ... et que tu sens en fonction de sa répartition de masse... quelle t'obéi. En 1973, je peux dire que je vivais dans ma partie cycle.

Je me souviens d'un duel avec Barry Sheene sur la 750 Suzuki usine, ou dans sa roue, je sentais sur le filet de gaz, que je commençais à glisser et que l'excédent de poids de la croupe de ma monture lui faisait glisser les pattes arrières.

Le tempérament d'une moto, ce sont ses caractéristiques techniques. Elle ne fait RIEN au hasard.
Il faut être conscient de ce qu'elle fait et pourquoi elle le fait. C'est probablement la force d'un ROSSI.

Voilà comment un pilote moyen a fait illusion en G.P. dans les années 70...

A l'époque où j'ai commencé à m'intéresser à la moto et aux GP, il fallait se contenter de ce qu'on pouvait lire dans le peu de presse spécialisée qu'on pouvait trouver. Quasiment rien à la télé, qui n'avait encore qu'une seule chaîne et encore en noir et blanc, et bien sûr, pas d'internet, pas de magnétoscope, ni de lecteur DVD, rien, nada, que dalle

Difficile aussi de se déplacer pour aller voir des courses.
Alors comment faire pour en savoir un peu plus sur le pilotage? Avec un copain, on avait crû trouver la solution en achetant un bouquin intitulé "The Art of Motorcycle Racing", dont l'auteur n'était rien moins que Mike Hailwood. Mis à part le fait qu'il était en anglais, le contenu du bouquin s'était avéré un peu décevant : presque rien sur le pilotage. En fait, il était principalement question d'équipement et de matériel, de formalités d'inscription, etc... A la rigueur quelques indications sur la notion de trajectoire, et, si je me souviens bien, un petit quelque chose, très bref, sur l'éventualité de la pratique de la glisse.
Mais naturellement, quasiment rien sur les déplacement du poids du corps. A l'époque, tout se faisait avec une grande économie gestuelle. Quelques anecdotes de course, et terminé.
Non seulement je regrette mon pognon, mais en plus, le bouquin a disparu avec le copain indélicat à qui je l'avais prêté. Dommage, car j'imagine la valeur que pourrait avoir ce livre aujourd"hui.
Quant à mes progrès en pilotage, non seulement ils ne doivent rien à la prose du grand Mike the Bike, mais en plus, je crois qu'ils sont définitivement insuffisants.

Du coup, je n'ai rien d'autre à écrire ici, et je me contenterai de lire...

Il est vrai que sous Hailwood, on bougeait peu sur sa moto, puis est venu l'âge des poseurs de genoux, ma vieille combine (que j'avais remise cette année pour conduire la 750 KR2 de Mick Grant)... a encore les rivets tout usés, aux genoux, que j'avais fait poser en 1972.

A partir du moment où les motos ont commencé à faire du transfert de charge intégral (100% du transfert de charge de l'avant à l'arrière,) les "grands" ont commencé à se déplacer pour changer l'avant et l'arrière en fonction des besoins de la technique. il y a une bonne 1/2 seconde au tour entre un pilote qui sait charger sa meule et un qui s'en tamponne (Du moins quand on approche de la limite).

Chaque Djeuns qui viendra faire ses confidences sur les conseil prodigués par leur écurie pour régler leur moto aura droit à un carambar

N'ayez pas honte les minots... Pépé ne va pas se moquer !

Plus une sucette rajoutée par le webmaster...

Profitez de cette occasion unique!

Eric Offenstadt a écrit:

tu deviens intime avec elle, si tu apprends comment-elle fonctionne, pourquoi tu dois lui faire confiance en freinant si tard, (avant que la bête ne lève la croupe dans les air).. qu'a chaque entrée de courbe tu dis "Si je ne lui freine pas le train arrière au maximum, elle va glisser des pattes avant", que tu plonges sur l'angle avec les deux freins encore à 80% de la puissance possible exercée sur la poignée ... et que tu sens en fonction de sa répartition de masse... quelle t'obéi. En 1973, je peux dire que je vivais dans ma partie cycle.

c'est tout a fait la sensation qu'on recherche tous.. que ce soit pour rouler pour le plaisir ou pour gagner des courses..
je pense que pour y arriver , il faut deja rouler beaucoup avec la meme machine et s'interresser a la technique , mecanique..

les jeunes "chien fou" qui montent sur la moto pour faire un chrono coute que coute , quite a tous casser , et aussi bons soit ils... je ne pense pas qu'ils recherchent ce feeling avec leur moto
ou alors ils vont le chercher sur la nintendo a cote de la bouteille de coca.


enfin je ne suis pas pilote.. et je voudrais bien connaitre leur avis.

