23 CHAPITRE ARTICLE SUR MON LIMOGEAGE FIN 74
Cette fin de saison s’achève sur une note très amère : après les nombreuses réclamations sur le terrain !, arrive la réclamation de trop !
Ça m’arrange, je le sais, mais j’appellerai ça la réclamation de la connerie.
Et je n’aurai aucun sentiment ni regret pour dire qui l’a déposée, et comment ça c’est passé.
A force d’avoir soudé le poignet à la poignée de gaz toute la saison, nous avions engrangé un nombre de points suffisants pour être en tête du championnat, donc logiquement nous étions promus pour être champion de France 1974.
C’est avec stupeur que nous avons appris que Michel CHEVESIER avait déposé une réclamation à la FFM basée malheureusement sur un morceau de règlement avéré.
Je dois reconnaître que Michel n’était pas le seul responsable de cela, mais qu’il en a été le déclencheur.
Certes je dois reconnaître qu’il avait un règlement qui allait complètement dans son sens.
Pour expliquer ça ! Pas facile de faire simple !
En 1973 "année du choc pétrolier", la FFM avait vue les choses venir, et avait appelé ça Trophée de France, et non plus championnat; il y avait eu tellement peu de courses (trois d’organisées) qu’il n’y pas eu de titre décerné. (Logique)
Comment ça fonctionnait à l’époque
Avant 1974, il fallait savoir qu’il y avait trois catégories de pilotes,
- les nationaux, qui ne pouvaient que courir en France
- les internationaux, qui couraient en France et à l’étranger, mais pour sortir du territoire, il leur fallait avoir une dérogation de la FFM
- les internationaux de notoriété, qui étaient désignés d’office par la FFM, et qui couraient en France et à l’étranger sans besoin d’autorisation.
Qui étaient ces pilotes de notoriétés ? Des pilotes qui avaient gagné assez de courses, et qui étaient d’office promus par la FFM pilote de notoriétés (donc pas le choix)
Certes, pour demander des primes de départ, ça faisait classe, mais par la suite, cela ne nous a pas du tout rendu service.
À cette époque la FFM attribuait deux titres, un national et un international
Aux organisateurs de choisir d’organiser soit :
- Des courses mixtes, Nationaux et Inter, avec un classement par type de licence NAT / INTER
- Soit uniquement des courses réservées aux Nationaux, et afin d’étoffer le plateau, pour faire venir le public, ils accueillaient des Inters (bien entendu était exclus ceux qui était de notoriétés)
A la fin de la course, uniquement les nationaux marquaient leurs points à leur championnat, mais pas les Inters (normal). Ce qui l’est moins, c’est que le mélange des deux pouvait perturber la donne, car se battre avec un gars qui ne compte pas pour un championnat, moi je considère ça comme une chicane mobile qui m’empêche de me battre à égalité avec mes camarades nationaux (réflexion purement personnelle), et qu’en plus, les primes d’arrivées étaient distribuées aux inters comme aux nationaux, et ce, dans l’ordre du classement final. Dur, dur pour les nationaux.
Ca va ? Jusque là, vous arrivez à suivre ???
Comme vous avez pu le remarquer, le règlement était quant même bien fait pour les nationaux, car ils étaient protégés des inters de notoriété, et ceci était consigné dans le règlement national,
Jusque là, tout est logique.
Malgré le fait que, fin 1972, la FFM avait intégré dans son règlement que la cylindré admise était de 750cc; tous les pilotes n’avaient pas eu le temps de préparer leur matériel pour la saison 1973, donc étant donné la faible participation de cette année là, la FFM a cru que pour la saison 1974, il n’y aurait guère plus de candidats, et avait donc décidé de faire ce championnat unique.
Ceci afin de ne pas dévaloriser le titre de champion.
Le championnat a été donc géré par un seul règlement; les Nationaux et les Inters, mélangés, et un seul titre de champion de France ne sera distribué. Sauf qu’avec le passage à 750cc, il y eu un engouement extraordinaire, et il y eu des side-cars au départ de chaque course comme jamais vu.
Revenons à notre problème de règlement
Au lieu de refondre un règlement complet adapté à la nouvelle situation, la FFM a fait au plus court et en a oublié un détail fondamental? Et c’est la que tout va basculer contre nous !
La FFM ne pouvait pas appliquer l’ancien règlement inter qui n’était pas adapté aux nationaux.
Elle a donc été obligée d’appliquer le règlement national, déjà tout prêt, et a laissé dans ce texte le fait que les inters de notoriétés étaient bannis du championnat
En résumé cela voulait dire que : les Nationaux et les Inters pouvaient courir ensemble pour un seul et unique titre à ce championnat ! Et que les inters de notoriété pouvaient aller rejoindre les tribunes pour regarder leurs petits copains courir.
Nous, Français "certes de notoriété", nous ne pouvions même pas concourir pour un titre dans notre propre championnat ! Dans notre pays ! Excusez le pléonasme !!! (Les nerfs)
Et on nous a laissé participer à toutes les courses toute la saison sans nous en avertir.
Il est vrai que pour une fois, nous n’avions pas lu le règlement, et que nous aurions dû le faire, car avec François, je suis sûr que nous aurions réagi bien avant la fin de la saison !
Michel CHEVESIER s’est engouffré dans la brèche, et a déposé réclamation, en pensant dur comme fer qu’il serait Champion de France ! bien mal lui en a pris, car ayant mal fait ses calculs de points, ce sont les Frères GAZAGNION qui ont pris sa place; Claude LAMBERT, un de leurs fervents supporters, était outré de la situation, et CHEVES de venir me voir à la remise des prix pour me dire : quitte à être deuxième j’aurais préféré l’être derrière toi( CQFD )
Nous ! On n’avait jamais demandé à être "pilote de notoriété" ! Certes on avait gagné des courses ! Mais jamais encore de championnat ! Alors pourquoi avions-nous été nommés "pilote de notoriété" ???
On aurait dû faire appel à cette décision ridicule ! Mais encouragé par nos sponsors et amis, on a préféré se concentrer sur la saison 1975, et là !!, on les a tous fait pleurer, car avec mon ami LUC PATRIN, on ne leur a laissé que la place de troisième au championnat, et ce dans les deux catégories ! vitesse et côte !
Comme quoi, il y a une justice, et même quand la piste est sèche, faut pas faire chier ENNDO !!
À suivre
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