Christophe Guyot m'a dit que Clément était très au dessus de la moyenne pour la comprenette de sa moto, il serait en effet intéressant d'avoir son avis... et ceux des aut. ti djeuns....
A moins qu'il ne veuille garder ses "trucs" pour lui....




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"La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi..." Albert Einstein

Je viens de le contacter pour qu'il ne passe pas à l'écart de ce topic qui promet d'être instructif.

bonsoir à tous!
ca serait avec plaisir de participer à ce topic, seulement le sujet est tellement vaste qu'il m'est difficile de dire quoi que ce soit. Eric, as-tu une question en particulier pour me guider, et m'aider à vous donner les infos que vous desirez?

Pour faire plaisir à Ricco : utilisation du frein arrière à l'accélération?
et ne pas confondre : nous dire ce que tu fais toi, sans nous raconter ce que font les autres...

Ricco... tu te dégonfles ?

Clément, bin voilà
1ère question : Que penses tu de la technique consistant à réduire la puissance à l'accélération par le moyen du frein arrière ?

Je dois dire qu'en 125 je n'ai absolument jamais eu recours à cette technique, car étant donné le peu de puissance d'une 125, si on commence à la freiner à l'accel, je pense qu'on est mort... par contre, sur une 600 ou une 1000, ca mérite d'être essayé! mais je pense qu'il faut du temps avant de bien maitriser cette technique, et pour l'utiliser aux bons endroits et moments.
d'ailleurs, à moi de poser une petite question (faut pas avoir peur d'être ridicule tu as dit!): d'après ce que je sais, le fait de freiner de l'arrière sur une phase de freinage permet d'enfoncer un peu l'arrière et d'éviter qu'il ne décolle de la piste. Est-ce que sur une phase d'acceleration, cela à le même effet sur l'amortisseur? si oui, cela voudrait dire que la moto est encore plus sur l'arrière, et donc, a tendance à nous ecarter encore plus de la trajectoire... j'attends d'être éclairer :) et aussi pourquoi pas d'autres questions !

Putain... ma réponse à disparue...

Perdrosa dis qu'il préfère tout simplement mettre moins de gaz plutôt que de mettre 10 bourrins de trop et ensuite de les brûler dans les plaquettes...

Dans les premiers 1/10èmes de seconde du freinage c'est pas con de mettre juste un petit coup de frein arrière pour abaisser un brin l'arrière; mais... pas de miracle : C'est le centre de gravité et l'aéro qui finissent toujours par triompher ! (Jambes écartées, buste en arrière et parachute déployé), krkrkr

Et en entrée de courbe sur l'angle, Clément, tu t'en sers beaucoup ?

oui, je m'en sert beaucoup sur l'angle, surtout dans les virages où la phase de freinage sur l'angle est importante. Cela me permet d'attraper plus facilement la corde, de me ralentir d'avantage sans prendre le risque de perdre l'avant (et donc de freiner plus tard), et de soulager légèrement l'avant.
bref, le frein arrière m'est vraiment indispensable!!

Bon, Clément, pas de surprise, en fait il faudrait toujours avoir une répartition parfaite du freinage sur les deux roues (donc proportionnel à la charge) et donc avoir un freinage arrière inversement proportionnel au freinage avant. Tu commences à saisir l'avantage de la 4ème pince ?

Comme tu le dis si bien, si l'on freine fort en courbe sans se servir de l'arrière, l'avant prend sur lui toute l'adhérence de la moto, ne veut plus tourner et augmente encore la tendance sous-vireuse des machines actuelles. C'est ce que vous appelez "perdre" l'avant.
En F1 un pilote dirait "J'avais trop de prépondérance de freinage sur l'avant et cela me faisait sous-virer"...
Autre question...
Ta position sur la moto ????


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"La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi..." Albert Einstein

oula, ma position... tu fais un mix entre Abe, Marc sur son Vmax, et francis qui va chercher l'pain sur son motobecane!
non, plus sérieusement, j'ai le buste très droit, et le haut du corps très relevé (trop relevé).
ca donne ca: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

et la c'est encore plus flagrant:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

je verrouille mon haut du corps, ne plis pas assez le coude interieur, et j'ai du coup trop d'appuis sur le guidon avec mes bras... c'est qqch sur lequel j'ai pas mal travaillé cette année, et il faut que je continue dans ce sens la. De toute facon, je ne pourrai pas changer du tout au tout. Après tout, ca ne marche pas si mal que ca :)

Nan,
je voulais dire, est-ce que tu changes ta position en fonction des phases de pilotage, où est-ce que une selle de 125 est trop petite ???

Fantastique topic également!

OK jusqu'ici. Et pour les déplacements avant/arrière?

ben ouiche, çé ça k' j'voulé dire, en demandant si la selle de 125 était trop petite, j'aurais dû dire "trop courte" ?

Oui, encore qu'il y a toujours une petite marge, et que le haut du corps est suffisamment articulé pour permettre assez de mouvements sans que le bassin ne bouge vraiment.

Clément a écrit:

Je dois dire qu'en 125 je n'ai absolument jamais eu recours à cette technique, car étant donné le peu de puissance d'une 125, si on commence à la freiner à l'accel, je pense qu'on est mort... par contre, sur une 600 ou une 1000, ca mérite d'être essayé! mais je pense qu'il faut du temps avant de bien maitriser cette technique, et pour l'utiliser aux bons endroits et moments.
d'ailleurs, à moi de poser une petite question (faut pas avoir peur d'être ridicule tu as dit!): d'après ce que je sais, le fait de freiner de l'arrière sur une phase de freinage permet d'enfoncer un peu l'arrière et d'éviter qu'il ne décolle de la piste. Est-ce que sur une phase d'acceleration, cela à le même effet sur l'amortisseur? si oui, cela voudrait dire que la moto est encore plus sur l'arrière, et donc, a tendance à nous ecarter encore plus de la trajectoire... j'attends d'être éclairer :) et aussi pourquoi pas d'autres questions !

Pour info, et pour compléter, Valentin vient de me confier qu'il ne se servait quasiment jamais du frein arrière, même au freinage.



J'imagine que c'est à cause du fait que la roue arrière est toujours soit en l'air, soit en limite de l'être, et que sa capacité de décélaration est proche du zéro, mais c'est toujours inpressionnant!

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Salut à tous
Je n'utilise quasi jamais le frein arriére à cause du frein moteur, je m'explique.
Au freinage la roue arriére est à la limite de décoller, et avec le frein moteur si j'utilise le frein ar ma roue bloque, et ma moto se met en travers ( comme les 600 SS ), et je préfére que ma moto reste droite

Salut Valentin !

Marc, plus personne ne se sert plus du frein arrière en ligne droite en G.P. depuis bien longtemps (Puisque, comme tu le dis la roue AR est quasi "en l'air"... pour les bons).
Valentino accélérait même légèrement au moteur en freinant pour compenser le frein moteur, avant l'arrivée du slip-clutch.

Par contre un tout petit coup de frein ar pendant 2/3 dixièmes de secondes, juste en plantant le frein avant... et avant que l'ar ne soit complètement levé. Ça peut être tenté.
Mais nous on préfère que ce soit automatique... le pilote a assez de chose à gérer comme çà.

... de l'ergonomie de la commande de frein sur les motos...
En voiture, même en F1, il n'y a qu'une pédale, suivie d'un système qui s'occupe de la bonne répartition, etc...
Mais en GP moto, on fait encore dans l'archaisme...
Mais on sent que ça va venir...